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mardi 7 janvier 2025

Au suivant !

 


Illustration en hommage au Tenancier et à l'ami L. qui nous apprirent une des rares bonnes nouvelles de cette période bourrique. Comme quoi, ce ne sont pas toujours les meilleurs qui...

C'est pas nous qu'on le dit, c'est la Grande.


mardi 3 mai 2022

Une heure de Fréhel


Une plaisante émission, Toute une vie du 16 avril dernier, consacrée à la grande Fréhel née Marguerite Boulc'h en 1891. Même si on croit en savoir beaucoup sur une vie aussi riche que pathétique, certains épisodes restaient dans l'ombre.
Concernant sa période "orientale", Bertrand Tavernier avait brièvement glissé sa personne, jouée par Sandrine Desio, dans le film Capitaine Conan (1996) lors de l'occupation de la capitale bulgare.
Si ça ne veut pas marcher, il suffit de cliquer sur le lien.

mardi 4 janvier 2022

Pinard à la coca et belle époque

 

Extraits de l'article d'Anne Steiner, La gueuse blanche de Montmartre paru dans la revue Brasero n°1.   

Les feuilles de coca continuent à être exportées vers l'Europe pour une utilisation qui relève plus de l'herboristerie que de l'industrie pharmaceutique. Elles entrent notamment dans la composition d'un breuvage aux usages à la fois médicaux et récréatifs : Le vin tonique Mariani à la coca du Pérou élaboré en 1863 par le fils d'un apothicaire de Bastia, étudiant en pharmacie à Paris et préparateur dans une officine du boulevard Saint-Germain. Il est commercialisé sous forme de bouteilles de 50 cl contenant 60g de feuilles de coca macérées dans du vin de Bordeaux et tire ses 14°. Les sportifs comme les chanteurs d'opéra chantent ses propriétés stimulantes. C'est à la fois un apéritif et un remède énergisant censé soigner la grippe, les affections nerveuses, l'anémie et même l'impuissance. (...)
Outre ses talents d'apothicaire, Mariani a le sens de "la réclame". (...) Son coup de maître reste l'Album Mariani qu'il fait éditer par Camille Flammarion en 1894.
 
Il contient les notices biographiques d'hommes et de femmes célèbres dans les domaines artistiques, politiques ou littéraires auxquels il demande une dédicace vantant les bienfaits de son tonique après leur en avoir fait parvenir quelques flacons. Chaque notice est accompagnée d'un portrait réalisé par un dessinateur de renom agrémenté de la fameuse dédicace en écriture manuscrite.
Le pape Léon XIII voisine avec Sarah Bernhardt, Émile Zola et Léon Bloy, entre autres. Et Mariani n'hésite pas à mettre à contribution l'anarchiste Louise Michel, laquelle affirme avec quelque malice que le vin Mariani fortifie la volonté et double l'énergie.
Tremblez bourgeois !
Entre 1894 et 1925, quatorze volumes contenant plus de mille notices seront publiés. (...)
Le vin Mariani, dont il se vend 10 millions de bouteilles par an, est commercialisé dans toute l'Europe et même aux États-Unis. Un pharmacien d'Atalanta, John Pemberton, réalise en 1885 une imitation qu'il nomme "vin français à la coca". Mais face à la montée du mouvement de tempérance dans la pays, il substitue bientôt à ce produit un sirop non alcoolisé à la feuille de coca et à la noix de cola mélangé à de l'eau gazeuse qui deviendra fameux sous le nom de Coca-Cola. 
Cependant, la cocaïne étant de plus en plus déceiée aux États-Unis, les feuilles de coca, pourtant inoffensives, seront elles aussi expurgées de la recette.
À vous, madame Fréhel

