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mardi 28 août 2018

Ronnie Bird, notre Mod




Dans les années soixante, il y eut quelques Mods en France. Pas seulement de ceux qui se contentaient d'exhiber un look irréprochable. Certains avaient chevillé à l'âme l'amour du rhythm'n blues américain et des ces petits anglais fascinés par cette musique d'excités qui partirent en guerre contre le rock 'n roll figé des puristes à blousons noirs (Who, Kinks, Pretty Things, etc.)
Ronald Méhu, dit Ronnie Bird (né en 1946 à Boulogne-Billancourt) fut certainement un des représentants les plus talentueux de cette mouvance. Devenu une référence chez les apprentis garagistes des années 80, le gars ne commit qu'un album (qui en devinrent deux au Canada) et une dizaine de singles de 1964 à 1969. La rumeur en fit même un sujet de sa gracieuse majesté perdu au pays des bouffeurs de grenouilles. Après tout, il aimait à s'entourer de musiciens britanniques.
Lui qui avait commencé en adaptant Buddy Holly, changea sa stratocaster d'épaule pour se faire une spécialité de reprendre en français, les Stones, James Brown ou les Troggs.
Comme dans "Chante", de 1966, énième variation en réponse aux Élucubrations d'Antoine. Ce qui ne les empêchera pas d'assurer ensemble la première partie de Chuck Berry la même année. 


Claire reprise du classique des Them I can only give you anything


Et comme il faut bien se nourrir, Ronnie se retrouva un temps embarqué dans la comédie musicale Hair, avant d'écrire pour les autres, puis de revenir à ses premières amours au début des années 1990 grâce à la reconnaissance de la nouvelle génération.  

jeudi 9 août 2018

Antoine rencontre les Problèmes

Antoine rencontre les Problèmes (Vogue LVLXS 82-30) 1966 est le troisième 33 tours de l'ex-facteur Pierre Antoine Muraccioli.
En réalité, ce 30 cm ne contient que deux chansons écrites et chantées par Antoine : Je dis ce que je pense, je fais ce que je veux (déjà évoquée) et les Contre élucubrations problématiques (voir ci-dessous). Tube voué aux variantes, Les élucubrations d'Antoine, sorties au début de la même année, avaient déjà accouché, non seulement du Cheveux longs, idées courtes de Johnny Halliday mais aussi à un EP de parodies de Jean Yanne (Les émancipations d'Alphonse, Les revendications d'Albert, Les pérégrinations d'Anselme, Les préoccupations d'Antime). Le filon est donc copieusement exploité.
Pour le reste, ce disque est l'unique album de ce groupe de garage rhythm' n blues à la française, Les Problèmes.
À noter, en ce qui concerne la Ballade à Luis Rego, prisonnier politique, que comme des milliers de ses compatriotes, le guitariste portugais, se sentant peu de goût pour la guerre coloniale, avait quitté son pays en "oubliant" de partir à l'armée. Mal lui en prit d'être allé visiter la famille : il passera quelques mois à l'ombre des geôles salazaristes. Il est de ce fait, absent du disque.


On ne regrette pas tant une production quelque peu variétoche (la voix de Rinaldi mise en avant) que l'éternelle malédiction du rock français qui fit dégénérer ces jeunes gens prometteurs (Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner et Luis Rego) en groupe potache tout public sous le nom des Charlots dès 1966. Reste un honnête disque de rock aux guitares furieuses et à la basse aspirante qui, une fois encore fait démentir la théorie comme quoi, à l'époque, cette musique était ici inadaptable. Comme on l'a dit ailleurs, ça ne déparerait pas les compils de petits groupes bordéliques des années soixante qui ont fleuri depuis.
Mais trêve de cuistrerie, le rappel de cet album n'était qu'un prétexte à présenter Contre élucubrations problématiques mises en scène par Jean-Christophe Averty le 13 juin 1966. À vos caffettes !


vendredi 28 août 2015

Le temps des beatniks

Et l'art du dernier mot. 

Comme il est fort bien conté dans le très recommandable livre de Jean Monod, c'est au milieu des années soixante qu'une nouvelle tribu s'affiche en France : les Beatniks.
Superficiellement inspirés par les ouvrages de la beat generation américaine (Kerouac, Ginzberg, etc.) ils déboulent ici alors que le jazz de leurs inspirateurs fait déjà office de "musique à papa" ou plus simplement d'environnement sonore pour la bourgeoisie intellectuelle.
Le terme beatnik, construit à partir de l'expression jazzy beat et du satellite russe Sputnik, était initialement péjoratif, cherchant à faire croire que les beats étaient une communauté d'illuminés communistes en pleine période de maccarthysme. Rejeté par Kerouac, ce mot sera pourtant recyclé par les hippies.
Au niveau de la chanson, un paquet de jeune gens vont se jeter, avec plus ou moins de bonheur, sur cet air du temps leur permettant de déborder les niaiseries yé-yé.
Ses deux représentants les plus populaires seront sans conteste l'abbé Hugues Aufray, qui recyclait le Dylan des débuts et Antoine, accompagné des excellents Problèmes, qui s'inspirait, et pas qu'un peu, des délires zazous de Treinet.
Voici un exemple de manifeste beatnick par ce monsieur qui faisait très bien semblant de maîtriser son harmonica :



Du côté de la résistance à ce qu'il faut bien qualifier de mode, on trouve l'énervé de service : Régis Barly

 Mais qui est donc ce Régis Barly ?
Un blouson noir recyclé dans le rythm'n blues ? Un authentique patriote dernier défenseur de Johnny Halliday et de la baston du samedi soir à deux pas des autos tamponneuses ?
Un prolétaire agacé par le recyclage à fleur des petits blousons dorés ?
Mystère et boule de gomme...
Nous ne pouvons ici reproduire que le verso de la pochette de son premier 33 tour de 1966 humblement intitulé "Qui êtes-vous Régis Barly ?" (mais oui, qui es-tu mon gars ?)
Le vindicatif ne commettra d'ailleurs que ce disque accompagné de trois 45 tour dans la même année. Voilà qui ressemble fort à une carrière lancée en fanfare pour stopper brutalement. Mais on n'en sait pas plus. Si quelqu'un a des tuyaux...

On avait passé ce petit glaviot plein de mépris en fin d'émission de mars 2013 et on ne résiste pas à la joie d'en remettre une couche. 

Les deux chansons ici présentées n'eurent évidemment aucun succès en radio.
Peut-être la faute à leurs derniers mots, un peu déplacés dans la France du Général ?

jeudi 2 janvier 2014

ARCHIVES DU SCOPITONE (3)

ANTOINE & LES PROBLEMES

Certes, tout ceux et celles nés avant 1990 connaissent ce tube incontournable de 1966.
A part une piètre réponse de Johny H. ("Cheveux longs, idées courtes"), il a donné lieu à de multiples parodies dont "Les revendications d'Albert" (version cellule du parti) et "Les émancipations d'Alphonse" (version caricature paysanne) de Jean Yanne.
On remarquera que Jean-Luc Godard (à l'époque "le plus con des Suisses pro-chinois") s'inspira du décor de ce scopitone pour une scène assez infâme du médiocre "One plus one" (à voir seulement par les inconditionnels des Stones).


Bonus de très mauvais goût : ici même