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vendredi 31 décembre 2021

Un peu de poésie, que diable

Puisque ci-dessous, nous étions chez sa gracieuse majesté et sa tribu de parasites sociaux, restons-y encore un peu
Chatham (prononcer tchat-eum) s'est constituée autour d'un important arsenal sur la Medway au XVIIème siècle. Bien que l'arsenal ait depuis longtemps cédé la place à un quartier résidentiel et d'affaires, ses principaux bâtiments et hangars ont été préservés ; de sorte que, par delà ses fonctions urbaines modernes, l’importance historique de l’arsenal perdure.
Outre son caractère maritime, elle était aussi une ville de garnison : elle abritait plusieurs casernes, plusieurs forts du XIXème siècle censés protéger l'arsenal en cas d'invasion. Merci Wikipedia.
Précisons qu'outre ce glorieux passé militaire, Chatham est le cadre de vie de notre cher "Wild" Billy Childish, peintre, poète et musicien.  
Le bougre lui a même dédié un poème. Enfin plutôt un texte d'amour aux prolos et autres pauvres.
Qu'on s'envoie en guise de fin d'une année déplorable. Cheers, mates !
 



 

 


 


mardi 21 juillet 2020

Billy Childish par lui-même


Je m'appelle Billy Childish*. Je suis né à Chatham dans le Kent, où je vis encore. J'ai quitté l'école en 1976, à 16 ans. Sans qualification, j'ai été refusé aux beaux-arts. Je suis donc allé bosser aux chantiers naval de Chatham comme apprenti maçon. Je me suis ensuite débrouillé pour entrer au cour de peinture de l'école St Martin où j'ai acquis mes bases. Avec Bruce, Big Russ et Little Russ, on a monté les Pop Rivets en 1977, notre inspiration était alors le punk rock, TV 21 et les Swingin' blue-jeans.
En 1979, j'ai bossé à l'hôpital psychiatrique d'Oakwood comme portier de nuit. J'ai appris à jouer de la gratte à 21 ans et ai été viré de l'école St Martin pour avoir écrit ce qui a été qualifié de "pire humour de graffiti de chiottes". On a alors formé les Milkshakes, notre inspiration était Link Wray, l'album des Beatles en concert au Star Club, la chanson Last Plane home des Kinks et la haine des nouveaux romantiques. Je me suis foutu sur la gueule avec mon père qui sortait de taule pour trafic de dope. Avec les Milkshakes, on ne s'est jamais payés et on a mis tout notre fric à enregistrer nos disques. J'avais ouvert un compte en banque sous le nom de Kurt Schwitters et vécu 12 ans d'allocations chômage.


En 1985, on a monté les Mighty Caesars, notre inspiration venait de Bo Diddley et des Troggs. J'ai adhéré à Greenpeace en 1989 et, avec Bruce, on a formé les Headcoats, notre inspiration était les Downliners Sect. En 1999, avec Wolf et Johnny Barker, on a monté les Buff Medways, notre inspiration venait du jeune Jimi Hendrix et des Daggermen.

  

Il est vrai que ma musique n'a jamais été vraiment à la mode mais c'est précisément son but. Même en 1977, on a gâché toutes nos opportunités en refusant d'aller jouer à Londres. Quand le punk est devenu du nouveau romantisme, on a décidé de revenir aux origines du rock. Avec les Milkshakes, on nous a reproché d'avoir enregistré trop de disques, que c'était un suicide commercial. Du coup, on a réalisé quatre albums en une seule journée ! 



Même aujourd'hui quand quelqu'un d'un peu connu vient me dire qu'il aime ce qu'on fait, ça me fait plaisir. Je veux dire qu'on peut faire quelques concerts mais qu'on n'est pas des rock stars. On est trop contents de jouer dans des petits endroits, des bouges... On refuse de se planquer derrière une grosse sono et des retours. On veut en finir avec les 15 pieds de distance entre nous et le public et avoir une vraie communication. Tout mon boulot est à ras des pâquerettes, d'instinct et élémentaire. Je crois en la musique faite à la maison, en l'art fait à la maison et à la cuisine faite à la maison. Je suis pour le retour du vélo, du tramway et des chevaux. 
Traduction faite à la maison.


