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jeudi 15 février 2024

Une chanson d'Albert Londres

 

 
Le très fameux grand reporter Albert Londres, dont le métier, selon ses dires était de "porter la plume dans la plaie",commit, outre un nombre impressionnant de reportages plus d'une vingtaine de livres tirés de ses pérégrinations.
 Il semble qu'une de ses expériences les plus marquantes fut son séjour au bagne de Cayenne en 1923 et 1927.
Certes, ce n'était pas la première plongée dans l'univers de la misère carcérale (les Bat d'Af en 1925) mais le degré de sadisme institutionnel rencontré en Guyane le rendit fervent abolitionniste de cet enfer républicain. 
Le bagne n'est pas une machine à châtiment bien définie, réglée, invariable. C'est une usine à malheur qui travaille sans plan ni matrice. On y chercherait vainement le gabarit qui sert à façonner le forçat. Elle les broie, c'est tout, et les morceaux vont où ils peuvent. (Au Bagne, 1923)
Une autre rencontre fondamentale pour lui, fut celle du forçat Eugène Dieudonné, condamné pour appartenance à la Bande à Bonnot, ce que tous les autres anarchistes avaient farouchement nié, y compris au pied de l'échafaud ou avant de tomber sous les balles. 
En 1928, il écrivit L'homme qui s'évada en son honneur et fit campagne pour la grâce d'un des rares bagnards ayant réussi son échappée.
Utilisant tous les moyens à sa portée, le journaliste écrivit même une chanson qui sortit en 1928, interprétée par Lucienne Boyer, artiste alors fort en vogue (même si ce fut édité par Columbia).
Elle fut fort à propos, intitulée La Belle :

Évadé en 1926, amnistié suite à cette campagne de presse, Dieudonné témoigna à son tour dans son ouvrage, La vie des forçats, en 1930 et joua son propre rôle dans un film du surréaliste Brunius en 1934 (Autour d'une évasion).
Achevons cet hommage à un honnête journaliste par une version nettement plus contemporaine prise en charge par les inévitables Parabellum. Bientôt 10 ans que tu es parti, Schultz, c'est fou ce que le temps passe !

dimanche 26 février 2023

Requiem pour un balèze

 

On n'a d'abord pas compris pourquoi France Culture se muait en Radio Nostalgie en nous programmant, la nuit dernière, une nuit entière sur le rock alternatif des années 1980. Émission de bric et de broc, certes mais le sujet s'y prête. Déjà que marchands et universitaires nous ont refourgués, nos blousons, nos bottes, notre zizique au triple du prix d'origine...
Ce n'est qu'aujourd'hui qu'on a appris la mort, à 66 ans de François Hadji-Lazaro ( dit Zarbi à l'origine) à 66 balais. Auteur, compositeur, multi instrumentiste (accordéon, banjo, guitare, cornemuse, vielle à roue, violon, guimbarde, dulcimer etc.), acteur (21 long métrages au compteur) producteur, fondateur du label Boucherie productions, le gars aura eu une carrière bien garnie.  
Voilà sans doute pourquoi il a droit à six chapitre de la dite nuit radiophonique (cliquer sur le lien).
Pour les groupes, il a débuté par le métro avant de monter Pénélope, Pigalle, les Garçons bouchers, Los Carayos et il a plusieurs albums solo à son actif.
Même si on confesse ne pas être grand fan des Garçons bouchers, on ne peut que saluer un type à la démarche cohérente, grand écumeur de bistrots et animateur d'une scène dont le show-biz a fini par avoir la peau.
Salut, gros. 
Los Carayos (avec Schultz, Manu et Antoine Chao et Alain Wampas) avec le professeur Choron
 
 
Et dans Cantique issu de son disque avec Roland Topor (1996).

dimanche 29 septembre 2019

Deuil national, mon oeil


Il faut une respectable dose de veulerie pour oublier de mentionner toute une partie de la vie et de l’œuvre de Jacqou le Croqueur, ci-devant souverain de France.
Quoi qu'il en soit nous, aux côtés des proches et parents des Kanaks assassinés à Ouvéa, des victimes du duo dynamique Pasqua / Pandraud et pas seulement Malik Oussekine, de celles des coups tordus dans divers pays d'Afrique, des proches d'un ministre noyé dans 20 cm d'eau, on en passe et des pires, ne nous associerons jamais à la célébration d'une personne qui ne fut jamais respectable, représentant tant la figure de la trahison que cette haïssable Cinquième qui n'en finit pas.
Puisqu'il semble qu'il faille de la nostalgie, la notre se résumera à ces bon vieux Parabellum. Les moins de 30 ans sont priés d'aller chercher la signification du mot "minitel" sur Wikipedia.

