Exhumons un phénomène étrange aujourd'hui oubliée.
Normalement, quand on a une voix pareille, on fait dans la chanson pour gamin. Mais non, Yvette Levis, alias Vetty, (née à Lyon en 1941) rêva de brûler les planches dans la grande tradition de la chanson populaire rigolote et quelque peu absurde.
Elle débuta en Suisse, à la Chaux-de-Fond en 1961 puis fut remarquée dans un jeu télévisée animé par Guy Lux et Bruno Coquatrix, y gagnant trois semaines d'ouverture pour Gilbert Bécaud à l'Olympia. Puis, elle fut embarquée dans la tournée de Claude François.
En 1969, elle enregistra son unique disque, un EP 4 titres (Riviera 231328) dont le plus connu est ce Johnny, si tu viens à Saint-Étienne (la lyonnaise est parfois moqueuse) ode à l'amour écrite par Jacques Martin.
Sa voix, disons particulière, la fit ensuite bosser dans une série télévisée pour enfants avant de jouer une pièce de Vavclav Havel au Théâtre National de Strasbourg. Entre 1975 elle tourna avec Maurice Fanon et Jacques Mailhot.
Et puis, on n'entendit plus parler d'elle.
La loufoquerie d'une certaine époque...
Ici en janvier 1966
Marc Charlan découvre le rock assez tard, après avoir été journaliste à
R.T.L, puis animateur à Radio Monte-Carlo et à Europe n°1,
ami de Jacques Dutronc, il est comme lui, élégant, flambeur et
dragueur aussi loin des blousons noirs que des dentelles pailletées.
il
apporte un appréciable regain de vitalité au rock'n'roll, avec des
morceaux pleins de rythme et d' humour comme " Ma petite Irène", " Moi j' m' en fous", il apporta une simplicité de bon aloi
à une musique qui s' apprécie présentement et n'a d'autre ambition
que vous détendre.
(extrait de la bio autorisée de l'énergumène)
Né en 1949 à Rothéneuf, près de Saint-Malo, Jean-Marc Vignon fut essentiellement animateur radio et télévision dans les pires années 1970.
Tel, le phénix, il tenta un retour la décennie suivante sous le nouveau pseudonyme de Rocky Chignolle avec le succès que l'on sait...
Née en 1957, fille d'un peintre déporté de camps en camps pendant la guerre, Catherine Ringer laisse tomber l’école vers es 15 ans pour entrer au Théâtre de recherche musicale de Michael Lonsdale.
Elle fréquente ensuite le Café de
la gare où elle se retrouve dans une comédie musicale montée par
deux chorégraphes argentins, Armando Llamas et Marcia Moretto (la future Marcia Baila) .
Elle est ensuite embauchée par Iannis Xenakis comme chanteuse soliste à "voix sauvage" tout en apparaissant au théâtre ou dans quelques films pornos.En 1979, elle rencontre Fred Chichin lors d’une audition pour la pièce musicale Flash rouge de Marc'O. Ce guitariste d'Aubervilliers avait déjà joué avec les groupes plus ou moins punks Fassbinder,Gazoline,ou les premiers Taxi Girl.
Il se serait présenté au casting après avoir été séduit par l’affiche du spectacle, représentant une photo de Catherine
Ringer en héroïne de la pièce.
Se voulant une énorme provocation à base d'apologie de la lutte armée et de musique déstructurée ou bluesy, cet opéra rock fut, comble d'avant-gardisme, filmé en "Nouvelles images", c'est à dire avec des filtres de couleurs donnant un effet post psychédélique.
Il semble bien que Catherine et Fred aient en une semaine décidé de s'enfuir de cette pétaudière pour aller monter le groupe Sprats (fleuron de la cuisine yiddish) qui devient vite Rita Mitsouko. Mais c'est une autre histoire.
C'était notre rubrique curiosités diverses.
Inutile de préciser que nous n'avions absolument pas prévu les tourmentes, tornades et inondations de ces derniers jours. Disons que, puisque c'est tombé à verse, on s'est réfugiés qui près d'une radio, qui près d'un ordi, afin de voyager de rayons de soleils en nuages noirs, de gros flocons en canicules.
Il est donc tombé ce soir :
Brigitte Fontaine Il pleut
Bobby Lapointe L'été où est-il ?
