Dans l'histoire, il n'y a pas que Cioran ou Ionesco comme Roumains écrivant dans la langue de Verlaine et BHL. Gherasim Luca (Salman Locker de son vrai nom) poète, communiste dans sa jeunesse, fit partie du groupe surréaliste roumain à la fin des années 1930.
Définitivement installé à Paris, dans un modeste atelier, au cours des années 1950, il gagna l'admiration d'André Breton, de Paul Célan, de Victor Brauner, Jacques Hérold mais aussi de Deleuze et Guattari tout en se tenant volontairement écarté des fauves aux dents longues (selon son amie Linda Lê.
Si on en croit sa fiche Wiki, ce poète et plasticien qui se faisait un honneur de son statut d'apatride fut forcé de prendre la nationalité française à la fin des années 1980.
Le voici en 1989.
Logiquement, ce partisan, de la gRÈVE / GÉNÉRALe / sans fin / ni commencement et de LA RÉVOLUTION / SANS PERSONNE / L’AMOUR / SANS / FIN (La Proie s'ombre, 1991) se suicide en 1994 puisqu'il avait le choix et qu'il n'y avait plus de place pour les poètes en ce monde.
Son poème le plus connu est certainement Prendre corps, ode à l'amour total repris ici par Arthur H dans L'or d'Éros, en 2014.
On nous signale cette version bien plus gainsbourienne (période Melody Nelson)