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jeudi 11 juillet 2024

Un peu de poésie par Arletty

 

Arletty et un coquin (Hôtel du Nord)

Bon, maintenant que le fascisme est toujours à la porte en attendant d'occuper le séjour, que notre roitelet vient de s'octroyer deux ans de répit et que la chambre sera d'un centrisme affligeant (on parie ?) passons un peu à autre chose.
En 1934, déjà face à une extrême droite rampante et un Front pop' en gestation, que fabriquait notre chère Arletty ?
Elle chantait, ne vous en déplaise.
Et en outre elle se payait la fiole toutes ces bourgeoises qui soupiraient après les marlous (on ne disait pas "bad boys") sur une chanson signée Jean Neuburger (encore un mauvais français à coup sûr). 
Postmodernes divers et variées, avant de hurler sur ces paroles injurieuses et scandaleuses, songez deux minutes que c'est du second degré. Puisqu'il faut tout préciser.
Et dans le genre rions un peu avec le mépris de classe...  

mardi 9 janvier 2024

Gesundheit über alles !

 


En guise de billet tardif de début d'année, on aurait pu faire un constat désabusé du monde tel qu'il ne va pas.
Ce ne sont pas les sujets qui auraient manqué, des colossaux massacres à Gaza que certains prolongent sous prétexte d'aide humanitaire (remember Sarajevo ?), d'une guerre où l'Occident est prêt à combattre l'impérialisme le plus ignoble jusqu'au dernier Ukrainien à condition que ça ne lui coûte pas trop cher, d'une loi abjecte passée par un gouvernement qui ne fait même plus semblant (on croit avoir touché le fond avant de constater qu'il n'y a pas de fond), de la multiplication de guignols atroces au service du capital devenant démocratiquement chefs d'État, etc. 
On aurait même pu trouver des raisons d'espérer lorsqu'une Kurde nommée Roya Heshmati donne une leçon de dignité à une bande de fascistes libidineux.
Mais non, on partage notre stupéfaction sur tout autre chose.
Ami des années 1990, vous vous souvenez de Rage against the machine (rebaptisés par les anti tech pyrénéens Ariège against the machine) ?
Mélange de heavy punk, de funk et d'un soupçon de hip hop, ces Californiens firent fureur chez les jeunes gens par un gauchisme parfois de bon aloi.
Ou comment faire un tube mondial sur une triste réalité : la flicaille flingue. 
 
 
Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir où va se nicher le refrain "Fuck you! I won't do what you tell me". 
Il semble que le petit père Kim Jong-Un goutte assez ce succès de 1992.
Aussi, le voir joué par un grand orchestre, devant un parterre de zombis en uniforme avec un fond de scène à base de symboles phalliques ravageurs, nous a laissé entre la jubilation la plus infâme et la tristesse la plus légitime.
Il faut dire qu'à Pyongyang, on swingue méchamment. Normal, une fausse note et te voilà au violon vite fait. 
On en est resté tellement baba qu'on se demande encore s'il s'agit d'un génial détournement à base de montage serré ou si cette séquence a vraiment existé, auquel cas, on le répète, il n'y a vraiment plus de fond à toucher.
Nous livrons l'objet de notre perplexité à votre sagacité.


Notre cher Kaurismaki, qui avait offert à la population d'Helsinki un concert des Leningrad Cowboys accompagnés par les chœurs de l'Armée Rouge peut aller se rhabiller. 
Allez, que l'année vous soit tout de même moins pénible que la précédente.


vendredi 17 juin 2022

Parlons peinture

 

Le grand soir


Exceptionnellement, causons peinture.
Durant la décennie 2000/2010, la capitale des Gaules, du saucisson à cuire et du beaujolpif fut le siège d'un mouvement de peinture avant-gardiste, j'ai nommé les conistes. Mené principalement par Sébastien Brunel et Thomas Girard, ce mouvement accoucha d'oeuvres aussi fondamentales que Gigot-flageolets, jeune couple LCR au vidéomatique ou le triptyque El condor pasa.
Ces artistes injustement oubliés ont également commis un numéro de Télérama, des Inrocks et un numéro de la défunte émission d'Arte, Palettes, fut consacrée à leur peinture maîtresse La bataille de l'esplanade.  
Qui changea plusieurs fois de titre, comme on peut le constater ci-dessous.   
 
