Quant aux gesticulations politico-syndicales :
Quant aux gesticulations politico-syndicales :
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Andy Dale Petty |
Un essai cinématographique à la gloire de la côte Ouest américaine, à travers la parole de ses habitant-e-s en résistance contre l'ordre établi et la culture dominante.
Alors qu'ils s'embarquent pour une tournée d'un mois sur la côte Ouest, le musicien de Folk originaire d'Alabama Andy Dale Petty et son ami, le cinéaste nancéien Nicolas Drolc en profitent pour improviser un film, à la croisée du road movie, de l'expérimental, du documentaire fauché et du journalisme gonzo. Sillonnant les routes des Etats de Californie, Oregon, et Washington, le film est un hommage à l'esprit de liberté qui caractérise ces lieux et leurs habitants, des pionniers de la ruée vers l'or, jusqu'au beatniks de San Francisco des années 50, aux punks de Portland des années 70 jusqu'à l'explosion culturelle Grunge qui part de la région de Seattle à la fin des années 80 pour embraser le monde entier. Le long de la route, on croise des curiosités oubliées et on obtient une collection visuelle détaillée , hommage à une amérique étrange, vouée à disparaître.
On y écoute les témoignages de Lloyd Kahn, architecte hippie de 87 ans, ancien rédac chef de Shelter et du Whole Earth Catalog, d'Art Chantry, l'un des plus importants graphistes vivants, figure de proue du mouvement grunge, de V. Vale, anthropologue et éditeur du fanzine Search & Destroy et des livres Re-Search), de Kelly Halliburton, activiste punk pionnier de la scene de Portland et collaborateur du groupe culte de garage punk Dead Moon, d'Eric Isaacson, fondateur du label indépendant Mississippi Records, de Dave Reisch, du groupe de rock psychédélique new yorkais Holy Modal Rounders, de Bret Lunsford, historien, et musicien membre du groupe Beat Happening, ainsi que bon nombre d'anonymes, artistes, activistes politiques et agitatrices et agitateurs notoires.
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Donald et Fred |
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Arletty et un coquin (Hôtel du Nord) |
Ce qui ne se visite plus Cédons exceptionnellement au lamentable exhibitionnisme des réseaux sociaux en donnant quelques conclusions sur un récent déplacement. Il sera ici question de le province de Biscaye (en local, Bizkaia) vue comme symbole de la manière dont le spectacle (au sens situ du terme) étend sa griffe sur toute terre immergée. Déjà, la capitale, Bilbao. On a déjà évoqué le sort de l'ex forteresse ouvrière, les chantiers navals Euskalduna qui ont dû céder la place, non pas comme on l'avait abusivement écrit au très bourgeois musée Guggenheim mais à un immonde palais des congrès, manière d'effacer une bonne fois pour toutes l'histoire du peuple travailleur. Toutefois le Guggenheim et son monde ont parfaitement rempli leur office. Ainsi, quelle n'a pas été notre surprise et tristesse de constater que l'embouchure du Nervion se voit encombrée par des paquebots de croisière déversant des milliers de consommateurs sur la ville. Et, comme ailleurs, spéculation et Rbnb ont fait leur oeuvre. Ainsi, la région côtière est-elle constellée de protestations contre les conséquences de la soi-disant culture et l'augmentation de 30 % du tourisme. Mais le plus beau reste à venir. Tout près de la pointe du cap Matxixako, entre Bermeo et Bakio, se trouve un charmant îlot, le Gaztelugatxe, relié à la terre ferme par une antique chaussée régulièrement submergée. Un ermitage du IXème siècle orne le rocher. Il fut un temps où il suffisait de prendre un duvet (les nuits sont fraîches) pour passer une nuit dans ce cadre magnifique. Mais depuis que les petits génies de la série Game of Thrones ont eu l'idée de tourner dans ce charmant paysage, il faut compter entre quatre et cinq mois d'attente, en réservant par le net, pour avoir l'insigne avantage de s'entasser sur le lieu du tournage. On sait bien que c'est partout pareil mais on ne peut s'empêcher d'une bouffée de nostalgie du temps où ces terres regorgeaient de prolos rebelles ou de délinquants énervés. Allons faire un tour à l'intérieur des terres. À