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mercredi 8 septembre 2021

Facteur sauvage et la légende de Willy Wolf

Willy Wolf était un ouvrier ajusteur polonais exilé à Nantes. Champion du monde de plongée autoproclamé, il vendait aussi des cartes postales à son effigie avec un étrange slogan ; "Achetez, l'homme qui va mourir !"
Il portait d'ailleurs un costume frappé à l'effigie de la tête de mort des pirates.
Le dimanche 31 mai 1925, il entra dans la légende.
Devant 50 000 personnes, il escalada le pont transbordeur de Nantes, haut de 53 mètres.
Là-haut, il se livra à une suite d'acrobatie. Il comptait faire le grand saut avec une moto enflammée mais on lui avait refusé l'engin. Il enflamma donc son écharpe (ou sa ceinture selon certains) et devint comète se jetant dans la Loire.
Il mourut ainsi en direct, filmé par les caméras de la Gaumont, qui s'était déplacée pour l'occasion. 
Le trio Facteur Sauvage (Laurent Paris, batterie, Mathieu Sourisseau, basse et Daniel Scalliettt à la voix) se définissant comme "anomalie musicale" s'est emparé de cette histoire. Ils l'expliquent ainsi : "Mais Willy Wolf est-il mort ce jour-là ? Ou s’est-il engouffré dans d’autres aventures sous-marines ? Pour Facteur Sauvage, il ne reste pas de cette histoire un simple fait divers. Le spectacle de la mort importe peu. C’est l’élan de ce fils d’immigré polonais, ajusteur de son métier, acrobate rêveur, brailleur sur les marchés, qui interpelle. Il nous raconte autre chose. Un petit homme se dressant devant sa condition d’homme. Une histoire à colporter toujours. Un rêve défrisant le monde du réel."
Don't sleep until you die en est, entre autre, le résultat. 

 

Dance wiyh my bones également, ici filmé en 2019 dans un bistrot de Tarbes

lundi 6 juillet 2020

La dernière des Vanneaux



Et bien voilà. Après plus de huit ans d'émissions radiophoniques, d'abord dans la chanson en français avec l'herbe Tendre puis dans le n'importe quoi de partout des Vanneaux, on a décidé de raccrocher.
Avec une pensée émue et reconnaissante pour tous ceux et celles qui se sont succédés au micros de Canal Sud les mardis puis les lundis.
Et comme il était question de liberté :
Georges Auric            À nous la liberté
The Vip's                     I wanna be free
Stinky Toys                 Free from love
Bérurier Noir              Vivre libre ou mourir
Sebastyen & Marta     Hidegen figna kastelek
Pete Seeger                 Freiheit
Tappa Zukie                 Tribute to Steve Biko
Die Schnitter                Abenteuer
Joe Jackson                   Harder they come
La Brigade                    Libérez
Anonymes                     Ithemba Edinalo Inkululeko
Mikel Laboa                  Txoria txori
Pelagia                           Lubia bratci, lubia
Judith Reyes                  Cancion del guerillero
Bakaka Band                  Gobonimada jira
Ennio Morriconne          The beggars march
Surghjenti                      A me patria
J. Higelin                        Le fil à la patte du caméleon
Samuel Hobo                 Freeedom song
The Byrds                      Chimes of freedom

Les amateurs d'archives nous retrouveront sur un bête clic.

Les Vanneaux disparaissent, Ennio Morricone aussi. Finalement, peu de musiciens contemporains nous auront autant touché. Arrivederci maestro !
Et puisqu'il n'y pas de liberté sans révolution, même au cinéma, le thème de La Bataille d'Alger par John Zorn.

 

           
Et un dernier coup de La Souris Déglinguée, juste parce qu'on a un coup de nostalgie de notre rayah.



lundi 24 février 2020

Vanneaux moustachus

Moustache avide à dollars
Accessoire indispensable de nos ancêtres les Wisigoths, du sabreur XIXème siècle, du dictateur chamarré, du pandore à l'ancienne, du bon goût méditerranéen, du mariachi et de pas mal de chanteurs d'avant le rock, cet appendice viril et néanmoins sub-nasal sera étudié dans la prochaine édition des Vanneaux de passage.