* Menteur ! Il s'appelle en réalité William Charlie Hamper.



samedi 18 juillet 2020

Garageux Brits et pop française des années 60



Quand on mets un zeste de nostalgie dans un bouillon d'exotisme kitsch, ça donne parfois quelques bizarreries.
Ainsi, alors que nous-autres, petits frenchies avons été élevés dans le culte des Kinks, des Pretty Things, des Who, de Johnny Kidd et des swinging sixties, voilà-t-il pas qu'une bande de galopins issus de la mouvance de Wild Billy Childish, notre rocker, poète et peintre surproductif chéri de Chatham (Kent) s'amuse à rejouer nos misérables années soixante.
Édités chez le très recommandable label garagiste Damage good, ce combo, tout bêtement nommé Dutronc est composé de Parsley (issu des Bristols, des Solar Flares, de The Adventure of Paisley, etc.) au chant à l'accordéon et à la basse, de Bruce Brand ( Thee Headcoats, the Pop Rivets, the Milkshakes...), guitare et chant de "Bongo" Debbie (Thee Headcotees, pendant féminin des précédents, The Nuns...) batterie et chant et de Rudie, bassiste à géographie variable.
Nos lascars passent donc leurs fins de semaine à reprendre Serge Gainsbourg, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, les Charlots, etc.
À ce jour, ils ont sorti un album et un EP quatre titres.
À noter que les plaisantins jouent parfois aussi sous l’appellation des Baby Birkin en reprenant devinez qui.
On les trouve ici en concert avec Dodécaphonie (des Problèmes )


Une version du Temps de l'amour de la grande Françoise.


lundi 22 juillet 2019

Le jeu des 7 erreurs

I need you par The Kinks (légende du rock, Londres) en 1966


For you, Thee Milkshakes, 1982 (garage artisanal, Chatham)


Et dans le genre jeu de con de l'été, pourrait-on savoir où est passé Steve Caniço suite à son plongeon du mois dernier à Nantes ?

mardi 25 décembre 2018

Noël malsain

Avec toute cette agitation, on a failli oublier la magie des Noëls de notre enfance.
Heureusement, le petit génie de Chatham, l'homme aux 120 albums et aux 2500 peintures, est là pour nous les évoquer. On le constatera ci-dessous, cet homme a quelques raisons d'en conserver de cuisants souvenirs. Comme souvent, y'avait une couille dans le potlatch.
Ladies and gentlemen, mister "Wild" Billy Childish :



My father walked in pissed through the door
And chucked the telly across the floor
Then he fell drunk to his bed
And these were the last words he ever said

Merry Fucking Christmas to you all!
Merry Fucking Christmas to you all!



Plus moqueur, plus léger, on en remet une dernière pour la route avec ce titre d'Éric Frasiak C'est beau Noël (2016)



mercredi 30 mars 2016

Une insurrections canadienne : Louis Riel


En 1869, le territoire canadien n'est constitué que de la partie Est du pays actuel. Les autorités ayant négocié avec une compagnie privée, celle de la Baie d'Hudson, le rattachement de la Province de la Rivière Rouge, celle-ci va être le théâtre d'une rébellion armée menée par des métis francophones et des indigènes qui veulent garantir leurs droits à la terre (les arnaques cadastrales se multipliant) et à leur représentation, pris en tenaille qu'ils se retrouvent entre anglophones venus de l'Ontario et soldats canadiens. 
Louis Riel, instituteur pour le moins bilingue et ancien séminariste est nommé à la tête du Comité National Métis. Il s'empare d'une position militaire Fort Garry, sans coup férir puis forme un gouvernement provisoire dans lequel francophones et anglophones sont à part égale.

