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samedi 25 mai 2024

Vous reprendrez bien une guerre coloniale ?

 

Voisins vigilants, Nouméa mai 2024

On le savait depuis l'irruption fracassante d'un certain Alexandre Benalla : nous sommes gouvernés par des brutes.
La suite des pathétiques quinquennats du Marquis n'a fait que confirmer cet état de choses.
Mais là, ils ont fait très très fort.
Quelle dose de morgue et de suffisance faut-il posséder pour avoir réussi à rallumer la guerre en Nouvelle Calédonie là où tous les connaisseurs et surtout le simple bon sens prédisaient la catastrophe ?
Quelle dose de mauvaise foi faut-il charrier pour ne même pas reconnaître le fait colonial sur la Kanaky (par ailleurs explicitement cité par l'État dans les accords de Matignon ou de Nouméa) ?
Combien de tonnes mépris trimballe-t-on quand on ose voir derrière une situation insurrectionnelle la main de ... l'Azerbaïdjan ! (À quand nos frontières menacées par l'Albanie ?)
Quel degré d'aveuglement possède un roitelet qui débarque en exigeant de l'ordre après avoir soi-même foutu le feu ?
Tout cela se paiera fatalement.
On craint juste que ce soient encore les mêmes qui morflent d'ici là.
En attendant, on envoie la troupe. Pour changer....

De l'utilisation judicieuse des BMW sur le Caillou
 
 

Et un vieux fantôme qui hante les îles.
 

Renouer le dialogue qu'ils disaient.


vendredi 17 juin 2022

Parlons peinture

 

Le grand soir


Exceptionnellement, causons peinture.
Durant la décennie 2000/2010, la capitale des Gaules, du saucisson à cuire et du beaujolpif fut le siège d'un mouvement de peinture avant-gardiste, j'ai nommé les conistes. Mené principalement par Sébastien Brunel et Thomas Girard, ce mouvement accoucha d'oeuvres aussi fondamentales que Gigot-flageolets, jeune couple LCR au vidéomatique ou le triptyque El condor pasa.
Ces artistes injustement oubliés ont également commis un numéro de Télérama, des Inrocks et un numéro de la défunte émission d'Arte, Palettes, fut consacrée à leur peinture maîtresse La bataille de l'esplanade.  
Qui changea plusieurs fois de titre, comme on peut le constater ci-dessous.   
 
Un site internet est consacré à la mémoire de ces génies injustement négligés par l'histoire de l'art. Le dernier mot reviendra à Tête de Cerf.

mercredi 29 septembre 2021

MAQUIS


Groupe "Roberto" sierra de Grenade, 1948
 
La mort est omniprésente. Maladies, affrontements avec les forces de l'ordre et dangerosité des actions économiques posent un cadre de vie hautement précaire. Le guérillero est un mélange d'audace, de courage et de fatalisme. Évoquant « Machado », Victorio Vicuña signale « Je me souviens qu'il se disait courageux, car il savait qu'il allait se faire tuer. Et que ça lui était bien égal que ça lui arrive aujourd'hui ou demain ». On le constate, la montagne n'est pas le lieu le plus approprié pour les lâches. Dans tous les témoignages des survivants, on rencontre une plus grande appréhension pour la blessure ou l'arrestation que pour la mort elle-même. La détention est particulièrement redoutée, la condition de prisonnier de guerre n'étant pas reconnue, son sort et sa vie dépendent alors exclusivement de l'attitude de ses gardiens. 
À partir de 1947, il est clair qu'être arrêté équivaut à une mort certaine précédée de tortures en tous genres induisant le risque de dénoncer ses compagnons et les agents de liaison. En connaissance de cause, de nombreux guérilleros préfèrent se suicider plutôt que de tomber aux mains de la Garde civile. Ou ils mènent une attaque désespérée en sachant que l'issue leur sera fatale.
 
Maquis. Histoire des guérillas anti-franquistes. Secundino Serrano.