Gernika où le Condor passa (milesker Pott). Depuis Picasso, chacun sait que ce bourg fut rasé par l'aviation nazie le 26 avril 1937. Ce qui est nouveau est qu'après une relative (très relative) discrétion sur ce massacre, il est devenu ce qu'il faut, hélas, bien nommer l'argument principal de l'attraction touristique locale. Le "Condor tour" comprend des reproductions du tableau de Picasso, des photos d'époques du désastre disséminées dans le centre-ville, un inévitable mémorial, des abris anti-aériens (Sans dec', y'avait des abris à Gernika ???) et une superbe statue de gudaris (soldats basques) dans le plus pur style réaliste socialiste. Mais transformer une ville moyenne en nécropole touristique ne comporte-t'il pas une certaine part d'obscénité ? En tout cas, de quoi rendre furieux l'office de tourisme de Durango, ville distante d'une grosse trentaine de kilomètres. Durango fut, elle aussi, copieusement bombardée par l'aviation fasciste mais, manque de bol, n'étant ni siège de réunion historique ni sujet d'une peinture célèbre, désolé les gars, va falloir trouver autre chose pour attirer le chaland ! Comme tout n'est pas négatif, le moment comique est venu de la campagne des élections régionales. Certains partis utilisent encore des bagnoles munies de haut-parleurs pour balancer leur propagande. C'est lorsqu'on croise simultanément un cirque en tournée usant du même dispositif qu'on est devenu franchement hilare. Jamais l'expression "cirque électoral" n'avait mieux justifié son existence. |
Et plus accusatrice vis à vis du gouvernement anglais, une chanson de Sinead O'connor simplement nommée Famine.
* Mais aussi en 1977, 1985, 1987....
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Ceci n'est pas une critique des médias |
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Les lèvres serrées |
« Les meilleures "archives" du bassin minier des Asturies se trouvent dans ses cimetières. »
Il y a quelques années, Sergio – fils d’un mineur asturien – voyage à Buenos Aires. Il ne sait pas alors qu’en parallèle, il entame un autre voyage : celui de la mémoire. Là-bas, il découvre qu’un événement historique de répercussion mondiale a eu lieu dans sa région d’origine. On ne lui avait jamais rien raconté, dans aucune école ! Le jeune homme va passer d’un côté à l’autre de l’Océan en poursuivant l’ombre de cette révolution à laquelle il ne connaît rien, même si certains vieux de chez lui y font parfois allusion.
Espagne, octobre 1934. Face à la prise de pouvoir par la droite dure, la grève insurrectionnelle est déclenchée. Censée embraser tout le pays, elle échoue en Catalogne et est vite matée au Pays Basque. Mais dans les Asturies, la République socialiste est proclamée. Casernes et usines d’armement tombent les unes après les autres ; dans les bassins miniers, argent et propriété sont abolis. Cela va bien au-delà de l’antifascisme. Madrid envoie trente mille soldats, sous la coordination d’un certain général Franco, pour étouffer cette rébellion. Accompagnés de la flotte de guerre et de l’aviation, face à la résistance acharnée des ouvriers, ces militaires mettront plus de deux semaines à parvenir aux centres de la rébellion...
Ce matin je suis allé faire les courses. Je hais les courses. Par dessus tout le moment de passer en caisse. Les caisses de supermarchés sont le plus parfait résumé du capitalisme : nous on y fait la queue, on place sur le tapis roulant des blancs de poulet, des préservatifs, des canettes de bière, il n’y a pas de temps à perdre, faut sortir les cartes bancaires, la carte d’identité, la carte de fidélité… et la caisse enregistreuse fait cling cling, au suivant, la fête ne s’achève jamais, c’est le blues des codes barres, hey, presse-toi, y’en a qui attendent, hey, tranquille, laisse-moi trente secondes, laisse-moi choper le sac et mettre les congelés là où ils n’aplatiront pas le pain de mie.
Un autre air fort populaire fut Saluez, riches heureux, repris aux ouvriers de Carmaux lors des grèves de 1909 et 1910. Ici chantée par Marie-Aline Lagadic et Klervi Rivière
On retrouve cette histoire dans une chronique d'Aliette de Laleu sur France Musique.
À Bastien R.
In memoriam