Un site internet est consacré à la mémoire de ces génies injustement négligés par l'histoire de l'art. Le dernier mot reviendra à Tête de Cerf.

samedi 19 mars 2022

Du côté des modernes

 

Éloignons-nous momentanément de la guerre, enfin de la pure et dure, pour revenir à notre doux pays.
Ainsi, le pass vaccinal a été suspendu (Pigé ? Sus-pen-du, peut resservir à tout moment) le masque tombe en désuétude, nous pouvons tous et toutes revenir consommer dans les boites de nuits et autres restaus et le télétravail n'est plus obligatoire pour ceux qui avaient encore le choix. 
Enfin, on va pouvoir retrouver ses collègues au turbin.
Il reste toutefois d'indécrottables cul-terreux rétifs au progrès.Sauf en ce qui concerne le fond musical.
Mesdames et messieurs, les Astaffort Mods. L'odyssée du putain d'espace du disque Sardines à l'huile aux pruneaux (2020).
  

mercredi 20 janvier 2021

Machin, folk rigolo franc comtois

 

Alain Carbonare, Gilles Kusméruck, Jean-Pierre Robert, Tony Carbonare.

Contrairement à un préjugé fort répandu chez les "rockeux" adeptes de l'électricité, certains folkeux des années 1970 cultivaient un sens de la parodie et second degré tout à fait louable.

Ainsi le groupe Machin également baptisé Très véritable Groupe Machin qui écuma la Franche Comté et autres colonies françoises (avec quelques incursions helvétiques) de 1975 à 1981, année terrible. Multi instrumentistes également amoureux du patrimoine de nos contrées que du rock trépidant, le projet est monté par Alain et Tony Carbonare et Jean-Pierre Robert qui débauchent vite Gilles Kuméruck du duo country Bébert et Kus. Jean-Paul Simonin, batteur à tendance bûcheronne, les rejoint l'année suivante.
Outre les concerts galères dans des MJC à l'acoustique dégueu, la bande se fait recruter par un jeune compatriote parti conquérir Paris pour accompagner ses délires, j'ai nommé Hubert Félix Thiéfaine. Mais, aussi étonnant que ça puisse paraître aujourd'hui, Machin connaît plus de succès que le jurassic fantaisiste et ils enregistrent leur premier disque avant lui, en 1976 : Moi je suis un folkeux.

 
Mais comme ils ne sont pas chiens, ils négocient leur signature sur le label Stern, en 1977 à une cosignature pour un Thiéfaine jusqu'alors boudé par les labels et enregistrent avec lui Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir. Au passage Tony Carbonare devient manger d'Hubert Félix jusqu'en 1999.
Ils co-écriront le futur hymne officieux du Jura, La cancoillotte, ici par Machin, tout seuls.

Nos zozos sortent quatre vinyles, aujourd'hui fort recherchés de 1976 à 1980, Moi je suis un folkeux (76), Tout folkant (77), Râles folk (78) et ... et pourtant c'en était pas ! en 1981.
Le folk ne fait plus recette et Thiéfaine prend un virage sombrement rock poète maudit. Ça devient épuisant de mener deux groupes parallèles.
La bande se sépare donc : Jean-Pierre part en solo, Tony reste manager et Gilles et Jean-Paul accompagnent toujours HFT devant un public qui croît petit à petit. 
Thiéfaine les ressuscite en 1998 pour son concert anniversaire et c'est reparti pour des concerts et même deux disques, une compilation en 2003 et un live en 2005. On les retrouve dans un désormais classique de leurs débuts Si j'étais moins phallocrate en 2002 à Beaucourt.
Rien à envier à Ramon Pipin et ses exégètes.