L'aut' matin j'me suis réveillé
Dans l'mond' d'la libre entreprise
Pour changer c'était la crise
La déprime pour toute prime
Dans le frigidaire
Plus qu'une boîte de Géant Vert !
J'fais appel à Saint Minitel
En tapant 36-15 Haine

D'un ton chiraquien
On m'a répondu "Soyez branché !
Cher collègue, pratiquez zazen !
Cher collègue pourquoi tant de haine ?




Afin de mieux illustrer l'ambiance putride et nationale, un 45 tour des Mumps de New-York en 1977 dont la face A s'intitule fort à propos Crocodile tears.


Puisqu'on en est là, annonçons que les Vanneaux de Passage d'octobre seront consacrés au Retour à l'envoyeur et autres réponses agacées.
Ce sera le lundi 6 à 17h30 sur les 92.2 de Radio Canal Sud.


lundi 8 octobre 2018

Los Carayos par Schultz


 
À cette époque, en 85, je commence à traîner vers Sèvres où il y a un squat qui s’appelle “Issue de secours”. Là-dedans, il y a la bande à cons, Manu Chao et son frangin qui jouent dans un groupe qui s’appelle les Hot Pants, et qui font du Wock’n’woll  ! Moi j’adorais ça, et j’allais régulièrement faire des bœufs avec eux, des petits bouts de concert, deux trois morceaux à la fin… 
À cette époque-là, l’asso Paris Bar Rock se créait. Comme son nom l’indique le but de la manœuvre, était de faire descendre la musique dans les rades, chose qui n’existait plus trop depuis le célèbre maréchal Pétain… Il reste encore un certain nombre de lois de la période vichyste, comme celles régissant le bruit après dix heures… que de Gaulle s’est empressé de ne surtout pas enlever à la fin de la guerre. 
On allait souvent dans un de ces bars, “Chez Jimmy” qui est situé près de “la Flèche d’or” qui à l’époque n’était qu’une gare de marchandises de la petite ceinture. Et un jour, un groupe n’a pas pu venir, et alors, qui est le premier monté sur scène, est-ce que c’est Manu, ou est-ce que c’est moi, mais on se retrouve tous les deux à jouer sur scène. Et on s’est dit  : tiens si on faisait un groupe ? Un truc vachement intellectuel, profond.

 
Manu et moi, on adorait tout ce qui était rock‘n’roll et rythm’n’blues. Alain aussi. Manu aimait bien les “espagnolades”, j’aimais aussi vachement le swing. Antoine, lui, il aimait bien être avec la bande de cons… Quand François arrive, lui c’est les “cajuneries”. Donc on met tout ça dans le truc et chacun amène son petit grain là-dedans… Et on se marre bien… C’est un peu ce que je recherche en faisant de la musique  : me faire plaisir en faisant plaisir aux gens. Ça fait vraiment partie de mon cahier des charges.

Los Carayos, on en avait causé à l'époque.
L'intégralité de l'entretien avec Schultz et Alain (venu des Wampas) se trouve sur ce site.
L'eau de feu, sorti uniquement en 45 tour



Dans l'Escalier chanté par Madame Gina


vendredi 21 septembre 2018

On a chanté Bonnot (2) deux versions


Ces hommes prennent des risques désespérés et quand ils sont pris, ils ne se trahissent pas les uns les autres car leur scénario ne les y appelle pas. C’est une idée qu’ils ont d’eux-mêmes.
Malcolm Menzies En exil chez les hommes 




Bonnot était cerné. Tant de monde pour tuer un seul homme. Derrière les forces de l'ordre se pressait une rangée de badauds retenus par les gendarmes. Il y avait des femmes et des enfants parmi eux. Ils étaient venus là comme des chacals pour le regarder mourir.
Malcolm Menzies En exil chez les hommes 


On recommande ce bouquin ainsi que tous ceux écrits par ce charmant et plus tout jeune écossais. C'est tout pour aujourd'hui.

samedi 30 septembre 2017

Francis Lemarque aux tranchées, Papa Schultz aussi.

Lagny est un petit village de l'Oise de moins de 600 habitants situé au milieu d'un triangle Compiègne-Saint Quentin-Amiens qui est resté occupé par les troupes allemandes de 1914 à 1918.

Si cette commune est passée à la postérité, ce n'est pas tant à cause des cinq otages civils qui y ont été fusillés mais par une chanson qui fit partie du répertoire classique de la guerre des tranchées.

