Voilà l'histoire inattendue d'une chanteuse qui a débuté en 1961 pour enregistrer son premier disque* en ... 2014 après bien des détours, y compris par l'opérette.
On avait à peine fait allusion à la dame dans un court article de janvier 2013.
Hélène Hazera l'a reçue dans son émission, "Chanson Boum" du 5 janvier 2015.
Bonne occasion de chanter en direct et d'évoquer certaines figures comme son vieux complice d'alors, Jacques Debronckart, mais aussi Gribouille, Bernard Dimey ou Anne Sylvestre...
Elle est parfois agaçante, comme nous tous, souvent drôle ou émouvante et ça donne une heure de radio avec une rescapée qui pète le feu.
* Exception faite d'un 45 tours 4 titres d'après un conte d'Andersen (1974).
Écœurés par le dernier massacre parisien en date (le pire depuis octobre 1961) et par la réaction, pourtant tellement prévisible, des crapules qui nous gouvernent, on se contentera, pour l'instant et comme à chaque coup de cafard, de s'envoyer un peu de musique.
C'était pour l'émission télévisée "Gala de la fine fleur de la chanson française", du 2 mai 1968.
La suite dudit mois n'allait pas être triste.
On constate ici que même la télé de De Gaulle avait quelques bons moments. On pouvait y proférer des gros mots comme "Vietnam" ou y chanter les hauts faits d'une courtisane décatie.
Francesca Solleville est accompagnée par l'orchestre de Jean-François Gaël, elle interprète trois chansons :
- "Lola, Lola", paroles de Michelle Senlis et Claude Delécluse, musique de Jacques Debronckart
- "Vietnam", paroles et musique d'Henri Gougaud
-
"La fille des bois", paroles de Pierre Mac Orlan (parues dans le
recueil "Mémoires en chansons", Gallimard, 1963), musique de Léo Ferré.
Il devint
pianiste de bars en 1953. Échappant à la Guerre d'Algérie comme soutien
de famille, il a régulièrement fait le mur de sa caserne parisienne pour aller jouer
dans les cabarets.
À partir de 1960 il a accompagné au piano Pia colombo ou Bobby Lapointe en fréquentant assidûment Bernard Dimey. Et puis, il s'est mis à tourner lui-même à L'Écluse, au Port du Salut ou à Bobino.
C'est en 1965 qu'il a enregistré ses premières chansons sur 45 tours.
En 1967, son 33 tours comprendra pas mal de morceaux interdits d'antenne dont celui qui suit, Les mutins de 1917 qui a un petit côté "héroïque-à-la-Jean-Ferrat".
En 1969, son deuxième 33 tour, "Je suis heureux" a remporté un succès d'estime et un prix de l'Académie du Disque.
Il aura commis cinq albums et cinq quarante-cinq tours.
Un extrait drolatique de son dernier disque en 1982, Le klepto :
Il s'est alors lancé dans le café-théâtre et la comédie musicale (Les aventures de Tom Jones) durant les années 70.
À l'instar de bien des collègues de galères, il sillonnera le pays en étant tricard des médias ne lui offriront rien d'autre que des apparitions épisodiques et fortuites, comme au Grand Échiquier d'Yvonne Lefébure.
Par ailleurs, il a joué dans des concerts de soutien aux prisonniers des GARI en compagnie d'Évariste et d'Higelin.
Un site lui est consacré : http://www.debronckart.fr/jacques%20debronckart.htm
Un petit air à la Brel pour finir
* Le prophétique "Ernest, un coup de blanc !" (1969)