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lundi 24 juin 2024

Ça va mieux en le disant

 

Militant républicain avec ses potes dédiabolisés


Quand l’extrême droite progresse chez les gens ordinaires, 
c’est d’abord sur elle-même que la gauche devrait s’interroger.

George Orwell 

On leur explosera la gueule
car elle est pleine de vide.
Linton Kwesi Johnson


lundi 24 octobre 2022

Des rats qui courent

 

Comme on le voit sur le document ci-dessus, en avril 1981*, le riant quartier de Brixton, district de Lambeth, municipalité de Londres fut le théâtre d'un certain mécontentement qui passa vite aux actes directs.
Margareth Thatcher, qui n'en ratait pas une, déclara alors qu'il ne s'agissait que de Race riots (émeutes raciales).
Le quartier répliqua fièrement : un énorme graffiti sur l'avenue dite "la frontline", proclama There is no race but the rat race !  
 


Les camarades traducteurs de la brochure de l'époque, Like a summer with a thousand julys, en avaient donné une version approximative et fautive ainsi tournée "Il n'y pas de races, hors la race des rats." Raté, les copains ! 
Faut dire que le retour à l'envoyeur était pour ainsi dire intraduisible vu qu'en british "race" signifie à la fois "race" et "course" et qu'on causait bien là de la fameuse "course du rat".
Sorry, mate ? Tu ne sais point ce qu'est cette fameuse course ? ben, la course à l’échalote vers l’ascenseur social, une fuite en avant vers la promotion, le pouvoir...
À l'époque où un racialiste était forcément un simple raciste, le sens de la répartie des héritiers de King Mob fut savouré et applaudi à sa juste valeur.
The Specials avaient d'ailleurs re-popularisé cette expression, déjà utilisée par Bob Marley avec une vidéo qui parle d'elle-même.

 

* Mais aussi en 1977, 1985, 1987....

 



lundi 31 janvier 2022

La guerre Froide d'antan (parenthèse d'actualité)

 

Cluster sous contrôle

Près de trente années après le naufrage de l'URSS où en sommes-nous ?
Autour de l'Ukraine, l'Otan et l'armée russe jouent à qui a la plus grosse division dans une mise en spectacle qu'aucun parc d'attraction n'a les moyens concurrencer.
La crise du Covid se double d'une crise géopolitique en attendant une éventuelle énième crise financière. La crise permanente comme gouvernance, en quelque sorte.
On a l'air de se moquer mais ce genre de gesticulation nous évoque irrésistiblement d'autres crises comme celle dite des "euromissiles" dans laquelle il s'agissait de saupoudrer l'ensemble du territoire européen de fusées balistiques destinées à réduire la région d'en face en poussière plus ou moins radioactives.
À l'époque où le "camp d'en face" en faisait rêver certains, le camarade Linton Kwesi Johnson résumait assez bien la querelle inter impérialistes par cette chanson tirée de son album Making history (1983) Di eagle an' di bear.
Pas grand chose de neuf depuis.

lundi 4 mars 2019

La Guerre froide des Vanneaux

1969, États-Unis, certains mettent une mauvaise volonté flagrante à partir au casse-pipe du Vietnam
Évidemment, le sujet était bien trop vaste pour notre heure et demie.
Surtout si on prend en compte que cette période correspond à l'âge d'or de l'industrie du disque, du moins en Occident.
Ainsi a-t-on a balayé
Générique                                       Radio Truman
Golden Gate Quartet                       Stalin wasn't stallin'
Extrait du show de Bob Hope & Irvin Berlin
Paul Robeson                                   Plain song
Mark Benes                                     Les Russes veulent-ils la guerre ?
Michaelis Genitsaris                        Aris Velouchiatis
Lolita Sevilla                                    Americanos !
The Kavaliers                                   Get that communist, Joe
Harry Choates                                  Korea, here we come
Vladimir Vissotski                            Tot kotryne strielai
Roosevelt Sykes                               Sputnik baby
Jackie Dolls & his pickled peppers  When they drop the atomic bomb
Rory Gallagher                                 Philby
The Ramones                                    Havana affair
Miss X                                               Christine
Creedence Clearwater                     Fortunate son
Anonyme                                           Invasores do Angola
Luis Mejia Godoy                              Que es el FAL ?
The Beatles                                       Back in USSR
Tom Lehrer                                       So long mom
Nena                                                 99 luftballonen
The Clash                                          Ivan meets GI Joe

Cette émission peut s'écouter, voire se télécharger en cliquant là.