Le livre de l'historien Secundino Serrano, étude complète et surprenante sur les maquis et la résistance active dans l'Espagne post-guerre civile sort enfin en français (édition Nouveau Monde). Cette petite vidéo* de 23 minutes présente plusieurs aspects de l'ouvrage. On peut trouver une version courte de 6 minutes à ce lien.

 

Et pour quelques traces laissées dans l'imaginaire populaire, un rap de Mala Fama en mémoire des deux derniers guérilleros de Cantabrie, Juanin  et Bedoya.

 

 

* Montage réalisé avec des extraits de Los ultimos guerilleros de José Vicente Viadel et Los del monte de Reyes Ramos.


dimanche 21 février 2021

Cendrars en chansons

 


On est toujours surpris de constater que Frédéric Sauser, alias, Diogène, alias Jack Lee, alias Blaise Cendrars ait été si peu adapté en chanson malgré une production poétique tout à fait conséquente.
Peut-être que la plupart des interprètes de poètes, issus d'une grande tradition cabaretière de gauche, se trouvaient un peu embarrassés par un bourlingueur inclassable et néanmoins catholique. Eux qui n'hésitaient pas à reprendre le moindre suppôt du stalinisme (suivez mon regard)...
Il existe quelques exceptions notables. Ainsi, Les Pâques (1912) devenu Les Pâques à New York en 1919, fut mis en musique par Daniel Meier en 1974 avec Alain Meilland au chant.
Comme on est infoutu d'en trouver une trace sur le ouèbe, on met ici la très honorable version créée par Ékoué de La Rumeur

 

Pour rappel et pour la beauté du texte, on envoie ci-dessous le texte joliment dit par Vicky Messica. C'est visiblement tout droit issu d'une cassette. 
 

Terminons par une chose récente, le poème Quand tu aimes il faut partir  interprété par Jöelle Giordano. Si vous avez quelques bijoux tirés de la plume de l'auteur de Moravagine, merci de faire tourner.

 

mercredi 17 février 2021

Lèse-majesté

 

Maison Bourbon & fils

Contrairement à ce que sa vie politique pourrait laisser supposer, l'Espagne n'a rien d'une république bananière mais est une authentique monarchie constitutionnelle.
Pour mémoire, rappelons que le monarque précédent (à gauche sur la photo) avait été mis en place par un certain Francisco Franco après qu'il se fût débarrassé de son grand frère lors d'un très opportun accident de tir. Après avoir sauvé la démocratie, exterminé les éléphants du Bostwana et quitté subrepticement sa patrie avec la caisse, l'individu laissa son trône au barbu de droite. 
Et la farce continue.
Sauf qu'au pays de Rafael Sánchez Alegre* ou de Buenavantura Durruti, on ne plaisante pas avec l'étiquette. 
Après la condamnation de trois ans et demi de prison distribué au rappeur majorquin Valtònyc** (Josep Miquel Arenas Beltran) pour "insulte à la couronne et apologie de l'action passée de groupes armés dissous" (sic) la justice d'outre-pyrénées persiste et signe en condamnant Pablo Hasél à deux ans fermes pour "apologie de terrorisme, injures et calomnies à l'encontre de la couronne et de l'État". Il a été arrêté le 15 février dernier à Lérida. 
Ne reculant devant aucun risque, la maison se fait une joie de partager et diffuser l'objet du délit.

 

* Exécuteur malheureux du roi Alphonse XIII

** Réfugié en Belgique, objet d'un mandat d'arrêt européen, la justice belge refuse toujours son extradition.

Mural de Barcelone détruit sur ordre de la municipalité de gauche

mercredi 26 février 2020

Les Maquis de l'autre côté (avant-première)

Membres du Regroupement de guérillas du Levant-Aragon
On sait généralement que la Guerre civile espagnole (1936-1939), marquée par une révolution sociale, une contre-révolution et le triomphe des réactionnaires a fait plus de 500 000 morts et, en gros, autant d'exilés.

