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lundi 5 juillet 2021

Ferré Grignard : quand Johnny plagiait un folkeux


C'est par un de ces blog d'infatigables dénicheurs qu'on a, avec 60 ans de retard, eu vent de l'existence de ce particulier d'Anvers (Antwerpen en local).
Fils de bonne famille évadé de la bourgeoisie flamande, Ferré Grignard, peintre, guitariste et chanteur a eu une belle notoriété dans les années 1960 / 1970 autant due à son jeu de guitare qu'à un talent certain à construire sa propre légende. 
En 1964, cet anarchiste racontait revenir des États-Unis où il avait vécu dans les pires ghettos noirs et appris le blues là-bas. Ce qui n'était que fiction. C'est l'année où il est à la fois embauché par le producteur Hans Kusters et où il s'installe en résidence au café concert Le Muze où son folk-rock un peu en avance sur les Byrds et moins niaiseux qu'Hugues Aufray lui vaut un beau succès d'estime. En 1966, il commet deux tubes coup sur coup Ring Ring et My crucified Jesus. 
 
 
Ça vous semble familier, n'est-il pas ? Un autre Belge, un certain Jean-Philippe Smet, va repomper cet air sans vergogne pour répliquer dans la querelle qui l'oppose alors à Antoine qui l'avait tourné en ridicule dans ses Élucubrations. 
Comparons donc la mélodie avec la précédente: 
 
 
Ferré qui vient de se payer l'Olympia porte aussitôt plainte pour plagiat. Et est débouté car sa propre compo est largement inspirée d'un traditionnel américain. 
Dépité, le gars sort son deuxième album Captain Disaster, qui marchera très modérément. 
De plus, dès qu'il a trois sous, il n'a rien de plus urgent que de les dilapider en fêtes, invitations et autres jams dans sa maison. Comme il oublie de remplir la moindre déclaration, le fisc belge finit par l'assassiner financièrement et cet artiste prometteur fera une carrière de chanteur de bar jusqu'en 1982 où il meurt d'un cancer dans le dénuement le plus total.  

Un petit extrait du concert parisien de 1966 de notre beatnik anversois  avec She's gone et Ring Ring. Toute une époque...


mercredi 13 mai 2020

Creedence, la guerre et une version ratée

Voir du pays et revenir dans un sac
Il fut un temps où faire du tourisme pouvait se révélait déjà périlleux, mais ça n'avait rien à voir avec quelques virus dévastateurs. Il fut aussi un temps où les guerres étaient autre chose que le fait de se confiner chez soi.
De 1964 à 1975, des centaines de milliers de jeunes états-uniens et  australiens, coréens du sud ou thaïlandais furent ainsi envoyés visiter le Viêt Nam pour faire rempart aux rouges quel qu'en soit le prix.

Visitez Saïgon et gagnez une bastos

On sait que ce pays ainsi que ces deux voisins, Cambodge et Laos furent ravagés et que cet affrontement entre super puissances par pions interposés laissa officiellement plus de 1 500 000 morts, dont quatre fois plus de nord vietnamiens ou de leurs alliés.
On sait également qu'en occident, cette boucherie provoqua une vague de contestation, particulièrement aux USA.
Particulièrement après 1966, date à laquelle le ministre de la guerre, Mac Namara, édicta son "projet des 100 000", destiné à vider les rues des jeunes prolos n'ayant peu ou pas fait d'études. Il suffisait donc de faire des études universitaires pour échapper à la jungle sous napalm. Ou bien de se mutiler ou d'être soutien de famille. D'où les énormes quantités de déserteurs qui se planquaient ou se trouvaient au Mexique, au Canada ou en Europe.
Comme il était évident, depuis l'offensive du Têt de 1968, que cette guerre ne serait pas gagnée ou alors à un prix exorbitant, la contestation anti-guerre gagna encore en ampleur aux États-Unis, de nombreuses chansons en témoignent.
Particulièrement efficace, le Fortunate son de Creedence Clearwater Revival.
Sortie en 1969, cette chanson fustige les va t'en guerre qui n'y vont surtout pas et les gosses de riches échappant au service militaire.
Immédiatement populaires, ces 2.20 minutes de rage ont beaucoup servi lors de multiples manifestations contre la guerre ou la classe dominante. Ici avec les paroles :


Reprise plus récente : où l'on voit Bruce Springsteen, lui-même, battu aux points par un John Fogerty qui fait étonnamment plus jeune que lui

 

Et pour sourire un peu avec le côté pathétique du personnage, voici la version en français par l'opportuniste de service, Johnny Hallyday.