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lundi 19 mai 2025

Gattaca en ville

 


Les bonnes nouvelles étant rares, ne les boudons pas.
Sans hésiter à y rajouter un zeste de copinage.
Jeudi prochain, 22 mai, nos vétérans de la scène rock toulousaine Gattaca, délivreront en public leur deuxième album. 
Ce sera au Labo des Arts (8 rue Clement) à 19h30.
Outre, un nom, certes bienséant mais qui les rend un peu difficiles à dénicher sur un moteur de recherche standard, nos lascars (Bog, David, Nico et Léo) se définissent ainsi : Deux guitares acides, une basse génétiquement modifiée portée par une batterie incisive jouant un rock mutant aux accents rétro-futuristes. 
Vous voyez le tableau ?
Soyons plus clair : ces lascars ont digéré tout ce que le rock a produit pour nous faire vibrer, du Velvet au Gun Club, de Fugazi à The Sound pour ne citer que ceux-là (au hasard, tiens).
Illustrons ce propos par une vidéo qui a déjà cinq ans mais dont le titre renouvelé se trouve sur ledit album.


Et rappelons que Gattaca avait enregistré un disque, ADN Machine Drama, en 2018, chez le légendaire musicien et producteur bourguignon Lucas Trouble (remember les Vietnam vétérans ?) plus sobrement connu comme "Le Kaiser". 
On l'entend d'ailleurs triturer son orgue.


L'album en question se trouve à cette adresse
La soirée se déroulera en deux parties : nos héros joueront l'intégralité de l'oeuvre en première. La seconde sera l'occase d'une revue qui fera passer The Last Waltz (Scorsese, 1978) pour un aimable exercice de fin d'étude.
Enfin, normalement...



mercredi 8 novembre 2023

Requiem pour six cordes

 

Voilà presque dix mois que l'ami Henri-Paul Tortosa a définitivement lâché son médiator.
Et comme on n'oublie rien, jamais, un modeste et sincère hommage lui sera rendu ce vendredi même dans un bar de la rive gauche toulousaine.
Y'aura du beau monde et on vous promet aussi de rire.
On profite de cette annonce pour renvoyer une vidéo de l'émission Tracks, de chez Arte, qui résume la carrière du bonhomme.
À bientôt dans les rades.

vendredi 24 mars 2023

Sa majesté la foule

Ici, même les mémés aiment la castagne


De notre correspondant

Toulouse, 23 mars 2023, 6h30 du matin. Des barrages filtrants ou enflammés sont en place aux entrées Sud, Ouest, Nord (à l'est rien de nouveau). Mention spéciale au barrage enflammé sur le périphérique ouest qui provoqua le plus monstrueux embouteillage de l'année. 

L'intervention de la BAC sur la zone industrielle de Sesquières, au nord, a tout de même abouti sur une quinzaine d'arrestations. Ce qui est un peu cher payé. Ambiance...
Dans la région, les barrages sont en place à Auch, Montauban, Albi, Tarbes, Foix.....
 
16h30, la tête de la manifestation partie de St Cyprien à 15h (30 000 selon les flics, 100 000 selon la CGT) arrive en plein centre-ville à la place Jeanne d'Arc. 
Cette tête de cortège est formée de non syndiqués, reste de GJ, jeunes et vieux gens en noir et tout ce qui refuse de défiler derrière un SO en général.
Présence policière massive et les pelotons de la BAc viennent coller aux manifestants.
À l'entrée de la rue Denfert-Rochereau tombent première grenades destinées à diviser ce groupe de tête de la manif syndicale. C'est là que le miracle se produit : au lieu de se disperser sous les gaz, sa majesté la foule (King mob chez les Brits) réplique, s'enflamme, se bat, se défait pour se reformer derrière les poulets, se fluidifie, élève des barricades, chante, se marre, abat les pauvres vitrines des banques, agences immobilières et d'intérim. Pendant trois heures, les boulevards toulousains seront un incessant jeu de chat et souris avec deux escadrons de CRS munis de deux canons à eau, effectuant des aller/retours Jaurés / Arnaud Bernard sans arriver à disperser qui que ce soit vu que les rues alentour flambent et que SM la foule les attaque régulièrement dans le dos. 
La scène du jour : un groupe d'une douzaine de baqueux charge au kiosque de presse de Jeanne d'Arc pour appréhender un gars. Toute la rue à leur droite fait demi-tour pour leur tomber dessus à bras raccourci, à coup de projectiles, de tabourets de bar, de parasols et les cow-boys fuient en emportant deux blessés chez eux. Sous le regard, 100 mètres plus loin, d'une escouade de CRS qui ne lève pas le petit doigt pour secourir des collègues qu'ils haïssent cordialement.
Notons pour les crétins ou francs salauds faisant la différence entre bons et mauvais manifestants qu'il y a là des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des lycéens, des chasubles syndicales, des fainéants, des travailleurs, en somme un bon nombre de lapins ayant décidé de devenir chasseurs, pour voir l'effet que ça fait.
À part les boulevards, les troubles s'étendent au secteur Capitole, Esquirol, Saint Pierre, Matabiau. 
Pause musicale avec tube immortel et en play-back (1978)

 


Les graffitis fleurissent.
(La foule triomphera, Consommez local, bouffez vos flics, 1312, etc.)