Il est assez connu que la répression franquiste s'est prolongée bien après la fin officielle de la guerre, transformant le pays en prison et faisant environ 80 000 victimes supplémentaires. Il est beaucoup moins su que, dès la fin du conflit et jusqu'aux années 1950, la seule opposition réelle au régime a été constituée par des groupes armés qui ont continué le combat sur les deux tiers du territoire.

Il a fallu pour cela que des fugitifs intérieurs, certains bloqués dès l'origine dans des régions contrôlées par les fascistes, cessent de se dissimuler pour survivre et s'organisent pour établir, petit à petit, le seul et unique contre-pouvoir, particulièrement dans les régions les plus montagneuses.
Il a fallu aussi que des groupes de maquisards, issus de la Résistance en France, partent libérer l'Espagne en envahissant les Pyrénées, ce qui a eu des conséquences inattendues.
Il a fallu également que bon nombre de prisonniers évadés ou d'Espagnols persécutés par la police ou les phalangistes ne voient d'autre alternative que de monter au maquis. Il a fallu, enfin, que des régions entières passent du côté de la guérilla car, pour l'action d'un combattant, il faut en moyenne une dizaine de soutiens civils.


L'historien Segundino Serrano a déroulé cette histoire en détail, région par région. On y suit, entre autres choses, les débuts des premières guérillas autonomes, le rôle des services secrets anglais et américains durant la Deuxième Guerre mondiale, l'incertitude politique des années 1944-1946, les conséquences de la Guerre froide, le retour de l'état de guerre déclaré dans plusieurs régions, la fabrication de faux maquis par le régime, les nouveaux massacres qu'il va déclencher et l'incompétence criminelle des partis républicains en exil. Il y est aussi question des guérillas urbaines dont certaines, en Catalogne, vont perdurer jusqu'aux années 1960.

Cette histoire a été tue pour des raisons évidentes par le franquisme mais a été aussi volontairement oubliée pour des causes plus surprenantes par son opposition. Particulièrement par un Parti Communiste qui a pourtant été un bon moment la seule faction à s'engager franchement dans la voie des armes.

 
Vendredi 28 février, à 20h au local Camarades (54 bd Déodat de séverac, Toulouse) Projection d'un film (23 minutes) présentant l'ouvrage de Segundino Serrano, MAQUIS, et discussion avec le traducteur.

Un rap du groupe Mala Fama en honneur de Juanín (Juan Fernández Ayala) et Bedoya (Francisco Bedoya Gutiérrez), légendaires guérilleros des monts de Cantabrie tués en 1957.

samedi 18 janvier 2020

Collectif Mary Read


Le collectif Mary Read (du nom de la célèbre pirate) s'est formé il y a un peu plus d'une quinzaine d'années à St Étienne.
Monté par deux MC, Calavera et Trauma qui avaient sorti des démos dès 2001, ce duo est devenu collectif en étant rejoint par Nergal et Mina en 2002 et 2006.
Issus tout autant du rock que du hip-hop, ils sont partis écumer les petites scènes en restant proche de la mouvance punk / DIY*
Ils avaient pour habitude, lors de leurs concert à l'étranger (Pologne, Espagne, Allemagne) de traduire leurs paroles et de les distribuer imprimées.
Aux dernières nouvelles Mina serait retournée au chagrin et Calavera à son bistrot.
N'hésitez pas à reprendre la route, camaros...
Une chanson en hommage aux gueux des mers.