Claude Nougaro La neige
Brassens Le vent
Catherine Sauvage Le noël des ramasseurs de neiges
Allain Leprest Il pleut sur la mer
Henri Godon Tempête de neige
Les Frères Jacques Il fait beau
Compagnons de la chanson Ce sacré vieux soleil
Lys Gauty Un soir d'hiver...tard
Jean Sablon/ Django Rendez-vous sous la pluie
Jacques Brel Les carreaux
Shane Mc Gowan Sous le soleil exactement
Higelin (Jacques) L'hiver au lit à Liverpool
Oxmo Puccino Soleil du nord
Noir Désir La chaleur
Jacques Yvart Chanson de la tempête
Charles Trenet Chanson d'automne
France Gall L'orage
Gillot-Pétré Fréquence météo
Ricet Barrier Isabelle, voilà le printemps
Remarquons, au passage, que la pluie n'est pas toujours bienvenue en Kabylie, surtout si elle est métaphore de guerre civile. Idir, Pourquoi cette pluie ?
Et encore, un croquignol né en 1968, qui utile toujours son orgue Bontempi des 70's. Nous avons nommé Monsieur Orange dans Il pleut des bombes :
Malgré l'illustration ci-dessus, fusillons une légende.
Cette chanson britannique de 1916 n'a jamais été écrite par un officier de sa gracieuse majesté tombé amoureux d'une belle Picarde. L'auteur, Frederic Weatherly était un petit avocat du sud de l'Angleterre qui a passé la guerre à se faufiler entre tavernes et plaidoiries. Parmi d'autres perles, le débarbot poète a aussi écrit "Danny boy" qu'on avait jusqu'alors toujours cru faire partie du patrimoine irlandais.
Le succès de la rengaine fut néanmoins tel que dès 1918, Pierre d'Amor en fit une adaptation en français.
Elle a donc été reprise par, entre autres, Tino Rossi, Jack Lantier, Sydney Béchet, Ray Ventura, André Dassary, Frank Sinatra et bien entendu Yves Montand.
En voici une fort ancienne version de John Mc Cormack.
Et puis, hasard de la renommée, la bluette d'entre-deux guerre va connaître une seconde jeunesse dans les années 1980, grâce au succès du film de Jean Becker, L'été meurtrier. Dans cette chouette adaptation du roman de Sébastien Japrisot, Les roses de Picardie reviennent en refrain sur le piano électrique maudit, celui qui reste lié au crime originel... Pour mémoire :
Pour finir, une surprenante interprétation française par Mado Robin, à ranger impitoyablement à la rubrique "pompiers". Ce qui nous ramène d'ailleurs au film précédent...
La vie réserve parfois quelques surprises.
Prenez, par exemple l'émission "L'école des fans" du giscardien, puis chiraquien, puis sarkoziste Jacques Martin qui sévit au petit écran de 1977 à 1998.
On y croisait parfois d'improbables numéros, tels cette séquence du 24 mai 1992, dans laquelle les Garçons Bouchers tentent un hommage à Madame Fréhel.
On la passe pour le côté improbable de la chose.
Amis du bon goût, excusez-nous d'avance.
Allez, une question à la con. À votre avis quelle est la chanson la plus reprise au monde ?
L'Internationale ? Veni creator ? Let it be ? Évidemment, c'est introuvable.
Un sérieux candidat au titre est ce classique des baloches de notre enfance : La Paloma (en espagnol, la Colombe). On en recense autour de 5000 reprises !
Cette chanson, généralement signée (Traditionnel), aurait été composée, autour de 1863, par le Basque Sebastian Yradier qui revenait de faire un petit tour à Cuba, encore colonie espagnole et pas encore satellite des États-Unis, (ce qui n'adviendra qu'en 1898).
L'origine caraïbe de la chanson est attestée par cette musique, si populaire à la fin XIXème, la Habanera, dont Bizet et Ravel useront avec profit.
Dès 1865, on entend les premières traductions, en France et en
Allemagne.
Les versions françaises ont divers auteurs et paroles au gré des adaptations (Jean Rodor, Jean Loysel, Reda Caire, Catherine Desage)
Mireille Mathieu en fit, en 1973, une adaptation en allemand de Georg Buschor La Paloma Ade qui fut numéro 1 des hits dans les pays germanophones, puis une autre en français par Catherine Desage, La paloma adieu, numéro 1 dans les pays francophones. Puis, elle gravera encore deux autres versions : en anglais La Paloma Good-Bye et en espagnol La Paloma Vendra.