Le côté rigolard s'exprime dans les chants, les slogans : Il fait beau, il fait chaud, sortez les canons à eau ! Ou on voit des milliers de gens reculer face à une charge en chantant On vous a niqué ! avant de se reformer au cul de la charge. Une rumeur court sur les grévistes d'Enedis ayant coupé le jus sur les quartiers concernés et, de ce fait, les caméras de surveillance. Qu'en est-il vraiment, on va pas tarder à être fixés. À la tombée de la nuit, la ville est illuminée de brasiers. Dans la pénombre d'un éclairage public déficient, entre deux incendies, des jeunes gens dansent au son d'un accordéon sur une place libérée. Bilan de la journée : la peur, cette sainte trouille par laquelle on prétend tenir la foule s'est envolée. On dirait même qu'elle a sauté dans la tranchée d'en face.

Comme un printemps avec un millier de 19 juillet. Esprit du feu, ne nous abandonne jamais !

 


 

jeudi 29 décembre 2022

Recherche des traces d'un chroniqueur disparu

Détective en 1957  (cliquer pour lire)

Toulousains, toulousaines et autres humains, avez-vous ouï du sieur André Dusastre, grand chroniquer de la vie locale ? Si oui, ce message par nous reçu et que nous nous faisons une joie de relayer est fait pour vous.
Si quiconque a des infos, nous ferons aussi tôt passer au camarade Maxou (JF Heintzen).
 
Bonjour. Je découvre ce site par un heureux hasard, en grattant le web à la traque de chansons, visiblement du genre de celles qui peuvent vous intéresser. Je lis que vous êtes implanté à Toulouse, donc je tente ma chance. 
Je bosse depuis quelques décennies sur les complaintes criminelles sur le territoire français. J'en ai déjà répertorié plus de 1250 entre 1870 et 1940 (https://complaintes.criminocorpus.org/), et je viens de pondre un pavé sur le sujet, Chanter le crime (https://www.bleu-autour.com/produit/chanter-le-crime/), mais je ne viens pas vers vous pour vendre ma soupe, c'est juste pour situer mes centres d'intérêt.

 Je traque depuis longtemps l'un des derniers chansonniers "de rue" écrivant des chansons sur les crimes du moment, les chantant et les vendant sous forme de feuilles ronéotypées. Il s'appelait André Dusastre, mort en 1960 à Toulouse, son lieu d'origine. Il a pas mal erré dans tout le sud-Ouest (Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Béziers, Perpignan, Montauban...) et a produit des centaines de chansons, en grande partie perdues. Je vous joins un article de Détective qui l'évoque en action dans les rues de Toulouse en 1954, avec photos. Je peux vous faire passer aussi des scans de quelques-unes de ses chansons (certaines sont à la BNF, car il faisait le dépôt légal de certains de ses textes).

Évidemment je recherche des personnes ayant pu le connaître (ou des collectionneurs de vieilleries musicales ayant des feuilles de chansons de sa main), voire - miracle - contacter sa fille, visiblement née après la guerre si l'on en croit l'article de Détective. Habitant loin de votre sud-ouest, j'ai déjà contacté des potes toulousains, dans le monde des musiques trad' et populaires, j'ai eu un échange avec Claude Sicre, mais cela n'a pas débouché. (Tu m'étonnes! Ndr) Si cela vous intéresse, d'une manière ou d'une autre, on peut en discuter.
Merci de m'avoir lu.

On peut retrouver Maxou sur France Musique à ce lien et à celui-ci. Et en supplément, une complainte drolatique sur un fait-divers qui ce coup là est un suicide. Le pendu de Maurice Mac Nab par Chantal Grimm.

mercredi 8 septembre 2021

Facteur sauvage et la légende de Willy Wolf

Willy Wolf était un ouvrier ajusteur polonais exilé à Nantes. Champion du monde de plongée autoproclamé, il vendait aussi des cartes postales à son effigie avec un étrange slogan ; "Achetez, l'homme qui va mourir !"
Il portait d'ailleurs un costume frappé à l'effigie de la tête de mort des pirates.
Le dimanche 31 mai 1925, il entra dans la légende.
Devant 50 000 personnes, il escalada le pont transbordeur de Nantes, haut de 53 mètres.
Là-haut, il se livra à une suite d'acrobatie. Il comptait faire le grand saut avec une moto enflammée mais on lui avait refusé l'engin. Il enflamma donc son écharpe (ou sa ceinture selon certains) et devint comète se jetant dans la Loire.
Il mourut ainsi en direct, filmé par les caméras de la Gaumont, qui s'était déplacée pour l'occasion. 
Le trio Facteur Sauvage (Laurent Paris, batterie, Mathieu Sourisseau, basse et Daniel Scalliettt à la voix) se définissant comme "anomalie musicale" s'est emparé de cette histoire. Ils l'expliquent ainsi : "Mais Willy Wolf est-il mort ce jour-là ? Ou s’est-il engouffré dans d’autres aventures sous-marines ? Pour Facteur Sauvage, il ne reste pas de cette histoire un simple fait divers. Le spectacle de la mort importe peu. C’est l’élan de ce fils d’immigré polonais, ajusteur de son métier, acrobate rêveur, brailleur sur les marchés, qui interpelle. Il nous raconte autre chose. Un petit homme se dressant devant sa condition d’homme. Une histoire à colporter toujours. Un rêve défrisant le monde du réel."
Don't sleep until you die en est, entre autre, le résultat. 

