La Palisse (cuistrerie historique)
Voici l'histoire d'une chanson qui fut à l'origine d'une confusion qui passa dans le vocabulaire courant.Prenons une querelle entre deux souverains anxieux de s'emparer du duché de Milan qui débouche sur une guerre de 70 années, communément appelées Guerres d'Italie (1494-1559). Charles VIII, Louis XII puis François Ier vont s'y casser les dents.
Épisode désastreux pour les François et leurs mercenaires, la bataille de Pavie, le 24 février 1525, plus importante défaite infligée par les impériaux par une charge intempestive des chevaliers contre l'artillerie et les arquebusiers. Outre Sanseverino (pas celui-là) ou Charles de Bourbon, une bonne partie de la noblesse française honora sa fonction sociale historique en y laissant la peau. Le roi François Ier fut fait prisonnier. Mais le cas qui restera fut celui du chevalier Jacques de Chabannes dit "La Palisse" du nom de son domaine. Beau gosse et vaillant combattant, le chevalier s'étant fait trouer la paillasse fut chanté par ses troupes qui lui rendirent hommage en entonnant ces vers : Hélas, La Palice est mort, Il est mort devant Pavie. Hélas, s'il n'était pas mort, Il ferait encore envie.
La veuve qui savait de quoi elle causait, fit même graver le dernier vers sur la tombe de son galant.
Vous voyez venir l'embrouille ?
La chanson par Gilles Elbaz
L'ancien français avait deux graphies du s dont l'une est ſ. Une erreur de
lecture a fait lire « hélas, s'il n'était pas mort, il serait (ferait)
encore en vie ». Au XVIIIe siècle, Bernard de la Monnoye reprit alors l'ensemble de cette
chanson sur ce modèle : Il est mort le vendredi, Passée la fleur de son âge, S'il fût mort le samedi, Il eût vécu davantage.
Et voici comment l'infortuné gentilhomme devint le héros involontaire des expressions tautologiques ou des truismes. On est bien peu d'choses.
Et voici comment l'infortuné gentilhomme devint le héros involontaire des expressions tautologiques ou des truismes. On est bien peu d'choses.