Affichage des articles dont le libellé est Les amis dta femme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Les amis dta femme. Afficher tous les articles

mardi 17 juillet 2018

Nos régions ont du talent

ou passer ses vacances au rade

Laisse Béton de Renaud, ex-faux loubard des années 1970, a connu un nombre non négligeable de variantes et parodies.
Alors quelle que soit votre destination ou localisation du moment, voici deux aimables versions toutes droites issues de la tradition vernaculaire.

La première nous vient tout droit du nord de l'île d'Amour (2B) et est en charge du duo I Mantini ( Daniel Vincensini et José Oliva) avec participation de la bande d'humoristes locaux, I Kongoni. Ce fut, là-bas, le tube de l'été 2014.
Comment dire... venant, nous aussi, d'un certain Sud, on partage pas mal de leurs sentiments quant au tourisme.



La reprise suivante est du pur causer de Nancy (54).
On regrettera seulement que la personne qui envoya cette version des Amis d'Ta Femme ait cru bon d'y adjoindre les paroles.
C'est tellement plus chouette à déchiffrer à l'oreille.


jeudi 8 février 2018

12 décembre 1969, Milan, la guerre est déclarée


Le 12 décembre 1969, un engin explosif éclate à la Banca Nazionale dell'Agricoltora, Piazza Fontana, Milan. Seize personnes sont tuées, quatre-vingt neuf blessées.
Dans la même heure, trois autres bombes explosent à Rome, faisant dix-sept blessés, et une dernière charge, défectueuse, est retrouvée devant la Scala de Milan. 
En plein "mai rampant" italien, ces attentats sont généralement considérés comme le point de départ de la guerre civile larvée qui ravagera la péninsule dans les plus de dix années suivantes.

Il semble que la police ait d'abord suggéré d'orienter l'enquête de la "Piazza Fontana" vers des fascistes d'Ordine Nuovo et du MSI. Mais le ministère de l'intérieur renverra ses chiens de chasse vers le groupe anarchiste "du 22 mars". Quatre cent personnes sont arrêtées, le danseur Pietro Valpreda est emprisonné et le cheminot Giuseppe Pinelli, anarchiste bien connu des services, ne survivra pas à une chute de quatre étages lors de son interrogatoire.

Claudio Bernieri écrivit la chanson "Luna Rossa" en 1971 pour hurler sa rage et réclamer vengeance face aux manœuvres de l'État.
Chantée durant toutes les années 70, en particulier par le groupe Yu Kung, elle fut impeccablement reprise par les romains rouges de Banda Bassotti sur leur troisième disque, en 1995. 



Depuis, s'il y a une chose claire, c'est que ces attentats, qui serviront de matrice à bien d'autres (par exemple, le train Rome-Brennero de 1974 ou la gare de Bologne de 1980) portent la marque de la "stratégie de la tension", destinée à créer un climat favorisant l'établissement d'un État (un tant soit plus) autoritaire et écraser toute opposition sociale.
Fascistes manipulés par les services secrets ? Services infiltrés par les fascistes ? Implication de Washington ? La loge P2 et le Réseau Gladio ? Tentative de coup d'état à la grecque ? Peut-être un peu de tout cela soigneusement mélangé.  Une manipulation ne peut être considérée réussie que si elle en devient incompréhensible.
Longtemps, une explication plausible a été que ces actes terroristes auraient dû être suivis de la proclamation de l'état d'urgence. Fort heureusement, nos démocraties occidentales n'osent pas déclencher un état d'exception pour quelques attentats (sic).
La liste des éventuels impliqués dans ces faits sanguinaires comprend successivement Stefano Delle Chiaie (MSI, Ordine Nuovo, plan Condor, narco-trafic, etc.) Massimilio Fachini (ON) Carlo Maria Maggi (ON), Delfo Zorzi (ON) Giancarlo Rognoni (ON), l'américain David Carrett (CIA), Sergio Minetto (services secrets de l'OTAN) Carlo Digilio (CIA), Maurizio Tramonte (barbouze infiltré dans ON, à moins que ce ne fut l'inverse).

En mémoire de Giuseppe Pinelli, tué par les flics, il reste, entre autre, une chanson, Balata per pinelli, ici jouée par Les amis d'ta femme.


jeudi 13 juillet 2017

Le blues du soldat : grève aux armées

Vous verrez du pays, qu'ils disaient...
Pour le pouvoir, tout est comestible, digérable, puis déféquable.
Voilà-t-il pas qu'au 11 novembre 2016, un groupe de couillons est allé chanter la Chanson de Craonne devant un président de la république.
L'Histoire fait parfois de très mauvaises farces, une chanson maudite devenant ainsi quasiment élevée au rang d'hymne officieux.
Petit rappel historique : en avril 1917, le duo dynamique en charge des armées, le général Nivelle et son subordonnée Mangin, décident d'une offensive à grande échelle dans l'Aisne, pour "grignoter du boche". Le bataille dite du "Chemin des Dames" est censée briser l'armée allemande. Résultat de cette ruée foireuse dès l'origine et poursuivie en dépit du bon sens : 187 000 morts, autant de blessés en dix jours et le moral des combattants définitivement en berne.
Acier, sang, vermine, merde, alcool, éther et tirs "amis" de l'artillerie de son propre camp sont le quotidien des PCDF (Pauvres Cons Du Front) comme ils aiment à se nommer.


