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lundi 19 février 2024

Les assasins de la mémoire

 

Femmes du groupe Marta, Marseile, 1945.

 

Ils sont incorrigibles ! Après Sarkozy honorant Guy Mocquet, voilà-t-il pas qu'un président dont le gouvernement mène la chasse les étrangers, passe des lois abjectes, réduit les conditions de travail et de chômage en bouillie, pose un tapis rouge à des fafs même pas repentis, laisse l'Arménie se faire dépecer et j'en passe s'en va panthéoniser le résistant arménien communiste Missak Manouchian et sa compagne pour qu'il y en ait pour tout le monde.

Mais qui croient-ils tromper ces minables ?
 
Rappelons qu'entre les Juifs de diverses origines, les Roumains, les Italiens, les Espagnols de l'armée en déroute, tous enfermés comme étrangers pernicieux et indésirables dès 1939, et même quelques Français entrés dans ses rangs, les FTP MOI étaient une belle bande métèques pas vraiment propres sur eux selon les critères de cette époque.

La preuve, comme l'écrivit sous forme d'aveu le patriote professionnel Aragon, "onze ans, que cela passe vite, onze ans".
Tu l'as dit bouffi ! Onze ans durant lesquels un parti sur une ligne nationaliste et cocardière avait "francisé" les actions des FTP de la MOI pour les redistribuer à des petits gars dont le nom fleurait plus la Bretagne ou la Bourgogne.
Et ce, que ce soit à Paris (groupe dit "Manouchian") Toulouse (35ème brigade dite "Marcel Langer") Marseille (groupe Marat) ou la région lyonnaise (groupe Carmagnole).
Alors pour des internationalistes, se faire récupérer tour à tour par la France, les volte faces du parti et désormais une bande de minables managers, voilà qui fait un peu beaucoup.
Nous crachons sur vos calculs, messieurs.
Ce qui n'empêche de réécouter la grande Monique
  

 

Et de partager ce film de MOsco de 1985 dont le PCF tenta d'interdire alors la diffusion télévisée. 
Faut dire qu'il y a là quelques approximations mais qu'est ce qu'on a aimé ces vieux !
Et puis, le film de Guédiguian était vraiment trop raté.

dimanche 26 février 2017

Desnos par Aragon (hélas !)

En ce qui concerne le titre, nous ne faisons ici que paraphraser André Gide à qui l'on demandait qui était, à son avis, le plus grand poète de langue française et répondait "Victor Hugo, hélas !"

19 rue Mazarine

Comme nous l'avions évoqué ailleurs, Robert Desnos qui s'était attiré la haine particulière du critique Alain Lambreaux, fut arrêté (peut-être sur dénonciation du cafard précité) par la Gestapo le 22 février 1944.
Membre du réseau de résistance "Agir", Desnos transmettait des renseignements sur les troupes d'occupation aux alliés, fabriquait des faux papiers et publiait aux Éditions de Minuit, alors clandestines.
Mais son manque de discrétion en public, la publication de certains textes, vont provoquer sa chute, ce qu'il aurait reconnu dans une conversation rapportée par son camarade de déportation André Bessière : "J'ai trop déblatéré sur les Allemands, sur les collabos, sur le gouvernement de Vichy, sur les idolâtres du Maréchal et j'ai même tapé sur la gueule d'un baveux... un journaliste bien connu, grand cireur de pompes des boches".
Loin de se planquer, Desnos avait, avant tout, cherché à protéger sa compagne Youki (Lucie Badoud).
Youki et Robert
  Exemple des textes peu précautionneux de Desnos, le Maréchal Ducono :
Maréchal Ducono se page avec méfiance,
Il rêve à la rebiffe et il crie au charron
Car il se sent déja loquedu et marron
Pour avoir arnaqué le populo de France.

S’il peut en écraser, s’étant rempli la panse,
En tant que maréchal à maousse ration,
Peut-il être à la bonne, ayant dans le croupion
Le pronostic des fumerons perdant patience ?

À la péter les vieux et les mignards calenchent,
Les durs bossent à cran et se brossent le manche:
Maréchal Ducono continue à pioncer.

