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jeudi 6 août 2020

Fait chaud


En 1963, profitant de la vague de chaleur qui ravage l'Amérique, le trio Brian Holland, Lamont Dozier et Edward Holland écrit Heatwave, parallèle entre l'atmosphère irrespirable et un cœur se consumant de désir.
Le label de soul confortable de Detroit, Tamla Motown, le confia à Martha Reeves et ses Vandellas, en faisant un numéro 4 des ventes de single de l'année.
Les mods étant débordant d'admiration pour les groupes de doo-wop, les Who la reprirent aussitôt. Ici à la télévision française de 1965.


La palme de la version énergique revenant aux Jam sur leur album Setting songs de 1979. Ici tiré d'une VHS pourrie lors d'un show à la TV britannique.



C'était notre rubrique météo et télé d'antan.

vendredi 20 mars 2020

Un communiqué des emmerdeurs

Service public à l'anglaise (Londres 1940)
Nous nous faisons une joie de relayer ce communiqué de la bibliothèque parisienne Les Fleurs arctiques. Repris tel quel par le local Camarades de Toulouse.


À partir de ce lundi 16 mars, nous reportons les événements publics annoncés dans notre programme jusqu’à ce que l’évolution du coronavirus et de la gestion étatique de la crise qu’il provoque permettent à nouveau l’ouverture du lieu. Avec la situation d’autres pays en tête (pour certaines, beaucoup plus avancés dans la propagation du virus comme de l’arsenal gestionnaire mis en place par l’État) il est nécessaire de réfléchir à ce qu’il se passe en ce moment, à l’évolution des normes, au monde qui change, vite, et avec chacun cloîtré chez soi. Un peu partout, on commence à réaliser que l’on se retrouve bien vite pris en étau par une menace virale à ne pas traiter à la légère et par l’État qui, comme toujours dans des situations de crise en profite pour mettre en place de nouveaux outils de contrôle et de répression, pour expérimenter en même temps qu’il institutionnalise un rapport au monde répressif, hygiéniste et atomisé, et dont les mesures d’exceptions qu’il implique ne manqueront pas, comme toujours, de survivre à ladite crise.

En tout état de cause, nous restons solidaires de celles et ceux que la « gestion optimisée » de l’épidémie laisse de côté, ceux et celles qui sont et seront contraints de travailler, de soigner, solidaires des travailleurs ubérisés ou sans papiers, privés de chômage technique et d’indemnisations, ainsi que tous ceux qui payeront cher le prix de cette expérimentation d’isolement à grande échelle. En premier lieu, c’est aux enfermés de la machine carcérale française et internationale que nous pensons aujourd’hui, qui pourraient se révolter face aux conditions de torture qui leur sont déjà infligées « exceptionnellement » depuis le début de l’épidémie, en plus de la normalité continue de la situation intolérable, et par définition confinée, d’incarcération qu’ils subissent déjà. Le courage immense des prisonniers révoltés de ces dernières semaines en Italie ainsi que leur terrible répression sont autant de raisons de ne pas les laisser seuls dans la puanteur de leurs cellules

Nous pensons aussi à tous ceux et toutes celles qui vont se retrouver à tourner en rond dans des logements minuscules dans des situations propices à toutes les angoisses,tous ceux et toutes celles pour qui se protéger du virus impliquera d’être livré à la maltraitance conjugale et familiale de la sacro-sainte « famille nucléaire », ceux et celles que l’État a décidé de livrer à la pire des solitudes dans ces autres prisons de l’oubli que l’on appelle EHPAD, à tous les sans-abris qui vont se retrouver laissés pour compte ou parqués on ne sait encore où…
 Quels vont être les dégâts sur nous les humains, nos psychismes, nos corps, notre désir de liberté, notre capacité à l’insurrection ? Les réflexions autour de ces questions, ne pourront venir que plus tard, elles seront pour sûr difficiles mais ne feront qu’accentuer l’espoir de la possibilité d’un dépassement de ce monde de merde.
Quoiqu’il en soit de la nécessité de limiter la propagation de ce virus, la gestion a ses raisons qui ne sont pas les nôtres et nous serons, par tous les moyens que nous pourrons trouver, aux côtés des révoltes qui s’opposeront aux dommages directs, latéraux et collatéraux qu’elle va susciter et dont personne encore ne peut mesurer l’ampleur.
Contre la misère dans laquelle cette gestion va laisser tous les indésirables de ce monde, pour la révolution !

