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samedi 30 août 2025

Désolation

 


Résumons l'affaire : le 10 septembre le pays est censé être paralysé suite à un appel d'on ne sait qui (ou parfois trop bien). Les journaleux qui font normalement silence dans ces cas en ont rajouté durant tout ce mois d'août. Frustrés d'avoir raté le train jaune des gilets, les récupérateurs divers et avariés sont déjà sur les rangs sans même réaliser à quel point leur présence seule fait office de repoussoir. 
Certes, on n'est jamais à l'abri d'une divine surprise et ce serait trop con de ne pas attiser les braises. Quitte, pour une fois, à tenter d'être là où on ne nous attend pas.
Pour désamorcer, la crise annoncée le ravi de Bétharam se suicide politiquement remplissant à merveille son rôle de fusible. Son honneur s'appelle certainement fidélité (point Godwin, on sait).
Par ailleurs, les syndicats qui font tout pour ne surtout pas déranger ont appelé à la grève... le 18 !
Alors oui, on se méfie des prédictions soi-disant auto-réalisatrice et il y aura des fafs, des pénibles, des staliniens divers, des complotistes, mais que voulez-vous, face à ce monde lamentable, il faut bien commencer (continuer ?) quelque part.
À bientôt donc sur les barrages.

Quant aux gesticulations politico-syndicales :

lundi 26 août 2024

Cinéma : la fin de la frontière

 

Andy Dale Petty

WESTERN LANDS un film de Nicolas Drolc - FR / USA  - 86 minutes

Un essai cinématographique à la gloire de la côte Ouest américaine, à travers la parole de ses habitant-e-s en résistance contre l'ordre établi et la culture dominante.

Alors qu'ils s'embarquent pour une tournée d'un mois sur la côte Ouest, le musicien de Folk originaire d'Alabama Andy Dale Petty et son ami, le cinéaste nancéien Nicolas Drolc en profitent pour improviser un film, à la croisée du road movie, de l'expérimental, du documentaire fauché et du journalisme gonzo. Sillonnant les routes des Etats de Californie, Oregon, et Washington, le film est un hommage à l'esprit de liberté qui caractérise ces lieux et leurs habitants, des pionniers de la ruée vers l'or, jusqu'au beatniks de San Francisco des années 50, aux punks de Portland des années 70 jusqu'à l'explosion culturelle Grunge qui part de la région de Seattle à la fin des années 80 pour embraser le monde entier. Le long de la route, on croise des curiosités oubliées et on obtient une collection visuelle détaillée , hommage à une amérique étrange, vouée à disparaître.

On y écoute les témoignages de Lloyd Kahn, architecte hippie de 87 ans, ancien rédac chef de Shelter et du Whole Earth Catalog, d'Art Chantry, l'un des plus importants graphistes vivants, figure de proue du mouvement grunge, de V. Vale, anthropologue et éditeur du fanzine Search & Destroy et des livres Re-Search), de Kelly Halliburton, activiste punk pionnier de la scene de Portland et collaborateur du groupe culte de garage punk Dead Moon, d'Eric Isaacson, fondateur du label indépendant Mississippi Records, de Dave Reisch, du groupe de rock psychédélique new yorkais Holy Modal Rounders, de Bret Lunsford, historien, et musicien membre du groupe Beat Happening, ainsi que bon nombre d'anonymes, artistes, activistes politiques et agitatrices et agitateurs notoires.

   

Un film de l'ami Nicolas Drolc est toujours une (bonne) surprise.
Western Lands ne déroge pas à la règle en nous offrant une errance qui va de Big Sur jusqu'aux environs d'Oak Harbour en compagnie du musicien folk Andy Dale Petty.
S'il y a bien un ensemble de sensations plus difficiles à faire ressentir au spectateur qu'elles n'y paraissent, ce sont bien celles du vent, du frais, de la chaleur, de la pluie et du froid au long de cette longue route ponctuée de motels, de snacks, de bars, de boutiques étranges et de musées bizarres. 
On ressent tout ça en avançant vers le Nord. Et en tombant sur autant de pancartes, montagnes, panneaux, plaines, baraques, routes et encore d'autres routes.
Et on y croise des fantômes. Ceux de la classe ouvrière émiettée, des diggers de l'été 1969, des lobotomisés oubliés, des squatters expulsés, des Indiens pas assez glamour pour Hollywood, des homeless, des rockers SDF, des créateurs du punk de l'Ouest, des trop pauvres pour rester là alors barrez-vous vers l'Est ce coup là, des country singers et soulmen du nord-ouest... De tout un peuple qui est devenu gênant car il n'est ni assez propre ni assez soumis ni surtout, assez friqué pour ce monde.
C'est ce que nous racontent toutes ces voix, graves, profondes, hésitantes, éraillées dont on ne verra jamais le visage mais qui forment le choeur de cette évocation. 
On adorerait avoir une deuxième série qui serait, par exemple, une route Detroit / Chicago / Cleveland. Mais chaque film a son histoire et l'histoire ne se répète point. 