Elle est ici chantée par Francis Lemarque sur l'air de « Sous les ponts de Paris » de Jean Rodor et Vincent Scotto qui fit un tabac en ces années là.

Texte et musique auraient été retrouvés sur le cahier d'un soldat de la Vienne avec cette annotation : " Cette chanson a été composée quand nous étions dans les tranchées de Lagny par un soldat du 69ème. Je ne sais pas son nom ni sa compagnie."
Une fois encore, il est évident que les auteurs de ce type de rengaines souhaitaient garder un salutaire anonymat.

 

En contrepoint, la chute dans la "modernité" sera ce morceau de Parabellum tiré de leur premier 33 tour (1985) tout simplement intitulé, Papa, c'était du temps où le Géant Vert était, pour notre joie, parolier. 

 


mardi 4 juillet 2017

Juillet : Goualantes de la Villette et d'ailleurs.

Entretien avec Philippe Mortimer, préfacier de l'ouvrage, des éditions l'Insomniaque


Émile Chautard, ouvrier typographe et grand connaisseur des bistrots, nous guide en chanson dans le Paris de la dèche et de la pègre, entre la guerre de 1870 et celle de 1914-1918.  
Les goualantes qu’il a recueillies au cours de ses pérégrinations dans les faubourgs furent écrites comme elles furent chantées, non par des artistes en vogue mais par des marlous et des gisquettes.
La grande richesse des pauvres d’alors c’était une jactance empruntant beaucoup à l’argot, affiné dans les prisons et les bataillons disciplinaires.
Paris canaille et spectacle pour tous

Comme l’a dit Céline : « C’est la haine qui fait l’argot. » On verra dans ces pages que l’argot c’est aussi le désir qui se dévoile, c’est aussi la verve, la trouvaille poétique et l’esprit libre.
Dans les zones ténébreuses de la Ville Lumière, dans les hideux taudis de la Belle Époque, nombre de pauvres n’obéissaient pour survivre qu’à leurs propres lois et leurs propres morales.
Le dégoût de l’usine incitait les filles d’ouvriers à se vendre sur les trottoirs et dans les bouges. Voyous dandys, les apaches paradaient en bande sur les boulevards. Le crime exerçait une trouble fascination sur la société – partout l’on recrutait des policiers, partout l’on bâtissait des prisons.
Voilà ce que narre sans artifice ces goualantes qui sont autant de témoignages pour servir à l’histoire des classes dangereuses.

Avec en chansons
L'or                                                       Petit Louis (Anonyme - Quéré)
Ciao Paname                                         Roland Brou (Van Daal - Couton)
L'amour à la barrière                           Agathe Louis (Régnier - Lecoeur)
Complainte du Charlot de la Courtille  Nénesse et Totor (Anonyme)
L'assommoir de Belleville                     Three Times Rockers (Anonyme)
Le départ des joyeux                             Juliette Gréco (Mac Orlan)
À la Roquette                                         Schultz (Bruant)
La Ravachole                                         Les Quatre Barbus (Sébastien Faure)
Le Sébasto                                             The Moonshiners (Anonyme)              


On peut suivre l'entretien ou le mettre à gauche en cliquant là.
Pour illustrer le rôle de la chanteuse tragique, qui mieux que Damia ?
Ici dans un caboulot.


Et un chant d'apaches typique :

mardi 24 janvier 2017

Adios Sven. Un autre Parabellum disparait

Logique perverse des blogs, malgré la supposée actualité de la chose, il est des moments où on n'a guère envie de se précipiter sur son clavier pour rendre hommage à un disparu et d'autres où on ne peut, non plus, s'empêcher d'envoyer un dernier salut à l'artiste. Une fois la mauvaise nouvelle digérée.
Quatorze mois après la disparition de son complice Schultz, six ans après celle de Roland Chamara (bassiste original) c'est au tour de Sven de lâcher la rampe.

Sven "Lava" Pohlammer est né en 1957 à Santiago du Chili.
Après quelques débuts avec des groupes underground, il choisit la voie de pas mal de Chiliens après le putsch du 11 septembre 1973 : l'exil. Il zone donc en Espagne, participant aux balbutiements du punk ibérique avec Basura. Expulsé en France pour vagabondage, il joue avec Andrew More, auteur Anglais chantant en français, avant d'intégrer des compagnies chorégraphiques et de monter les Ex Babies.
Puis, il rejoint Parabellum comme guitariste intérimaire en 1986, le temps d'enregistrer le premier album.
L'intérimaire restera dans le groupe jusqu'à sa fin.