lundi 9 novembre 2020

Ciné club du lundi : Sur les docks du Havre

Eut-il été italien que ce film aurait aussitôt gagné sa classification de néo réaliste.
Un homme dans la ville de Marcel Pagliero (1949) a été tourné en extérieur dans une ville du Havre dévastée par les bombardements, entre tas de gravats et terrains vagues alors que des immeubles tout moches sont édifiés de l'autre côté du bassin. 
L'intrigue n'a pas grande importance. Le cadre, si. Sans arriver au talent de Carné dans Le jour se lève, on pige tout de suite que le travail est la malédiction de ces hommes qui boivent, qu'ils soient dockers ou ouvriers au chantier naval.
Même si l'argument est faiblard, la fin est brutale et noire à souhait.
Et les acteurs s'en tirent tout à fait honorablement, que ce soit Ginette Leclerc en garce (abonnée qu'elle était à ce genre de rôle) mal mariée, Robert Dalban en docker aigri et alcoolo, Yves Deniaud en impayable tenancier de bistrot, Jean-Pierre Kerien, le régional de l'étape, en Casanova des quais et du pauvre, André Valmy en flic placide mais juste et on a la surprise de retrouver notre Fréhel en marchande de sommeil entassant des Noirs dans un taudis.
Vous l'aurez compris, à part des acteurs méritants, ce film vaut surtout pour son ambiance et ses scènes de boulot dans des conditions tout à fait lamentables. 
Ce qui n'a pas empêché le PCF de dénoncer ce film où "on traîne une catégorie de travailleurs dans la fange" et qui dépeint "des ivrognes paresseux et brutaux, préoccupés surtout de bagarres et de coucheries", dans le but aussi de "discréditer les dockers et le combat pour la paix, par tous les moyens".
La campagne communiste fera retirer le film du Havre au bout de six mois et tentera de la faire interdire ailleurs. 
Encore bravo, camarades censeur. Si on picole sec et qu'on se fout sur la gueule à l'occasion, on a la faiblesse de penser que la vie quotidienne de 1949 ressemblait plus à ça qu'à un film d'Eisenstein.
Allez, on vous l'envoie pour que vous vous fassiez une idée par vous même  

dimanche 28 juin 2020

Les Vanneaux en liberté

Une prison brûle (Newgate, London, 1780)
Un concept excessivement flou au nom duquel on commet toutes les escroqueries possibles, au nom duquel on étripe des foules mais qui demeure une des aspirations fondamentales de l'humanité.
Liberté, liberté chérie, combien de crimes commis en ton nom ?
On te chantera pour la der des ders, l'ultime émission des Vanneaux, parce qu'il vaut mieux se séparer plutôt que de s'ennuyer. Surtout après huit années de rencard mensuel.
On s'envolera le lundi 6 juillet à 17h30 sur les 92.2 de Radio Canal Sud.

Fréhel Ohé les copains. Une vision assez radicale de la liberté



Une toute autre vision, celle du Sud africain Mzwakhe Mbuli en 1986. The day shall dawn (comme disaient aussi les Irlandais). Un peu déçu par la suite des événements, comrade ?

dimanche 3 novembre 2019

Les mineurs, les juges et le catcheur


Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant que Jacques Ducrez, célèbre catcheur, premier d'une lignée dont l'héritier eut de lamentables fréquentations* et à jamais connu sous le nom de scène de Bourreau de Béthune avait eu quelques ancêtres inattendus.

Retour à la grande grève des mineurs du Pas-de-Calais en 1893 :

À Lens, des billets sont glissés sous la porte des "faux-frères" (non grévistes).
Tantôt laconiques (...), tantôt menaçants : "J'espère que vous allez faire cause commune avec nous ou vous allez passer pour des traîtres et attirer la haine des camarades. La police ne sera pas toujours là pour vous protéger. Songez."
Quand les faux-frères n'obtempèrent pas, vitres et portes volent en éclat sous les cartouches de dynamite.
Cette guérilla fait bientôt l'objet d'une intense répression : des mineurs sont arrêtés par dizaines et jugés au tribunal de Béthune. Rochefort rédige un article dans L'intransigeant contre les juges qu'il appelle "les bourreaux de Béthune". L'expression passera dans le langage courant. L'article de Rochefort est reproduit en larges affiches rouges vif placardées dans les corons de Lens.

Rebelle, rebelle ! Révoltes et mythes du mineur. Bruno Mattei. 
Champ Vallon 1987

Une ode à la lutte libre par notre Ange Blanc, la grande Fréhel  (1938)

 

* Texte modifié suite à l'intervention d'un érudit du catch et de la littérature dans les commentaires. Allez-y voir, vous constaterez un beau Pan sur le bec ! comme on nomme ça dans un journal du mercredi.

vendredi 16 novembre 2018

Fréhel, les Garçons Bouchers et quelques nouvelles de Guy Peterman

Pigalle, 1938

On en revient toujours à Fréhel.
Parfois par les voies les plus sinueuses.
Tout vient de cet article au sujet des détournements situationnistes de Guy Peterman publié par le collègue George le 15 octobre dernier.
Pas mal de questions restaient en suspens après ça.
Remercions donc chaleureusement les éditions-privées-hors-commerce d'avoir mis à disposition des enregistrements de ces détournements, avec des maquettes de Pour en finir avec le travail accompagnées d'une brochure où on en apprend un peu plus.
On peut les joindre à cette adresse : edition-privee-hors-commerce@mail.com pour jouir de leur salutaire taf d'archiviste
Les rocks made in Peterman ayant été publié par notre Lexomaniaque, une nouvelle surprise vient du détournement de cette valse lente de Fréhel, écrite par Charlys et Maurice Vandair (1935) 
Pour mémoire :