Un rappel d'un de ses autres films, Bungalow sessions avec la séquence consacrée à Andy Dale Petty.
 

lundi 22 juillet 2024

Trump & fils

 

Donald et Fred
Une remarque pour commencer, les nord Américains ont beau être surarmés, ils tirent comme des cochons. Lee Harvey, reviens, tout est pardonné !
Ceci posé, quelques mots sur le miraculé "qui s'est fait tout seul grâce à son sens des affaires". 
Encore un mensonge : Donald est le fils et héritier de Fred Trump (1905-19999), sinistre personnage gouvernant un empire immobilier de 27 000 appartements new yorkais, de casernes et de logements pour la Marine. 
Comme son rejeton, cet abject promoteur immobilier collectionna quelques déboires judiciaires : une arrestation en 1927 au cours d'une émeute pour implanter le Ku Klux Klan dans le Queens, une inculpation pour abus de contrats publics en 1954 et une autre pour discrimination en 1973 (la crapule refusait purement et simplement de louer à des Noirs).
Autant dire que l'ex et éventuel futur président a hérité d'un domaine conséquent et de coquets revenus dès 1968.Voilà pour le self made man, menteur pathologique.
Là où le vieux Trump laissa des traces dans la culture populaire, ce fut lorsqu'il eut un locataire bien connu de nos services : le chanteur Woody Guthrie, grand maître de la chanson qui démange. 
En 1950, Woody, exilé de son Oklahoma natal, emménagea dans le complexe de Beach Heaven. Il en tira plusieurs chansons aux titres on ne peut plus explicites : Beach Haven Race Hate, Beach Haven Ain't My Home et Ain't got no home, qu'il eut l'occasion d'enregistrer.


Cette chanson fut doublée d'une autre, toute aussi explicite : Old Man Trump. Écrite en 1954, jamais gravée, elle fut exhumée comme manuscrit par un professeur de lettres en 2016. 
Et depuis largement diffusée. 
Ici par les Missin' cousins.


Bien entendu, la chanson oubliée du troubadour folk a connu une nouvelle vie ces ultimes années.
Il existe donc des dizaines de variantes, de parodies et de nouvelles versions tirant sur Donald Trump avec l'efficacité d'un AR 15 correctement manié.
On a un faible pour celle, tout à fait actuelle de Middle class Joe
Enjoy it before the flood !

jeudi 11 juillet 2024

Un peu de poésie par Arletty

 

Arletty et un coquin (Hôtel du Nord)

Bon, maintenant que le fascisme est toujours à la porte en attendant d'occuper le séjour, que notre roitelet vient de s'octroyer deux ans de répit et que la chambre sera d'un centrisme affligeant (on parie ?) passons un peu à autre chose.
En 1934, déjà face à une extrême droite rampante et un Front pop' en gestation, que fabriquait notre chère Arletty ?
Elle chantait, ne vous en déplaise.
Et en outre elle se payait la fiole toutes ces bourgeoises qui soupiraient après les marlous (on ne disait pas "bad boys") sur une chanson signée Jean Neuburger (encore un mauvais français à coup sûr). 
Postmodernes divers et variées, avant de hurler sur ces paroles injurieuses et scandaleuses, songez deux minutes que c'est du second degré. Puisqu'il faut tout préciser.
Et dans le genre rions un peu avec le mépris de classe...  

jeudi 25 avril 2024

Du passé et du tourisme de masse

 

Ce qui ne se visite plus

Cédons exceptionnellement au lamentable exhibitionnisme des réseaux sociaux en donnant quelques conclusions sur un récent déplacement.
Il sera ici question de le province de Biscaye (en local, Bizkaia) vue comme symbole de la manière dont le spectacle (au sens situ du terme) étend sa griffe sur toute terre immergée.
Déjà, la capitale, Bilbao. On a déjà évoqué le sort de l'ex forteresse ouvrière, les chantiers navals Euskalduna qui ont dû céder la place, non pas comme on l'avait abusivement écrit au très bourgeois musée Guggenheim mais à un immonde palais des congrès, manière d'effacer une bonne fois pour toutes l'histoire du peuple travailleur.  