 

Dance wiyh my bones également, ici filmé en 2019 dans un bistrot de Tarbes

jeudi 18 mars 2021

La vocation de Marc Police

 

"Rockeur-agriculteur". Il paraît que, jeune adolescent, j’avais donné cette réponse à une conseillère d’orientation qui me demandait ce que je voulais faire plus tard. Personnellement, je n’en ai aucun souvenir. En revanche, je me souviens que ce souhait singulier m’a souvent été rappelé de façon peu charitable, voire carrément moqueuse. C’est embêtant de se faire charrier pour un événement qu’on a oublié. Je me suis même demandé s’il avait réellement eu lieu.
Une chose est sûre : il y avait bien des séances de sensibilisation à l’orientation professionnelle au collège. Dans un capharnaüm dantesque, la conseillère essayait en vain de nous projeter vers un futur qui nous semblait bien lointain. Et les pseudo-rebelles que nous étions ne manquaient pas de se lancer dans des déclarations intempestives. Toutefois, « rockeur-agriculteur », ça semblait sortir de nulle part. Dans les années 1980, les premiers étaient synonymes de "cool", les seconds de "plouc". À l’époque, je ne savais pas encore que le rock’n’roll étaient né chez les péquenots du sud des États-Unis. Il fallait donc chercher  ailleurs.
Et puis, ça m’est revenu. C’était dans le village de mon grand-père. Il y a quarante ans, la région entière était un océan de vignes, peuplé par ceux que les gens des montagnes tarnaises appelaient les Paybassols. Il y avait ce métayer, dont la famille avait traversé les Pyrénées, qui était affecté d’un bégaiement d’anthologie. Sa sœur disait qu’il était né de la rencontre d’un dialecte catalano-occitano-français et d’un instituteur sadique. Les conversations étaient souvent éprouvantes, et les parties de cartes frisaient le pagnolesque. Cependant, une fois par semaine, il enfilait un costume, coiffait une perruque, et montait sur scène pour s’asseoir derrière sa batterie et chanter dans son groupe qui tournait sur la côte. Évidemment, il le faisait sans bégayer, et cette transfiguration était incroyable.

 
Pour la petite histoire, le guitariste Marc Police, qui a œuvré au sein du groupe de rockabilly toulousain Jezebel Rock de 1979 à 1983, souffrait aussi de bégaiement. Ce qui ne l’a pas empêché de devenir un guitariste fort reconnu de la surf française. Puis il se fit sauter le caisson un jour de 1991. Il a joué essentiellement dans les Pasadenas et les Wampas.

Merci à l'ami Peponne pour sa vigilance sur les archives de Toulouse

Qui n'a rien à voir avec ce qui précède

Aujourd'hui, 18 mars, voici 150 ans que débutait la Commune de Paris et 100 ans qu'agonisait celle de Kronstadt. Mais, là-dessus, la gôche préfère cultiver une prudente amnésie.



jeudi 10 septembre 2020

Les Fils de joie déprimés


Retour sur la jeunesse toulousaine de la décennie 1976 / 1986 avec un groupe qui écuma nos bars et clubs : Les Fils de joie.
Était ce de la new- wave, terme si imprécis ? Du post-punk, appellation fourre-tout qu'on trouve sur leur notice wiki ? Pour nous, un groupe de rockers touchés par le virus de la pop dansante de ce début des années 80.
Formés au lycée St Sernin, ils furent trois puis cinq : Olivier de Joie au chant et guitares, Alain de Joie à la batterie, Daniel de Joie à la basse, Chris de Joie aux claviers et Christophe Jouxtel, puis Marc au saxo. 
Leur geste par Olivier : Pourquoi le nom des Fils de Joie ? On l'a pris par dérision et pour plusieurs raisons : premièrement pour faire comme les Ramones, notre principale influence à l’époque et avoir tous le même nom de famille (Olivier de Joie, etc.). Deuxièmement parce qu'on était des « Newavers » et donc dans la provoc et le second degré (Punk ou new Wave c’était pareil à l’époque). Bon les fils de Joie, c’est un peu des « fils de putes » non ?Il faut s'imaginer les années 78/80, on était des pionniers à Toulouse. Il y avait des hardrockers partout, c’était aussi le règne de Abba, de Peter Frampton, du Jazzrock, de la disco (même Johnny en faisait…). Au secours !! On en pouvait plus des morceaux de 3 heures, des textes prétentieux ou des mélodies commerciales... alors, quand on a entendu les Ramones, les Clash, les Pistols… Argh!!! La lumière !!! C’était notre tour, enfin la révolution !!! Mais on était des aliens en France pour l’époque… Et à Toulouse, je vous fais pas un dessin. Bref, les mecs voulaient nous péter la gueule et les filles ne voulaient pas de nous...  Enfin, heureusement ensuite ça a changé mais pas tout de suite…
Adeptes d'un romantisme second degré, d'un cynisme désabusé dans l'air du temps, dotés d'une image très "jeunes gens modernes", leurs enregistrements n'ont jamais rendu justice à leur côté bordélique et spontané sur scène. Du moins à notre souvenir. En 1982, leur premier 45 tour dépressif et auto-produit, Adieu Paris, truste les émissions rock des radios libres locales. En 85, ce tire sera de nouveau enregistré sous la houlette de Frank Darcel (de MDS ). On préfère la version 1982.



