samedi 14 septembre 2019

Feu Marquis de Sade

Marquis de Sade reformé fin 2017
Même s'il faut reconnaître que Marquis de Sade ne fut jamais de nos groupes préférés, ces Rennais valaient autrement mieux qu'une étiquette de "jeunes gens modernes" quelques peu réacs fabriquée par une presse de branchouilles parisiens ou de qualificatifs comme de "Joy Division" à la française par d'autres journaleux accrochés à leurs lieux communs.
Issus d'une réunion des Rats d'Égout et de Penthotal, Philippe Pascal (chant tragique), disparu ce 13 septembre Frank Darcel, Anzia (guitares), Thierry Alexandre (basse) et Éric Morgen (batterie) ont au moins eu le mérite d'ouvrir une génération à l’expressionnisme allemand, au dadaïsme et à la musique de Kurt Weill.
Certes, on a pu leur reprocher une certaine sophistication frôlant la grandiloquence, une froideur dépressive, un manque de second degré évident. Mais dans la catégorie que faire après le punk ? , ils ont également su développer une musique bien plus originale que la vague cold wave qui ravageait alors nos province (à l'exception notable de Kas Product de Nancy) sans chercher à faire la moindre concession. Il restera deux albums qui ont plutôt bien vieillis. C'est déjà beaucoup.
Quant à Philippe Pascal, toujours frôlant le pathétique, il nous aura tout de même impressionné par sa présence scénique.
Un petit souvenir qui passait au juke box de mon bistrot en 1980, le 45 tour Rythmiques


Et un extrait du deuxième album Rue de Siam (1981) Brouillard Définitif qui mélange allégrement les prisonniers de la RAF aux déportés KZ des camps nazis.

N'allez pas me racontez que c'est du direct.


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