Jean Gabin dans l'Imposteur de Duvivier (1944). Dans ce mélo patriotique, la voix de Gabin est celle de Robert Dalban, officiellement pour cause d'engagement dans les FFL.
Les Vanneaux se vautrèrent ce soir dans les mauvaises plaisanteries à base de détournements et autres supercheries. Say no more.
El Vez Go, Zapata, go !
Régis Barly Faux beatnik
Foster Jenkins La reine de la nuit
El compa sacra Falsos amigos
Georgius Monsieur Bébert
Thomas Jensen Les faux-monayeurs
Zangalewa Waka, waka
The Kinickebokers Lies
Plastic Bertrand Ça plane pour moi
Milli Vanilli Girl you know it's true
Andrew Loog Oldham The last time
K-rime Menottés
Henri Salvador Mama goteu goteu
Castelhemis L'armée
Julio Sosa Cambalache
Ragga sonic Mythos
Monique Leroux-Bray L'hymne à l'amour
Mouse & the Traps Public execution
Si vous y tenez, vous pouvez, écouter ou télécharger en cliquant là.
Vu qu'on l'a raté à l'antenne, voici Les flics arrivent de Guy Peterman, un heureux détournement de Surfin' Hootenany de Al Casey.
Et, comme vous ne pensiez tout de même pas échapper au 1er avril. Un imposteur dans la variétoche de 1976 qui en écrivit quelques-unes d'écoutables.
On en revient toujours à Fréhel.
Parfois par les voies les plus sinueuses.
Tout vient de cet article au sujet des détournements situationnistes de Guy Peterman publié par le collègue George le 15 octobre dernier.
Pas mal de questions restaient en suspens après ça.
Remercions donc chaleureusement les éditions-privées-hors-commerce d'avoir mis à disposition des enregistrements de ces détournements, avec des maquettes de Pour en finir avec le travail accompagnées d'une brochure où on en apprend un peu plus.
On peut les joindre à cette adresse : edition-privee-hors-commerce@mail.com pour jouir de leur salutaire taf d'archiviste
Les rocks made in Peterman ayant été publié par notre Lexomaniaque, une nouvelle surprise vient du détournement de cette valse lente de Fréhel, écrite par Charlys et Maurice Vandair (1935)
Pour mémoire :
Extrait de la brochure:
Peu de mois après
cette parution (du disque Pour en finir avec le travail en 1973, ndr ) Guy Peterman projette de faire un disque de rocks
détournés et avec Francis Lemonnier enregistre une maquette de
quatre titre au studio Saravah en 1975.
Tout cela est détaillé article cité plus haut ndr.
[Les musiciens étaient] Francis Lemonnier,
saxophone ; Michel Muzac, guitare électrique ; Olivier
Zdrzalik-Kowalski, guitare basse,claviers. Le chanteur et le batteur
sont inconnus. Guy Peterman donne la réplique dans le premier titre.
Au cours de cette
même session d’enregistrement et avec les mêmes musiciens, un
cinquième titre est enregistré : il s’agit d’une valse dans
l’esprit du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), Où sont tous mes
amants ?, détournée et chantée par Jean-Louis Rançon (Francis
Lemonnier y joue de l’accordéon,
le violoncelliste est inconnu).
Ce projet de disque
n’aboutira pas mais Guy Peterman continuera à détourner des rocks
qu’il proposera à divers groupes
musicaux dans les années 1970-1980, et récemment, en 2016, le
groupe Gommard a enregistré Y a du
baston dans la taule ! (Riot in Cell Block # 9) sur des paroles de
Guy Peterman.
Interprété par Le
jour de l’addition, ce rock figure aussi sur le CD La Belle qui
accompagne le livre Au pied du mur, 765
raisons d’en finir avec toutes les prisons (L’Insomniaque, 2000)
Notons que d’autres
liens avaient existé entre ces protagonistes, dont la plupart sont
décédés aujourd’hui : Guy Peterman avait connu Étienne
Roda-Gil du temps de la JAC (Jeunesse anarchiste communiste) en 1967.
Et c’est ce dernier qui avait suggéré à Francis Lemonnier et ses
amis le nom de leur groupe, Komintern (le lien renvoie ici à l'article qui leur est consacré )...