Extrait de la brochure:

Peu de mois après cette parution (du disque Pour en finir avec le travail en 1973, ndr ) Guy Peterman projette de faire un disque de rocks détournés et avec Francis Lemonnier enregistre une maquette de quatre titre au studio Saravah en 1975.
Tout cela est détaillé article cité plus haut ndr.
[Les musiciens étaient] Francis Lemonnier, saxophone ; Michel Muzac, guitare électrique ; Olivier Zdrzalik-Kowalski, guitare basse,claviers. Le chanteur et le batteur sont inconnus. Guy Peterman donne la réplique dans le premier titre.
Au cours de cette même session d’enregistrement et avec les mêmes musiciens, un cinquième titre est enregistré : il s’agit d’une valse dans l’esprit du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), Où sont tous mes amants ?, détournée et chantée par Jean-Louis Rançon (Francis Lemonnier y joue de l’accordéon, le violoncelliste est inconnu).

Voici donc l'objet du scandale (bien dans l'esprit provo de l'époque) 

O tempora, o mores !

Ce projet de disque n’aboutira pas mais Guy Peterman continuera à détourner des rocks qu’il proposera à divers groupes musicaux dans les années 1970-1980, et récemment, en 2016, le groupe Gommard a enregistré Y a du baston dans la taule ! (Riot in Cell Block # 9) sur des paroles de Guy Peterman.
Interprété par Le jour de l’addition, ce rock figure aussi sur le CD La Belle qui accompagne le livre Au pied du mur, 765 raisons d’en finir avec toutes les prisons (L’Insomniaque, 2000)


Notons que d’autres liens avaient existé entre ces protagonistes, dont la plupart sont décédés aujourd’hui : Guy Peterman avait connu Étienne Roda-Gil du temps de la JAC (Jeunesse anarchiste communiste) en 1967. Et c’est ce dernier qui avait suggéré à Francis Lemonnier et ses amis le nom de leur groupe, Komintern (le lien renvoie ici à l'article qui leur est consacré )...
Fin juillet 1989, « sans amertume aucune », Guy Peterman se suicide au cyanure sur les marches de l’Institut médico-légal de Paris. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Pour clore ce tour des héritages de l'incontournable Fréhel, on vous avait passé une reprise toute en finesse de la même rengaine par les Garçons Bouchers, en 1992 et en public. Toujours chez Georgie, on a en plus, grâce à un commentaire du sieur Hardipetit, une vidéo toute aussi savoureuse dans laquelle le rôle de la femme fatale est tenu par la camarade Lola Miesseroff (celle là-même qui commit l'intéressant Voyage en outre-gauche chez Libertalia l'an dernier).


samedi 16 juin 2018

Point final

RIDEAU !
Après six années de loyaux service, il semble bien que la dernière émission de l'Herbe Tendre de la saison 2017 / 2018 soit... la dernière tout court.
Point de déception ou d'amertume là-dedans, juste, comme dans toute belle histoire d'amour, l'envie d'y mettre un terme avant que l'ennui ne vienne s'imposer.
Nous invitons donc tous et toutes les producteurs, productrices, les ex, ainsi que la chorale le Nez dans le ruisseau à venir ce lundi 2 juillet de 17 à 19h à Canal sud pour un thème qui sera, en toute simplicité Nos Indispensables.

Auditeurs, auditrices, à tout bientôt. Pour l'instant, ce blogue continuera en musardant de ci de là.
En avant goût, la grande Fréhel, un de nos amours de toujours, par laquelle advint cette émission, dans Comme un moineau.