 

La nostalgie et la magie d'internet ont fait le reste.
Ces sympathiques venus du froid ont désormais un site.
Et moi, je vais me déguster un fromage de chèvre... 

samedi 5 décembre 2020

Bernadette Soubirou & ses Apparitions


Une des raisons qu'on a d'avoir quelque affection pour ce groupe tient à leur discrétion, à leur modestie et à cette absence d'envie de construire une renommée.
Voyez donc la bio affichée sur leur propre site :
Autour de 1976, le groupe Les Scandales entre dans l'univers punk rock. Il est composé de David (actuel batteur des Maximum Kouette) à la batterie, de Begos au saxo, de Kroll au chant, de Pierrot (clavier du groupe Les fêlés) à la basse et de Jean-Philippe R. dit Le Tueur à la guitare.
BSA apparaît dans les années 1980, au milieu de la scène underground (La Mano Negra, les Bérurier noir ou même Ludwig von 88). Le groupe est créé plus précisément en 1982 par Kroll. Ce groupe aux tendances rock alternatif alimente à l'époque les premières parties des concerts du groupe Les Scandales, mais ce dernier se dissout.
En 1992, un premier album intitulé Je vous salis ma rue sort.

Dix titres, dix huit minutes, on va pas s'en priver :


      

On se permet de rajouter que cette bande, qui se reforme occasionnellement, est évidemment originaire des Hautes Pyrénées.

lundi 5 octobre 2020

On a chanté la Galice

 
La météo humide nous emplit de nostalgie vis à vis d'une lointaine et splendide région qui, si elle donna naissance à quelques-uns des personnages les plus odieux de la péninsule et possède un chancre religieux en son sein, n'en demeure pas moins un berceau d'humoristes pratiquant le nonsense avec application.
Peut-être l'influence d'un climat tout britannique...  
Cette province a également été et demeure encore une terre d'émigration pour cause d'inégalité sociale, tout le monde ne peut être contrebandier. Ne dit-on pas un gallego pour qualifier un espagnol en Amérique Latine ?
 C'est cet aspect que chante Marc Ogeret sur un poème de Luc Bérimont


Quant au côté absurde, les galopins de Siniestro Total s'en sont chargés en parodiant un infâme groupe de rock sudiste qu'aurait pas dû monter dans l'avion.


mardi 11 août 2020

Héros oubliés du rock 'n roll : Screamin' Lord Sutch


Vu comme l'époque prête à rire, réfugions-nous encore un coup chez les cinglés. Celui-ci est particulièrement gratiné.
David Edward Sutch, alias Screaming Lord Sutch, troisième comte d'Harrow (1940-1999) n'avait rien d'un aristo, mais quand on est né dans une banlieue bourgeoise et ennuyeuse, autant s'affubler d'un titre nobiliaire.
Étant tombé en pamoison devant le bluesman fantaisiste américain Screamin' Jay Hawkins, auteur de l'immortel I put a spell on you en 1956, il décide de grimper lui aussi dans le train du rock 'n roll au wagon cirque Barnum et autres monstruosités.
Persuadé d'être un chanteur médiocre, accompagné d'un solide groupe, The Savages, il jaillit d'un cercueil ou des coulisses en glapissant, peuple la scène de squelettes et de filles en bikini, adapte des séries Z en show (Sutch et la chute de l'empire romain), rosse des policemen à l'épée ou à la hache.
Les Anglais n'ayant aucun complexe à mélanger Grand Guignol, train fantôme, cabaret et rock, l'affreux personnage  invente au passage ce mélange de rockabilly, de garage et de sous-culture de films d'horreur qui deviendra plus tard le psychobilly, porté à ses plus hautes cimes vingt ans plus tard par les Cramps, de Los Angeles.
Tradition british et (fausse) noblesse oblige, son personnage le plus fameux est resté Jack the Ripper aka Jack l'Éventreur, surnom du légendaire tueur de femmes ayant terrorisé Whitechappel en 1888 tout en entretenant une correspondance moqueuse avec la police qui le pourchassa en vain.
Joué là fin 1964.


