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Monsieur Bob en pleine activité |
Et qu'on ne vienne pas nous sortir que ce genre de râlerie existant depuis Villon ou Louis Chevalier, nous ne serions juste que des ringards passéistes crasseux. D'abord, au vu de la modernité on voit pas où serait le problème, ensuite on ne peut que constater l'expulsion des classes populaires au plus loin des centre-villes, phénomène qui a pris toute son ampleur ces dernières trente ou quarante années.
Amoureux du vieux Paris (comme du vieux Limoges, Toulouse, Nancy, etc.) on reste plongés dans la nostalgie du temps où les classes laborieuses ou dangereuses hantaient le ruban et où la langue verte le disputait aux néologismes locaux.
Côté Paname, outre le Chevalier, cité plus haut, on a toujours aimé traînailler dans les écrits de Jacques Yonnet (Rue des maléfices), Jean-Paul Clébert (Paris insolite) et, bien entendu Robert Giraud (Le vin des rues), monsieur Bob lui-même souvent mentionné dans ce blog.
Débutant sa carrière en résistance limousine, monté à Pantruche en 1944, dilettante forcené, flâneur émérite, érudit d'argot, amateur de jaja et de rencontres (certains de ses amis se nomment Albert Vidalie, les frères Prévert, Maximilien Vox, Fréhel, Alain Jessua ou Morelli) Bob (1921-1997) devint un des plus fins connaisseurs et chroniqueurs de la capitale d'après-guerre. Sans forcer le trait, car malgré une dèche récurrente, le Robert était un fainéant lumineux qui recyclait ses écrits sans la moindre honte. Voilà un homme qui n'a jamais été salarié sans avoir touché la moindre rente ou héritage.
Et un blog, celui d'Olivier Bailly, Le copain de Doisneau, prolonge ces mêmes bouquins en étant un centre d'archive permanent à la portée de touzetoutes.
Or, il y a peu, nous avons d'abord constaté la disparition du lien vers cette œuvre recommandable de la colonne de droite de ce site.
Puis on s'est retrouvés face à l'absence de l'objet des moteurs de recherches, toute tentative menant à une annonce lapidaire : ce site a été archivé ou suspendu.
Alors ? Envolé le blogue ?
Pas tant que ça. Tel est l'objet de cet article destiné aux curieux, il reste un moyen d'accéder à cette mine dédiée au Paris de jadis en allant à ce lien : http://web.archive.org/web/20120505023912/http://robertgiraud.blog.lemonde.fr/
Bonne promenade dans le turbin de Bailly, c'était notre annonce de service public.
Pour arroser ça, on se remet la copine Fréhel dans À la dérive