Et puisque nous sommes tous destinés à crever au fond d'une impasse (Dead end street), nos estimés Kinks dans un film sur le destin de la working class qui fit son petit scandale en 1966



jeudi 14 septembre 2017

La fausse disparition de Bob

Monsieur Bob en pleine activité
Comme auraient dit certains ancêtres, on devient terriblement résègue à déplorer et redéplorer la métamorphose de nos villes en zones piétonnes destinées au commerce de produits stupides, en cartes postales d'un musée consacré à la vulgarité ou en pensions temporaires pour touristes fortunés.
Et qu'on ne vienne pas nous sortir que ce genre de râlerie existant depuis Villon ou Louis Chevalier, nous ne serions juste que des ringards passéistes crasseux. D'abord, au vu de la modernité on voit pas où serait le problème, ensuite on ne peut que constater l'expulsion des classes populaires au plus loin des centre-villes, phénomène qui a pris toute son ampleur ces dernières trente ou quarante années.  
Amoureux du vieux Paris (comme du vieux Limoges, Toulouse, Nancy, etc.) on reste plongés dans la nostalgie du temps où les classes laborieuses ou dangereuses hantaient le ruban et où la langue verte le disputait aux néologismes locaux.
Côté Paname, outre le Chevalier, cité plus haut, on a toujours aimé traînailler dans les écrits de Jacques Yonnet (Rue des maléfices), Jean-Paul Clébert (Paris insolite) et, bien entendu Robert Giraud (Le vin des rues), monsieur Bob lui-même souvent mentionné dans ce blog.

Débutant sa carrière en résistance limousine, monté à Pantruche en 1944, dilettante forcené, flâneur émérite, érudit d'argot, amateur de jaja et de rencontres (certains de ses amis se nomment Albert Vidalie, les frères Prévert, Maximilien Vox, Fréhel, Alain Jessua ou Morelli) Bob (1921-1997) devint un des plus fins connaisseurs et chroniqueurs de la capitale d'après-guerre. Sans forcer le trait, car malgré une dèche récurrente, le Robert était un fainéant lumineux qui recyclait ses écrits sans la moindre honte. Voilà un homme qui n'a jamais été salarié sans avoir touché la moindre rente ou héritage.
Et un blog, celui d'Olivier Bailly, Le copain de Doisneau, prolonge ces mêmes bouquins en étant  un centre d'archive permanent à la portée de touzetoutes.
Or, il y a peu, nous avons d'abord constaté la disparition du lien vers cette œuvre recommandable de la colonne de droite de ce site.
Puis on s'est retrouvés face à l'absence de l'objet des moteurs de recherches, toute tentative menant à une annonce lapidaire : ce site a été archivé ou suspendu.
Alors ? Envolé le blogue ?
Pas tant que ça. Tel est l'objet de cet article destiné aux curieux, il reste un moyen d'accéder à cette mine dédiée au Paris de jadis en allant à ce lien : http://web.archive.org/web/20120505023912/http://robertgiraud.blog.lemonde.fr/

Bonne promenade dans le turbin de Bailly, c'était notre annonce de service public.
Pour arroser ça, on se remet la copine Fréhel dans À la dérive


mercredi 21 juin 2017

Un Tonton flingue Fréhel



Bernard Blier Ou Sont ils donc par vieuxsnock

 C'était au cours de l'émission de télé L'invité du dimanche du 15 février 1970. Max Favalelli y interviewait Michel Audiard, accompagné d'Annie Girardot et de Bernard Blier.
Et ce dernier s'y mit à chanter  "Où sont-ils donc ?", grand classique de Fréhel. Pour l'occase, Blier était accompagné au piano par Georges Van Parys.
Et pour le plaisir, on se repasse notre chère Marguerit Boulc'h évoquant cette même chanson dans Pépé le Moko de Julien Duvivier  (1937).
Dans les années trente, Fréhel, métamorphosée par l'alcool après une première descente aux enfers, a connu un regain de popularité grâce au cinéma. Elle apparaît dans 17 films avant 1940. 



On profite de l'occasion pour annonce que l'Herbe Tendre du 3 juillet ( à 17h30 sur le 92.2 fm ou canalsud.net) sera un entretien avec Philippe Mortimer, éditeur, traducteur et préfacier autour du livre d'Émile Chautard, "Goualantes de la Villette et d'ailleurs" (l'Insomniaque).

Ouaip, bof. Fastoche...

samedi 7 janvier 2017

Servir Fréhel oui, mais à quelle sauce ?

La vie réserve parfois quelques surprises.
Prenez, par exemple l'émission "L'école des fans" du giscardien, puis chiraquien, puis sarkoziste Jacques Martin qui sévit au petit écran de 1977 à 1998.
On y croisait parfois d'improbables numéros, tels cette séquence du 24 mai 1992, dans laquelle les Garçons Bouchers tentent un hommage à Madame Fréhel.
On la passe pour le côté improbable de la chose.
Amis du bon goût, excusez-nous d'avance.

vendredi 4 mars 2016

La maman et la putain en zizique

Ce film (1973) de Jean Eustache qui marqua sa génération tout en continuant à provoquer maintes discussions pour déterminer si il glorifie ou dénonce certaines valeurs en vogue d'après 68, n'est pas seulement une variation sur le désir en errance, truffée de citations de Bernanos. Il est aussi l'occasion d'envoyer à l'écran une bande sonore assez riche, à une époque où les chansons grappillées ici et là n'étaient pas encore une forme de facilité pour les cinéastes. 

