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mercredi 15 janvier 2020

Lounès Matoub et les chansons qui tuent


Lounès Matoub était un emmerdeur. Un énorme emmerdeur. Ça (et aussi son sale caractère) l'a certainement tué en ce 25 juin 1998.
Né en 1956 dans les montagnes kabyles des environs de Tizi-Ouzou, il est issu d'une famille pauvre dont le père est émigré en France.
Renvoyé de tous les collèges, il a huit ans quand les troupes de Ben Bella entrent en conflit ouvert contre les hommes de la Willaya III de Hocine Aït Ahmed. L'accusation de" séparatisme berbériste" est alors le prétexte pour le nouveau pouvoir algérien à mener de nombreuses purges et assassinats. S'ensuivra une politique d'arabisation forcenée menée sous Boumédienne qui a piqué les clefs du palais à Ben Bella.

Épris de poésie, de châabi et de chants traditionnels amazigh, guitariste autodidacte, ce bagarreur tâte de la prison et du mépris anti-kabyle lors de son service militaire.
C'est en France en 1978 qu'il fraye avec les gloires de la chanson kabyle que sont Idir, Slimane Azem, Hnifa.
Il sort également son premier album, Ay izem anda tellid ? (Ô lion où es-tu ?) annonciateur de ce qui sera désormais ses thèmes de prédilection, la célébration des héros trahis de l'indépendance, l'amour de la langue et culture kabyle ainsi que de la liberté d'expression et un mépris sans nom pour les différents (sic) pouvoirs en place et les bigots.
De l'art et la manière de se faire des ennemis mortels.

 Tighri n taggalt (La révolte de la veuve, 1996)


Au cours des émeutes de 1988, il encaisse cinq balles de la part d'un gendarme alors qu'il distribuait des tracts. Six semaines et quelques opérations plus tard, il se produit au stade de Tizi-Ouzou devant une foule enthousiaste.
En septembre 1994, il est séquestré pendant une quinzaine et jugé par un groupe islamiste qui finit par le relâcher face à l'ampleur de la mobilisation populaire. Ce qui n'empêche pas certains de douter de la véracité du rapt, les islamistes faisant alors rarement quartier.
En plus de ses blasphèmes habituels, son Hymne à Boudiaf, assassiné par ceux-là même qui lui avaient juré un retour protégé lui vaut à la fois la haine des islamistes et des généraux. Il est ici sous-titré en français.


Il se surpasse encore dans la provocation en détournant l'hymne national dans son ultime album Lettre ouverte aux... (1998)

 

Le 25 juin 1998, la Mercedes de Lounès Matoub qui regagne son village est mitraillée. On relèvera 78 impacts sur la carcasse et le chanteur, touché par plusieurs balles, est extrait de l'habitacle pour recevoir les tirs de grâce. Malgré de graves blessures, on épouse et sa belle-sœur, grièvement blessées, survivront. 
Des émeutes éclatent alors dans toute la Kabylie au son du fameux "Pouvoir assassin !"
Qui a tué Lounès Matoub ? Le GIA comme ça a été officiellement claironné ? Un Mouvement des Officiers Libres fantomatique ? Une camarilla de généraux qui cherchaient à déstabiliser le président Zéroual en profitant des troubles ? Et qui s'en seraient publiquement vantés ?
Comme dans toute bonne affaire algérienne, le brouillard demeure mais tous les sus-cités avaient de bonnes raisons à sa disparition. 
Outre la France, Lounès a tourné au Canada et aux États-Unis en 1993. Il existe 13 rues portant son nom en France, dont une à Paris. 
Ce site lui est consacré.

ps : le camarade Chéri-Bibi nous transmet cet extrait du Cercle de Minuit de 1994 illustrant à merveille l'intransigeance du Kabyle énervé.
Surtout face à un tel parterre de crapeles propres sur eux. Particulièrement Malika Boussou, issue du sérail et prête à mordre.