Même Elvis Presley s'y est frotté dans sa période crooner à Las Vegas.
Mais un des tout premiers enregistrements discographique fut celui de la Garde républicaine (France) en 1899.
Illustration plus moderne :
Cette réjouissante version tout à fait balocharde, est chantée par Arno sur son disque d'avril 1991, par ailleurs très bluesy, "Charles et ses Lulus".
Le groupe était formé de Arno, Roland, Adriano Cominotto et Piet Jorens.
La Paloma fut également le nom d'un dancing de Barcelone, aussi charmant que populaire, du temps où il se trouvait dans un quartier pas encore ravagé par la spéculation, le modernisme, la bourgeoisie, la publicité, les épiceries bio, etc.
On pouvait y boire du mousseux catalan dans une salle rococo peuplée de couples endimanchés au son d'un orchestre qui devait déjà jouer du temps où Juan Garcia Oliver faisait le service. Lorsque les musiciens entonnaient La Paloma, il fallait songer à trouver un autre abreuvoir ou tituber jusqu'à sa piaule.
Un mien camarade, issu des rues de ce quartier, aimait tellement ce titre qu'il en faisait subir plus de quarante versions enchaînées sur une cassette au cours d'interminables trajets automobile.
Àl'origine, "les Tueurs de la lune de miel*" sont un groupe bruxellois fondé par Yvon Vromman, Gérald Fenerberg et JF Jones Jacob, en 1974 pour aller explorer le monde de la "délinquance musicale" : parodie et déconstruction de chansons, de rockabilly, free jazz, punk, d'hymne national (la Brabançonne mise en pièce) et de fanfares de fêtes.
Ce noyau de base enregistre son premier album, Special manubre, en 1977.
Puis fusionnant avec le groupe Aksak Maboul, ils sont rejoint par Marc Hollander, Vincent Kenis et Véronique Vincent en 1980.
C'est en alternant leur nom avec celui de "Honeymoon killers" qu'ils enregistrent leurs deuxième disque et vont rechercher le gros tube du côté de chez Charles Trenet.
S'ensuit un gros succès radio accompagné d'un clip artisanal, désargenté, qui ne vieillit pas trop mal :
Ce deuxième album sera déclaré "meilleur
album de rock belge de tous les temps" par le magazine MoFo et figure
dans la liste des 10 meilleurs albums belges de l'histoire, du magazine Le Vif/L'Express. Fallait oser.
Le groupe s'est séparé en 1985 et Yvon Vromman disparaît en 1989.
En 2014, Véronique Vincent et Askak maboul sortent Ex-Futur Album, constitué à partir de bandes inédites enregistrées entre 1980 et 1983, chez Crammed Discs.
Un autre exemple de leur humour absurde, cette fois emprunté à Gainsbourg :
* Oui, en référence au film de Leonard Kastle (1970).
L'Herbe Tendre se promène outre-Atlantique. Et remettra ça de temps en temps pour explorer diverses contrée. D'ici là, la rentrée sera violente puisque tel est le thème de la prochaine. Hier soir, ça donnait :
La Tordue Nouveau monde
Richard Desjardins Akanasi
MC Solaar Nouveau western
Tom T. Hall That's how I got to Memphis
François Béranger Nous sommes un cas
Nougaro Bidonville
Colette Magny Libérez les prisonniers politiques
Harry Choates La Fayette
Aldus Roger & Lafayette Boys Grand Texas
Pierre Perret Tonton Cristobal
Akhénaton l'Américano
Iggy Pop Syracuse
Parabellum La bombe et moi
Les Riffs Pancho Villa
Bashung Rebel
Balfa Brothers La dans de mardi-gras
Écoutez et téléchargez en cliquant à cette adresse.
Un petit vertige urbain pour supplément
Et une fameuse reprise par les Nantais d'Éveil Musical
Danseuse et actrice allemande des années 50 et 60, Laya Raki s'appelle en réalité Brunehilde Marie Joerns (si !)
Elle est née à
Calvoerde en Allemagne le 27 Juillet 1927. Son petit air oriental lui vient de sa mère, indonésienne de l'île de Java.
La jeune Brunehilde a entamé une carrière d’acrobate en 1938.
Mais, politique oblige, cette année n'était pas vraiment bien choisie pour monter un cirque ambulant, même si son pays natal allait très vite décider de partir en tournée dans toute l'Europe.