* Do It Yourself : autoproduit, quoi.

lundi 6 janvier 2020

Janvier : Vanneaux chômeurs

1934


Entre désespoir social et répugnance du travail, notre sélection haineuse du jour :

Les Escrocs                           Assedic
Les Olivensteins                    Fier de ne rien faire
Mon éléphant                        Quand j'étais chômeur
Poésie Zéro                            Chômage
Zufgangenhause                    Arbeiloser marsch
DDT                                       Monogorod inache
Macka B                                Unemployment blues
Sexy sushi                             Je refuse de travailler
Les Colocs                             Bon yeu
Femi Kuti                              No work, no job, no money
Richard Desjardin                 Le chant du Bum
Les chômeurs kabyles           Pouvoir assassin
Dupain                                  La complainte du vieux travailleur
Springsteen                           Ghost of Tom Joad
Maldita Vecindad                  Gran circo 
Didier Super                         À bas les gens qui bossent
Neurotics                              Living with unemployment
Tracy Chapman                     About a revolution
M. Eddy                                 Il ne rentre pas ce soir 

Comme de coutûme, ça se retrouve, en écoute ou en téléchargement à ce lien.
Et pour en rajouter une couche du rap antique (de son album Métèque et mat de 1995)



et puis un rappel de l'Onc' Pluplu qui touche enfin son keuch'




lundi 28 octobre 2019

Actualités ibéro-américaine

Lorsque le blindé ne fait plus peur
Encore une semaine riche d'émotions populaires. Si de Hong-Kong à Alger, de Quito à Beyrouth, de Bagdad à Barcelone, un fantôme court le monde, c'est bien celui de l'émeute qui ne demande qu'à devenir révolution.
Si le mois dernier on a eu une pensée émue pour les camarades de La Victoria à Santiago du Chili, on était d'imaginer que le pays entier allait s'enflammer suite à une augmentation de trop. Manifestations monstres, état d'urgence, blindés dans les rues, plus de 80 cas de torture documentés dans les commissariats, il y a dans l'air comme une revanche de l'histoire. Et comme le disent les insurgés "Le problème n'est pas 30 centimes d'augmentation mais 30 ans de pouvoir de merde" (et encore, il en manque).
En hommage aux gens du Sud, ce déjà vieux rap du Chilien Pizko MC au titre tout à fait évocateur. Molotov en mano.


Dans un autre style de mémoire collective, cette reprise à Victor Jara vendredi dernier devant la Bibliothèque Nationale. El derecho a vivir... joué à 200 guitares au moins.


Et tant qu'on y est, évoquons ce non événement qu'est le déménagement de la charogne de Los Caidos cette semaine à Madrid.


Españoles….
Franco ha vuelto ! Semblent dire des poignées de réactionnaires rendant hommage à celui qui passa sa vie à trahir tout ce qui pouvait lui faire de l'ombre. À ces tristes nostalgiques du Vive la mort et en souvenir de l'ultime promenade, nous dédions cette aimable ballade des madrilènes Los Toreros muertos : Soy Falangista (Y me voy de excursión).





samedi 4 mai 2019

Victor Hugo, hélas !

La superbe adaptation des Misérables par Raymond Bernard (1934)
Une fois n'est pas  coutume, intéressons-nous aujourd'hui à Victor Hugo et au trip hop.
Tout part du texte de Victor Hugo À ceux qu'on foule aux pieds, écrit à chaud en 1871 en guise d'indignation suite à l'écrasement de la Commune par les brutes versaillaises.
Tout le vieil Hugo est là. Aussi paternaliste et surplombant qu'humaniste, fustigeant la lâcheté du pouvoir et la crapulerie des puissants. Avec cette méfiance pour la populace que l'admirateur de Napoléon I, pair de France sous Louis-Philippe, complice des fusilleurs de juin 1848, ayant viré de bord suite au coup d'État de 1851 pour finir militant de l'amnistie des communards et ennemi juré de la peine de mort, a eu toute sa vie. Méfiance doublée d'une compassion toute chrétienne. Mais pas que...
Je n'ai plus d'ennemis quand ils sont malheureux.
Mais surtout c'est le peuple, attendant son salaire,
Le peuple, qui parfois devient impopulaire,
C'est lui, famille triste, hommes, femmes, enfants,
Droit, avenir, travaux, douleurs, que je défends ;
Je défends l'égaré, le faible, et cette foule

