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dimanche 12 décembre 2021

Bobby et Charlie chez François

En adaptant le roman de David Goodis Down there, devenu pour l'occase et par la grâce de la Série Noire Tirez sur le pianiste en 1960, François Truffaut en fit une aimable comédie se préoccupant plus de diverses variations au sujet de l'amour que d'intrigue policière. 
Mais ce film en noir et blanc à la superbe photographie ne manque pas d'une certaine truculence et d'un rythme fort enlevé, sans compter des gags un peu niaiseux mais passant assez bien dans l'ensemble d'un sympathique foutraque  (Je te le jure sur la tête de ma mère qui meurt à l’instant !)
Côté musique, la partition de Georges Delerue est un hommage jazzy au Paris nocturne des cafés-concerts. Car le tout est rythmé de chansons populaires.
Un des moments de respiration du film étant les performances de Bobby Lapointe en plein jeu d'épaules qui y exécute Marcelle et Framboise, passage pour lequel les producteurs exigèrent une transcription en surimpression qui vaudra au gars de Pézenas le titre de "seul chanteur sous-titré".

 

Premier rôle, Charles Aznavour tient à merveille le rôle d'Édouard Savoyan, ex virtuose traumatisé devenu un pianiste de bar timide embarqué malgré lui dans la galère par un insupportable frangin.   
Ce qui donne le morceau de bravoure ci-dessous. 
 

dimanche 22 mars 2020

Je hais les dimanches et les délateurs

Irresponsables ne respectant pas la distanciation sociale
Comme s'il ne suffisait pas d'être gouvernés par des salauds incompétents et un tantinet criminels*, voilà t'il pas qu'après nous avoir réinventé des ausweiss (façon servitude volontaire) et un état d'urgence (en projet) qui nous renvoie à l'époque du "maintien de l'ordre" en Algérie, Radio France s'est métamorphosée en Radio Paris se dotant d'un authentique propagandastaffel. Cette successions de ministres, députés, médicastres et patrons, on s'y attendait mais on en vient à être surpris de cette diarrhée, cette vomissure qu'est la réaction des bons citoyens qui se défoulent au micro, au téléphone, pour dénoncer les comportements irresponsables, criminels asociaux de leurs congénères.... La délation redevient le sport national !
Défoulez-vous connards, bande de lâches même plus foutus d'écrire une lettre anonyme dûment timbrées à la préfecture, défoulez-vous sur les plus faibles ou plus petits ou même plus cons, ce sera toujours plus confortable que d'appeler un chat un chat, de se souvenir que ces ordures qui tenaient plus que tout à leurs élections n'ont RIEN fait, RIEN prévu, RIEN préparé (et surtout pas de tests ou de protections) et qu'ils continuent à nous mentir à longueur de journée. Qu'ils ont joué à une propagation à l'anglaise avant de nous jouer l'union sacrée. Qu'ils n'en ont rien à foutre de nos vies et que l'équilibre des comptes de la retraite va peut-être se résoudre tragiquement.
Je vous dégueule.
* J'exagére ? Lisez donc.

Pour rester dans le ton de cette saine bonne humeur, indispensable en temps de crise pour entretenir le moral des troupes,  Je hais les dimanches écrit par Aznavour pour Piaf qui n'en avait pas voulu. Charles l'avait alors refilé à Juliette Gréco qui enregistra l'original en 1950. Consciente de sa boulette, la Môme en fit aussi sec une autre version, à notre entendement supérieure.


Bien entendu, il y avait eu le précédent de la chanson déprimante de Reszö Seress, Sombre dimanche, devenu Gloomy Sunday, ici par Marianne Faithfull.



Pour finir, honneur à mon voisin qui vers 20h se mit à déclamer du Rimbaud depuis sa fenêtre. Il s'agissait de Sensation, par Félix Leclerc en 1953.


 

Et illustré par Pratt dans Corto Maltese en Sibérie.


vendredi 5 octobre 2018

Disparition d'un bon acteur


Charles Aznavour est mort lundi dernier, il y a déjà quatre jours.
Tout et n'importe quoi a déjà été dit et, comme de bien entendu, ça c'est calmé depuis.
On se souvient qu'adolescent, il avait croisé au domicile familial Missak Manouchian ou Marcel Rayman.
Comme on l'a dit ailleurs il y a pas longtemps, si on l'aimait bien, on aimait surtout l'acteur. La preuve, cette excellente chose (1960) :


Ou bien celle-ci (1961)

 

Y'en a plein d'autres aussi.
Et un extrait de l'entretien de 2005 avec Hélène Hazera rediffusé cette semaine

dimanche 23 avril 2017

Aznavour joueur

Tu t'laisses aller
On a parfois reproché à cet excellent acteur de cinéma qu'est Charles Aznavour de posséder une technique de chant irréprochable pour la mettre au service d'un déplorable manque d'émotion.
Sans pour autant négliger le fait qu'il est un auteur compositeur émérite.

Pour contredire cette opinion un peu injuste sur le petit homme aux huit cent chansons, voyez ce petit film de 1965.
Diction remarquable, piano swinguant en diable et œil goguenard dans ce petit bijou redécouvert grâce à la série consacrée à Guy Debord des Chemins de la philosophie sur (ce qu'il reste encore de) France Culture.

vendredi 14 avril 2017

La vie infortunée de Robert Foulcan

Hélicon ramassé chez Pop 9 (Wieznak, 1962)
Posthume postérité pour le roi des calembours, des allitérations et de la scoumoune.
Robert Jean-François Joseph Pascal Lapointe est né à Pézenas le 16 avril 1922.
Gagman dès l'enfance et petit génie des mathématiques, il est raflé pour le STO en 1943 et s'en évade sous le doux  pseudonyme de Robert Foulcan avant de se planquer comme scaphandrier au port de La Ciotat.
En 1946, il monte à Paris avec femme et enfants pour ouvrir un commerce de layettes. Vu le physique du patron, on se doute que le petit commerce périclite promptement. Depuis quelques temps, il écrivait des chansons à nulle autres pareilles et, en 1954, l'accordéoniste de Bourvil lui emprunte Aragon et Castille pour un film. Voilà notre balèze lancé dans les cabarets et remarqué par Truffaut qui l'embauche pour une séquence de son film Tirez sur le pianiste, en 1960. La scène avec Aznavour au piano accompagnant Avanie et framboise vaudra à Boby le titre de "premier chanteur sous-titré".

Cet extrait du film donne une bonne idée de son jeu de scène : une grosse brute bourrue chantant des absurdités.
Embarqué en tournée par son copain et compatriote héraultais Brassens, un duo avec Anne Sylvestre et quelques apparitions chez le regretté Jean-Christophe Averty lui assurent un succès d'estime. Manifestant une authentique vocation commerciale, il ouvre son cabaret, le Cadran Bleu, qui coulera corps et bien le laissant couvert de dettes.
Entre temps, tout à son amour des maths, il invente le système bibi-binaire, ancêtre du langage informatique. Comme ses collègues de cabaret, ringardisé par la vague yé-yé, il tourne des petits rôles dans une dizaine de films : le chauffeur des Choses de la vie et le gorille à la mitraillette de Max et les ferrailleurs, c'était lui.
Régulièrement remis en selle par ses amis Brassens, Pierre Perret ou Joe Dassin, il meurt d'un cancer foudroyant à cinquante balais.
À partir de là il connaît renommée, reconnaissance et hommages mais on cherchera en vain un successeur digne de son art bordélique.
Autre de ses irruptions télévisée : Tube de toilette issu de l'album Comprend qui peut (1969).