Toutefois le Guggenheim et son monde ont parfaitement rempli leur office.
Ainsi, quelle n'a pas été notre surprise et tristesse de constater que l'embouchure du Nervion se voit encombrée par des paquebots de croisière déversant des milliers de consommateurs sur la ville.
Et, comme ailleurs, spéculation et Rbnb ont fait leur oeuvre. Ainsi, la région côtière est-elle constellée de protestations contre les conséquences de la soi-disant culture et l'augmentation de 30 % du tourisme.
Mais le plus beau reste à venir.
Tout près de la pointe du cap Matxixako, entre Bermeo et Bakio, se trouve un charmant îlot, le Gaztelugatxe, relié à la terre ferme par une antique chaussée régulièrement submergée. Un ermitage du IXème siècle orne le rocher. Il fut un temps où il suffisait de prendre un duvet (les nuits sont fraîches) pour passer une nuit dans ce cadre magnifique. Mais depuis que les petits génies de la série Game of Thrones ont eu l'idée de tourner dans ce charmant paysage, il faut compter entre quatre et cinq mois d'attente, en réservant par le net, pour avoir l'insigne avantage de s'entasser sur le lieu du tournage.
On sait bien que c'est partout pareil mais on ne peut s'empêcher d'une bouffée de nostalgie du temps où ces terres regorgeaient de prolos rebelles ou de délinquants énervés.


Allons faire un tour à l'intérieur des terres. À Gernika où le Condor passa (milesker Pott).
Depuis Picasso, chacun sait que ce bourg fut rasé par l'aviation nazie le 26 avril 1937.
Ce qui est nouveau est qu'après une relative (très relative) discrétion sur ce massacre, il est devenu ce qu'il faut, hélas, bien nommer l'argument principal de l'attraction touristique locale.
Le "Condor tour" comprend des reproductions du tableau de Picasso, des photos d'époques du désastre disséminées dans le centre-ville, un inévitable mémorial, des abris anti-aériens (Sans dec', y'avait des abris à Gernika ???) et une superbe statue de gudaris (soldats basques) dans le plus pur style réaliste socialiste.


Comprenons-nous, on n'a rien contre la mémoire historique, bien au contraire.
Mais transformer une ville moyenne en nécropole touristique ne comporte-t'il pas une certaine part d'obscénité ?
En tout cas, de quoi rendre furieux l'office de tourisme de Durango, ville distante d'une grosse trentaine de kilomètres. Durango fut, elle aussi, copieusement bombardée par l'aviation fasciste mais, manque de bol, n'étant ni siège de réunion historique ni sujet d'une peinture célèbre, désolé les gars, va falloir trouver autre chose pour attirer le chaland !
Comme tout n'est pas négatif, le moment comique est venu de la campagne des élections régionales. Certains partis utilisent encore des bagnoles munies de haut-parleurs pour balancer leur propagande. C'est lorsqu'on croise simultanément un cirque en tournée usant du même dispositif qu'on est devenu franchement hilare. 
Jamais l'expression "cirque électoral" n'avait mieux justifié son existence.

jeudi 29 février 2024

Crever de faim pour la propriété et sa gracieuse Majesté

 


Il est bien connu qu'une famine a ravagé l'Irlande au XIXème siècle, particulièrement entre  1845 et 1852.
On estime que cette disette fit la bagatelle d'un million de morts et en poussa un autre million à émigrer vers l'Amérique ou l'Australie.
L'île ne retrouvera un équilibre démographique qu'en...2022.
Mais quels furent les responsables ? Le mildiou qui ravagea la pomme de terre, principal aliment des fermiers pauvres ? La rapacité des propriétaires terriens qui expulsèrent à tour de bras ? La colonisation britannique qui avait morcelé les terres en guise de représailles et qui laissa crever ces "papistes" dans une indifférence flagrante tout en continuant d'exporter des aliments (détail piquant: seule la nation amérindienne Choctaw envoya des secours en Irlande. Entre occupés...) ? Le capitalisme libéral qui n'intervint en aucun cas ?
Un peu de tout cela à la fois.
Mais ce dénuement alimentaire ne fut pas plus "naturel" que celui qui sombra sur l'Ukraine en 1933 ou toute autre famine de ces deux derniers siècles. 
Une intéressante émission du "Cours de l'histoire" revient sur cette multiplicité de facteurs en compagnie des historiens Fabrice Bensimon et Karina Bénazech Wendling.
On peut l'écouter  en cliquant sur ce lien.
 
Cette tuerie a bien entendu laissé des traces dans la mémoire collective. 
Dont cette ballade narrant exil et prison, Fields of  Athenry, ici par les Dropckick Murphys, irlandais de Boston (Mass.)
 

 

Et plus accusatrice vis à vis du gouvernement anglais, une chanson de Sinead O'connor simplement nommée Famine.

lundi 24 octobre 2022

Des rats qui courent

 

Comme on le voit sur le document ci-dessus, en avril 1981*, le riant quartier de Brixton, district de Lambeth, municipalité de Londres fut le théâtre d'un certain mécontentement qui passa vite aux actes directs.
Margareth Thatcher, qui n'en ratait pas une, déclara alors qu'il ne s'agissait que de Race riots (émeutes raciales).
Le quartier répliqua fièrement : un énorme graffiti sur l'avenue dite "la frontline", proclama There is no race but the rat race !  
 


