![]() |
Gloire au travail ! |
Chair à canon collective au nom de laquelle des fabricants de monuments aux morts font fortune ou chair à travail qu'on glorifie puis à laquelle on accorde éventuellement une prime, un timbre poste ou une médaille en chocolat, le destin historique du héros est d'être mort, mutilé ou balayé sous le tapis.
Les trois en même temps, si possible. Après y'a plus qu'à lancer des appels d'offre chez les statuaires.
Le meilleur résumé de ce état de fait m'a été donné par un mineur asturien : "Chaque fois qu'on nous traite de héros et de fer de lance de la classe ouvrière, je me demande par où on va nous niquer."
Tant que nos maîtres bombarderont des exploités d'appels à l'héroïsme et qu'il se trouvera parmi ces derniers des crétins pour aller défiler au pas en souvenir du casse-pipe où on les a envoyés, tout restera à régler.
Une fois cette question entendue, on préfère adopter la position des Stranglers*, vilains petits canards du punk, en 1977 : No more heroes.
Puisqu'on aime, on ne compte pas. Une reprise en castillan de ce bon vieux Loquillo accompagné d'Hugh Cornwell, des mêmes Stranglers en guest. Vous remarquerez que si en anglais on cite volontiers Trotsky et Lénine, en espagnol, ce serait plutôt Durruti et le Quijote. Vivement que cette putain de frontière soit rouverte.
* Dont le clavier, Dave Greenfield n'a pas survécu à l'épidémie en cours.