Ainsi, au long des aventures amoureuses d'Alexandre on peut entendre en fond ou en intégralité des pièces de Marléne Dietrich, Édith Piaf, Zarah Laender, Deep Purple, Mozart, Offenbach, Damia et, bien entendu, un morceau de choix : La chanson des fortifs' par Fréhel. À laquelle Françoise Lebrun réplique par Tout simplement de Paul Delmet.


La maman et la putain - vieilles chansons par awixumayita
(Si la vidéo n'apparaît pas sur votre bécane, elle est disponible là.)
 
Curiosité : en 1996, Diabologum, le groupe de Michel Cloup, a mis en musique le monologue final de Françoise Lebrun sur l'album #3.

lundi 9 juin 2014

Chanson tendre












    Pour entendre, la version sans aucun doute la plus tendre de cette chanson, toujours par la môme Fréhel, on se reportera à ce billet.


lundi 31 mars 2014

Fréhel

Telle qu'elle est






Paroles de Maurice Vandair et Charlys, musique d'Alexander, créée par Marguerite Boulc'h dite Fréhel en 1936. Vidéo de 1938.


samedi 22 février 2014

Un bon petit gars

La rencontre Lucien Ginsburg-Fréhel

 


    On a retrouvé le récit de cette anecdote, que l'affreux Gainsbarre avait l'habitude de raconter, grâce au blogue la crevaison ! .






    Anecdote que Joann Sfar repiquera telle quelle dans son film en carton-pâte, la chanson de Fréhel en prime. Film d'où l'on sauvera la toujours excellente Yolande Moreau.














dimanche 17 novembre 2013

Madame Bonbon chante Fréhel



    Une parodie bienveillante et fort drôle de La vraie de vraie, dont vous pouvez retrouver la version originale ici. Le spectacle s'appelle "Quitte à pleurer sur son sort, autant le faire en rigolant..!" et la Dame s'appelle Bonbon. On pourra glaner d'autres vidéos du dit spectacle sur le tube...







dimanche 3 novembre 2013

Java ?


Le Bal des Quatre-saisons, rue de Lappe, vers 1932, par Brassaï.

    "Qu'est-ce que la java, cette quintessence du populo de Paris ? Dans Du bouge... au Conservatoire, Louis Péguri se moque des alphonses, de ces messieurs les souteneurs qui, après quelques tours de valse, le naturel reprenant le dessus, se refusaient à tout effort supplémentaire au grand dam de ces dames... Le patron du Rat mort à Pigalle, que Péguri ne cite pas, avait remarqué que la clientèle féminine prisait fort la mazurka Rosina *, que les habitués valsaient à petits pas entrecoupés. Aussi, dès que les ardeurs faiblissaient, le taulier réclamait Rosina à l'orchestre et, accent de là-bas à l'appui, demandait : "Alors cha va ? cha va?" Et, un beau matin, Paris apprit qu'une nouvelle danse était née, "une danse qui tenait de la valse mais avec un pas plus crapuleux, plus canaille.- Cha va! Cha va !.. Ainsi naquit d'une déformation du parler auvergnat le fameux pas de java". Une fois encore on se rend compte du goût prononcé de Louis Péguri pour le mythe.
   L'origine du  mot java est-elle réductible à cette historiette ? Au hasard d'une chanson écrite plus tard pour Fréhel, Soi-même java, Francis Carco semble apporter de l'eau au moulin de Péguri :

 "Quand l' gros Gégèn'
Soi-même
S'amène au bal musette
A petits pas il danse la java
Et tout's les poul's
Comm' saoul's
Lui riboul'nt des mirettes
Mais question de plat il leur répond
Ça va ! va ! va ! va!"