L'excentrique tente également une radio pirate, Radio Sutch (what else ?) où entre deux rocks on lit l'Amant de Lady Chatterley, œuvre à la réputation encore sulfureuse. Puis, refusant de porter des jupettes pour les tournées péplum, plusieurs membres des Savages vont se faire pendre ailleurs, Richie Blackmore fondant Deep Purple, Nicky Hopkins allant accompagner les Stones et Roger Warwick rejoignant la formation de Freddie Mark.
Les années 70 seront donc celles de la décadence et de petits jeunes allant plus loin, plus fort, plus vulgaire, dans la monstrueuse parade.
Curieusement, il ne grava que des 45 tours dans les années 1960, la suite étant émaillée de compilations ou d'albums ratés.
Un autre titre de 1964, Dracula's daughter.


Autre particularité du gugusse : il s'est présenté pendant 40 ans aux élections locales avec un succès variable, d'abord sous l'étiquette du National Teenage Party puis, à partir de 1983 pour l'Official Monster Raving Loony Party  (Parti officiel des barjots monstrueux) inspiré d'un sketch des Monty Python et revendiquant le droit de vote à 18 ans, le passeport pour animaux, les pubs ouverts toute la journée. N'hésitant pas à aller défier Thatcher dans sa propre circonscription, celle-ci fera augmenter le coût de l'inscription des candidats pour se débarrasser de l'emmerdeur qui doit écumer les pubs en jouant pour payer sa campagne électorale. 
Dépressif, comme tout authentique pitre, le faux nobliau s'est pendu le 16 juin 1999.


dimanche 9 août 2020

Un hommage à Michel Magne


C'est en tombant par hasard sur un documentaire de Jean Yves Guilleux qu'on a eu envie de s'arrêter sur l'excentrique Michel Magne (1930-1984).
Musicien classique de formation, le gars s'est  vite lancé dans la musique contemporaine dès les années cinquante, en pionnier du synthétiseur, avec des titres que n'aurait pas renié Érik Satie (Mélodie populaire d'un autre monde, Mozart en Afrique, Berceuses pour faire pleurer les gosses de riches, Visions pour un enfer plus clément, etc.) non sans accompagner Henri Salvador à l'occasion.
Mais, a l'instar de son collègue François de Roubaix c'est essentiellement le cinéma qui l'a nourri avec 73 musiques de films au compteur de 1955 à 1984. Il a en particulier travaillé avec Henri Verneuil, Georges Lautner, Costa-Gavras ou Jean Yanne.
En 1962, il a acquit le château d'Hérouville, dans le Val d'Oise, et fait aménager l'aile nord en studio d'enregistrement pour lui-même et d'autres musiciens. On a vu y défiler la crème de l'époque. Côté rock : T Rex, Pink Floyd, le MC5, Grateful Dead, David Bowie, côté variétoche : Eddy Mitchell, Nougaro, Higelin, Adamo, Polnareff, Alan Stivell et tutti quanti.
De 1971 à 1974, la console de mixage fut tenue par le jeune Patrice Blan-Francard.
Piètre gestionnaire, Michel Magne, qui se faisait un point d'honneur à recevoir fastueusement ses hôtes, se retrouve en faillite en 1973 et jette l'éponge. Ayant cédé les droits du studio pour le franc symbolique, ayant perdu ses propres bandes dans un incendie, il en restera profondément déprimé.
Il s'est suicidé le 19 décembre 1984.

La bande annonce du docu de JY Guilleux. 

  

Et Symphonie pour odeurs et lumière tirée de Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil la comédie satirique de Jean Yanne qui fit un monstrueux carton en 1972. Si c'est pas une parodie de Jacques Demy...

 

mercredi 15 avril 2020

Berthe Sylva s'arrache à la cambrousse

Dernière photo connue de Berthie
Puisque la saison est à l'auto-critique et que l'exemple vient de haut nous nous joignons au chœur des faux-culs.
Contrairement à ce que nous avions écrit là Berthe Faquet alias Sylva n'a pas commis que des chansons lacrymales. Anticipant de près d'un siècle la grande migration des urbains venus apporter leurs miasmes et autres postillons dans les campagnes, elle a chanté la fuite, loin de la capitale et de ses fêtes.
Même si la délurée ne crache pas sur une dernière tournée pour la route.
Adieu Paris, paroles de Lucien Boyer (1939).