lundi 17 juin 2019

Raina RaÏ, aujourd'hui classiques

Djilali, Kada, Hachemi, Lofti et les autres
C'était en 1984. Notre environnement sonore banlieusard à base de rock, punk et reggae s'enrichit d'un nouveau son. Après un bouche à oreille au sujet d'Algériens qui swinguaient salement, il suffisait de se pointer chez le boucher hallal (ou ne l'était-il pas encore ?) du coin et, au lieu de côtelettes, de demander "Z'auriez pas la cassette Hagda de Raïna Raï ?" Les plus affranchis ajoutant, "Ceux de Sidi bel-Abbès, pas les autres". Et de repartir avec cette bande auto-produite qui coûtait quinze balles, avait un son approximatif et nous ouvrait des horizons infinis faits de nonchalance, d'une dose de je m'en foutisme de bon aloi et d'une pincée de sensualité. Putain, mais elle sortait d'où cette guitare ?



Le Raï (qu'on peut traduire à sa guise par point de vue, opinion, voire libre choix) n'était pas nouveau. Cette musique à mauvaise réputation, qui fut même un temps prohibée, serait née au début du siècle dans l'Oranie. Les copains de là-bas connaissaient déjà Reinette l'Oranaise ou Cheikha Remitti (moi-ça, patron !)
Du rock ou du rhythm'n blues en provenance d'Algérie ou du Maroc, quoique confidentiel, il y en avait plus que ce qu'on croit. Mais là, cette bande mélangeait allégrement tout ça et tapait directement dans des refrains obsédants fabriquant aussi sec des classiques.
Issus des Aigles Noirs et des Basiles, Lotfi Attar (génial guitariste), Mohamed Ghebbache, dit Kada (chant) remplacé ensuite par Djilali Armana (voix éteinte définitivement en 2010) Tarik Naïmi Chikhi (claviers), Kaddour Bouchentouf (percussions), Hachemi Djellouli (batterie, chant) et Mohamed Ghrici (basse) fondent Raïna Raï fin 1980 à Paris où ils galèrent en rupture de bled.
Et ça va aller assez vite pour eux. L'utilisation de deux titres de Hagda (en gros "c'est comme ça et pas autrement") par Claude Berri dans son film Tchao Pantin n'y fut pas pour rien.
Un autre coup de maître : Ya Zina


Contrairement à la ribambelle de Chebs (Khader, Mami, Hasni, Sahraoui, etc.) qui émergèrent dans ces années raï, Raïna était un vrai groupe, une formation plus proche d'un combo de rock classique que de ces chanteurs à musiciens variables. Et là où les synthés envahissaient la musique, eux restaient fidèles à leurs influences musicales des années 1970.
Revenu triomphalement en Algérie, le groupe se sépara en 1987 après avoir gravé deux albums avant de se reformer sous la houlette du producteur Rachid Baba Hamed. Mais quelles que soient les qualités de leur travail, la légende retient surtout leurs débuts et ce n'est pas un hasard si des groupes obscurs comme des groupes à succès (Orchestre National de Barbés, Gnawa Diffusion) ont toujours quelques une de leurs chansons à leur répertoire.
Taïla en concert :

 
Pas un hasard, non plus s'ils sont entrés de plein pieds dans la culture populaire algérienne comme on peut le constater dans cet extrait du très plaisant film de Karim Moussaoui, En attendant les hirondelles (2017) dans lequel malgré le play-back, on croit reconnaître l'inoxydable Lofti Attar sur la scène.

 

jeudi 4 avril 2019

1, 2, 3, Viva l'Algérie !