Et en souvenir du fameux match SS 20 vs Pershing, une du dub poet britannique Linton Kwesi Johnson




lundi 10 décembre 2018

Beau comme du Kurosawa (Acte 4)

Pont des Amidonniers, samedi 8 décembre
ON A REÇU
Ça partait pourtant très très mal.
Pendant que dès l'ouverture, le Décathlon connaissait son Black friday (rayon casques de vélos et skate et lunettes de ski et plongée) les gardes mobiles (GM) occupaient le haut de la rue Rémusat depuis 9h.
À 10h, plusieurs équipes de la BAC patrouillaient à Jeanne d'Arc (épicentre de l'émeute du 1 décembre) fouillaient déjà les sacs et palpaient les "suspects". Rappelons que l'appel à J. d'Arc était pour 13h.
À 13h : déception. La manif maigrelette est entièrement maquée par la gôche traditionnelle et syndicale qui ne voit aucun inconvénient à être cernée de flics et dont la protestation consiste à se mettre à genoux mains sur la tête à l'image des mômes de Mantes-la-Jolie. Abject. S'ils jouent à terroriser des gamins, il est de la responsabilité des "adultes" de ne pas, de ne plus, prendre une pose de victimes. Z'êtes définitivement largués, bureaucrates.

Bref, cette manif se dirige vers Arnaud Bernard où est censée se trouver la manif "climat" mais où on a la bonne surprise de retrouver deux mille Gilets Jaunes plus "plébéiens", prols et plus équipés (et qui viennent parfois de loin (fin fond du Quercy, toute le Hte Garonne, etc.) Coté symbolique des cordons de GM tentent d'empêcher la jonction des deux groupes et se font dégager "en douceur".

Moment statique et hésitant. 

Et les "climatiques " et autres militants partent vers Compans / St Cyprien entraînant une partie de la manif alors qu'une autre ne voit pas pourquoi on irait se perdre là-bas et pas vers le centre-ville (sa magie de Noël). Les GM commencent à pousser au bouclier le millier du rond-point d'AB alors que la tête de la manif "officielle" atteignant la station de métro Compans-Cafarelli se fait... copieusement grenader par les flics massé dans toutes les rues à droite (vers le centre, donc). 
Comme dès qu'il s'agit de rosser les cognes tout le monde se réconcilie, la manif aura donc désormais deux rythmes : une avant-garde autiste qui marche vers le pont des Catalans et St Cyp et une arrière-garde qui combat les schmidts avec les moyens du bord sur un des seuls boulevards où il n'y a pas un putain de chantier ! Grenades, reculs, contre-attaques, grenades etc. et les premiers blessés. Ainsi jusqu'à la place Héraklés.
C'est sur le pont des Amidonniers que les contre-attaques reprennent de la vigueur et vont enfin durer. Enfin de quoi bloquer les rues et quelques incendies sous les tirs des GM postés au canal de Brienne. La manif est alors complètement mixte écolos / GJ / lycéens¹ / étudiants / ruraux / urbains...

Parenthèse esthétique : quiconque a aimé Ran ou Kagemusha n'a pu qu'être frappé par cette foule plus ou moins jaune affrontant les hommes en noir sous les nuages et sur ce pont : on l'aurait cru filmé par Akira Kurosawa mais en plus beau : c'était enfin vrai.

Infos arrivant sur les (quelques) portables présents : pendant que ça fritte aux Amidonniers, il y aurait des affrontements entre François Verdier / Wilson et autour de Jeanne d'Arc.

À partir de là (il est 16h30 environ) vont exister plusieurs fronts.

Un bon millier de GJ / lycéens / divers vont occuper la place du Capitole. Face à face tendu avec des GM venus du côté Donjon qui, ayant ordre de ne pas grenader sur le marché de Noël et les terrasses de luxe vont mener quelques charges mollassonnes face à des gens qui ne reculent plus. Hélico au-dessus de la foule. Résultat, malgré leur équipement, ils finissent par reculer jusqu'au métro Capitole, laissant la place aux mains des insurgés dans une ambiance tout à fait joyeuse.

Au même moment, la grosse manif a passé le pont des Catalans et grâce à la rénovation urbaine il y a enfin de quoi se mettre sous la dent. L’îlot en chantier face aux Abattoirs est désossé et finit en barricades et projectiles. Incendies.