Notre distingué lectorat aura, bien entendu, reconnu l'air de Adios muchachos, un des plus populaires tango du monde, écrit en 1927 par Julio César Sanders (musique) et par le poète argentin César Vedani qui avait improvisé ces quelques paroles sur un coin de table.
Détail piquant, la dictature militaire argentine de 1943 ayant prétendu éradiquer le lunfardo, cet argot des bas-fonds de Buenos Aires qui donnait une mauvaise image du pays, il avait fallu amputer, caviarder, les paroles. Ce qui n'a duré qu'un temps car tout le monde connaissait les originales par cœur.
Originellement enregistré par Agustin Magaldi, cette complainte du gars qui prend congé de ses potes de bringue et, au passage, de la vie fut "mondialisée" par l'inévitable Carlos Gardel.
Quitte à créer un incident diplomatique avec l'Uruguay qui le revendique, le petit Charles Romuald Gardès serait né à Toulouse en 1890. Ne reculant devant aucune attraction  touristique, la ville a même posé une plaque sur la maison où sa maman aveyronnaise aurait vécu avant d'émigrer à Buenos Aires deux ans plus tard.
La suite est connue : le petit voyou d'Almagro devint une idole internationale donnant ses lettres de noblesse à cette musique de bouges. Comme on dit couramment là-bas depuis sa mort à Medellin en 1935, il chante de mieux en mieux chaque année.




jeudi 19 décembre 2019

Toujours en grève : un hommage aux Groovies

Les Neurotics à leur début
Adoncques, la récente disparition de Roy Loney nous remit en tête les trépidants Flamin Groovies de Frisco, groupe qui fut tout autant inspiré par les Rolling stones à ses débuts que par les Beatles pour la suite.
L'amour du mersey beat magnifié par les quatre de Liverpool se fit particulièrement sentir après le départ de Loney du groupe, lorsque Cyril Jordan reprit plus ou moins la barre.
Malgré un côté plus suave, les Groovies sortirent quelques titres plus qu'honorables. En est témoin ce Shake some action de 1976.


Par là-dessus, une grève persistante mais pas encore générale nous remit à l'esprit un hommage en forme de parodie teigneuse.
Comme leur nom l'indique, les Newton Neurotics sont issus de Harlow (Essex) une de ces villes (déjà plus si) nouvelles reconstruites sur les ruines laissées par le Blitz des années quarante, à deux pas de l'autoroute M 11 Londres / Cambridge.
Que faire quand on est punk, qu'on s'emmerde dans un bled pourri et que Thatcher vient d'accéder au pouvoir pour mener à bien une autre vague de ravages ?
Steve Drewett, Colin Dredd (mort en 2015) et Simon Lomond n'hésitèrent pas : ayant autant assimilé les Clash que les Ramones, de 1979 à 1988, ils se répandirent en malédictions contre les Tories et leur politique, invitant à leurs concerts des poètes qui déclamaient entre deux titres ou une section de cuivre lorsque le cachet le permettait.
Une de leur spécialité était reprendre une chanson connue pour en actualiser les paroles.
On retrouve les Groovies sur leur live de 1987, Kickstarting a backfire nation, judicieusement transformé en Take strike action (foutez-vous en grève) qui reste finalement pas mal d'actualité.



samedi 13 avril 2019

À tous les frangins

Aujourd'hui, la ville rose est quadrillée de milliers de gens de guerre suréquipés. Car c'est le jour où les GJ de Bordeaux et d'ailleurs doivent y converger.
Nous serons donc ce soir frères et sœurs d'armes.
Pour arroser ça, une vieillerie de la première cassette des Bérurier Noir, leur concert d'adieu au Pali Kao, dont le texte est piqué à la BD de Lauzier et Alexis Les aventures d'Al Crane, un western parodique des années 70 (ci-dessus).
La musique, est la énième démarque de When Johnny comes marching home, rengaine qui date au moins de la Guerre de Sécession.