Fin juillet 1989, «
sans amertume aucune », Guy Peterman se suicide au cyanure sur les
marches de l’Institut
médico-légal de Paris. Il est inhumé au cimetière du
Montparnasse.
Pour clore ce tour des héritages de l'incontournable Fréhel, on vous avait passé une reprise toute en finesse de la même rengaine par les Garçons Bouchers, en 1992 et en public. Toujours chez Georgie, on a en plus, grâce à un commentaire du sieur Hardipetit, une vidéo toute aussi savoureuse dans laquelle le rôle de la femme fatale est tenu par la camarade Lola Miesseroff (celle là-même qui commit l'intéressant Voyage en outre-gauche chez Libertalia l'an dernier).
Les années 70 traînaient en longueur. Pour l'industrie du spectacle, le rock était désormais affaire de virtuoses, de respectabilité, de montagnes d'amplis, de musiciens se contentant de singer Beethoven au lieu de rouler dessus. On entassait le public dans des festivals à la sonorisation dégueulasse, au service d'ordre brutal et à un abrutissement stupéfiant (même pas) garanti.
Eddie & the Hot Rods, 1975
C'est alors qu'une vague surgit d'Angleterre, marquée par sa énième redécouverte du rhythm'n blues et du bistrot.
Des jeunes gens attifés en loubards ou en employés de banque se coupèrent plus ou moins les cheveux, trimballèrent des guitares et des amplis à 20 balles et envahirent les troquets d'Albion pour remettre à jour le rhythm'n blues de leurs ancêtres du british blues, mods ou garagistes, et le débiter à moins de deux mètres des amateurs du genre.
Ce mouvement, aussitôt baptisé Pub Rock, précédait de peu et annonçait le punk rock. Ses représentants les plus brillants avaient pour nom Doctor Feelgood, Eddie and the Hot Rods, the Count Bishops, the 101ers, the Ducks Deluxe... En France,Little Bob ou Bijou entretinrent cette même flamme.
Évidemment méprisés, traités de provinciaux réactionnaires, ces galopins ont redonné à toute une génération le goût des joies primitives ainsi que l'intérêt pour les grands anciens du Delta ou de Chicago.
Et puis, toute musique patinant dans la semoule, chaque sous-préfecture possède désormais au moins un combo s'échinant à marcher dans les pas des ancêtres.
Tout ce long rappel pour rendre un p'tit coup de chapeau aux camarades vétérans de Gommard (Montreuil-sous-bois 93100) puisqu'en musardant sur le blogue de George, on apprend qu'on peut désormais rencontrer ces émérites sur youtube.
On y retrouve Bob (basse), Éric (batterie), Kik (chant et harmo) Max et Pierrot (guitares) ci-dessous à l'Armony, dans un hommage à Dominique Villebrun "Dom", guitariste d'OTH, disparu le 15 janvier 2016.
Ils reprennent y Les révoltés du Bloc B, adaptation signée OTH, d'un classique (et sujet d'un précédent article)
Contrairement à ce que nous affirmions un peu trop légèrement, l'original, Cheque book, ne fut pas écrit par Dr Feelgood mais par un vieux de la vieille des années 60, qui rejoignit ensuite la vague Pub rock et auquel les jeunots rendirent moult hommages, le guitariste, chanteur, compositeur Mickey Jupp qui enregistra cette chanson en janvier 1970.
Par contre, il n'y a aucun doute : Going back home fut bien l’œuvre de Wilko Johnson cosignée avec son maître ès guitare, Mick Green.
Occasion rêvée de retrouver Dr Feelgood des origines dans une étonnante séquence tirée de "Beau Fixe Sur Pithiviers", émission de FR3 du 14 août 1976 . On se demande comment le manager ou la maison de disque ont réussi à incruster les furieux de Canvey Island dans un programme familial. À l'époque où un passage à la télévision relevait du miracle, Lee chante à s'en faire péter la jugulaire et Wilko se démène dans une cour d'école face à un surprenant parterre de vacanciers, mémés et parents médusés gardant un œil distrait sur leur progéniture.
Quoi qu'il en soit, c'est de l'authentique direct.
Et évidemment, la même par Gommard, toujours à Montreuil, le 9 octobre 2015