Elle s'est donc rabattue sur une formation de ballet classique avant de connaître une certaine gloire au grand et au petit
écran dans des rôles d'ondulante exotique. On la trouve ainsi en
danseuse gitane dans The Adventures Of Quentin Durvard de Richard Thorpe en 1955 ou au côté de Robert Taylor dans Savage Pampas, de Hugo Fregonese en 1966.
La raison pour laquelle nous nous attardons sur la cas de cette pin-up est qu'en parallèle à ses gentils navets et autres calendriers, elle s'était lancée dans la chanson comment dire... séductrice ? Sexy-des-années-60 ? Écrire érotique serait largement exagéré et coquine un chouïa désuet.
Son 45 tour "Oh Johnny" fut tout de même interdit par le tribunal de Nuremberg au motif que son gémissement extatique imitait un coït (si !). On va faire l'amour est l'exemple d'une tentative désespérée de la dame pour être reconnue à l'international.
Manque de bol, tout le monde n'a pas eu la chance, ou la malchance c'est selon, d'avoir un Gainsbourg comme compositeur et producteur. Il y avait, de fait, chez notre Loreleï, comme une certaine pesanteur...
Bon ben, manque de bol, la pièce maîtresse ayant été supprimée, voilà le fameux Johnny, faute de mieux. C'était 15 ans avant Nina Hagen...
Le camarade François, du recommandable blog d'outre-Atlantique, Le Garage nous a fait parvenir cette incroyable curiosité.
On a eu beau chercher quelques précisions au sujet de Monique Leroux-Bray, il semble qu'elle n'ait laissé que cette trace dans l'histoire de la chanson, en tout cas sur internet.
Mais vingt dieux, quelle trace !
On atteint là un sommet de l'interprétation.... par la face Nord.
Et dire qu'il s'est trouvé un studio doté un être humain casqué, derrière une console, pour enregistrer ça !
Voilà qui aurait pu figurer en bonne place dans notre émission catastrophiste.
Édith Piaf chantait essentiellement des lieux communs, mais il est des instants où l'on se prend à regretter sa voix.
En 1954, Boris Vian est sollicité pour mettre en musique une pièce de théâtre d'Henri-François Rey sur un sujet jusqu'alors maudit : La bande à Bonnot.
Vite fait et plus ou moins mal fait, Bison Ravi écrit une vingtaine de titres dans la semaine. Certaines chansons seront éditées à part (La valse des chaussettes à clous, les joyeux bouchers). Louis Bessières et Jimmy Walter donnent un coup de main à la musique.
La première s'est tenue le 17 décembre 1954 au Théâtre du Quartier Latin. Elle sera bien accompagnée des cris d'orfraie habituels des anciens combattants et la presse de droite réclamera l'interdiction du spectacle. Mais ce sera surtout le manque d'intérêt pour cette pièce mal foutue qui la fera vite péricliter et interrompre.
Vian, n'a pas semblé très à l'aise avec le sujet, toujours polémique entre anars romantiques et anars moralistes. Il est allé jusqu'à charger Judith Thollon, compagne lyonnaise de Jules (la Louise Michel de la Guillotière), de l'avoir balancé, ce qui est loin d'être prouvé. Judith écopa de quatre ans de prison et une lettre de Bonnot l'avait innocentée au préalable.
Pour mémoire, Jules Bonnot et son groupe tragique ne redeviendront populaires qu'après mai 1968.
Jacques Canetti en profitera d'ailleurs pour sortir un disque contenant plusieurs extraits du spectacle en 1971 (réédité en cd en 2002). Les partitions s'étant perdues, Louis Bessières s'est chargé des arrangements. L'interprétation est assurée par Yves Robert, Judith Magre, Kim Ibarra, Maurice Barrier, Lucienne Vernay, Pierre Jamet et Cécile Vassort.
En échantillon, voici deux chansons "L'enfance de Bonnot" ( par Cécile Vassort et Kim Ibarra) et "Les bienfaits de la pratique" ( par Lucienne Vernay et Pierre Jamet). On ne peut que constater le côté à la fois charmant, maladroit et anecdotique de cette opérette. Mais si on applique la maxime "La société a les criminels qu'elle mérite", voilà qui donne un beau portrait de notre belle époque.