De plus, il se murmure qu'une des banderoles sera un hommage à la Commune de Paris. Et au tube de J.B. Clément (ici par Serge Kerval).



vendredi 1 février 2019

Ricet Barrier biker

La marque de moto la plus classe de cette décennie là
Rendons grâce au sieur John Warsen, qui exhuma dernièrement l'ensemble des EP quatre titres de notre cher Ricet Barrier (de 1959 à 1964), celui dont ceusses de ma génération se rappellent qu'il fut un chanteur touche-à-tout, c'est à dire rigolo ou mélancolique, bien avant de prêter sa voix à Saturnin le canard.
Notre chantre d'un monde déjà révolu dans les années soixante ne daignait pas se gausser, au passage, de la modernité ambiante.
En témoigne ce microsillon de 1966 (Philips 434.839 BE) dans lequel il sacrifia au culte de la Horde Sauvage à lui tout seul.
Avec toutefois une dizaine d'années de retard sur l'imbattable Édith mais en misant sur une marque britannique nettement plus élégante que cette grosse vache de Harley Davidson (et néanmoins fâcheusement instable dans les virages).
Et Vrooaapp, comme on écrivait dans les BD de mon enfance.



vendredi 16 novembre 2018

Fréhel, les Garçons Bouchers et quelques nouvelles de Guy Peterman

Pigalle, 1938

On en revient toujours à Fréhel.
Parfois par les voies les plus sinueuses.
Tout vient de cet article au sujet des détournements situationnistes de Guy Peterman publié par le collègue George le 15 octobre dernier.
Pas mal de questions restaient en suspens après ça.
Remercions donc chaleureusement les éditions-privées-hors-commerce d'avoir mis à disposition des enregistrements de ces détournements, avec des maquettes de Pour en finir avec le travail accompagnées d'une brochure où on en apprend un peu plus.
On peut les joindre à cette adresse : edition-privee-hors-commerce@mail.com pour jouir de leur salutaire taf d'archiviste
Les rocks made in Peterman ayant été publié par notre Lexomaniaque, une nouvelle surprise vient du détournement de cette valse lente de Fréhel, écrite par Charlys et Maurice Vandair (1935) 
Pour mémoire :


Extrait de la brochure:

Peu de mois après cette parution (du disque Pour en finir avec le travail en 1973, ndr ) Guy Peterman projette de faire un disque de rocks détournés et avec Francis Lemonnier enregistre une maquette de quatre titre au studio Saravah en 1975.
Tout cela est détaillé article cité plus haut ndr.
[Les musiciens étaient] Francis Lemonnier, saxophone ; Michel Muzac, guitare électrique ; Olivier Zdrzalik-Kowalski, guitare basse,claviers. Le chanteur et le batteur sont inconnus. Guy Peterman donne la réplique dans le premier titre.
Au cours de cette même session d’enregistrement et avec les mêmes musiciens, un cinquième titre est enregistré : il s’agit d’une valse dans l’esprit du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), Où sont tous mes amants ?, détournée et chantée par Jean-Louis Rançon (Francis Lemonnier y joue de l’accordéon, le violoncelliste est inconnu).

Voici donc l'objet du scandale (bien dans l'esprit provo de l'époque) 

O tempora, o mores !

Ce projet de disque n’aboutira pas mais Guy Peterman continuera à détourner des rocks qu’il proposera à divers groupes musicaux dans les années 1970-1980, et récemment, en 2016, le groupe Gommard a enregistré Y a du baston dans la taule ! (Riot in Cell Block # 9) sur des paroles de Guy Peterman.
Interprété par Le jour de l’addition, ce rock figure aussi sur le CD La Belle qui accompagne le livre Au pied du mur, 765 raisons d’en finir avec toutes les prisons (L’Insomniaque, 2000)


Notons que d’autres liens avaient existé entre ces protagonistes, dont la plupart sont décédés aujourd’hui : Guy Peterman avait connu Étienne Roda-Gil du temps de la JAC (Jeunesse anarchiste communiste) en 1967. Et c’est ce dernier qui avait suggéré à Francis Lemonnier et ses amis le nom de leur groupe, Komintern (le lien renvoie ici à l'article qui leur est consacré )...
Fin juillet 1989, « sans amertume aucune », Guy Peterman se suicide au cyanure sur les marches de l’Institut médico-légal de Paris. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Pour clore ce tour des héritages de l'incontournable Fréhel, on vous avait passé une reprise toute en finesse de la même rengaine par les Garçons Bouchers, en 1992 et en public. Toujours chez Georgie, on a en plus, grâce à un commentaire du sieur Hardipetit, une vidéo toute aussi savoureuse dans laquelle le rôle de la femme fatale est tenu par la camarade Lola Miesseroff (celle là-même qui commit l'intéressant Voyage en outre-gauche chez Libertalia l'an dernier).