Ce sera le lundi 2 mars à 17h30 à Radio canal Sud (92.2fm).

Et ce qui nous donne l'occase de se remémorer un sympathique personnage qui vécut beaucoup dans l'ombre d'autrui.

François-Alexandre Galepides (1929-1987), dit Moustache, fut acteur, de cette cohorte de second rôles dont le cinéma français avait le secret, dans une soixantaine de films. Outre le grand écran, il trimballa son physique inoubliable derrière sa batterie en accompagnant dès 1948, Claude Luter ou Sydney Béchet. Dans les années cinquante il dirigea plusieurs formations de jazz dont les Sept Complices, les Gros Minets ou les Moustachus.
Il enregistra plusieurs paléo rock'n roll parodiques avec Boris Vian puis monta les Petits Français (comme son nom l'indique, il était aussi Grec) avec son vieux copain d'origine douteuse, Marcel Zanini.
Grand copain de Georges Brassens, il a gravé pas mal de reprises du moustachu sétois en les swingant.
Un de leurs titres en hommage à Simone, l'épouse de Moustache, danseuse du Vieux Colombier : Élégie à un rat de cave (1979).



lundi 23 juillet 2018

Alfred Panou, du free jazz de dilettante

Dernièrement, l'ami Humphrey exhuma une émission radio dans laquelle apparaissait cet étrange individu.
Sanvi Alfred Panou est né au Bénin en 1945. Élève du Cours Simon à Paris, ce touche-à-tout a été acteur, producteur, distributeur et fut longtemps gérant du cinéma parisien La Clef, consacré aux films de partout et d'ailleurs.
En 1969, Brigitte Fontaine avait déjà commis un disque avec l'Art Ensemble of Chicago, en virée sur le vieux continent, pour le label Saravah.
Un soir de bringue en compagnie de Jacques Higelin, notre impétueux jeune homme demanda à Pierre Barouh pourquoi diable ce dernier ne le signait-il pas. Le producteur le prit au mot et le pria de lui apporter ses chansons dès le lendemain. C'est donc un Panou, quelque peu dégrisé qui, cette nuit-là, écrivit à marche forcée Je suis un Sauvage, puis, puisqu'il faut bien une face B, Le moral nécessaire devenant ainsi un des tout premiers slameurs africains a être signé sur un label français.
On commence par la B:


Ci-dessous, un extrait d'un entretien avec notre sympathique poète. L'intégralité se trouve ICI.
À mes débuts, j’ai créé un premier spectacle « Black Power » qui est un montage de texte des militants des Black Panthers avec des textes de Stokely Carmichael, Angela Davis et pas mal de militants de cette époque. Et à cette époque on a débuté avec Jacques Higelin, ce qui nous a permis de rencontrer Pierre Barouh notre producteur. Et j’ai fait ce disque-là qui n’avait pas du tout marché à l’époque et qui avait pour titre « Je suis un sauvage » et « Le moral nécessaire« . Aujourd’hui après plus de 40 ans, curieusement, la SACEM m’envoie des droits d’auteurs par miracle ; c’est pour dire qu’il faut pas désespérer quoi.
Et voilà la Face A



lundi 2 avril 2018

Émission d'avril : il ya 50 ans, le beau printemps

Le premier qui rira...