C’est tarte, je t’écoute, à quatre-vingt-six berges,
De se savoir vomi comme fiotte et faux derge
Mais tant pis pour son fade, il aurait dû clamser

Après avoir passé plus d'un mois au camp de triage de Compiègne, Desnos fera partie du convoi du 27 avril pour Auschwitz. Brinquebalé, comme des milliers d'autres, à Buchenwald, Flossenbürg, Flöha pour finir, épuisé par mourir du typhus à Terezin, en Tchécoslovaquie, quelques jours après sa libération.
Nous éviterons de déposer ici un cliché qui tourne sur internet dans lequel le poète apparaît agonisant et à bout de force au camp de Theresienstadt.
C'est donc, hélas, Aragon, "patriote professionnel"* non dénué de talent, qui écrivit "Robert le Diable", émouvant hommage à Desnos en septembre 1945.
Ce poème fut mit en musique par Jean Ferrat en 1971 sur le disque Ferrat chante Aragon.

 

* Selon les mots de l'excellent et teigneux Jean Malaquais. L'ouvrage, " Le nommé Aragon, un patriote professionnel" édité chez Spartacus est ressorti chez Syllepse.

dimanche 13 mars 2016

Catherine Sauvage chante Aragon

En 1961, Catherine Sauvage enregistre un album entier de chansons de Louis Aragon.
Longtemps avant le dépouillement de la vague folk, l'ensemble du disque n'est en fait qu'un duo, aux arrangements on ne peut plus sobres, dans lequel la Catherine est portée par le virtuose Jacques Loussier au piano.
Petit génie issu du Conservatoire, grand interprète de jazz, ce dernier se consacrait à faire swinguer Jean-Sébastien Bach en trio.
Il ne dédaignait toutefois pas faire le pianiste de bar ou effectuer quelques incursions dans la chanson avec Léo Ferré, Charles Aznavour, voire même... Frankie Alamo.

Une des plus belle pièce du disque est certainement ce Tu n'en reviendras pas dans lequel notre futur chantre du Guépéou évoque ses souvenirs de brancardier lors de la grande boucherie mondiale.
On la dédie à tous les petits gars qui, paraît-il, font la queue aux bureaux de recrutement.
En leur souhaitant un bel avenir...


jeudi 4 juin 2015

Émission de juin : on connait la chanson

Le Weather Underground en 45 tour ? Jusqu'où ira le spectacle?
En fait, cette émission dédiée à l'art de la chanson fut parcourue par un bon nombre de monstres sacrés. Quelques classiques donc :

Bernard Dimey                     Moi qu'écris des chansons
Loic Lantoine                        Y'a dix ans
Michel Simon                        Pour apprendre l'air
Brassens                                La route des quatre chansons
Érik Satie par Debattice       La journée d'un musicien
M Bernard / G Morel             Par quoi tu commences ?
Le temps des cerises (énigme)
Micel Delpech                        Quand j'étais chanteur
Serge Reggiani                      Le barbier de Belleville
Cora Vaucaire                        La chanson de Prévert
Stéphane Robitaille                Ma chanson
Arno / Eicher                          Ils ont changé ma chanson
Philippe Léotard                     Je chante pour passer le temps

Poadcastet écoute sur le site habituel.
Et une variante à la dernière par la Catherine :


mardi 20 janvier 2015

On avait mis les morts à table...

Aragon, ce "patriote professionnel", comme l'appelait à juste titre Jean Malaquais, nous gonfle souvent.
Il existe des exceptions, dont ce poème, souvent gâché par l'interprétation, (Lavilliers et ses bruits d'hélicos !) mais pour lequel Ferré composa une heureuse mélodie à tendance tropicale.
Il est fait ici allusion à l'occupation de la Rhénanie par les armées françaises dès la fin de la première guerre mondiale.
Cependant, bien des vers trouvent un écho qui nous évoque notre époque. Surtout la deuxième strophe.
C'est pour ça qu'on se l'envoie dans un heureux montage où on retrouve du Schiele, du Grosz, du Wiene, du Lang....





Heureusement, Aragon étant ce qu'il est, il ne peut s'empêcher de comparer les vers de Rainer Maria Rilke aux cacardement des oies. Si c'était pour rendre un hommage, c'est un peu raté.