Et un témoignage de notre vie quotidienne. Life from a window par The Jam (1977), nom de diou...!



vendredi 7 juin 2019

Setting songs par the Jam


Qu'est ce qu'un album historique ? Peut-être à la fois un disque qui vous accompagne à tout jamais et le reflet quasi parfait d'un lieu, d'une époque et d'une sous-culture devenue depuis culture dominante pour consommateurs plus ou moins nostalgiques.
C'était en 1979 et ce 33 tour nous a d'abord échappé. Au Royaume ravagé par la Thathcher, la presse spécialisée rapportait que deux groupes rivalisaient : The Clash et The Jam, rééditant les concurrences artificielles Beatles / Stones. Et l'année fut dominée par la bande à Strummer qui accoucha du magnifique London calling avant d'aller changer la face de la musique mondiale aux USA sur lesquels ils avaient tant craché.
Tout aussi productifs, les Jam, catalogués d'abord à part sur la scène punk puis enfermés dans le revival Mod, ont depuis 1977 sortis trois albums, deux assez classiques et prometteurs In the city et This is the modern world, tout en nervosité puis All mods cons qui comportait déjà quelques tubes majeurs.
Et d'août à octobre 1979, ils enregistrent ce qui restera comme leur chef d’œuvre : Setting songs. Et comme de bien entendu, il a fallu quelques temps pour l'apprécier à sa juste valeur, l'apprivoiser.

À commencer par la pochette*. Côté pile une statue de 1918, The St John's Ambulance Bearers, représentant un soldat blessé soutenu par deux brancardiers.
Côté face, un pliant aux couleurs de l'Union Jack posé sur une plage type Brighton seulement peuplée par... un bouledogue.
Là où les Clash avaient misé sur une sauvage photo de concert en noir et blanc, Weller, Foxton et Buckler firent dans un kitch à la limite du nationalisme le plus abject. Un authentique repoussoir !
Mis à part qu'à l'instar des Clash, ils eurent l'intelligence (enfin, pour nous pauvre froggies) de mettre les paroles dans la pochette intérieure dissipant ainsi la moindre ambiguïté.
Et puis, Setting songs est un album par défaut, une ébauche, une frustration, une ambition ratée. À l'origine, un concept album, une histoire entière développée en opéra rock : celle de trois inséparables amis d'enfance qui se retrouvent après une guerre indéterminée et contemplent les ruines de leurs vies, de leur pays et de leur amitié. Métaphore d'une Angleterre en décadence dont on refourgue encore les lustres impérialistes passés alors que sa classe ouvrière se fait laminer.
Vic Coppersmith-Heaven, producteur de l'album
Pourquoi l'opéra originellement souhaité ne vit-il pas le jour ? Refus et sabotage de la maison de disque, Polydor ? Crainte de ringardise, d'être assimilé à tous ces disques pompiers et indigestes des années 70 ? On ne sait au juste.
Mais les dix morceaux de l'album original constituent à la fois un tout cohérent et un ensemble de chansons toutes aussi surprenantes que ciselées.
Mis à part la reprise finale d'un classique de Martha and the VandellasHeat Wave, repris en son temps par les Who et les renvoyant au passage à leur cher passé, tout le reste brosse un portrait cauchemardesque d'existences sacrifiées.
Paul Weller a ici rejoint son maître, Ray Davies des Kinks, un des meilleurs auteurs britanniques capable de vous poser et développer une situation en deux minutes trente.
On s'est longtemps envoyé la face B avant la face A.
Juste pour entamer l'écoute par le très orwellien Burning sky. Orwellien, car on a toujours imaginé que ce ciel en feu au-dessus de deux ex-amis vivant une rencontre manquée, celui qui s'est élevé socialement ayant le cynisme d'expliquer la vie à l'autre, est une référence directe à un passage du livre d'Orwell Coming up for air (Un peu d'air frais, 1939)



Le reste déroule de désespérantes vies quotidiennes de prolos (Saturday's kids, le fabuleux Private hell, Girl on the phone) et le stupéfiant Smithers-Jones composé par le bassiste Bruce Foxton, certainement son meilleur morceau. Bosse, bosse et bosse jusqu'à en crever, écrivit-il en référence à son propre père qui venait d'être licencié. La version du disque est avec quatuor à cordes. Il existe une autre version , plus classique, qui aurait été une idée du batteur, Rick Buckley.


Le reste n'est que loyauté envolée (Thick as thieves) et illusions perdues sur les champs de massacre : le symphonique Little boy soldiers, une des plus cruelles chansons jamais écrites sur l'idée de mourir pour des intérêts opposés à sa classe et l'apocalyptique Wasteland paysage en ruine qu'on peut aussi bien imaginer après-guerre qu'être un instantané d'une guerre sociale en cours.
Et puis il y a ce Eton rifles qu'on croirait écrit par ... the Clash, sorti en 45 tours par Polydor avant l'album.
Un chômeur à court de ressources y déroule ses envies de meurtre en songeant au très huppé collège privé du Berkshire et à son très aristocrate corps de cadets. Sup up your beer and collect your fags, there's a row going on down near Slough entame Weller en référence à sa participation à une manifestation du  SWP trotskyste qui était passée devant cette école de snobs.



Tous les morceaux non exhibés sont en lien. Sur ce, je me le remets sur la platine.

* Peut-être n'est-il pas inutile de préciser aux jeunes générations que les pochettes de 33 tours étaient une carte de visite destinée à attirer l'amateur.  Certaines étant considérées comme de pures œuvres d'art, qu'elle fussent prétentieuses, vulgaires, démagos, choquantes, nostalgiques ou obscures.

PS : So long, Malcolm Mac Rebennac, bon Docteur. On y reviendra.

samedi 16 mars 2019

We are the Mods !