Les camarades traducteurs de la brochure de l'époque, Like a summer with a thousand julys, en avaient donné une version approximative et fautive ainsi tournée "Il n'y pas de races, hors la race des rats." Raté, les copains ! 
Faut dire que le retour à l'envoyeur était pour ainsi dire intraduisible vu qu'en british "race" signifie à la fois "race" et "course" et qu'on causait bien là de la fameuse "course du rat".
Sorry, mate ? Tu ne sais point ce qu'est cette fameuse course ? ben, la course à l’échalote vers l’ascenseur social, une fuite en avant vers la promotion, le pouvoir...
À l'époque où un racialiste était forcément un simple raciste, le sens de la répartie des héritiers de King Mob fut savouré et applaudi à sa juste valeur.
The Specials avaient d'ailleurs re-popularisé cette expression, déjà utilisée par Bob Marley avec une vidéo qui parle d'elle-même.

 

* Mais aussi en 1977, 1985, 1987....

 



jeudi 8 septembre 2022

Elle ne nous enterra donc pas tous

 

Hommage à la monarchie : le roi, son ex et un héritier




vendredi 24 juin 2022

De la thune et des rengaines

Ceci n'est pas une critique des médias

Plusieurs personnes, dont that good ol' Georgie, ont attiré notre attention sur cette émission atypique de Tiphaine de Rocquigny, chargée de l'économie sur France Culture, celle du 16 juin dernier.
Thème de cet Entendez-vous l'éco : comment les artistes, emportés par des objectifs poétiques, se saisissent-ils des mécanismes sociaux et économiques pour les mettre en chanson, depuis les troubadours de l’Occitanie du XIIe siècle à jusqu'à Bernard Lavilliers, en passant par l'Internationale ? 
Sont invités le délicieux Jacques Vassal dont l'éditeur Les Fondeurs de briques a publié il y a peu une version augmentée de son Folksong et Bertrand Dicale, auteur du Dictionnaire amoureux de la chanson française (Plon, 2016).
Si cette émission (cliquer sur le lien) est globalement d'une très bonne tenue, elle nous procure un seul sujet d'étonnement : si on comprend bien qu'Aristide Bruant y soit égratigné, on pige moins que cette girouette de Montéhus soit épargné par nos érudits. Notre version quant à ces deux lascars se trouve en cliquant sur les liens.
 
Et un p'tit coup des Frères Jacques en moralistes
 

mercredi 11 mai 2022

La révolution asturienne au cinéma

 

Les lèvres serrées

LUNDI 16 MAI À 20H30 cinéma American Cosmograph (24 rue Montardy, Toulouse)

Projection unique suivie d’une rencontre avec le réalisateur Sergio Montero Fernandez, des membres du collectif Smolny, éditeurs notamment de l'ouvrage Asturies 1934, une révolution sans chefs, ainsi que PJ B., traducteur du livre.

La BO non sous-titrée. Le film l'est.
 

« Les meilleures "archives" du bassin minier des Asturies se trouvent dans ses cimetières. »

Il y a quelques années, Sergio – fils d’un mineur asturien – voyage à Buenos Aires. Il ne sait pas alors qu’en parallèle, il entame un autre voyage : celui de la mémoire. Là-bas, il découvre qu’un événement historique de répercussion mondiale a eu lieu dans sa région d’origine. On ne lui avait jamais rien raconté, dans aucune école ! Le jeune homme va passer d’un côté à l’autre de l’Océan en poursuivant l’ombre de cette révolution à laquelle il ne connaît rien, même si certains vieux de chez lui y font parfois allusion.

Espagne, octobre 1934. Face à la prise de pouvoir par la droite dure, la grève insurrectionnelle est déclenchée. Censée embraser tout le pays, elle échoue en Catalogne et est vite matée au Pays Basque. Mais dans les Asturies, la République socialiste est proclamée. Casernes et usines d’armement tombent les unes après les autres ; dans les bassins miniers, argent et propriété sont abolis. Cela va bien au-delà de l’antifascisme. Madrid envoie trente mille soldats, sous la coordination d’un certain général Franco, pour étouffer cette rébellion. Accompagnés de la flotte de guerre et de l’aviation, face à la résistance acharnée des ouvriers, ces militaires mettront plus de deux semaines à parvenir aux centres de la rébellion...