Après à une série de fausses promesses, le gouvernement finira par occuper la province (1870) rebaptisée Manitoba, sur proposition des métis.
Bête noire des ultras anglophones, Louis Riel, élu député, ne siégera jamais car il existe plusieurs ordres d'arrestation à son encontre sans qu'il ne bénéficie de l'immunité parlementaire. 
Exilé aux États-Unis, Riel réapparaît dans le Nord-Ouest du Canada, non sans avoir tenté une alliance avec les Indiens Lakota (plus connus comme Sioux) de Sitting Bull et en avoir réussi une autre avec les Crees et les Pieds-Noirs.

Vision raciste de la révolte par Cecil B. de Mille dans "les tuniques écarlates" (1940)
Sa période d'avant l'exil avait été marquée par  marquée par plusieurs dépressions et séjours dans les ancêtres de hôpitaux psychiatriques. Fragilisé, Riel revient en territoire canadien en prophète.
À l'instar de bon nombre de chefs de révoltes millénaristes*, il est persuadé d'être en communication directe avec Dieu. Ceci lui vaudra une rupture avec l'Église qui se révélera source de futures trahisons de la part de certains prêtres.

Suite aux promesses canadiennes bafouées à la Rivière Rouge, beaucoup de métis s'étaient installés dans le Nord-Ouest (futur Saskatchewan).  En 1884, famine et misère régnant, le territoire une fois de plus tombant aux mains des anglophones, se créé une "Union des colons" dont une des figures de proue est le chasseur Gabriel Dumont. L'Union va faire appel à Riel pour les représenter.
Le gouvernement se bornant à envoyer des troupes, la rupture est consommée.
Gabriel Dumont
Dumont, chef militaire, est partisan de la guérilla "à l'indienne", Louis Riel, guide spirituel, veut concentrer ses forces à Batoche rebaptisée "ville de Dieu"**. Simultanément, une révolte des  Indiens de Big Bear éclate sur le même territoire mais les rebelles n'ont pas compté avec le chemin de fer qui permet aux troupes d'occuper le terrain avec artillerie et mitrailleuses.
Après quelques escarmouches victorieuse, les rebelles se font tailler en pièce lors de la bataille de Batoche.
Riel, décide de se rendre, comptant sur un procès pour plaider la cause des métis et autochtones et sur le fait qu'il attirera la répression sur sa personne, les autres rebelles pouvant envisager ainsi être amnistiés à court terme.
Le procès sera  confié à un jury anglophone, l'avocat de Riel plaidant la folie, celui-ci le récusera. Riel sera déclaré coupable mais le jury demandera la clémence.
Mauvais calcul, le premier ministre Macdonald déclarant froidement : « Il sera pendu, même si tous les chiens du Québec aboient en sa faveur ».
Riel sera exécuté pour trahison le 16 novembre 1885. 

Et la chanson dans tout ça ?
Louis riel ayant laissé une forte empreinte dans la culture populaire, le fait étonnant, qu'à notre connaissance, on trouve plus de chansons anglophones que francophones. 
Le chanteur et acteur de cinéma Jacques Labrecque (1917/1995) offre une chanson à Louis Riel en 1967 dans le coffret "Chansons folklorique du Canada"




On trouvera ici une série d'hommages en chansons à Riel.
On avoue un faible pour la version de ce sale gosse anglais de Billy Childish.
L'air vous rappelle un vieux tube de Richard Berry ? Z'avez gagné !



Pour conclure, un texte déclamé de Norman Gibeault tiré de "Plaidoyer musical pour Riel ". Merci François !

* Comme Thomas Müntzer, Antonio Conselheiro, Jean de Leyde ou Pougatchev pour ne citer qu'eux.
** Comme à Canudos, Chan Santa Cruz ou Munster.

Ps : Il a pas mal été question de cet épisode dans la bande dessinée "Jésuite Joe" de Hugo Pratt. Une autre BD narre toute l'histoire : "Louis Riel, l'insurgé" de Chester Brown.