Qui, n'ayant jamais eu de point d'appui, s'écroule


Thierry Jonquet, écrivain de polars cruels avait utilisé un vers de ce poème, Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte comme titre à son ultime roman, à notre avis, complètement raté.
Ce petit génie d'Hugo fut mainte fois source de chansons, les plus connues étant certainement celles de Brassens ou de Colette Magny.
Et ce texte fut mis en musique par un musicien multi-instrumentiste, amateur de rock des années 1970 comme de chansons de Brel et Gainsbourg, producteur à son studio de Bordeaux, Laurent, alias Le Larron, sous le titre Le labyrinthe.
Le titre fut produit, ou plutôt remixé, par Jean-Yves Prieur, alias Kid Loco, ci-devant Kid Bravo, à l'époque où il était guitariste du très clashien groupe parisien The Brigades. François-Marie Moreau y joue de la flûte.
C'est cette version qui est proposée ici, accompagnée d'images de Lee Jeffries, photographe de Manchester tirant le portrait de sans-abris.


Le Labyrinthe from Le Larron on Vimeo.

Comment peut-il penser, celui qui ne peut vivre
En tournant dans un cercle horrible on devient ivre
Flux, reflux souffrance et haine sont sœur
Les opprimés refont plus tard des oppresseurs

jeudi 4 avril 2019

1, 2, 3, Viva l'Algérie !


Réjouissons-nous, avec les Algériens, du départ La Momie, ci-devant président du pays. Avec cette réserve qu'on ne sait encore s'il s'agit du énième coup d'état militaire, d'un règlement de compte entre clans ou d'une révolution qui passe, tranquille et belle comme une rivière bleue (comme l'écrivit Jules Vallés).
Par contre, on n'a aucun doute sur le fait que la, ou plutôt, les mafias qui se sont maintenues au pouvoir depuis 57 ans ont basé leur racket sur une réécriture de l'histoire* en se basant sur une version héroïque de la guerre de libération et en éliminant tour à tour de la mémoire, entre autres, les communistes, le MNA, des massacres comme à Melouza, les purges sanglantes au sein du FLN, le rôle des Algériens de France et ne parlons pas du sort des harkis.
En parlant de mémoires, il est piquant de constater que dans les années où, en France, on digérait les années l'Occupation en passant La grande vadrouille ou Le vieux fusil à la télévision, en Algérie, les téléspectateurs devaient s'envoyer chaque année La bataille d'Alger, de Gillo Pontecorvo, film qui malgré ses qualités fut produit par Yacef Saâdi, lui-même producteur à succès proche du pouvoir et servit de camouflage au colonel Boumédiène pour réaliser son putsch contre Ben Bella. Ce film, qui connut sa deuxième jeunesse lors de l'invasion de l'Irak, tint donc lieu de vérité officielle pendant longtemps.
L'occasion de se rappeler que voici trois ans, le rapper algérois Diaz**, Farid Belhoul de son vrai nom, ancien membre du légendaire groupe de rap MBS, associé à Rabah Donquishoot, lui aussi un ex-MBS, avait sorti un titre aussi respectueux pour les combattants que moqueur pour l'utilisation du film.



Marrant aussi de constater comment quelques années auparavant, un groupe de la banlieue parisienne, La rumeur, tout en rendant un superbe hommage aux djounouds  avec ce Premier matin de novembre, restait dans les clous de la version officielle. Tout en crachant sur l'État-FLN, à la fin, il est vrai. 



* Passionnante émission de la Fabrique de l'histoire, ce mercredi 3, au sujet des mémoires de la guerre d'indépendance avec Nedjib Sidi Moussa, Emmanuel Alcaraz et Karima Dirèche.