Bref ! A défaut d'autre explication, tous s'en contentent. Dans Images secrètes de Paris, en 1928, Pierre Mac Orlan consacre un beau chapitre à la java. Sur l'origine du mot, lui aussi n'avance qu'une hypothèse : "Cette danse fut consacrée par ceux que l'on appelait encore, il n'y a pas si longtemps, les apaches. Elle doit être un hommage à cet argot puéril que l'on nomme le javanais et qui n'est plus parlé que par des crétins incurables [sic!]." On le comprend, personne n'est en mesure de dire pourquoi la java s'appelle java. Il y a quelques années à Chamonix, un musicien d'origine rom avait une clé : dans une langue rom, dchjava est l'impératif d'un verbe signifiant aller. Donc "java" serait la transposition de dchjava, à savoir "vas-y". Pourquoi pas, d'autant que, dans Ils ont dansé le Rififi-Mémoires, Auguste Le Breton l'affirme : jadis, avec les Espagnols, les gitans étaient "les plus fins gambilleurs de la capitale."
    Sur cette danse, Péguri ajoute pourtant, sans rien apporter de précis : "Quant à sa dénomination elle peut être aussi une conséquence du retour à Paris de certains trafiquants de la route de Buenos-Ayres (sic), ayant ramené le pas glissé du tango Milonga qui a un certain rapport avec la marche glissée du pas de la java primitive, en réalité une valse au ralenti et à mouvement décomposé. Par évolution, la vraie java est devenue une valse musette et la vieille mazurka des faubourgs comme Rosina est restée cette vraie java dont Maurice Yvain a écrit musicalement le prototype avec Une petite belotte (sic) [...]Le succès de ce pas nouveau est extraordinaire. On danse la java même dans le grand monde." Incorrigible Louis Péguri et ses idées de grandeur !... Cela étant, Philippe Krumm me le confirme, la java est bien une mazurka massacrée. Après la guerre, Carco voyait en elle une "mazurka faite d'emprunts à toutes les danses" et la comparait à la belote qui, à l'image de la java sa contemporaine, "se complique de manille, de poker et d'inventions déterminées". La petite belote** d'Yvain, belote et java associées, est une photographie parfaite d'un certain Paris des années vingt. Mais attention, André Warnod l'a attesté au Bal des Gravilliers, la java date d'avant 1914 !

Claude Dubois, La Bastoche, Une histoire du Paris populaire et criminel.





  
   Concernant Claude Dubois, on pourra écouter ci dessous sa Nuit rêvée où l'on trouvera notamment une séquence sur le Balajo avec Francis Lemarque et Jo Privat en invités. Un grand merci à George qui nous a retrouvé cette archive.



  Concernant Philippe Krumm, spécialiste de l'histoire de l'accordéon, cité dans le texte de Dubois, nous vous conseillons vivement d'aller consulter son papier très fouillé (et richement illustré) sur les bals musettes et la rue de Lappe. C'est ici .




* Pour ce faire une idée de cette mazurka, un extrait par un groupe italien


** Le morceau en question, par Mistinguett






dimanche 20 octobre 2013

Fréhel et Léon la Lune



Léon la Lune
 
Détour. Récemment a paru -aux éditions Le dilettante*- Le Peuple des berges de Robert Giraud, recueil de chroniques publiées dans l'hebdomadaire Qui ? Détective en 1956. Dans ce livre, on retrouve pas mal des personnages déjà croisés dans Le vin des rues, évoluant dans le monde interlope de la Mouffe, de la Maube et des quais de Seine. Clodos, margoulins, détrousseurs, verduriers, voleurs de chiens, de chats, de chèvres et autres braconniers de la Seine, bossant parfois aux Halles, resquillant plus sûrement, buvant du gros bleu toujours.
   On pourra peut-être s'offusquer de la fascination certaine dont les livres de Robert Giraud traitent de ce milieu de gueux, englués dans la misère la plus crasse. Mais ce serait mal comprendre le "propos" de Giraud. Il ne traite pas en sociologue, il ne dénonce pas cette misère révoltante pour y trouver des solutions idoines. Point d'assaisonnement prophylactique ou d'abbépierrisme ici.
   Point d'angélisme non plus. Giraud sait bien que ce bas peuple "paie d'une incommensurable misère une liberté toute relative".Un peuple de la marge assommé par le fatalisme d'une misère immémorielle mais capable de quelques coups d'éclats.
    Tout de même Giraud y va en copain, partage les "cheminées" de rouge et le bout de gras -ou de niglou- quand y a à briffer et les galères. Et nous conte par le menu les aléas de cette société qui n'est pas soumise à la folle marche du monde et aux assauts du moderne, c'est-à-dire la gestion toujours plus sophistiquée de ce qui résiste à la bureaucratie. Ce peuple refuse de vivre sous le joug du salariat et des conventions sociales putrides qui vont avec : et c'est bien cela qu'on ne lui pardonne pas.
    Ce qui intéresse Giraud, c'est de parler de cette engeance, de ses magouilles,ses rites, ses légendes, sa langue. Un monde dont Mac Orlan disait (si nos souvenirs ne nous trahissent pas) qu'il était à peu près le même en son temps qu'au temps de Villon. Et c'est sans doute la conscience que ce monde allait irrémédiablement disparaître qui fit que Giraud, Yonnet ou Clébert** livrèrent leurs écrits au tournant de cette modernité. Vinrent entre autres calamités la destruction des Halles, les constructions de périphériques automobiles et l'avènement de l'architecture fonctionnelle. Et Bercy devenait le siège de la pompe à phynance... Bref, ce qu'on a pu appeler le pompidolisme triomphant*** et qu'on pourrait résumer dans ses avatars passés et futurs en cimentisation du monde. Plus de place pour la débine et sa débrouille... Fini la Cour des Miracles.