On se familiarise, dès lors, avec son amabilité sans faille, ses tenues sorties d'un cauchemar de chiffonnier et son jeu inspiré de ses héros guitaristes des années 70.
Parallèlement, en 1995, il crée le groupe Gas Gas Gas avec Marrucha Castillo et Patrick Lemarchand, aux textes exclusivement en espagnol.
En 1997, dans l'euphorie provoquée par le soulèvement zapatiste et le phénomène de mode qui en résulte, il forme Flor del Fango avec Alejandro Marassi, Marucha Castillo et Napo Romero (ex Chihuahua) entre autres.
 


Il avait depuis monté un autre combo aux reprises surprenantes, moitié rock, moitié métal, le Bal des enragés.
Il s'est éteint il y a une dizaine de jours, le 11 janvier 2017.

dimanche 16 octobre 2016

Copinage et vieilleries

Après la réédition, d'un étonnant bon goût de la part des éditions La Fabrique, du texte de Louis Chevalier, Montmartre du plaisir et du crime, voilà-t-il pas que les éditions l'Insomniaque nous gâtent à leur tour.
Partageant quelques préoccupations avec l'Herbe Tendre, ils ressortent ce texte méconnu d'Émile Chautard.
Tout le détail est ci-dessous, cliquez pour agrandir l'image si c'est peu lisible.
Et puis, à votre bon cœur, camaros, faîtes péter l'artiche !
Sinon, volez-le !

 
Et puisque y'aura 16 titres revisités de luxe par des voyous plus modernes, un petit classique de Bruant à charge des amis de la maison :

 

Et une version plus conventionnelle par une chanteuse qui excellait surtout dans les reprises

jeudi 10 septembre 2015

Quand le Docteur Schultz chantait JB Clément



C'était à l'occasion de la réédition des écrits de Marius Jacob par les très recommandables éditions Insomniaques, en 2004.
Rappelons que cette somme d'écrits du cambrioleur anarchiste de la très mal nommée Belle Époque (dont une première édition faisait déjà le bonheur de quelques margoulins spéculateurs) comprend le récit de son arrestation, les manifestes enragés et ironiques qu'il déclama lors de son procès à Amiens, en 1905, les lettres envoyées depuis le bagne de Cayenne et une somme de courriers et rapports de rescapés ou maillons de l'enfer de Guyane. 
Un cd accompagnait le bouquin.
On y retrouvait, entre autres, Denain et Denécheau, Fret Liner, les Plumeaux, etc.
L'ami Schultz ne pouvait pas rater la fête.
Pour l'occase, il envoie, en compagnie de deux internes une chanson méconnue de Jean-Baptiste Clément, immense auteur et communard émérite.
La chanson : Les traîne-misère.

Un an déjà que tu t'es barré !

dimanche 14 septembre 2014

Sa dernière envolée

Un fantôme hante le Bar des Sports de la place Robespierre à Montreuil.


Lui qui avait si souvent chanté les vieilles chansons de taulards, il a donc tiré sa révérence y'a deux jours.
Du coup, envie de s'en remettre une couche avec une autre chanson de Bruant chantée magnifiquement en son temps par Simone Bartel.



Et encore celle, moins connue, écrite par Albert Londres après son reportage à Cayenne en 1923 et dont on retrouve d'autres versions sur ce lien




Adieu l'ami.

Ps : Ironie du sort et sale temps pour les calibres, j'apprends la mort, le 17 septembre dernier, de Juan Carlos Lera, guitariste, chanteur et fondateur du mythique groupe punk de Barakaldo (Bizcaye) PARABELLUM. Adios tambien !



Adios Schultz !

Départ d'un beau mec.
 Y'a des jours où on a pas envie de faire des phrases.
Vendredi donc, on a appris la réjouissante disparition du pasteur Ian Paisley et, 
 juste après, celle de Schultz.
Alors, juste en souvenir, cette chanson de Bruant avec un clin d’œil à Azdru qui l'enregistra : A la Roquette
(Si Tilidom déconn' on peut la télécharger en cliquant là.)

jeudi 27 juin 2013

PARABELLUM : un titre intemporel

 