En 1985, deuxième 45 tour, Tonton Macoute, produit par Jello de Starshooter.


On a bien aimé, surtout à leurs début. Ils se sont séparés en 1986, revenant hanter les scènes par intermittence en 2020. On peut les retrouver sur quelques compilations telles Arrête ça, c'est trop bon ou Anthologie des idées noires. Ce site leur est consacré.
Côté marrant, ils ne dédaignaient point s'attaquer aux Ramones à l'occase, collant un côté tropical à Havana affair. C'est la face b du précédent.










mardi 10 mars 2020

Kenavo Gildas

Son dernier zine
Tout est dérisoire dès qu'on évoque la mort mais on avoue en avoir un peu marre de cette hécatombe de copains.
Un parfait gentleman, figure historique du rock toulousain nous a quitté le 8 mars. Gildas Cosperec, c'était la voix impeccable de Dig it !*, le jeudi soir sur Canal Sud. C'est lui qui avais repris le flambeau du défunt Nineteen, faisant vivre un fanzine lu de l'Australie à l'Alaska. Ce furent plus de trois décennies à remuer, dénicher, partager sa passion pour le rock qui tâche. Comme si, au fond, notre cher classieux avait toujours été dans le paysage.
Et pourtant, quand il n'était pas au volant du camion ou à la console de la radio, lorsqu'on se croisait dans un de ces troquets pas encore disparu, on causait rarement rock 'n roll. Plutôt vie quotidienne, d'histoire ou de l'état du monde. Tu vas manquer, camarade Brezou. Kenavo !

Non seulement notre The voice passait merveilleusement en radio mais il fut  chanteur des Shoo Chain Brothers, groupe des nuits agitées toulousaines de la décennie 1990.
Le voici, les voici en fin de concert (les flics venaient de débouler) le 18 avril 1996 à l'Arcadie de Nantes dans Action ! Un amical salut aux survivants.




* La der des ders du 16 janvier à cette adresse.

jeudi 5 mars 2020

Les Ablettes : rockers cherchent tube (el le trouvent)

Pascal, Bebeck et Philo
Loin de Paris et de ses frasques, penchons-nous sur une ancienne gloire très locale. C'était du temps où les groupes de rock poussaient comme des champignons à l'ombre d'usines pas encore fermées pour cause de désindustrialisation générale. Et où, par conséquence, la bourgade de Fumel (Lot et Garonne), une des rares zones industrielles du Sud-Ouest, devint le rendez-vous obligatoire de tous les perfectos et bananes à plus de cent kilomètres à la ronde.
Le docu de Philo

La sidérurgie faisait alors vivre les quelques 10 000 habitants du coin et les gosses de prolos, eux-mêmes promis au monstre, se sont jetés sur la vague punk comme la vérole sur le bas-clergé. Outre des juke-box incroyablement fournis dans les bistrots du bled, l'éclosion de la scène fuméloise va avoir comme effet d'y faire venir jouer un grand nombre des (futurs) grands noms de la scène punk ou post punk anglo-saxonne. Contrairement à des villes bien plus renommées, là-bas, tout le monde avait vu jouer les Saints au moins trois fois. 
C'est dans ce contexte que trois potes, Pascal Batista (batterie), Bebeck Lacoste (guitare) et Philo Fournier (basse et chant) montent les Ablettes Masquées vers 1979, vite rebaptisées les Ablettes, du nom du poisson abondant dans les eaux du Lot. 
Comme ils l'ont eux-mêmes écrit dans leur dossier de presse fait main en 1980 : Copains d’école, ils refusent ensemble, de passer au presse-citron de l’usine. Sortie de secours : le rock’n’roll…  
S'imposant par un évident talent scénique, ils passent rapidement d'un punk énervé (un 45 tour confidentiel : Spontanéité zéro / Un amour propre) à un rock plus mélodique, sans grande originalité mais qui lorgne du côté des Jam.
Établis à Toulouse, ils signent sur Réflexes, label local aux pochettes fluos, et font un carton en reprenant un titre de Claude Nougaro et Chico Buarque, Tu verras, début 1984.
Ici ils sont quatre (le dernier doit être Francis Albert) sur FR3, le 25 janvier 1984



