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Le transport des Filles de joie à l'hôpital. Étienne Jaurat (1755) |
Surtout pas à Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, duchesse de Menars, maîtresse en titre de Louis XV, brocardée dans les chansons de rue de son époque, dites poissonnades, dont le franc et direct Qu'une bâtarde de catin...
Ou dans ce délicieux poème :
Par vos façons nobles et franches,
Iris, vous enchantez nos cœurs.
Sur nos pas vous semez des fleurs.
Mais ce sont des fleurs blanches.
C'est à dire, en termes choisis, des...maladies vénériennes !
On vous a déjà évoqué la haine populaire vis à vis de la marquise ici et là.
Comme toute la cour de Versailles, la Dame se piquait d'écrire des vers et de les mettre en chansons. En 1757, elle commit une comptine qui passera à la postérité de la chanson enfantine.
Quelle ne fut pas notre stupéfaction de constater que cette bluette, Nous n'irons plus au bois, est une claire allusion à l'ordonnance de 1687 qui commandait, pour répondre à une vague de maladies honteuses et surtout sous l'influence du parti des dévots de la Maintenon, la fermeture des maisons closes à moins de deux lieux de Versailles. Les filles publiques surprises en compagnie de soldats pouvaient même avoir le nez et les oreilles tranchées.
Or, si on prend en compte les bordels de ce temps n'exhibaient point de lanternes rouges mais des branches de laurier, on comprend mieux la signification du "bois" vers lequel on n'iras plus.
Voilà ce que, depuis, on apprend depuis aux gosses.
Marquise, vous étiez gonflée !
Un rappel par Anne Sylvestre :