jeudi 11 octobre 2018

Colette Renard, polissonne de la chanson

Dans Irma la Douce (1956)
Selon les sources, elle est née en 1924, Colette Lucie Ringet ou Raget (joies d'internet).
Fille de menuisier et de couturière, elle a étudié le violoncelle et d'abord vécu de petits boulots (vendeuse, tricoteuse, coiffeuse) avant de gagner un radio crochet et se lancer ainsi comme chanteuse réaliste.
Remarquée par Breffort, celui-ci lui offre le rôle phare dans la comédie musicale Irma la Douce qu'elle jouera de 1956 à 1967.
Puis, elle a assuré seule ses récitals en province, tournant avec une bagnole dans laquelle elle avait entassé sa sono, ses accessoires, nécessaire à maquillage, deux robes de scène...
Refusant le play-back, elle se fit plutôt rare à la télévision. Toutefois, une trentaine de disques, des concerts à l'Olympia ou à Bobino (comme avec Brassens en 1976) lui ont assuré un joli succès.
Mais sa renommée vint surtout de sa spécialité dans les chansons lestes ou paillardes, la plus célèbre restant Les nuits d'une demoiselle (dont il existe divers enregistrements de versions plus ou moins édulcorées).
Un autre classique des salles de garde : la Femme du roulier (1960).


Elle a joué plusieurs rôles au théâtre, au cinéma dans des films assez mineurs, ou dans des séries télévisées et fait un retour en chanson en 1997. enregistrant jusqu'en 2002.
Elle est morte d'une longue maladie, en octobre 2010, à 85 ans.
Un autre petit bijou de parodie : Ça c'est d'la musique (1958)

samedi 25 août 2018

Astaffort Mods : Le blues du livreur


Avis à tous ceux qui ont raté le concert de Jason Williamson et Andrew Fearn pour cause de prix d'entrée scandaleusement élevé : notre belle contrée, dont les ravages sociaux n'ont rien à envier à celle du Nottinghamshire, vient d'inventer un ersatz.
Entendez-les mugir, depuis ce féroce trou qu'est Astaffort, patrie du chantre moustachu de la chanson bucolique (néphrétique) ces punks ruraux reconvertis en post ragga-électro-slam colérique.
Les Astaffort Mods ont donc commis un opuscule sobrement nommé AK 47 (Astaffort Kambrousse, Lot et Garonne ?) et on peut les voir en concert entre Pau et Agen, dans l'immédiat, demain ils joueront dans tout l'hémisphère. Peut-être.
On leur souhaite juste, dans cet art casse-gueule qu'est la parodie, d'adopter l'adage selon lequel les plus courtes sont les meilleures.
En attendant, ce bel hymne à la modernité et à l'autoentreprise : J’ai un shift à Montech / Ça tombe bien c’est la dèche / Et comme je capte pas la 4G / Je me repère avec Golfech.



Et pour mieux en goûter la saveur, trois minutes de méditation avec leurs grands inspirateurs :


lundi 6 août 2018

Plagiat de l'été : quand un punk repompait un jazzeux

Le bassiste et chanteur New-yorkais Richard Meyer, plus connu comme Richard Hell, (en référence à une certaine saison rimbaldienne) devait avoir un caractère assez difficile ou ne savait pas s'entourer des bonnes personnes.
À 17 ans, il avait déjà monté le groupe les Neon Boys, puis Television avant de se faire virer par son (ex) pote Tom Verlaine, puis il participe aux légendaires les Heartbreakers, avant de se faire virer par le pas simple non plus Johnny Thunders. Il monte alors son groupe à lui : The Voidoids avec le distingué guitariste Robert Quine, qu'on a vu officier également avec Tom Waits, Lou Reed, Patti Smith ou John Zorn (liste non exhaustive). 
Outre avoir inspiré à Malcolm Mc Laren ce qui deviendra le look punk, le jeune homme commit, en 1976, ce qu'on peut considérer comme le manifeste du punk rock : Blank generation (génération néant).