 

vendredi 31 décembre 2021

Un peu de poésie, que diable

Puisque ci-dessous, nous étions chez sa gracieuse majesté et sa tribu de parasites sociaux, restons-y encore un peu
Chatham (prononcer tchat-eum) s'est constituée autour d'un important arsenal sur la Medway au XVIIème siècle. Bien que l'arsenal ait depuis longtemps cédé la place à un quartier résidentiel et d'affaires, ses principaux bâtiments et hangars ont été préservés ; de sorte que, par delà ses fonctions urbaines modernes, l’importance historique de l’arsenal perdure.
Outre son caractère maritime, elle était aussi une ville de garnison : elle abritait plusieurs casernes, plusieurs forts du XIXème siècle censés protéger l'arsenal en cas d'invasion. Merci Wikipedia.
Précisons qu'outre ce glorieux passé militaire, Chatham est le cadre de vie de notre cher "Wild" Billy Childish, peintre, poète et musicien.  
Le bougre lui a même dédié un poème. Enfin plutôt un texte d'amour aux prolos et autres pauvres.
Qu'on s'envoie en guise de fin d'une année déplorable. Cheers, mates !
 



 

 


 


jeudi 9 décembre 2021

L'art du plagiat

 
Reconnaissons-le, la Mano Negra (groupe issu des Hot Pants, des Casse Pieds et des Dirty Districts) fut en son temps (1987-1994) un sacré groupe de scène doté d'un groove irréprochable.
Côté reproche, justement, on leur doit, à eux et à quelques autres, l'irruption du gros business dans un rock jusqu'alors plus confidentiel et familial, une certaine "Jacklanguisation" de la musique qui collait bien aux dernières heures du socialisme cotillon et surtout, surtout, une faiblesse avérée des paroles.
Même si ces gens eurent des intentions souvent estimables et avaient des choses à dire, ils les disaient trop fréquemment avec une naïveté confondante et une accumulation de mots formant une liste lassante. C'est d'ailleurs depuis la marque de Manu Chao. C'est pas parce qu'on chante en castillan qu'on est obligé d'être aussi sommaire.
Enfin, soyons juste, on aime bien aussi les Ramones qui, question texte se posent un peu là.
Non, ce qui a eu toujours du mal à passer, c'est que ces jeunes gens découvrant l'Amérique Latine n'hésitaient pas à pomper et à recycler des trucs entendus à la radio, ce qui n'aurait rien de blâmable en soi du moment qu'on cite sa source. 
Prenons un classique de la salsa new-yorkaise : Te están buscando, 45 tour sorti en 1981 chez Fania joué par le fabuleux duo Rubén blades / Willie Colon. Voici les mésaventures d'une guape du quartier que plus personne ne supporte et que tant la flicaille que les autres truands recherchent pour lui donner une bonne leçon:  

Et ensuite, écoutons Peligro, reggae tropical de la Mano dont voici la vidéo issue du documentaire Puta's fever.
 

 

Même sans posséder la langue de Cervantés et Julio Iglesias vous avez remarqué ? Ce sont quasiment les mêmes paroles. on se contente de remplacer les pénibles du quartier par la CIA et les forces de l'ordre. Après y'a plus qu'à balancer une accumulation de pays d'Amérique Centrale et le tour est joué !
Vous me direz qu'après tout, depuis Mozart (qui a pompé Salieri) et Muddy Waters (qui a pompé Robert Johnson), l'histoire de la musique n'est qu'une longue suite de plagiat.
certes. Mais ça fait longtemps que celui-là, on l'avait sur l'estomac !

vendredi 19 novembre 2021

Le blues du travailleur : bullshit jobs

 

La photo ci-dessus, trouvée le blog de M. Pop 9, nous a irrésistiblement attiré l’œil. On s'est d'abord demandé quel était le curieux instrument dans lequel soufflait la gaillarde. Heureusement, il y a une légende jointe, en anglais, qui donne à peu près ceci : Mary Pierce, "tambourineuse vers le haut" qui gagnait 6 pences par semaine en tirant des pois secs sur les fenêtres afin de réveiller les gens qui devaient aller bosser (East London, années 1930).
Franchement, connaissiez-vous beaucoup de boulots plus merdiques qu'aller réveiller autrui les bombardant des petits pois ? 
Quoiqu'à notre commentaire en ce sens, l'intéressé répondit : Tu m’étonnes. Mais faut aussi reconnaître qu’à l’époque, y avait des turbins bien pires que d’faire la tournée des popotes avec une sarbacane — et aujourd’hui, quand je regarde les jeunots qui font du vélo avec un sac à dos cubique pleins de sushis industriels et de pizzas lourdingues…
Notre camarade lorrain étant dans le vrai, on avoue qu'il y a eu et existe encore des métiers ô combien plus pénibles. On nage juste avec ce boulot entre l'absurde et le loufoque. 
Ce qui nous a évoqué cette chanson du premier album des Clash reprise sur leur triple disque Sandinista ! (1980).
Après tout, à l'origine, elle avait été écrite pour prévenir les gosses.
 
 
Dans le genre chagrins stupides ou délirants, le petit commerce possède des variantes illimitées. Prenez ces vendeurs d'attrape-mouches.
 