Réjouissons-nous, avec les Algériens, du départ La Momie, ci-devant président du pays. Avec cette réserve qu'on ne sait encore s'il s'agit du énième coup d'état militaire, d'un règlement de compte entre clans ou d'une révolution qui passe, tranquille et belle comme une rivière bleue (comme l'écrivit Jules Vallés).
Par contre, on n'a aucun doute sur le fait que la, ou plutôt, les mafias qui se sont maintenues au pouvoir depuis 57 ans ont basé leur racket sur une réécriture de l'histoire* en se basant sur une version héroïque de la guerre de libération et en éliminant tour à tour de la mémoire, entre autres, les communistes, le MNA, des massacres comme à Melouza, les purges sanglantes au sein du FLN, le rôle des Algériens de France et ne parlons pas du sort des harkis.
En parlant de mémoires, il est piquant de constater que dans les années où, en France, on digérait les années l'Occupation en passant La grande vadrouille ou Le vieux fusil à la télévision, en Algérie, les téléspectateurs devaient s'envoyer chaque année La bataille d'Alger, de Gillo Pontecorvo, film qui malgré ses qualités fut produit par Yacef Saâdi, lui-même producteur à succès proche du pouvoir et servit de camouflage au colonel Boumédiène pour réaliser son putsch contre Ben Bella. Ce film, qui connut sa deuxième jeunesse lors de l'invasion de l'Irak, tint donc lieu de vérité officielle pendant longtemps.
L'occasion de se rappeler que voici trois ans, le rapper algérois Diaz**, Farid Belhoul de son vrai nom, ancien membre du légendaire groupe de rap MBS, associé à Rabah Donquishoot, lui aussi un ex-MBS, avait sorti un titre aussi respectueux pour les combattants que moqueur pour l'utilisation du film.



Marrant aussi de constater comment quelques années auparavant, un groupe de la banlieue parisienne, La rumeur, tout en rendant un superbe hommage aux djounouds  avec ce Premier matin de novembre, restait dans les clous de la version officielle. Tout en crachant sur l'État-FLN, à la fin, il est vrai. 



* Passionnante émission de la Fabrique de l'histoire, ce mercredi 3, au sujet des mémoires de la guerre d'indépendance avec Nedjib Sidi Moussa, Emmanuel Alcaraz et Karima Dirèche.

** Son pseudo vient du Diazepam, un anxiolytique.

mercredi 12 septembre 2018

Rachid Taha 1958 - 2018


On ne peut pas dire qu'il se soit économisé.
Né dans l'Oranais, arrivé en Alsace avec ses parents à l'âge de dix ans, ouvrier à l'usine Thermix à Lyon, puis fondateur du groupe Carte de séjour en 1981, personnage des pentes de la Croix-Rousse (il y tenait la boite de nuit Le refoulé) et de la Guillotière, Rachid Taha a entamé sa carrière solo en 1991 avec le renfort de l'ex Gong, Steve Hillage.
Il est mort dans la nuit du 11 au 12 septembre.
Avec lui, c'est encore une partie de notre jeunesse qui fout le camp.


Un petit extrait de journal de FR3 en 1982

vendredi 31 août 2018

Slimane Azem : le blues de l'exilé

Slimane Azem (Agouni Gueghrane 1918 - Moissac 1983) est à la fois un des grands noms de la chanson kabyle et un des représentants les plus connus de la chanson de l'exil algérien en France.
Fils d'ouvrier agricole, il entre au service d'un colon dès l'âge de 11 ans, après un bref passage à l'école.
À 19 ans, il émigre en Lorraine et devient manœuvre aux aciéries de Longwy avant de se voir doté d'uniforme sur la ligne Maginot.
Réformé pour raison de santé en 1940, on le retrouve ouvrier électricien du métro parisien. Ce boulot de taupe lui inspirera ses premières chansons narrant la misère de l'exil et le quotidien du travailleur.
En 1942, il est raflé pour le STO et demeurera en Rhénanie jusqu'à l'arrivée de l'armée de Patton. 
Revenu à Paris, il prend la gérance d'un bistrot où il se produit régulièrement. Par l'intermédiaire de l’unique disquaire vendant des albums d’artistes maghrébins et orientaux, la très auvergnate Madame Sauviat, il sera signé par le label de disques Pathé Marconi. Il enregistre quelques chansons qui se taillent un petit succès dans les années 1950.
Pendant la guerre d'Algérie, il écrit des chansons patriotiques et soutient le mouvement d’indépendance. Critiquant le nouveau régime en place, accusé du crime de "Berbérisme", une rumeur de collaboration avec l'armée française circulera à son sujet.  Il est donc contraint de regagner la France. Ses disques seront interdits en Algérie de 1966 à 1988, ce qui n'a nullement empêché ses cassettes de circuler largement sous le manteau.
À la fin de sa vie, il se retire dans une ferme de Moissac (Tarn-et-Garonne) où il mourra à 64 ans. Une place de ce bourg porte son nom.
Un de ses airs les plus connus : A Moh Amoh (Ce jour, avant de partir J'ai beaucoup fanfaronné / J'ai dit : je vais revenir / Au plus tard, une, deux années/ Comme dans un rêve, plongeant / Maintenant, plus de dix ans)