Dans les années 80, le foutoir commercialo- opportuniste que fut le dit "rock alternatif" allait du meilleur (Thugs, Hot Pants, etc...) au totalement inutile (on ne citera personne par bonté d'âme).
Prix de la meilleure pochette de l'année 1984 (n'est-ce pas qu'ils sont trop beaux pour être vrais ?) , ce premier 45 tour trois titres de Parabellum restitue ce que ce groupe avait de meilleur, de plus vivifiant. 
A l'époque c'était un trio formé de Schultz (estimable Alsacien au physique de catcheur) Roland (RIP) et Camboui aux fûts avec l'aide de Fabrice, dit "Le Géant Vert", parolier et faiseur de pochettes inspiré, oscillant entre un humour très Hara-Kiri et la fascination de la belle époque, celle qui va de Fantomas à la Bande à Bonnot, des Apaches des fortifs aux pantalons rouges avec lesquels nos biffins se firent allonger par milliers dès août 14 (voir la chanson "Papa" sur le premier Lp du groupe)
On vous a déjà passé un extrait de ce premier 45 dans l'article sur "Les rois du rock" ( 31 mai 3013) 
En voilà un autre :

vendredi 31 mai 2013

LES ROIS DU ROCK 

Un livre de Thierry Pelletier

    Paris Jadis, mais attention, ce n'est pas du Yonnet, du Giraud ou du Clebert car il s'agit là des années 80. 
    Et pourtant il y a une parenté avec les sus-cités car ce petit monde de loufiats, rockers, ex légionnaires, skins, travelos, psychobillys et j'en passe règne sur des arrondissements aujourd'hui boboïsés où les dernières traces de cette faune à bistrot ou à squats font songer aux derniers cheveux poussant hypocritement sur le crâne du mort.
    Modestes chroniques d'un branleur qui ne s'épargne pas, notre "Cochran" a choisi son camp, le rock n' roll tendance  psycho garage sixties, suiveur des british Sting Rays, Milkshakes ou Meteors ou des Daltons et Wampas locaux manifestant un certain mépris pour ce qui deviendra le "rock alternatif" (l'auteur joua d'ailleurs dans les Moonshiners). 
    On y croise une galerie de losers en série énervants ou attachants, certains qu'on a eu plaisir à connaître, d'autres plaisir à éviter. On vogue de concerts foireux où l'abruti de devant, même pas raciste, croit malin de faire des Sieg ! en bistrots où on reprend des chants communards.  
Un peu le pendant des New Yorkeries comme "Au-delà de l'avenue D *" ou "S'il vous plait, prenez ma vie**" sauf qu'ici, à l'exception des Wampas (ou ce qu'il en reste) personne n'est devenu célébre, même post-mortem.
    C'est donc pas prétentieux, pas donneur de leçon pour deux sous, souvent drôle, plutôt bien tourné (la preuve que c'est d'époque: le verlan n'y est pas obligatoire !) et c'est sorti chez Libertalia tout récemment.
En guise d'apéro pour la route :
"ça piquait méchamment du zen entre les tables, plus moyen d'aller lansquiner dans les gogues devenues shootodrome.Les flics tournaient en cercle concentrique autour de l'Île aux Enfants, y'avait péril en la boutique. Sans compter qu'avec une telle hygiène de vie, des clients pareils, ça calanche vite. 
Au début de l'hécatombe, Jacky se fendait d'une couronne. Il s'est lassé d'autant plus rapidement que tous ces chers disparus lui laissaient des ardoises pas minces." 
(extrait du chapitre "Le croume était presque parfait")

  Et même s'ils ne sont pas cités, un extrait de l'historique premier 45 tour des Parabellum lorsqu'ils étaient jeunes et pas beaux. 

  Suivi d'une bande d'inconnus d'époque qui se tailla une réputation dans les squats plus ou moins autonomes (ou ce qu'il en restait déjà aussi) les Électrodes

 


* De Philippe Marcadé aux éditions Scali
* Cherchez plus, il est introuvable 


PS : Commentaire de l'auteur du bouquin en question :
Pour nous les Electrodes c'était pas des inconnus. Trois zicos keupons renois (on aperçoit le batteur dans Tchao Pantin) et un gros chanteur a à lunettes noires ,cheveux longs et costard.
Ils ont donné une premiere partie epique des Meteors en 83 à Sorano, les keums des Halles tiraient des zieg et Gringo defendait les Electrodes en claquant les tondus.
Ce jour la Fait en France avait essayé de me dépouiller j'avais 18 ans.
Les 3 reunois sont devenus les Mau Mau puis La Horde derrière Gogol.

vendredi 5 octobre 2012

A la Roquette



    Et une version du classique d'Aristide Bruant jadis interprété par notre Schultz national pour la compilation "pour en finir avec toutes les prisons" elle même liée à l'anthologie de textes anti-carcéraux édités chez l'Insomniaque.