Résultat : 68 des 110 divisions françaises sont touchées de "mutineries" qui d'avril à septembre 1917 touchent d'abord la zone concernée avant de s'étendre de l'Oise à la Moselle, de toucher les gares de l'arrière et au cours desquelles des civils se joignent aux permissionnaires en colère. Elles vont du refus collectif de remonter en ligne, de menaces de marcher sur Paris à des émeutes pure et simple avec séquestrations d'officiers. Et comme le populo est bon enfant, aucun ne sera exécuté par les révoltés, contrairement à ce qui se pratiquait en Russie.
Face à cette grève, le pouvoir réagit assez finement en maniant carotte et bâton. Nivelle est limogé, remplacé par Pétain et l'état-major accorde permissions, rotation des troupes et amélioration de l'ordinaire d'une part, 257 condamnations à mort de l'autre. Au final, "seuls" 36 "mutins" seront exécutés. Même si ce mouvement a marqué l'imaginaire collectif, il a été moins meurtrier que le massacre accompli par les conseils de guerres de l'automne et hiver 1914.
Autre effet de cette offensive pourrie, elle a accouchée de cette chanson qui vole de tranchées en gares, immédiatement interdite.
Une jolie version de 2003 des Amis d'ta Femme (David Vincent, Frankoua Franké et Kraspek) de Nancy. 


Quatorze juillet oblige, une vidéo qui rappellera quelques souvenirs aux amateurs de Kubrick. 

   

La Chanson de Craonne reprenait l'air de "Bonsoir m'amour" de Charles Sablon. Quiconque l'entonnait se voyait considéré comme mutin. On a même promis la démobilisation immédiate et un million de francs-or à qui dénoncerait les auteurs... toujours anonymes à ce jour!
La biffe a parfois de ces solidarités.

samedi 17 mai 2014

Paris en ruine

Une émission sur le Paris en ruine après la Commune
Avec le passionnant Eric Fournier* et Daryl Lee

La place du Château d'eau à l'heure du coup de feu


Et en rab, une version de "La Semaine sanglante" (JB Clément, P Dupont) par les Lorrains Les Amis d'ta Femme sur leur disque Noir et rouge aussi un peu... 





*Auteur de La Commune n'est pas morte (Libertalia)

vendredi 29 novembre 2013

On a chanté les explosifs !

ou "Sache que ta meilleure amie, prolétaire...."

Un jour de 1866, le père Afred Nobel eut l'idée de mélanger de la silice et de l'antigel à la nitroglycérine (trop instable) puis d'envelopper le tout dans des batonnets de papier. Il devint ainsi non seulement un des hommes les plus riches de la planète mais se permit le luxe de transformer cette fortune en une myriade de prix (rien que pour le Nobel de la Paix, citons en vrac Kissinger, Theodore Roosevelt, George Marshall, Menahem Begin, Lech Walesa, Yasser Arafat parmi les bienfaiteurs de l'humanité)
Ce que le philantrope suédois ignorait c'est qu'il venait de fournir aux pauvres du monde (à commencer par les mineurs) une belle arme pour la lutte des classes. Et, des Molly Mc Guire aux Asturiens, des rebelles de Shangaï aux expropriateurs argentins, on vit fleurir des explosions vengeresses ou offensives dans le (toujours) vieux monde.
Pour rendre hommage au produit, une chanson de 1892 qui serait parvenue au journal "L'insurgé" envoyée par un certain Martenot suite aux événements relatés dans cet article
Chantée par les Quatre Barbus dans le disque "Chansons anarchistes", elle est ici reprise par les Nancéens Les Amis dta Femme dans un disque hommage aux chants de lutte ("Noir...et rouge aussi un peu")





On ne résiste pas à une chanson italienne à la gloire des artificiers amoureux de leur tâche.
C'est Fabrizio de Andrè (1940-1999) grand adapteur de Brassens en italien (le gars chanta aussi en napolitain, en ligure, etc.) chanteur des exclus, des rebelles et des filles au rebus, troubadour anarchiste des "années de plomb" qui nous narre ici l'amour du travail bien fait avec toute son ironie. 
On vous la passe avec les paroles pour que ce soit plus clair :


"Dynamite !" est aussi le titre de l'indispensable livre de Louis Adamic (Un siècle de violence de classe en Amérique) édité par les éditions Sao Mai dont vous trouverez ici une recension.
Merci à eux d'avoir traduit et sorti ce livre qui raconte une des histoires de notre défaite.
Bientôt le match retour ?