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dimanche 4 février 2024

Wayne Kramer (1948-2024)

 

J'ai passé cinquante ans de ma vie à jouer la musique du MC5. Quand j'ai commencé, je n'avais même pas mon permis de conduire. Mais j'avais une guitare et des potes qui voyaient le monde comme moi. On se retrouvait dans la cave de ma baraque à Detroit pour jouer. On a créé cette musique ensemble.
La musique du MC5 est ce que j'ai fait de plus mémorable. L'album Kick out the jam à tellement compté pour moi et a continué à compter énormément à travers les décennies et continents. 
Alors, bienvenue gens du monde entier, de tout âge, couleur ou genre dans la musique.
Wayne Krambs aka Kramer
 
 


  

 "D'un point de vue esthétique, nous avons connu un énorme succès. D'un point de vue économique... il n'y a pas eu de succès. Il s'agissait de la musique du futur et malheureusement, le groupe n'avait pas de futur."

  



mercredi 30 décembre 2020

Le MC5 par Wayne Kramer

 


James Dean restera toujours un beau jeune gars et Marilyn Monroe sera toujours une blonde voluptueuse. Nous ne verrons jamais un James Dean avec un début de calvitie, un gros bide et la peau du ventre qui tombe et nous ne verrons jamais Marilyn Monroe ressembler à... Liz Taylor (rires). Ils sont figés dans le temps et le MC5 l'est tout autant. 
 
 
Ces cinq cinglés arrogants de Detroit avec leur conception radicale du monde, leurs opinions politiques et leurs guitares saturées... ces mecs qui faisaient du free jazz avec des instruments électriques. Chaque nouvelle génération, quand elle commencera à s'intéresser aux origines de sa musique, nous redécouvrira et c'est quelque chose qui me remplit d'aise. Nous avons travaillé très dur à cette époque et on a pris des coups, alors je suis content que des gens puissent encore prendre ça en considération. (...)
C'est quelque chose qui me rend très humble.
Entretien publié dans Chéri-Bibi N°11
 
 
Le gars en 1972 (Ramblin' rose)

Et de nos jours (Revolution in Apt 29)



mardi 19 mai 2020

Terroristes et casseurs (6) Weather Underground, le ver était dans le fruit

You don’t need a weatherman to know which way the wind blows

Bob Dylan (Subterranean homesick blues)

Dernièrement, on vous causait de la guerre du Viêt-nam. Aujourd'hui on va s'intéresser à une de ses conséquences, l'histoire des Weathermen.
À l'origine, un groupe d'étudiants d'un syndicat gauchiste, le SDS (Students for Democratic Society) font éclater ledit syndicat, jusqu'alors plutôt orienté aux côté de la lutte des droits civiques et contre la guerre en cours, lors de son congrès de juin 1969.
Le SDS se scinde donc en deux tendances, le Progresive Labour Party, groupe léniniste orthodoxe, et le Revolutionary Youth Movement, anti impérialiste et proche des Black Panthers.
Au cours du congrès, un des manifestes diffusés par un groupe dissident avait pour titre le vers de Bob Dylan ci-dessus, "Pas besoin d'un météorologue pour savoir d'où souffle le vent" et appelait à la création de groupes clandestins armés. Ce groupe sera désormais connu comme les Weathermen ou Weather underground.



La première apparition publique de ces jeunes gens en colère furent les Journées de la rage de Chicago du 8 au 11 octobre 1969.
Originellement, l'idée, toute blanquiste, de créer un foyer de guerre (sociale, celle-ci) dans la troisième ville des États-Unis, un Woodstock de l'émeute qui ferait trembler Babylone sur ses bases.
Comme c'était à prévoir, le soulèvement espéré ne se traduisit que par l'affluence de quelques centaines de jeunes gens chauffés à blanc, décidés à affronter les autorités à n'importe quel prix. Et malgré leur déception, on a pu voir des groupes d'insurgés et d'insurgées (présence féminine qui fut, bien entendu, mise en exergue par la presse) charger les flics pendant trois jours et appliquer à la lettre la sage consigne des énervés du MC5 : Kick out the jam, motherfuckers ! (Foutez tout en l'air, enculés !)



Deux mois plus tard, 300 personnes environ tenaient le fameux "Conseil de guerre de Flint" où furent décidées la mise à mort du SDS et la plongée dans la clandestinité d'un noyau d'activistes. Qui n'allaient rien initier : entre éclatement des cellules familiales, irruption de la (encore) contre-culture, émeutes récurrentes, les campus universitaire avaient connu, cette année là, 41 sabotages à l'explosif. Les USA, un total de 934 dixit le FBI.
Au mois, de mars suivant, l'explosion accidentelle d'un atelier clandestin de bombes à Greewich Village (New York) tue trois membres du groupe, en blesse deux autres et accélère la disparition des autres de la scène publique.
L'action originellement planifiée était un attentat dans un bal d'officiers.
Traumatisés par la mort de leurs camarades et à l'instar de leurs homologues britanniques de la Angry Brigade les Weathermen vont mener une campagne prolongée de sabotages à l'explosif visant uniquement des locaux administratifs (Capitole), militaires (Pentagone, casernes...), pénaux, judiciaires, universitaires (MIT) ou industriels liés à la guerre en évitant systématiquement de faire la moindre victime, quitte à prévenir presse et pompiers afin de faire évacuer les lieux visés.
Dispersés sur l'ensemble du territoire, faisant paraître un journal clandestin, Prairie Fire, les membres du groupe arrivent à se dissimuler comme des fourmis au sein des communautés, ghettos ou banlieues plus cossues et à ne pratiquement jamais être infiltrés par un FBI qui les traque sans merci.

Bernardine Dohrn, fondatrice du WU, jamais capturée. Elle s'est rendue en 1980
Seule action "mercenaire"sous-traitée par les Weathermen contre espèces : l'évasion de Timothy Leary, surnommé le "Pape du LSD" pour le compte de la Confrérie de l'amour éternel.
La fin progressive de la guerre au Viêt-Nam a orienté le groupe sur des positions moins anti-impérialistes et plus lutte des classes.
En 1976, Prairie Fire Organizing Comittee, faux nez du WU, organise une AG à Boston en y invitant des groupes de militants noirs, amérindiens, portoricains, chicanos, antifascistes, etc.
À partir de 1977, divers membres du groupe émergent progressivement de l'ombre. Ronald Reagan décrétera une première amnistie en 1981.
Toutefois plusieurs militants et militantes ont persiste dans l'illégalité. Certains sont restés en cavale jusqu'à leur mort, comme John Jacobs, d'autre ont été arrêtés depuis, quelques-unes graciés par Clinton (Linda Evans et Susan Rosenberg) d'autres, tel David Gilbert, moisissent encore en taule à cette heure.
On peut trouver à cette page l'impressionnante liste des actions du groupe que l'État n'a jamais défait militairement.

Bande annonce du documentaire de Bill Siegel et Sam Green, The Weather Underground.