On suppose que des amoureux séparés, des amants distants de moins de cent bornes, ou plus si affinités, vont enfin se retrouver. À part leur souhaiter bien du plaisir, nous nous faisons un devoir de leur rappeler ci-dessus quelques gestes barrières susceptibles d'éviter la propagation de la grippette qui tue.
Quant aux malheureux, malheureuses et autres qui se retrouveraient encore solitaires, nous rappelons qu'ils ont la consolation de gagner en sécurité ce qu'ils perdent en sensualité.
Et leur conseillons donc d'appliquer à la lettre cette recette chantée par Arlette Téphany écrite par Boris Vian avec Alain Goraguer en 1953.
État d'urgence sanitaire oblige.
Et maintenant un petit message personnel, à vous François.
Profitons de l'occase pour un dernier coup de chapeau à Richard Penniman aka Little Richard, décédé le samedi 9 mai à l'âge de 87 ans. L'affreux Jerry Lee a fini par gagner le match.
Notre tailleur est pauvre.
À part quelques tentatives dans le monde de l'élégance, par exemple l'adoption provisoire du style pachuco, comme montré sur le document ci-dessus, l'Herbe Tendre se sape aux Puces, ou ce qu'il en reste.
Mais si l'habit fait le moine, il a également fait bien des rengaines.
En conséquence, l'Herbe Tendre fera un plongeon dans le monde de la Mode et des nippes le lundi 5 mars à 17h30 sur les ondes de Radio Canal sud (92.2).
Qu'on se le dise.
En préambule, notre furieux du rock des origines, Little Richard, suppliant qu'on épargne ses beaux atours :
Osons une affirmation : si le rock n' roll vient sans conteste du blues, du rhythm 'n blues, plus précisément, depuis la mise à disposition des enregistrements des Lomax, père et fils, on sait que la musique populaire du sud des États-Unis qui a abouti à tout ça a marié des influences tant autochtones (la rythmique) que celtiques, germaniques (l'accordéon, le saxophone), africaines et bien entendu ce creuset que fut la musique cadienne ou cajun. D'aucun affirmeront péremptoirement que le cajun, qui dérivé en country and western, était l'apanage des Blancs là où le zydeco (ou zarico) celui des Noirs.
Comme toujours, les pauvres se fréquentant malgré tout ce qui entend les séparer, on rappellera que ce genre de classification est bien trop hâtive, les musiciens franchissant allégrement les genres et se mélangeant ou se pillant dès qu'ils en ont l'occasion. Et encore heureux. Et ceci est encore plus vrai dans ces contrées de bayou où de révoltes indiennes alliées aux esclaves marrons, d'ex français réfugiés au plus profond des marais, de cette ville de la musique, la Nouvelle Orléans, tour à tour espagnole, française américaine, chacun est allé faire sien la musique de "l'autre".
Il semble qu'une des chansons emblématiques du rock / rhythm and blues, Keep a knockin', issue des années 20, popularisée par Louis Jordan en 1939...
... immortalisée par Little Richard, l'autre King, la première grande folle du rock, celui qui rendait la vue aux aveugles, en 1957, en transformant ce blues en rock 'n roll (avec cette intro de batterie repompée dans Somethin' else et une ribambelle de morceaux) que tout le monde reprend depuis.
Il semble donc, disais-je, que cet éternel boogie soit issue d'un traditionnel cajun tout simplement nommé Tu peux cogner mais tu peux pas rentrer. On a beau fouiner, pas moyen de trouver un enregistrement suffisamment ancien pour venir confirmer cette thèse. Notre plaisir consistera donc à envoyer un autre maître du style, mister Clifton Chénier, en personne, qui illustre ici les racines de la musique du diable.