"Vous avez la tête trop chaude et le cœur trop froid, Pierre-François.
Et moi je crains les courants d'air !"
Sublime réplique de Garance (Arletty) à Lacenaire (Marcel Herrand) concoctée par Prévert pour le film de Marcel Carné, Les enfants du paradis (1945)
Né le 20 décembre 1803 à Lyon et guillotiné trente trois ans plus tard à Paris, Pierre-François Lacenaire fut non seulement auteur de théâtre, assassin, poète, escroc, mais il écrivit aussi quelques chansons.
On en trouve dans un disque quelque peu décevant : Lacenaire enfin vengé de Fred de Fred (vous avez bien lu) d'après ses poésies (1992 Barclay Universal)
Remis au goût du jour par les surréalistes, Prévert, les situs, Lacenaire ne fut pas vraiment un grand criminel. Un bon résumé de sa carrière est là.
Par contre, il transforma son ultime procès en joyeux foutoir, sa cellule en salon mondain et sa mort en grand spectacle. Ses aphorismes tels « J'arrive à la mort par une mauvaise route, j'y monte par un escalier… » nous son restés. Tout comme ses Mémoires atrocement censurées.
Extrait : " Quand j'étais enfant, j'étais déjà plus lucide que les autres. Ils ne me l'ont pas pardonné...Alors je suis rentré en moi-même...Je n'ai pas pu en sortir. Les imprudents ! Me laisser seul avec moi-même ! Et ils me défendaient les mauvaises fréquentations !"
En 1836, Le Charivari publiera ses chansons.
Une parmi toutes est restée : "Pétition d'un voleur à un roi voisin" aussi nommée "Le Larron" par d'autres interprètes. Ce texte de 1833 est d'une actualité féroce.
Voici donc deux versions du chef doeuvre
D'abord par Chiffonie (chansons de cabaret) et par les Modest Lovers (Garage rock toulousain)