Nostalgie préfabriquée, le film Quadrophenia (1979)
Il fut un temps, certainement pas meilleur que l'actuel, où une jeunesse particulièrement énervée pouvait s’entre-tuer pour une accord de guitare, un blouson ou un regard. Avec en toile de fond un teenager vu comme un consommateur auquel on mitonnait une contre-culture aux petits oignons que ce soit en musiques, en images, en lectures ou en sapes. Du sur mesure, quoi, comme les costards de Carnaby street.
Fils et filles de la classe ouvrière britannique en rupture avec la génération de la Guerre, ces angry young men de Mods (abréviation de Moderns) ont succédé aux Teddy Boys dans les années 1962-1968 pour imposer en Grande-Bretagne, outre un certain dandysme et l'usage massif d'amphétamines, le Rhythm 'n blues, la soul, le rock steady et donc le ska ainsi que les bastons de rues à grande échelle.
Dans son émission du 09 mars, Juke-Box, Amaury Chardeau revient sur leur âge d'or.
On a particulièrement biché sur l'accent cokney à couper au couteau de ces jeunes gens classieux (écoutez l'entretien de Kit Lambert). Et un peu regretté le peu de place accordée à ce groupe de petits gars qui swinguaient méchamment The High Numbers. Leur premier 45 tour au beat très Orange Mécanique, Zoot Suit, ne sera acheté que par leurs mamans et leurs cousines.
Faut préciser qu'ils n'ont pas encore changé de nom pour devenir The Who.





On retrouve les empereurs du revival de 1978 - 1980. The Jam dans leur Going underground. 'Hanx Paul, Bruce and Rick.



samedi 27 janvier 2018

Février, un peu d'amitié dans ce monde de brutes

Des Amis de Durruti (emprunté au SBHAC)
On ne vend jamais ses meilleurs chameaux, mais quelquefois l'amitié les donne. (Proverbe persan)

Nos amitiés seront-elles particulières, cette inclination qui nous pousse vers autrui est-elle question d'affinités ?
Dans sa quête des sentiments chantés, l'Herbe Tendre avait jusqu'alors négligé cet état d'esprit ambigu qu'on nomme Amitié.
Cette lacune sera donc comblée le lundi 5 février à 17h30 sur le 92.2 de Canal Sud. On vous y espère, les aminches.
Accessoirement et, ironie du vocabulaire, Amistad est aussi le nom d'un bateau négrier repris en main par les Africains révoltés. Cette affaire fera grand bruit en 1839 et capturés par l'US Navy, les mutins seront acquittés.

Voilà l'occase de rappeler que l'expression britannique "Thick as thieves" signifie en français "comme larrons en foire" ou "copains comme cochons". The Jam, nom de Zeus...



Et de s'envoyer ce bon vieux Roger Riffard, ici bien entouré (René Louis Lafforgue est à sa gauche et on reparlera de ce gars), qui profite de l'occase pour évoquer un pote d'outre-Pyrénées en 1957.


Copains d'Espagne

jeudi 8 janvier 2015

Janvier : notre chute dans la modernité

Passéistes crasseux, nous ? La preuve par 12 que non.

Rémi Mignaut                La vie des temps modernes
Renaud                           Je suis une bande de jeunes
Germaine Montéro        Le temps du plastique
Jacques Debronckart     Ernest, un coup de blanc ! 
Albert Marcoeur            Stock de stats
Les Malpolis                   Du côté de Tchernobyl
Starshooter                    Machine à laver
La Rumeur                     Les petites annonces du carnage
Stupeflip                         Vite !
Adversus Lordunum
Spoke Orkestra               Caillera park
Vladimir Vissotsky          Moscou-Odessa    

On peut retrouver l'émission sur le site de Canal Sud.
Évidemment, nous fûmes punis de nous attaquer à ce sujet. Une platine nous ayant joué un sale tour, il a fallu récupérer l'émission sur un ordi de sécurité. Du coup, le son laisse parfois à désirer. Ce sera meilleur à la prochaine... 


                      Une déjà vieille chanson sur le monde moderne par le "modfather" et sa bande


samedi 19 juillet 2014

Guerre à l'état

Version benêts rouges (ou Cidunati) et plagiat

Souvent, dans les années soixante, les seconds couteaux français n'hésitaient pas à piller les succès british ou ricains en espérant ramasser ainsi quelques miettes.
Jetons donc une oreille cette version revendicatrice et franchouillarde que n'aurait pas reniée Gérard Nicoud et qui nous permet, au passage, d'annoncer un prochain thème d'émission consacrée à l'Etat.
Au passage, ne confondons point l'état des choses et les choses de l'état.
Et merci à Georges Weafer, el Lexomaniaco loco, pour cette découverte !



Constatons donc qu'au niveau des paroles, il ne s'agit que d'un honteux pompage des 4 petits gars sur leur LP "Revolver" de 1966, la preuve...


Taxman dont la musique fut aussi fort plagiée par The Jam pour ce 45 tour, Start, de 1980...


That's all folks !

Pour cause de mois auguste, l'émission sur l'état, ses sbires, le pouvoir, etc. sera avancée au lundi 28 juillet à 18h.