 

S'il est évident que cette ode à l'absurdité de la vie et de son monde inspira largement le Pretty vacant des Sex Pistols (apprentis situationnistes britanniques) il est moins su qu'elle est également une réécriture d'un 45 tour de l'acteur de télévision, voix dessins animés et chanteur occasionnel Bob Mac Fadden (1923-2000) qui commit, en 1959 un disque folk et swing parodique sobrement intitulé Songs Our Mummy Taught Us (Chanson que nos mamans nous ont apprises).
Proclamation bête et méchante (Some people say I'm lazy and my life's a wreck But that stuff doesn't faze me, I get unemployment checks, I run around in sandals, I never, ever shave And that's the way I wanna be when someone digs my grave) cette condamnation des beatniks* aurait pu être ensuite revendiquée, au premier degré, par les hippies, punks ou quiconque fuit le salariat.


Beatnik pour seulement 10 balles
* Pour rappel, une définition envoyée par Tony
Beatnik : Anglo-amér. beatnik formé av. 1960 aux États-Unis, mot hybride créé à partir de l'adj. anglo-amér. beat « éreinté, épuisé » (forme réduite du part. passé beaten du verbe to beat « battre ») et du suff. yiddish d'orig. slave -nik (indiquant le lien d'une pers. avec une chose précise, son engagement) d'où l'emploi de l'adj. beat en arg. « foutu, paumé » dans les syntagmes concernant les beatniks : beat jargon, beat generation, beat poet (KLEIN Etymol.; Webster's, s.v. beat, beatnik, nudnik).

vendredi 3 août 2018

Bison ravi par les autres


Le 13 juin 1984, pour le vingt-cinquième anniversaire de sa disparition, Noël Simsolo exhumait quelques raretés de Boris Vian. Chansons négligées, pas sorties, plus ou moins oubliées, c'est un peu mieux que du fond de tiroir.
On y entend, entre autres Louis Massis, Paul Hébert, Maurice Chevalier, Lona Rita, Evelyne Dorat, les Quatres Barbus, Rod...
C'est dans l'ensemble assez déconnant, voire potache, on y trouve même de l'opéra. Deux heures plutôt vite passées.




Suivi d'une séquence pas courante posée là, non pour ses qualités sonores ou musicales, mais juste à cause de sa singularité et des talents du plusieurs fois polyglotte (comme disait ma grand-mère) du Boris glandeur.


mardi 17 juillet 2018

Nos régions ont du talent

ou passer ses vacances au rade

Laisse Béton de Renaud, ex-faux loubard des années 1970, a connu un nombre non négligeable de variantes et parodies.
Alors quelle que soit votre destination ou localisation du moment, voici deux aimables versions toutes droites issues de la tradition vernaculaire.

La première nous vient tout droit du nord de l'île d'Amour (2B) et est en charge du duo I Mantini ( Daniel Vincensini et José Oliva) avec participation de la bande d'humoristes locaux, I Kongoni. Ce fut, là-bas, le tube de l'été 2014.
Comment dire... venant, nous aussi, d'un certain Sud, on partage pas mal de leurs sentiments quant au tourisme.



La reprise suivante est du pur causer de Nancy (54).
On regrettera seulement que la personne qui envoya cette version des Amis d'Ta Femme ait cru bon d'y adjoindre les paroles.
C'est tellement plus chouette à déchiffrer à l'oreille.


vendredi 22 juin 2018

Archives du scopitone (7) Guy Marchand fut élégant

 
Quand il ne jouait pas encore le détective de Malet, Guy Marchand pouvait être marrant.
La preuve en est un extrait de son deuxième EP, L'Amoureux transi (EP RIVIERA 231.12) , la face B Tout en dansant la Rumba (novembre 1965) dans lequel il cabotine à souhait.
Allez, un peu de légèreté, c'est l'été.