** Son pseudo vient du Diazepam, un anxiolytique.

mardi 19 février 2019

La valse des gilets et ses suites

Toulouse 01 12 2018 (photo J. Fourcade)
Une série d’images prises depuis un téléphone portable navigue sur la Toile des affects. On y voit une « ZAD » du pauvre bâtie à la va-vite sur un rond-point haut-savoyard, une baraque en flammes et des forces du désordre faisant cordon autour de femmes et d’hommes occupant les lieux et dansant en nombre sur la chanson La Foule d’Édith Piaf. À les regarder, ces images, on comprend l’essentiel d’un incroyable défi : détruisez, nous reconstruirons ailleurs. C’est l’expression même d’une authentique puissance fondée sur une claire conscience des fraternités et des connivences qui s’arriment depuis trois mois à ces éclats de fugue en jaune majeur que sont les ronds-points, les dérives en zone dangereuse, les coups de main échangés, les histoires partagées, les traverses empruntées, la vie réinventée.

Ainsi débute ce long article signé Freddy Gomez qu'on vous encourage à lire en cliquant sur le lien.
Peu importe que l'on partage ou pas toute l'analyse avec l'ex-directeur de publication de l'excellente revue À contretemps (en particulier sa classification bien trop simpliste d'un certain milieu), on lit son élégante prose avec profit.
La vidéo tournée à Margencel (Hte-Savoie) à l'aube du 19 décembre sur la RD 1005

 


Autres extraits grappillés :
C’est encore ce murmure que des « intellectuels » atones, puis désemparés, se sont tardivement mis en tête d’interpréter, ou de sur-interpréter, à partir de leur savoir théorique et des quelques critères – historiques et sociologiques – qu’il leur confère. Jacquerie, fronde, charivari, mais qu’est-ce ? Peuple, pas peuple, quart de peuple, plèbe, tiers de plèbe, comment dire ? 1789, 1830, 1848, quelle filiation ? Gauche, droite, ultragauche, ultradroite, d’où ça vient et où ça va tout ça ? Ils ont débattu, les intellectuels. Ils sont payés pour ça – pas cher, parfois, mais peu importe. Ils sont payés pour construire une vérité ou la déconstruire, ce qui somme toute revient au même.
 (...)
Ce n’est pas rien, trois mois, après des décennies d’humiliation sociale, de traque aux pauvres, d’insultes répétées, de silences impuissants. C’est plus qu’un réveil ; ça ressemble à une sécession.(...)

Afin d'illustrer le propos, revoici le camarade D1ST1 qui, comme nous tous, à Toulouse comme ailleurs, ne veut désespérément pas rentrer à la maison mais rester encore dans la rue avec les autres.

samedi 26 janvier 2019

Des gilets, du rap et un joyeux merdier


Vous êtes un jeune rappeur provincial, vous rêvez d'un clip genre superproduction, avec milliers de figurants et charge de cavalerie (Bondartchouk, reviens ! Tout est pardonné). Mais vous n'avez pas un rond, ni de label fortuné pour votre promotion, ni de radio pour vous matraquer.
Qu'à cela ne tienne, les samedis toulousains sont fait pour vous.
Une petite caméra, un montage rapide et D1ST1 nous livre à son tour un hymne aux Gilets Jaunes tourné dans la Ville rose entre les 5, 12 et 19 janvier dernier.
Saluons la performance car que ce soit par la complicité entre les gens ou la revanche des habitants dépossédés de leur ville, c'est du vécu.
Et comme disait l'autre ennemi du spectacle, Disti's not a love song.
Encore que...