    Tout de même on aimerait voir encore un de ces "Roi des clochards" se pavaner dans les rues de Paris ou des "Nénette" se balader sur le Pont Neuf dans son horrible accoutrement puant, fardée de mercurochrome, éructant un tas d'immondice à qui osait l'importuner. Les touristes se pâmeraient moins devant les charmes de Paris en présence d' existences aussi scandaleuses...

    Ce bas peuple disparut irrémédiablement avec sa propre ville. On a fait place nette : la misère est cachée, enfouie, les clodos harcelés par les assemblées de propriétaires, les rondes des flics, les mairies, les "maraudes" de la croix rouge : "Ne laissons personne au bord du chemin".



L'amiral, roi des clochards, sa reine Germaine, 
et leur bouffon, l'ancien clown Spinelly, Doisneau, 1953.

   Les armées du salut et leur hygiénisme tout militaire ont gagné ****  . il faut intégrer, soigner, sociabiliser les gueux même à leur corps défendant -du moins en surface- mais en fait bannir, mater, psychiatriser.... Et les braves gens de s'étonner que ces en-dehors refusent assistance d'un monde qu'ils ont toujours cherché à fuir parce car il les a trop cabossés. Les clodos se retrouvent seuls, ils ont froid, et le mobilier urbain leur fait mal au dos...
    Le travail est parachevé : les critiques mondains peuvent admirer le pittoresque des écrits de Giraud. Mais lui n'a jamais fait carrière.
    Reste plus qu'à fermer les derniers bistrots et la coupe sera pleine...


Robert Giraud et Léon la Lune au comptoir du Vieux chêne rue Mouffetard par G. Dudognon


Revenons-en à nos chansons. Donc Léon la Lune, immortalisé dans un film d'Alain Jessua, qu'on retrouve aussi, semble-t-il, dans Rue des maléfices sous le nom de l'Harmonica (nous n'avons pas cet excellent livre sous les yeux...), accompagna Fréhel lors de ses derniers concerts. Le fameux bal des tatoués organisé par Giraud et Mérindol dont nous avons déjà parlé ici.
Voici une autre version de ces derniers concerts, extraite donc du Peuple des Berges, où le père Léon tient le rôle principal :


   ...Et puis l'harmonica. C'est une musiquette de quatre sous, qu'il porte sans encombre dans une poche de son gilet. Elle lui suffit pour s'accorder quelques heures de rêve. Elle lui permet de régaler un quarteron de bons amis d'un concert improvisé à l'occasion. Quelquefois, Léon se hasarde à jouer un air ou deux dans un bistrot et il récolte quelques piécettes. Celles-ci transformées en verres de gros rouge, c'est encore du rêve et du bon temps que lui a procurés son harmonica...
   "J'ai jamais appris la musique, déclare fièrement Léon. Pourtant je joue tous les airs. Il me suffit de les avoir entendus une seule fois..."
    C'est vrai. Vous pouvez demander à Léon n'importe quelle rengaine. Comme par enchantement, le minuscule instrument jaillit de sa poche, brille un instant au creux de sa main, puis Léon semble l'avaler... Et, de derrière les deux mains jointes en coquille sur la bouche, le clochard laisse écouler en notes aigrelettes les "amours...toujours" des poésies du trottoir et du bal musette.
    D'ailleurs cet harmonica de gosse a valu son heure de célébrité à Léon, là-haut, place de la Contrescarpe. Il aime le rappeler.
    "Tiens, quand j'étais artiste, c'était la belle vie! ..."
    Et s'il devine un soupçon de scepticisme chez son interlocuteur, il s'enflamme :
    "Oui, artiste... Et comment ! J'étais "ensemble" avec Fréhel, dans un bal musette de la Contrescarpe. Je l'accompagnais..."
   C'était peu avant la mort de la grande artiste.
   Dans une misère noire, Fréhel terminait sa carrière, comme elle l'avait commencée soixante ans auparavant peut-être, en poussant la goualante dans un "musette". Ce n'était plus la gamine qu'on hissait sur une table, mais une pauvre vieille toute fripée, au corps douloureux, cassé, usé par la misère et trop de tentations de suicide - habillée en fille de la Halle : jupe noire plissée, socquettes rouges dans les pantoufles éculées. Mais la voix était restée la même.
    Quand elle disait à Léon "Vas-y, minet vert..." et que s'élevait la chanson banale et éternelle des amours de la rue, la salle chavirait. Tous, calicots en goguette, petites ouvrières trop jeunes pour avoir connu la Grande Fréhel, flambeurs, filles et maquereaux, tous, silencieux, écrasés, écoutaient la voix chaude, magnifique, vibrante de poésie.
    Fréhel savourait encore les applaudissements. On ne les lui marchandait pas. Pas de claque, pas de frime. C'était du sincère. Léon la Lune en prenait sa part.
    "Oui soupire-t-il, c'était le bon temps ! Quel succès on avait ! Il fallait que je rejoue, même quand elle avait fini son tour. Elle partait de bonne heure pour rentrer chez elle, là-bas, à Montmartre... Moi, je restais... Elle m'avait fait donner une belle musique toute neuve. On me l'a volée. J'ai pas eu de chance. Enfin, c'est la vie..."