Ou ceux de dentiers d'occasion (devaient être confortables en bouche, tiens).
 

Mais à évoquer ces allumeurs de réverbères et autres marchands d'Arlequins, offices d'un monde lui aussi disparu, on risque de glisser dans une nostalgie à tendance folklorique.
Il est donc temps de réitérer notre position vis à vis du salariat qui pour être théorique (ben oui, nous aussi on est allé gagner notre croûte) n'en est pas moins ferme.
On va l'illustrer par ce tube de Zoufris Maracas, groupe de variétoche des années 2010 à orientation poil à gratter.

mardi 16 novembre 2021

Johnny et Ray dans la dèche, Eddy en profite

 

Voici l'histoire d'un pauvre fermier dont ni les animaux ni la terre ne produisent de quoi nourrir sa famille. Même son frangin, tout aussi miséreux, ne peut rien pour lui. Qu'à cela ne tienne, au lieu d'exterminer sa maisonnée (conclusion classique des murder ballads, équivalent américain de nos complaintes) le gars finit par émigrer en espérant rejoindre une contrée plus clémente.
Depuis Les raisins de la colère, un thème familier repris par la chanson rurale, donc. 
Busted ou I'm busted fut écrit par le chanteur de country du Michigan, Harlan Howard, en 1962 et d'abord chantée par Burl Ives.
Mais elle fut surtout immédiatement, popularisée par Johnny Cash (album Blood, sweat and tears) et Ray Charles dans une version plus jazzy.
 
 
En argot étazunien, Busted a de nombreuses significations, on peut le traduire par "cassé", "lessivé", "au bout du rouleau" mais aussi par "gaulé par les flics", ou, en gros, "fait comme un rat".  
En 1964, Monsieur Eddy y alla de son adaptation, inspirée de la version Ray Charles, sur son album Toute la ville en parle. Les paroles sont du Schmoll lui-même.
 
Pour compléter ce petit panorama de la débine, ajoutons-y comme reprise en français, les Hou-lops. En allemand Volker Lechtenbricht a chanté un Ich bin pleite  mou à souhait( de la variétoche germanique des années 70, quoi) repris ensuite Johana von Koczian
En Italie, Sono un fallito taillera sa route entonné par Gino Santercole et par l'inévitable Adriano Celentano.
Quant aux multiples versions anglo-saxonnes, au rayon curiosité citons une parodie de Ben Colder, Busted n°2.
Et une autre, celle du regretté Andre Williams, disparu en 2019, qui fut à la fois chanteur de blues, de rock, de punk, et de bien d'autres choses encore...
 

dimanche 29 août 2021

De Bertold Brecht à Ivà : le dernier truand

 

En 1928, en introduction de leur Dreigroschenoper, Bertold Brecht et Kurt Weill créèrent le personnage de Mackie Messer (Mackie le surineur) et le dotèrent d'une complainte qui fera le tour du Monde, Die Moritat von Mackie Messer.
Ici par Lotte Lenya, interprète préférée et un temps épouse de Weill.
 

 
Le personnage d'assassin est inspiré du bandit Macheat de l'opéra originel de John Gay, le Beggar's opera
Même si la pièce de Brecht ne connaît pas un succès immédiat, cette chanson sera l'objet d'innombrables reprises, particulièrement aux États-Unis (Armstrong, The Doors, Sinatra, Fitzgerald, etc.) Voici la première version gravée en français par Florelle.

Et le personnage va prendre un nouvel aspect, totalement inattendu.
L'Espagne avait elle aussi été contaminée par le tube berlinois, repris, entre autre, par José Gardiola.
Mais en 1986, le génial auteur de BD Ramón Tosas (1941-1993), mieux connu comme IVÀ (acronyme de tentative de variations artistique) invente un immortel personnage de braqueur philosophe et anarchisant : Makinavajas, el ulitimo choriso (Maki la lame, le dernier des truands). Au moment du boom de la bande dessinée péninsulaire (grâce à des revues comme El jueves) et d'un mouvement antimilitariste explosant dans la jeunesse, Ivà avait déjà créé Historia de la puta mili pour brocarder l'armée de sa majesté Juan Carlos. Il fallaitt une certaine dose de courage pour s'attaquer à l'institution militaire en Espagne. 
Maki et sa bande (Popeye dit Popi, Mustafá dit Mojamé ou Moromielda, tous réunis au bar "El Pirata" du barrio chino de Barcelone) s'attaquent non seulement aux banques, bijouteries et autres réservoirs de fric mais aussi à toutes les institutions du pays, politiciens, prisons, bourgeoisie catalane, immobilier, tourisme, salariat...

