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dimanche 18 octobre 2020

Les Chihuahuas, les méconnus de la bande

Dans le fouillis du début des années 80, il est un groupe qui malgré quelques fortes personnalités en son sein n'est aujourd'hui jamais cité ou presque.
S'inspirant, non de la ville poussiéreuse du nord mexicain mais de l'irrésistible chanteuse de cabaret qui s'y produisit dans la série des Blueberry, le combo est fondé par Napo Romero (guitare, chant) Rikki (basse) et Red Creek (batterie) vite rejoints par Emmanuel Cabut (guitare et chant) futur prince de la chanson déprimée et mieux connu comme Mano Solo. Les deux guitaristes avaient auparavant officié au sein des Gutter Rats.
C'est logiquement au sein des squats parisiens et des concerts Rock against police que la bande fait ses premières armes. 
Mélange de rock énergique, de chanson patrimoniale et d'espagnolades dues aux origines de certains de ses membres, transformant le public en congrès de pois sauteurs les Chihuahua se coulent à merveille dans leur époque et sont vite signés chez Boucherie productions
Et apparaissent dès 1986 sur la compilation Hot Chicas en compagnie des Carayos et des Hot Pants (et là, on se met à supputer que ces deux groupes se ressemblent furieusement et qu'il y a donc du monde sur la corde à linge).
Extrait du disque, Tchak Rock, du nom du nouveau multi instrumentiste arrivé en renfort


 
Mais tout se déroule encore entre gentlemen et, rejoints par une section de cuivre: Peter et Mamak aux saxos et Tonio Chao à la trompette, ils délivrent leur 33 tour, Fiesta de la mort dès l'année suivante.
Démarque du Je vends des robes de Nino Ferrer, ce Ça sent la mort, longue suite d'insulte à l'armée. N'oublions pas qu'en ces temps là, le service militaire rythmait la vie des jeunes gens.

Et puis, les majors se jetant sur ces groupes de "rock alternatif" comme la vérole sur le bas-clergé et la légion sur Kolwezi,  nos gaillards signent chez Epic pour un Nomad land sans grand intérêt avant de disparaître en 1990.
Caramba : Encore raté !
Ensuite ? Mano Solo a fait la carrière que l'on sait avant de percer dans l'underground au Père Lachaise, Napo l'a suivi dans les Frères Misère avant de monter Flor del fango, Tonio a rejoint la Mano Negra.

jeudi 15 juin 2017

Une scie espagnole tentée en français


En cinéma, les produits dérivés ne datent pas d'hier.
Prenons le conte cruel "Cria cuervos", dixième long-métrage de Carlos Saura, non seulement cette  étouffante histoire de fantôme dans le cadre de la bourgeoisie du franquisme agonisant rapporta un beau succès à son réalisateur en 1976, mais elle (re)mit en selle une bluette cul-cul la praline sortie deux auparavant et passée à peu près inaperçue.
Le 45 tour, Porque te vas ? que la jeune Ana Torrent s'envoie de manière obsessionnelle avait été écrit par José Luis Perales et chanté par Jeanette (Jeanette Dimech, de son vrai nom) réalisant ainsi un splendide bide.
Et le film en fera LA chanson de l'été 1976.
À tel point que je soupçonne bon nombre de ceux qui s'en souviennent d'avoir bêtement rêvé la résurrection de l'infâme BPS (Brigade politico-sociale) afin qu'elle saisisse tous les disques et mette fin à cette rengaine.
Mais trêve de mauvais esprit.
Née en 1951 d'une mère canarienne et d'un père belgo-maltais, Jeanette avait entamé une modeste carrière de chanteuse folk itinérante avant de se fixer en territoire ibérique et connaître quelques succès mineurs. Et puis ce faux reggae lancinant, digne des grandes heures de l'Eurovision, et le film qui s'ensuivit, lui assurèrent une gloire qu'elle ne connaîtra plus jamais après.
Comme le show-biz est d'une gloutonnerie sans pareille, Jeanette a aussi interprété une traduction en français de la chanson, pour les besoins de la version française du film sous le titre Pourquoi tu vis ? (rien à voir avec les paroles espagnoles, donc).
Toutefois c'est la version originale qui sera assez vite utilisée pour les diffusions en cinéma ou à la télévision.
On tente tout de même le coup en français, y'a pas de raison qu'on ait été les seuls à avoir été gavés à l'époque.

 

Pendant ce temps les groupes "d'ici" reprenaient résolument la version espagnole.
Un exemple honorable, les Chihuahua, menés par Napo Romero. Les lignes défilant sur cette VHS authentifient la date d'enregistrement : 1991.


Il doit exister, par ailleurs, plus d'une quarantaine de reprises qui vont des punks argentins d'Attaque 77 à l'insupportable Arielle Dombasle.
On vous laisse creuser pour exhumer vos préférées.