Normalement, ce devait être le début de la gloire. Sauf que les gens de Réflexes préfèrent fumer les bénéfs que de gérer une distribution. Résultat, le disque passe en radio et est introuvable en magasin !
Une signature chez Polydor, un succès d'estime pour le 45 tour suivant, Jackie s'en fout, carrément pop, et un gros millier de concerts plus tard, nos poissons d'eau douce asphyxiés disparaîtront progressivement de la surface du rock.
Depuis, Pascal bosse en solo ou avec la comédienne Lo, Philo fait de la techno avec LMZ, le rock est devenu une musique de vieux et l'usine de Fumel a fini par fermer après avoir été rachetée une demi-douzaine de fois.
En 2018, il a fallu que les derniers ouvriers menacent de faire sauter le haut-fourneau pour toucher trois fifrelins.
Il nous reste toujours cet autre titre de nos working class héros, Fumel (calling ?).


mercredi 29 janvier 2020

Toulouse en chansons (5) : les Malpolis


Affiche des trois zigues parodiant qui vous savez 
  
Les Malpolis ont été créés en 1997 par deux copains de beuverie, Pierrick Rouquette et Stéphane Dardé. 
C'est pour un de leurs premiers concerts dans un bar que le patron leur a demandé comment s'appelait leur groupe. Leur réponse est alors « Les Malbaisés ! ». Le patron pétochard a donc affiché à la place « les Malpolis » et le nom est resté. 
Ils ont enregistré eux-mêmes leur premier album Et là... vlan ! L'année suivante, un album live En public. Ces deux albums, aujourd'hui à peu près introuvables, s'étaient vendus à environ 1000 exemplaires, comme Pierrick s'en est vanté sur Radio Canal sud.  

Une certaine idée de Brassens
 


En 2001, ils ont recruté le batteur et multi-instrumentiste André Vigier Latour. 
Ils écumèrent les scènes locales et autres squats pendant une douzaine d'années.
Ayant fait le tour de la question, ils ont arrêté leur trio en 2013. Sans doute pour échapper à l'ennui...
Depuis, Pierrick continue en solo
 Hymne régionaliste (extrait)

 Un ode à l'effort joué sur la (lamentable) tv locale

mercredi 2 octobre 2019

Au loin s'en vont les nuages


On a mauvais esprit.
Surtout lorsqu'on nous claironne que cinq mille tonnes de produits chimiques partis en fumée n'occasionnent qu'une gêne passagère due à l'odeur et aux poussières.
Qu'on se remémore l'ineptie des autorités après l'explosion de l'Onia, pardon, de l'usine AZF.
Ainsi que la fois où la ligne Maginot arrêta un autre nuage à nos frontières. Ce jour-là, il pleuvait aussi à Prypiat.
Et à comme s'il ne suffisait pas que les usines chimiques partent en fumée, on ne peut s'empêcher de songer à ces centrales nucléaires rafistolées.
Puisqu'on a mauvais esprit.

Tout comme Alain Bashung dans son Dimanche à Tchernobyl en 2002 (album L'imprudence)


Ou, dans un genre plus enlevé, les regrettés Malpolis, avec Du côté de Tchernobyl.


C'était notre rubrique "Il ne faut pas désespérer la Seine-Maritime".

vendredi 19 avril 2019

Nos années 80, jeunesse toulousaine

Salut aux copains !
Aujourd'hui on relaie le boulot de Gilles Pujol, plus connu par chez nous comme Gilles Dougherty, alias pêché sur une pochette de disque de Louis Armstrong "Un des musiciens portait ce nom. J’ai trouvé que ça sonnait bien. Plus tard, j’ai appris que c’était aussi celui du premier mari de Marylin Monroe, ce qui n’était pas pour me déplaire."
Ancien guitariste des Lipsticks, puis jouant sous son propre pseudo, animateur de l'émission Batman time le dimanche sur Radio Occitanie (vers 1982-1985 si on se souvient bien), Gilles mène depuis des années une indispensable recherche d'archiviste sur notre scène rock toulousaine des années 80.
Tout le monde avait un groupe ou connaissait quelqu’un qui jouait. Ça créait une émulation extraordinaire. On se fréquentait tous, on portait de gros badges en plastoc qu’on fabriquait nous-mêmes. On débattait de nos préférences et on se prêtait des disques. On s’arrachait les imports d’Angleterre des Sex Pistols ou d’autres groupes de ce genre, et tout cela alimentait notre inspiration. Chacun s’engouffrait dans les goûts de l’autre pour améliorer sa connaissance de la musique. Bref, c’était très bon enfant.
Ce qui a donné ces derniers temps quelques soirées de reformations où on a pu, hélas, constater combien le rocker toulousain était périssable. Aucune allusion à la qualité musicale mais au nombre de ces joyeux drilles qui nous ont quittés ou qui se retrouvent hors-service d'une manière ou d'une autre.
Pas de nostalgie intempestive là-dedans, juste l'idée de ne pas faire sombrer une mouvance dans l'oubli. Car il s'agit aussi d'histoire.
Mais pas que. Après tout, on a retrouvé pas mal de ces bonnes gueules dans les manifs de ces trois derniers mois. Juste un chouïa vieillis.
Vespa Bop, qui mettait en rockab' des textes de la BD Kébra
Pourquoi cette ville d'agités, dans laquelle rockers et anars se retrouvaient volontiers au même bar, aux mêmes manifs bastons, n'a-t-elle pas accouchée d'un groupe mémorable alors que sur la même période, elle a fourni un nombre impressionnant de groupes de variétés des plus sirupeuses ?
La faute au grand trou noir ? Me faîtes pas rire !
Aux guerres d'egos ? À une mentalité de je m'en foutisme ? Peut-être un peu.
Dans cet entretien, Gilles avance une autre explication :
On peut voir les choses de deux façons. La première consiste à dire qu’en réalité, personne dans le vivier rock toulousain ne méritait vraiment de faire carrière. La seconde prétend que c’est une question de hasards. Si tous ces groupes avaient joué dans des bars de Paris et pas dans ceux de Toulouse, il y aurait eu forcément un producteur pour en lancer un ou deux. À Paris, dans ces années-là, tu tombais forcément un soir de concert sur un producteur éméché qui te disait : « Ok coco, je te veux demain dans mon bureau ». Certaines belles carrières sont nées sur ce genre de coups du sort. À Toulouse, ça n’arrivait pas.