L'gharva thanaggarouth enregistré en 1981 à l'Olympia


Il a chanté des textes poétiques sur l'absurdité de la vie, la trahison en amitié ou entre frères, les problèmes conjugaux inhérents aux couples dont le mari est un émigré. Il était devenu une légende pour les Kabyles de France et l’ensemble des travailleurs immigrés maghrébins.
Une chanson de 1978, toute en ironie en pleine politique du "regroupement familial" :

samedi 28 octobre 2017

Gnawa Diffusion


Concernant les apports de la musique algérienne un peu plus au nord, il y eut, à la fin des années 60 puis 70, la vague des musiciens issus de l'immigration (Slimane Azem, Dahmane el Harrachi, Aït Menguellet, etc.) généralement restée confinée à la communauté concernée, à ceux qui y cultivaient des amitiés ou qui allaient mater des scopitones dans des bistrots plus ou moins kabyles. 
Dans les années 80, il y eut le succès de Carte de séjour et l'arrivée de  des cassettes de raï venues de l'autre côté de la mer. Ce raï qui fut recyclé par des producteurs ayant flairé le filon, remisé sous la stupide étiquette de world music pour donner naissance à une raya de nouveaux enrichis du show-biz de plus en plus gras et de moins en moins Chebs.
Et puis, parmi d'autres, en 1992, déboule un groupe qui mélange le châabi traditionnel, la musique gnaoua, le raï, le reggae, le rock, le hip hop, Gnawa Diffusion, basé à Grenoble et mené par le fils à papa Amazigh (Homme libre en tamazight) Kateb, enfant de l'écrivain Kateb Yacine. 
Amazigh chante en français, en arabe ou en anglais, la vie du quartier, l'africanisme, le deuil et l'exil et des critiques acerbes contre les forces de l'ordre d'ici ou de là-bas et un ordre mondial à gerber. Le tout avec un goût prononcé par les calembours en plusieurs langues ou d'élégants poèmes d'amour.



Comme il le dit lui-même Ce n'est que vers l'âge de 15 ans, en débarquant en France, que j'ai découvert les Gnawas*, les Aissaouas**, et que je me suis intéressé aux particularités, à l'Algérie, à l'histoire du Maghreb et à celle de l'esclavage. D'ailleurs, Gnawa Diffusion, c'était une petite réaction à l'exil, une volonté de me faire ma petite Algérie.

Leur album Algeria, de 1997 les fera remarquer par un premier tube d'un orientalisme goguenard, pas forcément représentatif de leur travail de  raggnawachaâbirock (sic).
Ouvrez les stores ( de l'album Bab el Oued - Kingston 1999) en pleine époque où l'État algérien avait ouvert les portes de l'enfer et où le commun des mortels ne savait pas forcément s'il se faisait égorger par des djihadistes déguisés en militaires ou des militaires déguisés en terroristes.



En 2001, en pleine révolte kabyle des arouchs, ils partent tourner là-bas.
Métropole est extrait de Souk System (2003) marqué par le désastre qu'est l'invasion de l'Irak et ce champs de ruine qu'est l'Algérie.


 Puis le groupe se sépare de 2007 à 2012. Amazigh Kateb sortira un album solo, Marchez Noir.
Avec un personnel rénové, ils sortent Shock El Hal en 2012 en hommage aux révolutions arabes.