Dessinés grossièrement, les protagonistes valent surtout pour un vocabulaire incroyable, mixture d'argot gitan, de parler populaire du Barrio Chino et surtout, de néologismes et d'insultes inventés par l'auteur, le tout prononcé (vous avez bien lu) avec un tel accent qu'on conseille à ceux qui découvriront ça de d'abord lire à haute voix sinon on est vite paumés. Certaines expressions vont même passer à l'usage courant ("Cagontó !" ou “Po fueno, po fale, po malegro” par exemple).
Tout en menant un travail de destruction systématique de la corruption policière, du cinqcentenaire de la "découverte" de l'Amérique, de la trahison syndicale, des arnaques immobilières, du racisme, de la modernisation à outrance, en particulier de la ville de Barcelone en pleine transformation, de la politique carcérale et autres joyeusetés, les aventures de Makinaja vont connaître une popularité phénoménale. Peut-être parce qu'outre ses outrances verbales, le thème est avant tout la revanche des petites gens et l'évidence que des braqueurs de banque ne sont, au fond, que de petits criminels dans une société où tout le monde se rue sur le pognon. 
Le succès est tel que la BD sera adaptée au théâtre en 1989 avec musique du groupe flamenco rock Pata Negra, au cinéma pour deux films en 1992 (l'année des jeux Olympiques !) et 1993 et en série télévisée en 1994. 
Évidemment, malgré quelques acteurs flamboyants, toutes ces adaptations n'arrivent pas à la cheville de la BD.
Devenu, lui-même, une machine à générer du fric, Ivà n'avait plus qu'à disparaître dans un accident de circulation. 
Le générique de la série télévision où Maki était joué par Pepe Rubianes et la chanson par Cabecera.


Il ne reste plus qu'à vous souhaiter la lecture de l'intégrale qui est encore et toujours régulièrement rééditée. Après ça vous serez armés pour n'importe quelle situation dans une rue espagnole.
Et à s'arrêter sur un dernier hommage par le groupe punk et déconneur de Pampelune, Tijuana in Blue, sur son album de 1988, A bocajarro.

vendredi 13 août 2021

Tranche de vie (alimentaire)


Ce matin je suis allé faire les courses. Je hais les courses. Par dessus tout le moment de passer en caisse. Les caisses de supermarchés sont le plus parfait résumé du capitalisme : nous on y fait la queue, on place sur le tapis roulant des blancs de poulet, des préservatifs, des canettes de bière, il n’y a pas de temps à perdre, faut sortir les cartes bancaires, la carte d’identité, la carte de fidélité… et la caisse enregistreuse fait cling cling, au suivant, la fête ne s’achève jamais, c’est le blues des codes barres, hey, presse-toi, y’en a qui attendent, hey, tranquille, laisse-moi trente secondes, laisse-moi choper le sac et mettre les congelés là où ils n’aplatiront pas le pain de mie.



Je hais le supermarché. Le niveau de violence d’un film de Tarentino n’arrive pas à la cheville de la scène où quelqu'un compare les étiquettes des barquettes de viande dans les allées afin d’acheter la moins chère, de la pire qualité, celle qui va le tuer à petit feu, lui obstruer les artères et celles de ses gosses parce qu’il ne peux rien te payer de mieux, de plus sain. Nous les pauvres, mourons en un holocauste lent et silencieux que nous finançons au passage. Morts de froid dans nos domiciles qu’on ne chauffe pas. Rendus barjots par des maladies mentales que la sécurité sociale ne couvre pas…
Patxi Irurzun Tratado de Hortografia
(Una novela sobre el Rock Radical Vasco) 
 

jeudi 8 juillet 2021

Le blues de la travailleuse : la grève de Douarnenez 1924

 

 
À Douarnenez, à Concarneau, les hommes sont généralement marins et les femmes travaillaient aux ateliers de conditionnement des prises, principalement des sardines. On appelait d'ailleurs ces ouvrières des Penn Sardin
Travaillant jusqu'à 18h par jour, payées à la pièce, ces femmes déclenchèrent une série de grèves en 1905 pour exiger un paiement horaire. S'étendant à toutes les villes côtières, ce conflit se conclue par la victoire des ouvrières et la création du Syndicat des sardinières. 
En 1924, elles perçoivent entre 80 centimes et 1,30 franc de l’heure. Elles sont en poste plus de 70 heures par semaine et il n’existe aucune prise en compte du travail de nuit ou des heures supplémentaires.
Une grève réclamant une augmentation conséquente éclate en novembre 1924. Elle va durer 46 jours et, pour la première fois, les hommes se rangent derrière les ouvrières. Les marins entrent dans la danse et toute la côte est bientôt paralysée. Le maire communiste de Douarnenez, Daniel Le Flanchec, soutient le mouvement et organise des soupes populaires. Ce qui lui vaudra d'être destitué par l'État et la ville mise sous tutelle. Autre leader communiste, Charles Tillon, récemment sorti des geôles pour mutinerie se démène et connaît même quelques cuisants échecs en tentant d'étendre la grève à la côte basque et vendéenne.  
Malgré la violence des gendarmes mobiles et le recours massif à des jaunes, la ville est paralysée. Le Flanchec est même victime d'un attentat causé par des nervis du patronat.  
Les agriculteurs locaux ravitaillent les grévistes et des collectes sont organisées dans toute la France. Le ministre du Travail offre sa médiation.
Le 8 janvier 1925, les patrons finissent par cèder et les ouvrières gagnent 20 centimes d'augmentation. 
Ces ouvrières, réputées catholiques et soumises, ont foutu un beau bordel sur toute la côte et, comme on chantait pas mal dans les ateliers, voici la chanson la plus célèbre qui leur rend hommage, paroles écrite par Claude Michel (une femme) musique de Jean-Pierre Dovilliers : Penn Sardin.