Bon, on a tâché  de fêter à notre manière, pas commémorer... le terme nous faisant gerber.
Sans avoir la moindre envie de rejouer la farce, nous rappelons à notre aimable auditoire que les rues de nos villes qui furent bitumées à la va-vite dans les années 70 sont désormais repavées.
À bons entendeurs...
On a refourgué

Malicorne                                      Intro
Évariste                                         La révolution
Polnareff                                        L'amour avec toi
Les Gottamou                                Le Monkiss de la police
CA du Théâtre de l'épée de bois   Ah, le joli mois de mai à Paris
Léo Ferré                                      Comme un fille
Suzane Gabriello                           Les flics de mon pays
Vanessa Hachloum                       Chanson du CMDO
Stella                                             L'idole des jaunes
Dominique Grange                        Grève illimitée
Thierry Freedom                           Monsieur le délégué
Gérard Manset                              Animal, on est mal
Les Barricadiers                           Elle n'est pas morte
Camizole                                       Charles de Gaulle
Philippe Clay                                Mes universités
Jean-Michel Caradec                    Mai 68   
Nougaro                                       Paris mai
intermède de l'usine Wonder 
Sheila                                           Petite fille de français moyen
Jean Sommer                                Vous êtes grands
intermède par Georges Séguy
José Molina                                  En esta plaza
Karel Kryl                                    Braticku zavrej vratko
Tako Kotiko                                 Oh, le joli mois de mai...

L'émission peut donc s'entendre ou s'archiver en cliquant là.
Les extraits lus sont de Plus vivants que jamais de Pierre Peuchmaurd (Libertalia) et de Les Années d'Annie Ernaux.
On vous met aussi la face B du 45 tour d'Évariste :  La faute à Nanterre



Si c'est Paris Match qui le dit....
Et du free jazz qui ne voulait pas sortir en direct : Red Noise (1971)

 


Ps : En ce qui concerne l'origine de la Chanson du CMDO, le camarade Joseph Ponthus nous signale ce lien illustrant le propos avec la version de Jacques Douai : http://www.artpoetique.fr/poemes/chanson_du_siege_de_la_rochelle.php

Et pour l'histoire, une petite chronologie subjective de mai / juin / juillet par le camarade Tomás Ibáñez.


lundi 25 décembre 2017

Jazz et gangsters, le mariage idéal ?


Un livre surprenant. Quatrième de couverture :
Que seraient devenus Duke Ellington, Louis Armstrong, Earl Hines ou King Oliver sans les gangsters qui les employaient ? Ces mobsters et ces racketeers, souvent juifs ou siciliens, n’étaient pas aveuglés par les préjugés racistes qui empêchaient l’establishment blanc d’apprécier et de soutenir les musiciens noirs. Dans les clubs qui proliférèrent pendant la Prohibition, ils assurèrent la sécurité de l’emploi nécessaire à la constitution d’orchestres stables et à la maturation d’un style. Et ce sont les politiciens conservateurs qui, en faisant de la Mafia leur bouc émissaire, ont mis fin à l’âge d’or du jazz.
À l’appui de cette thèse étonnante, Le Jazz et les gangsters propose une enquête et une documentation exceptionnelles, une peinture réaliste de la vie des premiers musiciens de jazz et du milieu de la pègre à la Nouvelle-Orléans, à Chicago, New York et Kansas City. Ronald L. Morris lève ainsi le voile sur un pan méconnu de l’histoire de la culture populaire. Les gangsters, conclut-il, se sont comportés avec les jazzmen comme les grands mécènes de la Renaissance : « Il n’y eut peut-être jamais, dans toute l’histoire de l’art, d’association plus ­heureuse. »


Ella Fitzgerald (1949)
On a un peu de mal à se représenter les crapules que furent Lucky Luciano, Al Capone ou Meyer Lansky en "Laurent le Magnifique ", en mécènes éclairés de la Renaissance. Encore qu'au niveau de l'utilisation des poisons et autres moyens de se débarrasser de leurs contemporains, on doit trouver quelques points communs.
Ceci posé, l'auteur brosse un tableau déplorable des tripots d'avant le jazz, assommoirs dégueulasses, où la violence et le racisme régnaient en maîtres. Les Noirs avaient des juke joints où, vu les projectiles, les musiciens jouent souvent derrière un grillage. L'histoire du jazz débutant à la Nouvelle Orléans, les diverses mafias feront du quartier Storyville, the place to be, prenant les musiciens sous leur aile. Suite au grand ménage de 1917, mené par la police, tout ce beau monde montera vers Chicago. Petit à petit les gangs juifs et italiens vont tenir 90% des clubs de la côte Est. Et comme ça représente une belle source de revenus, ces boîtes vont devenir de splendides lieux de fête et de création musicale. Posséder un club fut surtout une façon de cacher d’autres activités (jeu, alcool de contrebande, stupéfiants), de rencontrer des gens influents (pour les piéger ou les corrompre), d'étaler sa richesse, son statut social et de séduire les femmes.
Fameux mécènes

