![]() |
Les personnages d'Héctor (à gauche dans le pneu) le recherchent encore |
![]() |
Avec deux de ses filles, Marina et Estela |
![]() |
Les personnages d'Héctor (à gauche dans le pneu) le recherchent encore |
![]() |
Avec deux de ses filles, Marina et Estela |
L'indispensable Béranger
![]() |
Gosses tziganes, Rivesaltes, 1941 |
Le véritable ennemi, c’est l’esprit réduit à l’état de gramophone,
et cela reste vrai que l’on soit d’accord ou non avec le disque qui
passe à un certain moment.
L’idée que le Parlement n’a plus guère d’importance est à présent très répandue. Les électeurs sont conscients de n’exercer aucun contrôle sur les députés.
Essais, articles, lettres 1943-1945
![]() |
Barcelone, juillet 1936 (A. Centelles) |
En prime, une autre joyeuseté de la bande à Yves Matrat, tout droit sortis de Givors (69) à la fin des années 1970.
Et ceux d'Arrasate en 1987
![]() |
Détective en 1957 (cliquer pour lire) |
Évidemment je recherche des personnes ayant pu le connaître (ou
des collectionneurs de vieilleries musicales ayant des feuilles de
chansons de sa main), voire - miracle - contacter sa fille,
visiblement née après la guerre si l'on en croit l'article de Détective.
Habitant loin de votre sud-ouest, j'ai déjà
contacté des potes toulousains, dans le monde des musiques trad'
et populaires, j'ai eu un échange avec Claude Sicre, mais cela n'a
pas débouché. (Tu m'étonnes! Ndr) Si cela vous intéresse, d'une manière ou d'une autre, on peut en
discuter.
Merci de m'avoir lu.
![]() |
Livrozet et Drolc |
LA MORT SE MÉRITE from LES FILMS FURAX on Vimeo.
Décidément, ce blogue vire à la rubrique nécrologique "Avis de décès".
![]() |
Dans Dr Folamour (1964) |
Sur ce, bon 86ème anniversaire de la révolution espagnole.
![]() |
Les lèvres serrées |
« Les meilleures "archives" du bassin minier des Asturies se trouvent dans ses cimetières. »
Il y a quelques années, Sergio – fils d’un mineur asturien – voyage à Buenos Aires. Il ne sait pas alors qu’en parallèle, il entame un autre voyage : celui de la mémoire. Là-bas, il découvre qu’un événement historique de répercussion mondiale a eu lieu dans sa région d’origine. On ne lui avait jamais rien raconté, dans aucune école ! Le jeune homme va passer d’un côté à l’autre de l’Océan en poursuivant l’ombre de cette révolution à laquelle il ne connaît rien, même si certains vieux de chez lui y font parfois allusion.
Espagne, octobre 1934. Face à la prise de pouvoir par la droite dure, la grève insurrectionnelle est déclenchée. Censée embraser tout le pays, elle échoue en Catalogne et est vite matée au Pays Basque. Mais dans les Asturies, la République socialiste est proclamée. Casernes et usines d’armement tombent les unes après les autres ; dans les bassins miniers, argent et propriété sont abolis. Cela va bien au-delà de l’antifascisme. Madrid envoie trente mille soldats, sous la coordination d’un certain général Franco, pour étouffer cette rébellion. Accompagnés de la flotte de guerre et de l’aviation, face à la résistance acharnée des ouvriers, ces militaires mettront plus de deux semaines à parvenir aux centres de la rébellion...
Je cours frapper à la porte d'une isba. J'entre.
Il y a là des soldats russes. Prisonniers ? Non. Ils sont armés. Et ils ont l'étoile rouge sur leurs bonnets ! Moi, je tiens mon fusil. Pétrifié, je les regarde. Assis autour d'une table ils mangent. Ils se servent en puisant dans une soupière commune, avec une cuillère en bois. Et ils me regardent, la cuiller immobilisée à mi-chemin de la soupière. Je dis : « Mnié khocetsia iestj. » Il y a aussi des femmes. L'une d'elles prend une assiette, la remplit de lait et de millet à la soupière commune, avec une louche et me la tend. Je fais un pas en avant, j'accroche mon fusil à l'épaule et mange. Le temps n'existe plus. Les soldats russes me regardent. Les femmes me regardent. Les enfants me regardent. Personne ne souffle. Il n'y a que le bruit de ma cuillère dans mon assiette. Et de chacune de mes bouchées.« Spaziba », je dis en finissant.
La femme reprends l'assiette vide que je lui rends et répond simplement : « Pasa Usta »Les soldats russes me regardent sortir sans bouger. (...)Si cela s'est produit une fois, ça peut se reproduire. Je veux dire que cela peut se reproduire pour d'innombrables autres hommes et devenir une habitude de vivre.