 

Un autre air fort populaire fut Saluez, riches heureux, repris aux ouvriers de Carmaux lors des grèves de 1909 et 1910. Ici chantée par Marie-Aline Lagadic et Klervi Rivière

 

On retrouve cette histoire dans une chronique d'Aliette de Laleu sur France Musique.

À Bastien R.  

In memoriam

vendredi 21 mai 2021

Réal V Benoît, prolo québecois


Il est notoire que l'ouvrier a une espérance de vie plus limitée que bien d'autres catégories sociales (huissier, académicien, toubib...).
Il est des exceptions et l'ami François, du pays d'en face, nous signale un petit gars qui fait preuve d'une belle longévité malgré ses deux carrières.
Né en 1945 dans la région d'Abitibi-Témiscamingue (en Cri et Algonquin dans le texte) à l'ouest du Québec, Réal V. Benoît est un mineur de fond qui se lança dans la chanson au début des années 1970. 
Vite surnommé le "chanteur-mineur" (pourquoi pas le "mineur chantant" tant qu'on y est ?) le gars en a eu vite class de se produire sur scène en habit de travail à l'insistance de quelques producteurs et de se faire arnaquer par des labels véreux pour ses trois LP Voilà (1971), Revoilà (1972) et Pour le fun (1973). 
Chanteur de folk countrysant doté d'une conscience de classe à fleur de peau et au son fruste, il se fit une belle popularité avant de tout envoyer paître pour retourner dans les obscures galeries. Après avoir annoncé son départ sur scène, il resta anonyme vingt-cinq ans durant.
Un exemple de son art : Ça peut pas marcher.
 
 
Et le bonhomme refit une apparition en 2005 en artisan de la chanson, allant jusqu'à se produire avec un accompagnement enregistré. Depuis, il a sorti trois nouveaux disques et taille sa route en persistant à maudire l'arrogance des possédants et à s'adresser aux prolos.
Même si de nos jours, il faut parfois tout expliquer, comme dans ce Christ de pauvres. 

lundi 1 mars 2021

Félix, Charles et l'héritage

Querelle familiale chez Kurosawa (Ran, 1985)
 
Les psychanalystes, juges pour enfants et curés confesseurs, lorsqu'on en trouve encore, le savent bien, la famille est un des plus beaux endroits de l'épanouissement humain. Et comme telle, elle possède ses rites et ses riches heures.
Un de ses grands moments suit généralement un épisode tragique (voire, le précède parfois). Ainsi, lorsqu'advient le décès d'un ancêtre, on peut souvent observer les descendants éplorés calculer un retour sur investissement ou désinvestissement affectif en terme d'espèces sonnantes et trébuchantes, de terrains bâtissables, de parpaings assemblés ou de simples bibelots.
Cette coutume de l'héritage tout droit issue de notre grande Révolution et de son inaliénable droit bourgeois à la propriété privée a souvent réjoui poètes et chansonniers.
Ainsi, Félix Leclerc en fit-il ses choux gras dans un 45 tour de 1957 (Epic 1071)

 
Chroniqueur des familles heureuses, Charles Trenet se devait d'en remettre une couche. Le voici sur scène à Bruxelles, en février 1965, dans L'héritage infernal.
S'il avait soupçonné à quel point sa cousine, son neveu, son ex-chauffeur et un fils prétendument adultérin iraient se poursuivre devant les tribunaux, peut-être aurait-il plutôt chanté les vertes routes ou les flots bleus.
 

dimanche 14 février 2021

Jean Yanne et la plus-value



C'était le 22 janvier 1966 sur la très regrettée ORTF. 
L'émission Pleins Feux était dédiée à Claude Nougaro qui y chanta cinq morceaux et y invita Françoise Hardy, Sophie Daumier et Guy Bedos. 
Jean Yanne en profita pour expliquer son train de vie royal non sans remercier la Sacem (qui habite au 21, bien entendu). À 12 balles, la rengaine...