 Et pour mieux illustrer son propos, l'homme à la Rickenbaker a mis en ligne 64 pièces d'époque où on navigue de 1977 à 1989.
On se fait donc une joie de la faire tourner ici.
Si vous avez la curiosité de tout écouter, vous trouverez quelques pépites. Nous, on écrase une larme d'émotion.

dimanche 7 avril 2019

Quand les GARI chantaient du Bruant


On sait généralement que les GARI (Groupes d'Action Révolutionnaires Internationalistes), coordination de groupes anarchistes et autonomes, ont été actifs entre 1974 et 1975. Que, formés pour voler au secours des membres du MIL, arrêtés par la police de Franco, ils se sont déchaînés après l'exécution de Salvador Puig Antich.
Outre leur action la plus connue, l'enlèvement du banquier Baltasar Suarez, pour sauver la peau du camarade Oriol Solé Sugranyes et d'autres révoltés en instance de jugement, on sait moins que la coordination mena plus de 25 sabotages par bombes ou incendies d'une belle efficacité sans faire la moindre victime (exceptés les 6 blessés légers du consulat de Toulouse du 28 juillet 1974, les flics ayant eu l'idée stupide de manipuler le colis piégé. Les pompiers touchés reçurent une caisse de champagne) ainsi qu'une série de braquages destinés à se procurer les fonds nécessaires aux actions.
Qu'après leur auto-dissolution, leurs nombreux descendants ont continué les actions : le GAROT (Groupe d'Action Révolutionnaire Occasionnellement Terroriste), les GAI ( Groupes Autonomes Internationalistes ou d'Intervention selon le moment), GEAI (Groupe d’Entraide Anarchiste Internationaliste), PTT (Pouvoir Total aux Travailleurs), TDC (Trou Du Cul) etc.

Extrait du Dossier GARI, planche 7 (qu'on peut mieux lire en cliquant dessus)
L'intégrale est à cette adresse et en désordre (ce qui leur va très bien).
On sait peu qu'au milieu de cette frénétique agitation, des GARI trouvèrent le temps d'éditer un 45 tour dont la vente fut destinée à la solidarité avec les emprisonnés. Entre autre attentats, ce quatre titres fut un enregistrement de l'anarchiste Mario Ines Torres, arrêté à Toulouse le 14 septembre 1974, qui y chantait en Face A le traditionnel de la révolution mexicaine Carabina 30/30 et Preguntitas sobre dios (d'Atahualpa Yupanqui). En Face B À Ménilmontant et Aux Batignolles d'Aristide Bruant.
Là où ça devient croquignole, c'est que, d'après certain protagoniste, ces morceaux furent enregistrés à la prison de la Santé avec un dictaphone et une guitare artisanale fabriquée de bric et de broc. On comprend mieux pourquoi ça dérape par endroits. 
Nous sommes donc heureux de vous faire partager le souvenir de cette belle aventure. Suffit de cliquer sur les liens contenus dans les Faces pour écouter ou télécharger le 45 tour oublié.