Mario Rigoni Stern Le sergent dans la neige (1953)
Le maire de l'époque a reçu de nombreux individus et plus de deux cents appels téléphoniques. Il parlait aux journalistes, aux policiers, à la Maria Teresa Campos¹, aux émissions de la télévision basque et au président de la communauté autonome de Navarre. À un tas de gens connus. Il s'est pas mal affaibli. Il ne dormait presque plus. Mangeait peu. Il était sempiternellement entouré d'étrangers et répondait à deux téléphones portables en même temps. Une chose chassant l'autre.
Qui l’eut cru ? On avait vécu avec un collectionneur. Mais celui-là ne s'était pas passionné pour les timbres ou pour les images de footballeurs. Il se contentait de nettoyer la contrée de tous ceux qui rôdaient autour de son troupeau. Il les tuait et leur tranchait les mains. Aux voleurs de bétail. Pour les conserver ensuite dans le sel. Nous, on pouvait l'entendre. On doit défendre sa propriété envers et contre tous. Mais du monde extérieur, on n'a reçu que de la merde et du venin. Ce n'était que sauvageries incompréhensibles pour les esprits comme il faut.
Un village enchâssé dans les brumes des montagnes basques, non loin de la frontière française. Qui se maintient à l'écart d'un monde qu'il méprise et qui l'agresse.
Un village dont plusieurs habitants sont décrits comme correspondants à un félin particulier. D'où leurs surnoms d'Hommes Chats.
Un village dont une bonne partie de la population, traditionnellement catholique, a choisi le camp des vainqueurs durant la guerre civile mais autour duquel des guérilleros anti-franquistes ont longtemps rodé.
Un village qui cache de terribles secrets. Outre les jalousies, rivalités ou haines qui se résolvent de façon tragique ou cocasse, une rumeur persistante fait état de cadavres aux mains coupées, on ne sait par qui ni pourquoi.
Jusqu'à ce que le brouillard se lève sur la scène des crimes.
J’apprécie le parc du Singe Charli. C’est le territoire de mon enfance et de mon adolescence. J’y ai fumé mes premières clopes, maté mes premières revues pornos, bu mes premiers litrons… À l’époque, il s’appelait encore parc du Généralissime1. Je me souviens quand on a emménagé Charli, dans un recoin du jardin. Et quand on l’a enlevé. Charli était enfermé dans une grande cage. Il devint célèbre dans tout Jamerdana parce qu’il se masturbait sans aucun pudeur devant tout le monde, comme par vengeance contre l’enfermement. Il aimait bien aussi voler des lunettes et mordre les enfants. Et il fumait. Nous-autres, les gamins, on lui passait des Fortunas (ce singe sybarite n’appréciait que les blondes) et il se les liquidait en deux ou trois bouffées anxieuses. Parfois, il les fumait tout en les réduisant en morceaux. Il disparut subitement, du jour au lendemain, sans que personne ne donne la moindre explication. Mais il était clair qu’il avait été victime d’une purge idéologique.
Quelques
années plus tard, quand la municipalité proposa la béatification
du fondateur de l’université catholique de Jamerdana, nous, les
punks, avons alors exigé celle du singe Charli qui, à notre avis,
avait été bien plus utile à la cité. C’était au temps des
campagnes d’apostasie et processions athées2.
Je me souviens qu’au cours d’une de ces processions, nous avons
croisé la vraie, en pleine semaine sainte, et qu’une confrérie
nous a attaqué à coup de cierges géants et de crucifix pendant que
nous bombardions de canettes le passage de la Dolorosa, argumentant
que c’était la meilleure manière d’adorer une Vierge dotée
d’un pareil nom. (...)
En ce qui concerne le parc, quelques années plus tard on a changé son nom, il est passé de Généralissime à Constitution même si personne, en ville, ne l’a jamais appelé comme ça et que tout le monde le connaît comme parc du singe Charli avec plus de dévotion que pour n'importe quel saint.
Patxi Izurzun Tratado de Hortografia
1Francisco Franco
2Dans
les années 1980, de nombreux charivaris anti-cléricaux furent
organisés dans les villes basques. Affiche ci-dessus
![]() |
Groupe "Roberto" sierra de Grenade, 1948 |
Le livre de l'historien Secundino Serrano, étude complète et surprenante sur les maquis et la résistance active dans l'Espagne post-guerre civile sort enfin en français (édition Nouveau Monde). Cette petite vidéo* de 23 minutes présente plusieurs aspects de l'ouvrage. On peut trouver une version courte de 6 minutes à ce lien.
* Montage réalisé avec des extraits de Los ultimos guerilleros de José Vicente Viadel et Los del monte de Reyes Ramos.