Allez, c'est parti dans le genre reprise piteuse mais alors tellement piteuse, qu'elle en devient, comment dire... intéressante.
L'original est du Sud-Africain exilé aux USA Manfred Mann, la meilleure version, celle de Love, le groupe pour lequel le mot "maudit" semble avoir été exprès créé.
Résumons l'affaire : Love est monté en 1965 par Arthur Lee, métis texan qui va en faire en un an LE groupe de la scène de Los Angeles par son mélange de blues, folk, psychédélisme, mariachis, baroque, etc. Bref, on oscille entre génie, grotesque et grand n'importe quoi.
Ajoutez-y un guitariste clone de Brian Jones, Bryan Mac Lean, pour jouer l'opposition entre l'ange blond contre le démon noir (Bryan finira évangéliste barré) et vous avez le genre de combo que les requins de l'industrie cherchaient pour s'ouvrir le marché djeunns de l'époque.
Le reste : un premier album unanimement salué, des embrouilles d'ego entre musiciens, la paranoïa d'Arthur, de la dope à gogo, blanche ou brown, la réclusion volontaire (dans un château ayant appartenu à Bela Lugosi tout de même), les doutes d'Arthur, les refus de tourner, le génie mégalo d'Arthur qui a deux ans d'avance sur Syd Barret, un batteur overdosé, et une maison de disque, Elektra, qui va finir par mettre le paquet sur un groupe monté par un fan d'Arthur, Jim Morrison, vous avez bien reconnu the Doors.
Reste ce témoignage en play-back de 1966 dans lequel on constate que les petits gars auraient peut-être pu ne pas jouer à saboter leur carrière
Ils s'appelaient Love et n'étaient que haine, donc.
Là où ça devient drôle, c'est que la même année, fin 1965, en France, un protégé de Barclay, auteur pour le très oublié Ronnie Bird, décide d'adapter le même morceau.
Évidemment les paroles "tu es mon petit livre rouge" semblant assez couillonnes, notre homme va trouver encore pire en se perdant dans un délire pseudo métaphysique en honneur à Lucifer (deux ans avant les Stones !)
Cette chanson ne fera donc pas date. C'est même pour ça qu'on vous la présente.
Non, contrairement à ce que d'aucun affirment chez wikipedia, le groupe affinitaire Os Cangaceiros n'est aucunement issu du groupe affinitaire "Les Fossoyeurs du vieux monde".
Une plongée au cœur des archives nous permet d'affirmer qu'un ancien chantre de la Révolution Nationale*, l'immense André Dassary, avait viré voyou d'honneur brésilien longtemps avant que la fameuse revue incendiaire n'aille atterrir dans certains kiosques.
Comme notre éthique nous interdit de diffuser des pétainistes, même repentis et passés au banditisme ultra-gauche, nous vous envoyons cet hymne au pillage et à la rébellion interprété par le très besogneux Albert Bessout.
En saluant bien bas les Hobos du Val de Seine au passage.
* L'avait qu'a pas enregistrer "Maréchal nous voilà". Comme tant d'autres, d'ailleurs.
Adamo ? Vous y êtes presque...
Marc Aryan, chanteur Belge regretté (regrettable ?) , nous interprète ici son "petit navire"
En plus de la qualité cinématographique irréprochable du clip, nous ne
résistons pas au plaisir de vous envoyer in extenso la fiche wikipedia
du monsieur.
On jure qu'on n'a rien inventé :
Fils d'immigrés arméniens de nationalité libanaise,
il travaille avec son père
dans la confection d'aliments orientaux.
Après avoir frôlé la mort à 18 ans en tombant malade, Marc se décide à
apprendre la musique. Il veut devenir chanteur mais pour y arriver il
lui faut évidemment apprendre le solfège, le piano et l'harmonie. Après
s'être familiarisé avec la musique et avoir écrit ses premiers textes,
il part vers Paris pour tenter de dénicher un éditeur. Là, personne ne
veut de lui. En 1969, il crée alors son propre label de disques et sa propre
maison d'édition, ce qui lui permet, cette fois-ci, d'enregistrer et de
faire paraître ses œuvres. Le succès est immédiat. Marc Aryan rencontre
un intérêt de plus en plus important, bien au-delà de France. Il n'aura
cependant pas beaucoup de temps pour en profiter puisqu'il décède le 30
novembre 1985. En 1963, il s'était établi à Waterloo.