Toujours prêt à jouer en soutien aux emprisonnés, gars ? Merci d'avance.

mercredi 13 juin 2018

Parenthèse d'actu : Grèves au CHU de Toulouse

Des mazarinades aux poissonades, de Napoléon III au régime de Pétain, des grèves de la Belle Époque à la Guerre d'Espagne, de la Révolution de 1789 à mai 68, le détournement de chansons en vogue a toujours accompagné les mouvements sociaux ou émeutiers.
En ces temps d'idéologie libérale bestiale, le secteur de la Santé est un des plus frappé et il s'agit là, non seulement de mépriser patients ou personnel sous prétexte d'économies, mais purement et simplement de soumettre et de terroriser ce dernier.
Rien qu'à Toulouse, des mouvements de grèves se sont succédés ces derniers temps, en vrac, au CHR, brancardiers, transporteurs de plasma, secteur psychiatrique, ces jours-ci, les ASH de l'hôpital Joseph Ducuing (ex Varsovie) se battent contre leur privatisation.
Et voilà qu'une bande de soignants a pris l'initiative de tourner un clip un dimanche après-midi en reprenant un tube d'Orelsan (avec la bénédiction de l'auteur) en tâchant, selon leur termes "d'éviter tout corporatisme et de faire tourner cette parole de travailleurs".
Conformément à leurs vœux, on relaie volontiers. On précise aux non toulousains qu'une liste pas exhaustive des établissement hospitaliers se trouve dans la chanson et que la vidéo fut tournée sur la ligne du tramway qui circule devant le CHU Purpan (celui rebaptisé Pierre-Paul Riquet)


Ci-dessous, autre exemple d'initiative entre personnel, travailleurs et chômeurs du coin. À noter que la direction de cet hôpital "social" bien connu des toulousains n'hésite pas à employer les méthodes digne d'un patronat brutalement classique. Quand on pense que le salon de conférence de Joseph Ducuing s'appelle "Salle des guérilleros espagnols" , ça laisse rêveur.  

vendredi 9 mars 2018

Prévert au cabaret et en rap


Prix mis à part et œufs au comptoir ayant tendance à disparaître, ce texte de Jacques Prévert, La grasse matinée, issu de Paroles, 1945, temps de famine et de tickets de rationnement, reste d'une actualité seulement ignorée par les hypocrite ou le fan-club présidentiel (qui sont souvent les mêmes).
On le connaît généralement par une de ses toutes premières interprètes, déjà d'avant-guerre, Marianne Oswald


Il a été récemment repris en hip-hop dans le disque Prévert le Rap par Floral & Muda (Instrus de Boeuf) du collectif Les chevals hongrois.
S'il y en a encore qui doutent que le rap est aussi de la "chanson française", vous pouvez télécharger l'ensemble du disque, ainsi qu'un autre consacré à Robert Desnos, sur leur site .

mardi 7 février 2017

Nos traîtres de février


Sean Connery dans "Traître sur commande" (The Molly Maguires. Martin Ritt,1970)

Hier soir, on aura donc vu défiler des renégats, des infidèles, des balances,des menteurs et autres merveilles dont le genre humain à le secret. 
L'émission donne quelque chose comme :
Theodorakis / Pagani                 Changer la vie
Serge Reggiani                           Ballade pour un traître
Jean Marco                                 Vieille canaille
Armand Mestral                         Paris pour un beafsteak
Renaud                                       Où c'est que j'ai mis mon flingue ?
Delta                                           Sale temps pour une balance
M;A. Charpentier                        Mes soupçons estoient vrais
Jeanne Moreau                           La peau Léon
Simone Bartel                             La mariée était trop belle
Marcel amont                             Julie
René Zosso                                 La loyauté
Le 3ème oeil                               Amitié gâchée
Serge Hureau                             Le Pape musulman
Anne Sylvestre                            Clémence en vacances

On peut toujours écouter et pot-de-caster à  cette adresse

En supplément, Danielle Darieux reprenant un tube de Mouloudji

Et un extrait du premier album de Ministère AMER (Sarcelles) "Pourquoi tant de haines ?" 1991.


