Affichage des articles dont le libellé est Amsterdam. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Amsterdam. Afficher tous les articles

dimanche 16 décembre 2018

Le chant des rond-points (Acte 5)

Allées Jean Jaurès 16h
Version désabusée: il y a eu le rouleau compresseur médiatique et policier, les vautours prospérant sur les victimes de la tuerie de Strasbourg, les contradictions du mouvement, une pluie glaciale, la ville occupée militairement et surtout pas moyen d'arrêter les canons à eau ou les blindés de la Gendarmerie. On s'était mal habitués ces derniers samedi, même si c'était à prévoir, le 15 décembre dans la ville Rose, les forces de l'ordre n'ont jamais été débordées ou si peu...

Version optimiste : après des blocages en matinée (dont, encore un coup, le dépôt d'Amazon) plus de 5000 personnes occupent les boulevards en toute illégalité, accompagnées d'un petit millier de syndicalistes en manif déclarée leur cavalant au train (en marche). Des barricades à Jaurès, Victor Hugo, St Sernin, la place du Capitole occupée puis brutalement dégagée. Pas si mal pour une ville où le centre-ville était interdit aux manifs depuis des années. Et toujours cette solidarité, cette joie retrouvée entre anonymes. Si une barricade est (osons le mot) un acte d'amour entre participants, on considère que l'émeute n'est pas un but en soi, tout juste un moyen parmi tant d'autres et qu'elle ne se décrète pas.
 Quelle que soit la version à retenir, c'est tout naturellement qu'en se quittant dans la nuit, on se disait "À samedi prochain". On verra bien.

Ce 15 décembre est également apparue, à Toulouse, cette chanson qui, sur un air bien connu, rappelle les riches heures des airs des années d'après 68. Quant à la grève, rêver, au moins, ne coûte rien. 

lundi 3 septembre 2018

Scott Walker : la première d'Amsterdam en anglais

Jacques Brel est, peut-être avec Piaf, le chanteur "en français" le plus repris par les artistes pop et rock anglo-saxons. La chose en tient, d'une part à une décennie particulièrement créative mais certainement aussi à ses mélodies accrocheuses, trop souvent desservies par des arrangement affligeants de banalité (malgré la présence, à l'occasion, de virtuoses comme Marcel Azzola) ce qui devait provoquer quelques envies de triturer la chanson pour, sinon l'améliorer, du moins en faire autre chose.
Lectrices, lecteurs de ce fouillis, vous avez éventuellement prêté une oreille aux très réussies versions d'Amsterdam de l'Australien Chris Bailey ou du New-yorkais Dave Van Ronk. Oui, David Bowie aussi, en son temps...
Mais voici, à notre connaissance la première version de la ville-tube dont la traduction fut signée Mort Shuman, en 1967 (deux ans après l'enregistrement originel).


Voilà l'histoire de Scott Walker, un gars qui possédait une voix d'or qu'il n'aimait pas. Un américain établi en Angleterre qui, après un début de carrière qu'on lui prédisait éblouissante se mit à fuir tout le cirque du show-biz et du rock n roll pour passer d'un trio sucré (les Walker Brothers) à des ballades qu'on qualifiera de "baroque cinématographique", des interprétations de génériques de séries télévisées, pour finir dans une musique franchement avant-gardiste. Entre-temps, il a parsemé ses trois premiers albums solo (1967-1970) de reprises de Brel, dix titres, tous adaptés par Shuman, réunis dans un album Scott Walker sings Jacques Brel en 1981.
Depuis, le gars continue son bonhomme de chemin, composant des musiques de film de temps en temps (le dernier en 2016) . Son dernier album, lui, est sorti en 2014.  
Pour illustrer l'expression baroque cinématographique, sa chanson The seventh seal, hommage au film éponyme d'Ingmar Bergman. C'est tiré de son disque Scott 4 (1969).


lundi 10 novembre 2014

Dave Van Ronk - Port of Amsterdam



Portrait de l'artiste en vieil ours de Greenwich Village.

    Après la très belle version de Chris Bailey, en voici une autre du classique de Brel.
    Dave Van Ronk (1936-2002) a refait surface ces dernières années.
    D'abord, on se souvient de l'avoir vu dans No Direction Home, l'excellent documentaire que Martin Scorcese consacra à Bob Dylan (on repense à ce passage où Van Ronk explique comment Dylan lui subtilisa The house of the rising sun qu'il venait tout juste de tirer de l'oubli ; ce qui ne fut guère profitable au talentueux harmoniciste nasillard...).
Le chat du film est déjà là...






  Puis en 2013 les frères Coen se basèrent sur son autobiographie pour réaliser le très chouette Inside Llewyn Davis, une satire féroce quoique tendre sur le milieu du revival folk à Greenwich Village au début des années 60.
 Les Coen firent de Van Ronk, un folkeux un peu niais et sacrément poissard n'arrivant pas à percer, trimballant son guignon des rues de Manhattan jusqu'à la venteuse Chicago...
On ajoutera pour finir que le vrai Van Ronk fut membre de la libertarian league dont nous ne savons rien de plus que ce que veut bien nous en dire tata wikipedia.




    Voici donc sa version d'Amsterdam, tremblée et sauvage, à l'image de celle du grand Jacques.





samedi 29 mars 2014

AMSTERDAM par Chris Bailey


Chris Bailey est le merveilleux et attachant chanteur du groupe punk THE SAINTS, qui a débuté à Brisbane (Australie*) en 1976. Après une carrière cahotique en Europe et trois disque qu'on peut sans éxagérer qualifier de chef d'oeuvres il sera largué par son groupe (dont il persistera à conserver le nom**) en 1981 pour se réfugier en France et sortir les excellents "Paralytic tonight.." (qui sera l'acte fondateurdu légendaire label parisien New Rose) "Monkey Puzzle" et "Out in the jungle".
C'est vers 1986 que notre poète, déjà bouffi par l'alcool mais à la voix intacte, débute ses tours de chants au fond des bars, seul avec sa gratte, pour réinterpréter ses chansons ou nous en pondre des toujours plus joliment cafardeuses.
La version anglaise d'Amsterdam a certes été créée par David Bowie mais chantée ici par un Bailey presqu'à jeun, elle perd enfin son côté pompier pour devenir un petit bijou d'émotion. En sus, une énième version de "Let's pretend" par son auteur qui ne peut s'empêcher de la modifier à tous les coups.



* Bailey est natif de Belfast (Ulster) d'où sa vanne sur l'accent australien en préambule d'Amsterdam.
** Du coup Ed Kuepper, l'ex guitariste, montera The Aints, rien que pour l'emmerder !