En 1981, la Pologne vit en plein match de catch à quatre : Moscou / Vatican / Solidarnosc (ses autogestionnaires, ses cul-bénis) / Jaruzelski (ses lunettes fumées, son coup d'état).
Le Canard Enchaîné titrait alors "L'ordre règne à Varsoviet".
C'est au sein de cette confusion que le groupe KRYZYS enregistre, fin 1980, un concert à la Maison de
la Culture d'Ursus (Varsovie) qui deviendra, un an plus tard, un 33 tour chez Barclay.
On y trouve cette reprise furieuse et décousue en fin de parcours.
Censuré un peu partout en Europe, le disque de Gainsbourg "Je t'aime moi
non plus" s'est vendu sous le manteau suite à une condamnation papale.
On constatera à l'écoute, que pour les punks polonais, les grands symboles sexuels français restent De Gaulle et Bardot .
Krysys, groupe mythique, se situait dans la mouvance post punk régnant dans l'underground de l'époque.
Ils ont passé à la moulinette tant le punk américain (mouvance Pere Ubu ou James Chance & the Contorsions) que le ska (grandiose fin de
la reprise de Gainsbourg) dans un collage musical assez Dadaïste.
Adieu croix, marteau et faucille.
Bonjour franche déconnante.
Le groupe deviendra Brygada Kryzys durant l'année 1981 et prolongera l'expérience musicale durant trois décennies.
On les verra par ici en première partie des Béruriers Noirs.
Pour mieux les honorer, on envoie la face A du disque, pourvu d'une pochette très "Bazooka".
Et non, youtube l'a viré, à la place vous aurez une reprise de Bob.
Groupe* parodique des années 70 faiseurs de succés comme"Oh, les filles" ou "Bebert le dromadaire" sur l'album "Twist" en 1974 mais qui valent toutefois un peu mieux que ça.
Ils éclateront en 1978 pour une stupide histoire de droits d'auteur.
Une partie d'entre eux ira fonder le groupe Odeurs.
Pousuivis par le fisc,Ils se reforment reprennent en 88 l'immortel tube de Sam the Sham & the Pharaos groupe de garage texan et chicano, lui-même assez burlesque, dont les membres avaient décidé de s'habilller en pharaons de foire en sortant d'une projection du film "Les 10 commandements".
Et ça donne un clip d'un kitch qui en serait presque devenu attendrissant :
L'intégrale de l'album de 1978 se trouve chez notre infatigable collègue lexomaniaque
* Le groupe était formé de :
Eddick Ritchell, chant
Rita Brantalou, guitare et basse
Ramon Pipin, guitare, chant, basse, claviers,rumbatronic
Vautrons-nous donc dans la fange comme promis. Ce ne sera qu'un douloureux moment...
Pauline carton Sous les palétuviers Joe Dassin La Marie-Jeanne Les Parisiennes Il fait trop chaud pour travailler Mireille et Brassens Quand un vicomte
Alain Souchon Poulailler's song
Nougaro Nougayork
Marc Aryan Istambul
Micel Fugain Les gentils et les méchants
Eddy Schmoll La dernière séance
Joseph Lhoméo Yes, si, ya
Cazoul New-York / Kaboul
Les Malpolis Centimes et sentiments
...La preuve
Comme toujours, ça se trouvesur cette bonne vieille radio Au passage, encore bravo à cet infatigable archiviste qu'est le Lexomaniaque qui a mis en ligne le documentaire auquel il est fait allusion dans l'émission.
A l'heure où sur tout le territoire ukrainien les affrontements ont repris entre de soi-disant désireux de rejoindre l'Union Européenne et de soi-disant ploutocrates inféodés à la Mère Russie (la réalité est à coup sûr ailleurs) chaque cuistre médiatique y va de sa petite (mé)connaissance de l'histoire de l'Ukraine.
Il est piquant de constater qu'ils vont chercher comme références la Rada* (assemblée des cosaques), l'infâme Simon Pétlioura, président d'un éphémère directoire ukrainien en 1918-1920 et grand instigateur de pogroms anti-juifs** ou même à une pseudo autonomie accordée un temps par les nouveaux maîtres bolcheviks (je jure l'avoir entendu aujourd'hui même sur une station de la radio nationale !)
Evidemment, le paysan Nestor Makhno (1889-1934) est plus rarement cité.