Pour ceusses que ça intéresse plus en détail quelques bouquins sur le sujet:
- Les GARI (Groupes d'Action Révolutionnaires Internationalistes) - 1974, la solidarité en actes, par Tiburcio Ariza et François Coudray Éditions du CRAS, mars 2013
De mémoire (3) - La courte saison des GARI : Toulouse 1974, de Jean-Marc Rouillan, Agone, 2011.
- Le pari de l'autonomie : récits de lutte dans l’Espagne des années 70, ouvrage collectif Éditions du Soufflet, 2018.

mercredi 27 mars 2019

Insupportables Gilets jaunes


"Vient le moment où le lapin en a assez d'être lapin et veut devenir chasseur"

Docteur Stéphane Barsoni (35ème Brigade FTP-MOI. Toulouse)



Samedi 23 mars, dans la soirée, un incendie s'est déclaré dans les geôles du commissariat central de Toulouse. Les pompiers sont intervenus et deux policiers ont été intoxiqués.
Selon nos informations, un détenu, repéré le jour-même en train d'embraser la barricade de l'avenue Camille Pujol, interpellé par les policiers et qui était gardé à vue, serait à l'origine du sinistre et 25 personnes gardées à vue ont dû être transférées vers les autres commissariats de l'agglomération. 
L'acte 19 des gilets jaunes a engendré au moins 13 interpellations à Toulouse. 
Actu Toulouse 24 mars 2019 8:57

On souhaite bien de la sagesse aux occupants habituels du commissariat de l'Embouchure.

Et on se met un très récent titre de Michel Cloup, Les invisibles, tout droit venue de son album Danser sur des ruines.

mardi 19 février 2019

La valse des gilets et ses suites

Toulouse 01 12 2018 (photo J. Fourcade)
Une série d’images prises depuis un téléphone portable navigue sur la Toile des affects. On y voit une « ZAD » du pauvre bâtie à la va-vite sur un rond-point haut-savoyard, une baraque en flammes et des forces du désordre faisant cordon autour de femmes et d’hommes occupant les lieux et dansant en nombre sur la chanson La Foule d’Édith Piaf. À les regarder, ces images, on comprend l’essentiel d’un incroyable défi : détruisez, nous reconstruirons ailleurs. C’est l’expression même d’une authentique puissance fondée sur une claire conscience des fraternités et des connivences qui s’arriment depuis trois mois à ces éclats de fugue en jaune majeur que sont les ronds-points, les dérives en zone dangereuse, les coups de main échangés, les histoires partagées, les traverses empruntées, la vie réinventée.

Ainsi débute ce long article signé Freddy Gomez qu'on vous encourage à lire en cliquant sur le lien.
Peu importe que l'on partage ou pas toute l'analyse avec l'ex-directeur de publication de l'excellente revue À contretemps (en particulier sa classification bien trop simpliste d'un certain milieu), on lit son élégante prose avec profit.
La vidéo tournée à Margencel (Hte-Savoie) à l'aube du 19 décembre sur la RD 1005

 


Autres extraits grappillés :
C’est encore ce murmure que des « intellectuels » atones, puis désemparés, se sont tardivement mis en tête d’interpréter, ou de sur-interpréter, à partir de leur savoir théorique et des quelques critères – historiques et sociologiques – qu’il leur confère. Jacquerie, fronde, charivari, mais qu’est-ce ? Peuple, pas peuple, quart de peuple, plèbe, tiers de plèbe, comment dire ? 1789, 1830, 1848, quelle filiation ? Gauche, droite, ultragauche, ultradroite, d’où ça vient et où ça va tout ça ? Ils ont débattu, les intellectuels. Ils sont payés pour ça – pas cher, parfois, mais peu importe. Ils sont payés pour construire une vérité ou la déconstruire, ce qui somme toute revient au même.
 (...)
Ce n’est pas rien, trois mois, après des décennies d’humiliation sociale, de traque aux pauvres, d’insultes répétées, de silences impuissants. C’est plus qu’un réveil ; ça ressemble à une sécession.(...)

Afin d'illustrer le propos, revoici le camarade D1ST1 qui, comme nous tous, à Toulouse comme ailleurs, ne veut désespérément pas rentrer à la maison mais rester encore dans la rue avec les autres.

samedi 26 janvier 2019

Des gilets, du rap et un joyeux merdier


Vous êtes un jeune rappeur provincial, vous rêvez d'un clip genre superproduction, avec milliers de figurants et charge de cavalerie (Bondartchouk, reviens ! Tout est pardonné). Mais vous n'avez pas un rond, ni de label fortuné pour votre promotion, ni de radio pour vous matraquer.
Qu'à cela ne tienne, les samedis toulousains sont fait pour vous.
Une petite caméra, un montage rapide et D1ST1 nous livre à son tour un hymne aux Gilets Jaunes tourné dans la Ville rose entre les 5, 12 et 19 janvier dernier.
Saluons la performance car que ce soit par la complicité entre les gens ou la revanche des habitants dépossédés de leur ville, c'est du vécu.
Et comme disait l'autre ennemi du spectacle, Disti's not a love song.
Encore que...



Toujours prêt à jouer en soutien aux emprisonnés, gars ? Merci d'avance.

dimanche 16 décembre 2018

Le chant des rond-points (Acte 5)

Allées Jean Jaurès 16h
Version désabusée: il y a eu le rouleau compresseur médiatique et policier, les vautours prospérant sur les victimes de la tuerie de Strasbourg, les contradictions du mouvement, une pluie glaciale, la ville occupée militairement et surtout pas moyen d'arrêter les canons à eau ou les blindés de la Gendarmerie. On s'était mal habitués ces derniers samedi, même si c'était à prévoir, le 15 décembre dans la ville Rose, les forces de l'ordre n'ont jamais été débordées ou si peu...