"Les Républicains". Allégorie d'hypocrites

mardi 3 novembre 2015

Novembre 2015 : L'enfermement

Dialogue social (début XXIème siècle)
Pour le mois des morts,on s'est tapés une petite virée chez les enterrés vivants.
En taule ou ailleurs, c'est pas les maisons closes qui manquent...
Pour creuser un tunnel en zizique :
Les crabes à la mer                La cellule
Les 4 Barbus                         Complainte d'un galérien
Francesca Soleville                Merde à Vauban
Jacky Foussier                        L'enfermée
François Béranger                  Prisons
Tri Yann                                 Dans les prisons de Nantes
Bérurier Noir                         Pavillon 36
Passi                                      Le maton me guette
Bobby Lapointe                       Sentimental bourreau
Simone Bartel                         Mon p'tit salé
NTM                                       Qu'est-ce qu'on attend ?
Serge Reggiani                        Villejuif
Zonzinc                                   La dernière babillarde 

On écoutera cette émission éducative en cliquant là

En supplément, un des morceaux qui n'a eu le temps d'apparaître


lundi 13 juillet 2015

Parenthèse d'actualité : sauver le capitalisme

Qu'on nous permette de n'avoir aucune leçon à donner aux Grecs*.
Qu'on nous permette, au passage, de ricaner quelque peu devant la roublardise d'Alexis Tsipras, qui au lieu de tenter s'inspirer de la voie tracée par Salvador Allende (mieux vaut finir avec dignité que de trahir) va faire passer en bonne part le programme contre lequel il fut élu.
Qu'on nous permette de ne pas être stupéfaits outre-mesure par la morgue, la brutalité tranquille, des argentiers du monde ainsi que de leurs représentants qui se prennent pour des hommes et des femmes d'État.
Et qui ne sont que des délinquants en col blanc.
Qu'on nous permette enfin de rappeler cette simple constatation : même avec la meilleure volonté du monde, le capitalisme ne s'aménage pas.
Il n'y a pas de capitalisme à visage humain.
Et tous les compromis historiques ou petits arrangements entre ennemis ne serviront qu'à lui donner un peu plus d'entrain.

La chanson qui suit est une reprise grecque de la rappeuse marseillaise Kenny Arkana.   


* En n'oubliant pas que l'économie grecque a longtemps reposée sur l'exploitation à outrance d'une main d’œuvre immigrée, d'abord albanaise, puis africaine, moyen-orientale, afghane.

Drachme ou euro, dans les îles, on attend les touristes

mercredi 10 juin 2015

Foutage de gueule (par Tête de cerf)


Foutage de gueule
(on peut agrandir la photo, réalisée sans trucage, pour lire le délicieux avis posé au-dessus de l’œil)

Normalement, on n'aime guère les rengaines basées sur une accumulation issue sur une liste de mots, concepts ou d'adjectifs. Tout le monde n'est pas Prévert et son raton laveur.
Et pourtant, il peut arriver d'en dégotter de bien réjouissantes.
Exemple : les rappeurs de Tête de Cerf (rien que le nom !), enregistrent ce titre en 2007 à St Étienne. 
Joyeuse description de cet univers, si joliment moderne, par des petits gars jamais à court de cibles et adeptes de l'autoproduction.

Foutage de gueule administratif à la française

samedi 2 mai 2015

En mai, on censure


C'est bien connu, il n'y a pas de censure en France.
Enfin, à condition de ne pas se frotter à....
...pour en savoir plus, la suite le lundi 4 mai à 18h sur les 92.2 de Canal Sud ou canalsud.net

En attendant et pour patienter, un classique de Gustave Nadaud qui fut interdit par Napoléon III, ce vil paranoïaque.


Et une autre, un peu plus récente qui fit scandale à l'intérieur. Cette chanson provoqua une plainte suivie d'un verdict délirant : en première instance, 6 mois d'interdiction d'exercer, 3 mois ferme (!) et 3 mois avec sursis (excellente pub)
Bien qu'en appel il ne restât « plus que » 2 mois avec sursis, le message était passé. Ce procès fut suivi d'une cascade d'interdiction de concerts.
Depuis, on a vu Joey Starr jouer au flic dans certains films.