Pour mémoire, cet anarchiste originaire de Goulaï-Polié, fut l'âme d'un soulèvement mené par l'Armée Insurectionnelle*** qui combattit coup sur coup les occupants Allemands, Autrichiens, nationalistes ukrainiens, pogromistes divers, armées blanches de Denikine puis Wrangel et furent finalement trahis par l'Armée Rouge de Trotsky qui les extermina non sans leur tailler par la suite une réputation calomnieuse d'antisémites**** pour la postérité.
Nestor et sa bande
On trouvera sur ce lien un très chouette documentaire d'Héléne Chatelain sur la postérité du Batko (Petit Père) à Goulaï-Polié après l'implosion de l'empire.
Mais revenons à la chanson :
Comme raconté dans cet article c'est en 1972 que Nestor Makhno est le héros d'une chanson écrite par Etienne Roda-Gil et interprétée par notre cher Jacques Marchais dans le disque "Pour en finir avec le travail"
A écouter cette chanson, on remarquera
- qu'il s'agit du détournement d'un chant communiste
- lui-même repompé sur un chant célébrant le cosaque Stenka Razine (1630-1671)
- et que ce chant a connu d'innombrables versions (Serge Utgé-Royo, Bérurier Noir, René Binamé, etc.)
On pourrait en rester là, mais là où ça devient rigolo, c'est que depuis quelques années notre cher Nestor Makhno a connu une gloire posthume et exponentielle auprès des musiciens les plus divers. Allez taper son nom sur les sites habituels pour voir.
Voici quelques exemples de versions en son honneur :
La plus marrante ( et quelque peu ridicule)
La plus casserole (admirez la mitrailleuse d'époque)
La plus folk juvénile (en Anglais ce coup-là)
Précisons, pour terminer, que contrairement à ce qu'affirme la rumeur, la chanteuse Sophie Makhno, secrétaire d'Anne Sylvestre et de Barbara, n'a pas de lien de parenté avec Nestor Ivanovitch. Elle a choisi ce nom tout simplement par admiration pour notre cosaque préféré.
* Et pratiquement jamais la volnitza, assemblée du peuple, synonyme de "vie en liberté".
** Ce qui lui vaudra d'être exécuté à Paris, en 1926, par l'anarchiste Samuel Schwartzbard qui sera acquitté aux assises (Samuel Schwarzbard, Mémoires d'un anarchiste juif, préf. Michel Herman, Paris, éditions Syllepse, coll. Yiddishland, 2010) *** Un manifeste de l'armée makhnoviste à cette adresse
**** Les troupes makhnovistes comptaient plusieurs bataillons exclusivement juifs. On se demande encore qu'est ce qui a pris à cette andouille de Joseph Kessel d'aller hurler avec les loups dans un roman abject.
Sur le sujet on peut toujours lire "Les cosaques de la liberté" réédité en Nestor Makhno : le cosaque libertaire, 1888-1934 ou La Guerre civile en Ukraine, 1917-1921,Alexandre Skirda, Paris, Éd. de Paris, 1999. Le formidable témoignage d'un makhnoviste : La makhnovchtchina, Pierre Archinov, Spartacus, (2000) Le larmoyant La révolution inconnue, de Voline Éditions Belfond, 1986, Éditions Tops-H. Trinquier, 2007 Ou si vous avez la chance de tomber sur la ressortie des mémoires de Makhno : Mémoires et écrits 1917- 1932, Ivréa 2010
mardi 28 janvier 2014
L'ultime casserole
En pensant à John Kennedy Toole
Il y a sans doute parmi nos aimables lecteurs, des "chanceux" ignorant encore tout de Pierre Billon et de sa fameuse Bamba triste. Cette chanson fit un carton il y a quelques années sur le net quand un habile archiviste la sortit des placards de l'INA. Ami d'enfance de Sardou, Billon collabora avec le chanteur du France dans les années 70 puis avec notre Johnny national. Jeté par Hallyday, il composa cette drôle de bamba amphétaminée pour consommer la douloureuse rupture.
On ne rappellera jamais avec assez de force les ravages que provoque la drogue.
Pierre Billon est par ailleurs le compositeur du générique de l'émission télé Des chiffres et des lettres et, ce qui ne gâche rien, le fils de Patachou et le filleul de Brassens... C'est aussi cela, l'histoire de la chanson...
On pourra retrouver une interview du zigue parlant de cette bamba ici-même .