* Aussi appelés les "Maures Noirs", descendants d'esclaves d'Afrique du Nord. Leur musique particulière, à base de transe et possession attire l'attention des musiciens de rock dès la fin des années 1960.   
** Confrérie paysanne marocaine ou algérienne utilisant également une musique de transe dans ses rituels.

lundi 25 janvier 2016

Carte de séjour, un certain gâchis


De Carte de Séjour, il ne reste malheureusement dans le souvenir de la plupart que le tube Douce France, fort mal tombé à l'époque d'un anti-racisme englouti par un pouvoir qui jouait à Machiavel dans le texte. Et la carrière de Rachid Taha, chanteur du groupe, qui s'ensuivit.
Et pourtant, voilà un groupe qui méritait mieux. D'abord, c'était un excellent groupe de scène, pour les avoir vus quelques fois, on peut en témoigner. Et puis, dans le genre pas facile à mettre en case, ces Lyonnais se posaient un peu là.
Certes, il y avait déjà eu une vague de chanteurs algériens qui avait constitué une véritable école sur le sol français. Des noms comme Slimane Azem, Dahmane el Harrachi, Aït Menguellet, Ahmed Soulimane, entre autres, étaient bien connus, il en reste un paquet de scopitones réalisés dans les années 60.
Mais cette culture restait confinée aux bistrots et familles maghrébines ou à ceux qui les fréquentaient, c'est à dire finalement pas grand monde.
Carte de Séjour seront sinon les premiers, du moins les plus populaires à fondre le raï algérien, le gnawi,  le rock qui était encore la musique des prolos et le reggae, alors celle des cités.  
En parallèle, des deux côtés de la Méditerranée, Raïna Raï, groupe mené par Lofti Attar, donnait ses lettres de noblesse au rock rebeu en ces mêmes années.
Repérés dès 1981, CDS auront un premier succès avec "Zoubida", reggae issu du premier maxi 45 tour, chanson dénonçant les mariages forcés.
Le légendaire dj londonien John Peel avait dressé l'oreille dès le 14 août 1982 à la BBC (excusez le son perrave, c'est un document)


Leur meilleur disque reste sans conteste " la Rhorhomanie" (1984) qui mêle arabe algérien, de banlieue et français.
Un exemple, cet allègre twist qui raconte le périple picaresque et commercial d'un petit gars qui va d'Alger à Lyon. Bleu de Marseille :


Momifiés par leur fausse bonne idée de reprise de Trénet "Douce France", Jack Langisés, propulsés symboles de-la-jeunesse-multiculturelle-qui-réussit-même-en-étant-rebeu tout en restant relativement incontrôlables, ils vont jeter l'éponge en 1990. Depuis Rachid Taha poursuit le chemin que l'on sait, collaborant régulièrement avec le producteur britannique Steve Hillage (ex membre de Gong, groupe hippie barré mais talentueux basé en France dans les années 70).

Le groupe original était formé de
Rachid Taha (chant), Mokhtar Amini (basse), Mohamed Amini (guitare), Jérome Savy (guitare), Brahim M'sahel (percus), Djamel Dif (batterie) et Jallal (oud et banjo).

lundi 15 juin 2015

Folklore musette à la harissa

Les Boukakes, de Montpellier, doivent leur nom à un quelconque beauf raciste.
Pas la peine de vous faire un dessin.


Groupe de rock-électro-musette, ils ont démarré en 1999 et sont composés de  Thierry Chadelle (guitar, mandole) Pascal Bonnafous (drums, gembri)
Laurent Durafourd (bass guitar) Eric Manchon (samplers, derbouka) et
Adil Smaali (voice, karkabou)
Ils ont sorti quatre disques à ce jour.
Dans la tradition du chanteur d'Oran Lili Boniche, ils reprennent ici un grand classique du Musette écrit en 1942 par Léon Angel et Émile Carrara et créé par Lucienne Deyle.
Cette aimable chanson d'amour existait auparavant sous les versions Les barbeaux de St Jean ou Mon costaud de St Jean, peu compatibles avec l'ordre moral vichyste.
Et voilà la deuxième par Jane Chacun (1937 et non 1942 comme spécifié sur la vidéo)