Version optimiste : après des blocages en matinée (dont, encore un coup, le dépôt d'Amazon) plus de 5000 personnes occupent les boulevards en toute illégalité, accompagnées d'un petit millier de syndicalistes en manif déclarée leur cavalant au train (en marche). Des barricades à Jaurès, Victor Hugo, St Sernin, la place du Capitole occupée puis brutalement dégagée. Pas si mal pour une ville où le centre-ville était interdit aux manifs depuis des années. Et toujours cette solidarité, cette joie retrouvée entre anonymes. Si une barricade est (osons le mot) un acte d'amour entre participants, on considère que l'émeute n'est pas un but en soi, tout juste un moyen parmi tant d'autres et qu'elle ne se décrète pas.
 Quelle que soit la version à retenir, c'est tout naturellement qu'en se quittant dans la nuit, on se disait "À samedi prochain". On verra bien.

Ce 15 décembre est également apparue, à Toulouse, cette chanson qui, sur un air bien connu, rappelle les riches heures des airs des années d'après 68. Quant à la grève, rêver, au moins, ne coûte rien. 

dimanche 2 décembre 2018

Macron fait pleurer les foules (actualités)

17h30 place Jeanne d'Arc
Ce samedi 1 décembre à 13 heures, il fallait être sourd, aveugle ou trotskiste pour ne pas comprendre que les affrontements allaient être inévitables.
Faut dire que la manifestation des gilets jaunes avait commencé sous de bons augures : une première prise de parole crachant sur les immigrés et l'intervenante est virée aussi sec sous les quolibets (ça ? L'extrême droite ?) des flics municipaux faisant ce qu'ils savent faire de mieux, c'est à dire emmerder un sdf, aussitôt ramenés à la raison (l'extrême droite, encore ?)
Et puis vers 14h, alors qu'une partie de la manif prétend se joindre au happening syndical qui tente de raccrocher les wagons, l'autre partie emprunte la rue Bayard dans l'intention d'aller bloquer la gare Matabiau.
C'est là que les flics ont tiré une quarantaine de grenades. Et c'est là qu'au lieu de reculer, la foule entame ce qu'on est bien forcé d'appeler une émeute.
Ce qui fut le plus remarquable, ce ne fut pas la froide détermination des protagonistes, l'absence de peur, le mépris le plus total pour les pratiques balisées des casseurs ordinaires (pas de vitrines cassées ou de magasins pillées, ça se passe juste entre eux et nous), le paradoxe de barricadiers chantant la Marseillaise pour entonner ensuite l'Internationale, non, ce qui fut le plus frappant, ce fut la gentillesse, la fraternité, la complicité entre ces parfaits inconnus qui ont résisté cinq heures durant à un torrent de grenades lacrymogènes, soufflantes, de désencerclement dans une joie contagieuse rendant ainsi son honneur à une ville qui était en voie de momification.
On ne rapporte là que ce qu'on a vu.
Et on cède la parole à monsieur Roberto Piazza du Havre. Encore merci Bob.

mercredi 13 juin 2018

Parenthèse d'actu : Grèves au CHU de Toulouse

Des mazarinades aux poissonades, de Napoléon III au régime de Pétain, des grèves de la Belle Époque à la Guerre d'Espagne, de la Révolution de 1789 à mai 68, le détournement de chansons en vogue a toujours accompagné les mouvements sociaux ou émeutiers.
En ces temps d'idéologie libérale bestiale, le secteur de la Santé est un des plus frappé et il s'agit là, non seulement de mépriser patients ou personnel sous prétexte d'économies, mais purement et simplement de soumettre et de terroriser ce dernier.
Rien qu'à Toulouse, des mouvements de grèves se sont succédés ces derniers temps, en vrac, au CHR, brancardiers, transporteurs de plasma, secteur psychiatrique, ces jours-ci, les ASH de l'hôpital Joseph Ducuing (ex Varsovie) se battent contre leur privatisation.
Et voilà qu'une bande de soignants a pris l'initiative de tourner un clip un dimanche après-midi en reprenant un tube d'Orelsan (avec la bénédiction de l'auteur) en tâchant, selon leur termes "d'éviter tout corporatisme et de faire tourner cette parole de travailleurs".
Conformément à leurs vœux, on relaie volontiers. On précise aux non toulousains qu'une liste pas exhaustive des établissement hospitaliers se trouve dans la chanson et que la vidéo fut tournée sur la ligne du tramway qui circule devant le CHU Purpan (celui rebaptisé Pierre-Paul Riquet)


Ci-dessous, autre exemple d'initiative entre personnel, travailleurs et chômeurs du coin. À noter que la direction de cet hôpital "social" bien connu des toulousains n'hésite pas à employer les méthodes digne d'un patronat brutalement classique. Quand on pense que le salon de conférence de Joseph Ducuing s'appelle "Salle des guérilleros espagnols" , ça laisse rêveur.