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mercredi 13 mai 2020

Creedence, la guerre et une version ratée

Voir du pays et revenir dans un sac
Il fut un temps où faire du tourisme pouvait se révélait déjà périlleux, mais ça n'avait rien à voir avec quelques virus dévastateurs. Il fut aussi un temps où les guerres étaient autre chose que le fait de se confiner chez soi.
De 1964 à 1975, des centaines de milliers de jeunes états-uniens et  australiens, coréens du sud ou thaïlandais furent ainsi envoyés visiter le Viêt Nam pour faire rempart aux rouges quel qu'en soit le prix.

Visitez Saïgon et gagnez une bastos

On sait que ce pays ainsi que ces deux voisins, Cambodge et Laos furent ravagés et que cet affrontement entre super puissances par pions interposés laissa officiellement plus de 1 500 000 morts, dont quatre fois plus de nord vietnamiens ou de leurs alliés.
On sait également qu'en occident, cette boucherie provoqua une vague de contestation, particulièrement aux USA.
Particulièrement après 1966, date à laquelle le ministre de la guerre, Mac Namara, édicta son "projet des 100 000", destiné à vider les rues des jeunes prolos n'ayant peu ou pas fait d'études. Il suffisait donc de faire des études universitaires pour échapper à la jungle sous napalm. Ou bien de se mutiler ou d'être soutien de famille. D'où les énormes quantités de déserteurs qui se planquaient ou se trouvaient au Mexique, au Canada ou en Europe.
Comme il était évident, depuis l'offensive du Têt de 1968, que cette guerre ne serait pas gagnée ou alors à un prix exorbitant, la contestation anti-guerre gagna encore en ampleur aux États-Unis, de nombreuses chansons en témoignent.
Particulièrement efficace, le Fortunate son de Creedence Clearwater Revival.
Sortie en 1969, cette chanson fustige les va t'en guerre qui n'y vont surtout pas et les gosses de riches échappant au service militaire.
Immédiatement populaires, ces 2.20 minutes de rage ont beaucoup servi lors de multiples manifestations contre la guerre ou la classe dominante. Ici avec les paroles :


Reprise plus récente : où l'on voit Bruce Springsteen, lui-même, battu aux points par un John Fogerty qui fait étonnamment plus jeune que lui

 

Et pour sourire un peu avec le côté pathétique du personnage, voici la version en français par l'opportuniste de service, Johnny Hallyday.



mardi 25 juillet 2017

Schmoll adapte Creedence, Leadbelly et se plante

Vie quotidienne au pénitencier d'Angola

À l'origine une chanson folk, country-blues du début du XXème siècle populaire chez les prisonniers du Sud des États-Unis, coutumiers du "chain gang" (groupe de forçats condamnés au travail forcé attachés entre eux).

Sa première occurrence apparaît imprimée en 1905, le premier enregistrement connu est de Dave "Pistol Pete" Cutrell, cow-boy chantant, en 1926.
Comme c'est généralement le cas pour les chants du peuple, les paroles varient au gré des interprètes.
Car, c'est bien le bluesman Leadbelly ("ventre de plomb") qui va non seulement donner ses lettres de noblesse à Midnight special mais proposer une explication du titre aux Lomax, venus enregistrer au pénitencier d'Angola. Enterré en cet enfer pour avoir défouraillé dans une rixe de bar, Leadbelly affirme que le Midnight Special est le train de Houston, plus ou moins mythique, qui doit emmener les bagnards loin de ce trou à moustiques paludiques. D'ailleurs si un gars l'entend passer à minuit, il sortira immanquablement dans l'année.


 Le bluesman utilisera sa séance d'enregistrement avec les musicologues pour demander sa grâce au gouverneur. Par ailleurs John et Alan Lomax l'ont abusivement crédité de cette chanson. Suite à cette séance, de 1933, la complainte deviendra populaire chez les bluesmen (Big Bill Bronzy, Otis Rush, Sonny Terry, etc.), folkeux (Pete Seeger, Les Paul, Bob Dylan, etc.) et rockers (Little Richard, Van Morrison, the Beatles, Eric Clapton, etc.). Sans oublier les variantes zydeco ou calypso du début des années 1960.
Une des versions les plus populaires est certainement celle du groupe californien Creedence Clearwater Revival sur l'album Willy and the poor boys (1969) Démonstration :


L'anecdote étant narrée, il ne reste plus qu'à passer à ce qu'il faut bien nommer le très réussi ratage de notre crooner et cinéphile de Belleville, Monsieur Eddy,  Schmoll national, qui en fit un gospel mou et erratique sur son disque de 1977 "La dernière séance".
Rien qu'à cause de l'émission éponyme, il te sera beaucoup pardonné, Claude. Et on a parfois bien du mérite...