Parenthèse en hommage : les équipes de Street medics (secouristes) ont fait un boulot formidable. Précisons pour avoir échangé avec eux que ce sont tous des travailleurs de la santé (internes, pompiers, infirmiers) , qu'ils refusent de soigner les keufs qui sont assez bien pris en charge comme ça ("je veux bien lui pisser dessus pour désinfecter" dixit un medic) et qu'ils avaient ouvert une infirmerie dans un appartement pour que les blessés ne se fassent pas ramasser. À 17h, ils en comptaient plus de 40 (tête, mains, jambes). Chapeau à eux et elles !

La nuit est tombée. Rive gauche, l'émeute, rejointe par les lascars des cités, va osciller entre St Cyp / Patte d'Oie / Arènes pour revenir rue de la République après 20h.

Rive droite, des groupes épars bordélisent mais moins que le 1 décembre, les magasins sont fermés, plus rien à foutre des courses de fin d'année.

Chose vue vers 19h : une vingtaine de GJ, tendance darons / daronnes bloquent tranquilou une voie des allées Jean Jaurès. Six bagnoles de flics déboulent, gazent, la BAC tabasse copieusement et les duls repartent en laissant tout le monde à terre. Peut-être en embarquant un mec, tout le monde, n'a pas vu la même chose selon où il était. Ce passage à tabac n'était que frustration, rage et sauvagerie impuissante. Combien d'autres saloperies ailleurs ?
Alors question de base : si, ce 8 décembre, où brûlaient Bordeaux, Toulouse, Marseille, St Étienne, Le Puy, etc toutes les forces de l'ordre étaient mobilisées, il reste quoi ? Les paras ? La Légion ? Pourquoi ne pas faire appel à Blackwater ?


Saluts d'une ville qui redevient vivable.

ps : Dans la nuit de vendredi, grosse émeute à Athènes. Les révoltés se mettent au gilet jaune (ce qui est stupide, de nuit d'ailleurs, ça fait une belle cible). En Serbie et en Irak, les manifestants contre la vie chère enfilent des gilets. Comme disait ce réac d'Audiard (père) "Depuis qu'en France, on a appris la liberté aux autres en trucidant la moitié de l'Europe, on peut plus s'en empêcher". On plaisante, bien entendu.
ps politique : Bien entendu qu'il y a là-dedans des fafs. L'ironie serait qu'après avoir été les "crétins utiles du Capital", ils deviennent les idiots utiles à la Sociale. Mais nous en sommes loin. Quoique tout va si vite de nos jours. À commencer par la joie qu'ont de parfaits inconnus à se parler ou s'entre-aider. 


¹ Lycéens qui sont partis en manif sauvage à Toulouse lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi...


mercredi 20 avril 2016

Émission de mai : du côté du salariat

Salut au poète !

Même si vous habitez, mettons, du côté de St Pierre et Miquelon, il ne vous a pas échappé que les crétins qui nous gouvernent ont réussi à s'accrocher une casserole de poids en sortant de leur chapeau une nouvelle loi sur le travail.
Lycéens en cours accélérés de savoir-vivre vite, syndicats qui ne vont jamais nous trahir, places occupées quelque part entre assembléistes et bureaucrates en devenir (si le prochain sujet historique du changement doit être un habitant non-violent et apolitique des centre-ville, on lui conseille le suicide au plus tôt), blocages divers, manifs non déclarées, il y a là comme un air de belle saison.
Quelque peu poussive...   
Comme, il semble qu'on chante sa condition sociale depuis l'invention de l'esclavage puis du salaire, l'Herbe Tendre ne pouvait que rajouter sa pierre à toutes celles qui volent, décrivant de gracieuses ellipses, dans les rues de nos cités et sous-préfectures.
Ce sera au lendemain de la "Prol pride" et au surlendemain du "jour international du sabotage"*, le lundi 2 mai à 18h sur le 92.2 de Radio Canal Sud.
Et comme les prolétaires n'ont pas de patrie, une chanson belge de bon aloi par les René Binamé.



Suivie d'une (déjà vieille) question d'actualité de notre dub poet préféré. Qui a dit que reggae et lutte des classes ne faisaient pas bon ménage ?

 

* Et oui, c'est bien le 30 avril, la veille de la messe syndicale. À bon entendeur...