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mercredi 18 mars 2020

La Commune de Paris à l'ORTF


Puisqu'on en est réduits à regarder le monde de sa fenêtre ou de son balcon ou de son jardinet comme les chevaliers du Ni, autant partager quelques souvenirs décalés avec nos honorables lecteurs et lectrices.
Les grandes batailles du passé était une émission de l'ORTF réalisée entre 1973 et 1978 par Henri de Turenne (Mazette ! Un ancêtre du maréchal éponyme ?) et Daniel Costelle, vulgarisateurs de l'histoire et bateleurs télévisuels.
Comme bon nombre de gosses de l'époque, on a regardé sans savoir que cette émission qui se baladait dans le monde entier nous en apprenait plus sur les années 70 que sur la vaine gloire militaire et son lot de boucheries.
Il n'y avait qu'à voir comment on recevait la télévision française en mettant les petits plats dans les grands en URSS (Poltava 1709) au Mexique (Tenochtitlan 1521) ou en Tunisie (Carthage -149 / -146. Aaah ce ministre de Bourguiba expliquant sans rire "nos ancêtres les Carthaginois" ! Impayable!)
Et puis, le 6 février 1976, on est tombé sur l'émission Paris 1871, la Semaine sanglante. On ne parlait guère de la Commune à l'époque, on n'en parle guère aujourd'hui et pourtant cet assaut du ciel a de quoi nous inspirer.
On était gamin et même si on a trouvé ça un peu bavard, on est resté captivé de bout en bout. Et quels que soient les défauts de la forme et du fond le sens de la dramaturgie qui faisait la réputation de la télévision française a joué à plein.
À la fin, après la scène fantaisiste de la dernière barricade (à partir de 49 minutes) on a pleuré. Salauds de Versaillais !
Maudits soient vos descendants !


En dessert, la chanson d'Alexis Bouvier et Joseph Darcier (1865) qui fut l'autre grande rengaine la la Commune, La Canaille. Ici par Rosalie Dubois.


mardi 19 juin 2018

Le chant des ouvriers

Ça, c'est d'Oscar Wilde
Ringards et nostalgiques comme nous sommes, voici une chanson qui a fait et fera les beaux jours de quelques agapes et réunions arrosées.
Elle est d'un grand auteur du XIXème, Pierre-Antoine Dupont (1821-1870) poète, musicien et goguettier.
Orphelin, ce fils de forgeron lyonnais fut confié à un oncle curé dès ses quatre ans. Ne s'étant découvert aucun goût pour le séminaire, le jeune homme se fait ouvrier canut, puis employé de banque avant de rejoindre Paris pour y fréquenter assidûment les goguettes (futurs cabarets).

Il y rencontre Gérard de Nerval, Théophile Gautier, Charles Baudelaire, tente, sans succès de solliciter un coup de main à Victor Hugo et copine avec Charles Gounod avec qui il créée le refrain Les bœufs ("J'ai deux grands bœufs dans mon étable, etc...").
En 1846, il écrit ce qui restera comme sa chanson la plus populaire, celle dont il est ici question, Le chant des ouvriers, hymne de la Révolution de 1848.
Retiré dans l'Essone, chantre de la vie rustique, cela ne l'empêche pas d'être membre du Comité central de résistance et de faire paraître, en 1849, son recueil Le Chant des paysans hostile au prince président Napoléon Bonaparte futur troisième.
Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, il se trouve sur la barricade du faubourg Saint-Antoine, ce qui lui vaut une condamnation à 7 ans de déportation.
Réfugié en Savoie, il se fait repenti pour obtenir sa grâce.
Aigri et alcoolique il retourne à Lyon en 1862 pour y mourir malgré le soutien de ses amis.
Pierre-Jean de Béranger disait de lui "Il est poète, plus poète que moi".
Ses chansons, Les carriers et Le chant des ouvriers (dit aussi la Marseillaise du peuple) accompagneront en musique de la Commune de Paris.


Marseillaise du peuple, peut-être, mais il s'agit bien ici de l'indépendance du monde, plus d'une quelconque nation. La version proposée ici n'est pas la plus répandue, par le récemment disparu Marc Ogeret, mais celle d'une chanteuse amie de Mac Orlan et de Dimey qui fonda un label pour chanter des chants révolutionnaires ou de maquis : Rosalie Dubois (née Jeanine Rolleau).
En conclusion, un peu de bon sens :