Une plaisante (re)découverte sur laquelle on tombe en fouinant suite à l'article sur Charles Cros.
Notre très cher Jacques Marchais n'a pas fait que remporter plusieurs fois le grand prix de l'académie Charles Cros, il a aussi chanté le monsieur.
En l'occurrence, il s'agit du très moyenâgeux L'orgue (légende allemande) co-écrit par Frédéric Navarre et mis en musique par Louis Loréal.
Cette pièce se trouve sur le disque Récital N°1 (BAM C 149) de 1965 qui comprend également des textes d'Apollinaire, Chaulot, Vaucaire, Aragon, etc...
La chanson avait déjà été interprétée par Damia en 1929.
Charles Cros est né en 1842 à Fabrezan (11200) et mort en 1888 à Paris.
Et ne serait-ce que pour le tourne-disque, Charles, on t'aime !
Imaginez, ce petit gars de Lagrasse (antique et charmant village de l'Aude, aujourd'hui proie de cultureux fortunés) a inventé successivement le télégraphe automatique (1867), la photo couleur en trichromie (1869) et le paléophone (1877) prototype du phonographe que ce businessman d'Edison va aller breveter avant lui.
Ça, c'est le côté scientifique du bonhomme.
Le moustachu a aussi été membre des Vilains Bonhommes, des Hydropathes (d'Émile Goudeau et de son pote Maurice Mac Nab) et créé Cercle des Zutistes, tous éminents poètes.
Il a brûlé les planches du Chat Noir avec ses fameux monologues (le Hareng saur) et s'est révélé un sacré précurseur des surréalistes.
Extrait : Je me distrais à voir à travers les carreaux
Des boutiques, les gants, les truffes et les chèques
Où le bonheur est un suivi de six zéros.
Je m'étonne, valant bien les rois, les évêques,
Les colonels et les receveurs généraux
De n'avoir pas de l’eau, du soleil, des pastèques
Voici un autre de ses poèmes en guise d'avertissement, Aux imbéciles, ici chanté par Jean-Luc Debattice. (Suffit de cliquer sur le titre).
Et sa célèbre Berceuse par Juliette Gréco (1969, musique de Yani Spanos)
Charles Cros fut même chanté par Brigitte Bardot : Sidonie sur l'album Vie Privée (1962)