  Léon la Lune rue Mouffetard, on aperçoit Giraud à l'arrière-plan

* De Giraud chez le même éditeur
Carrefour Buci
Faune et Flores argotiques
Les lumières du zinc
Paris, mon pote.

** Robert Giraud, Le vin des Rues
    Jean-Paul Clébert, Paris insolite
    Jacques Yonnet, Rue des Maléfices.

*** Voir Louis Chevalier, L'assassinat de Paris.     

**** Sur  l'armée du salut et le parcage des pauvres,  voir Jack London, Le peuple d' en bas et aussi Dans la dèche à Paris et à Londres de George Orwell.



Post scriptum. Vous trouverez par ailleurs sur ce blog même une interview poignante de Fréhel à l'époque de ses derniers concerts.

    Signalons encore une fois l'excellent blog d'Olivier Bailly, Le copain de Doisneau, consacré à Robert Giraud et à sa galaxie. Vous trouverez notamment de plus amples informations sur Léon la Lune,sur le film que Jessua lui consacra (qu'on aimerait bien visionner...à bon entendeur) ainsi qu'une troisième version de ces derniers concerts de Fréhel d'après les souvenirs de Giraud (encore!) et de son complice Pierre Mérindol.
    Bailly signe par ailleurs la préface du Peuple des berges ainsi qu'une biographie de Giraud, Monsieur Bob. Qu'il soit ici vivement remercié pour tout le boulot fourbi !
  
  


Fréhel, La rue sans nom

dimanche 3 mars 2013

Et encore et toujours Fréhel, ce coup-ci au cinéma (1936)



   Après s'être permis de nous faire rêver sur la Légion espagnole (La bandera 1935) ou de nous démontrer à quel point les femmes divisent les bons copains ( La belle équipe 1936), Julien Duvivier, qui n'en ratait pas une, nous livre un film glorifiant la pègre aux colonies : Pépé le Moko 1937.
Enfin, il sera tout de même beaucoup pardonné au futur réalisateur de Don Camillo pour au moins deux raisons :
- Son coup de génie post-guerre :  Panique en 1946 (avec Michel Simon)
- Et des séquences comme celle-ci qu'on avait promis de vous livrer lors de notre émission de janvier consacrée au cinéma

     Dont acte, il était plus que temps de tenir parole :

lundi 3 décembre 2012

Fréhel, fin d'une histoire


    Nous vous avons déjà fait part ici du texte que consacra Robert Giraud dans son Vin des rues au retour sur scène improbable de la môme Fréhel (que Giraud organisa lui même avec un autre zigue) dans un baloche de la Contrescarpe.  
    Les traces de Fréhel ne se perdent pas encore tout à fait après ce dernier tour de chant... Ultime enregistrement de la grande chanteuse au micro de Radio-Lausanne en 1950.
   Elle s'éteindra une année plus tard, seule, dans un hôtel de passe minable de la rue Pigalle. Comme un moineau ?

  




  Merci à M. Berrot d'avoir mis en ligne cet enregistrement très rare et cette belle galerie de photos sur le tube.