Les collaborations entre mafieux et musiciens se sont plutôt bien passées à conditions de respecter certaines règles de base. Les gangsters attendaient de leurs employés qu’ils soient loyaux, travailleurs, élégants, discrets et qu’ils ne se mêlassent pas de leurs affaires. Bien entendu, il y aura pas mal d'accrochages, l'auteur en narre quelques-uns et pas mal de musiciens, y compris des légendes d'époque, n'hésitaient pas à se trimballer un flingue.
La crise de 1929 sonnera le glas de cette fête. Les clubs coulent, les jazzmen retrouvent la dèche et des guerres de gangs vont achever le tableau. Rajoutons que les politicards n'hésiteront pas à utiliser les arguments les plus racistes ou prêcher le retour l'ordre moral pour nettoyer cette racaille.
Bien entendu les mafieux les plus sérieux feront carrière avec ces mêmes politiciens.
C'est assez passionnant, même si on reste parfois sceptique devant ce "bon vieil âge d'or".
Où on y retrouve, entre autres, le "Duke" (ici dans le train A en 1939) :


Et aussi le "Fats"




jeudi 14 décembre 2017

Stella et ses deux vies



Stella Zelcer est née en 1950 à Paris. Elle a enregistré son premier disque à 13 ans.
En tout, elle en a commis une quinzaine, entre maxis et LP entre 1963 et 1968. Un de ses album est même sorti aux USA. 
Ses 44 chansons ont été enregistrées et écrites son jeune oncle Maurice Chorenslup, sur le cas duquel on reviendra à l'occasion.
  Donnant un peu d'air frais décalé dans la niaiserie "yé-yé" de l'époque, elle parvient à placer quelques titres dans les hit parades.

 Mais, dixit elle-même, cette vie facile et superficielle de chanteuse à succès n'était pas conforme à celle de musicienne qu'elle imaginait. Elle met donc volontairement un terme à sa carrière solo en 1968 (comme par hasard). Elle a alors 17 ans. 

 

 Et entame une deuxième carrière : elle chante, joue du piano de la guitare et de
la flûte dans divers groupes.
En 1969, elle rencontre puis unit sa destinée à celle de Christian VANDER, leader provocateur et ambigu du groupe MAGMA en cours de formation. Stella ZELCER est devenue Stella VANDER et œuvre dans l'ombre du groupe en s'occupant notamment...  des éclairages avant d'en devenir choriste permanente en 1972. Dès lors, il y aura toujours des chœurs féminins dans MAGMA.
 Ayant toujours trouvé ce groupe un peu emphatique, on vous le passe dans un extrait du film de Jean Yanne "Moi y'en a vouloir des sous" avec un Caussimon jubilant d'y jouer à l'évêque depuis "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil".



mercredi 1 novembre 2017

Jazz macabre

Grand introducteur du jazz en France dans les années 1920, Ray Ventura fut, en compagnie de Loulou Gasté et Paul Misraki, le rigolo de service multipliant les chansons à sketches avec son orchestre, "Les collégiens".
Henri Salvador, Sacha Distel, Philippe Lemaire ou Jacques Hélian feront leurs premières armes au sein de ce big-band qui sévira jusqu'aux années 60.
Mais à l'occasion premier novembre, ressortons des tiroirs une adaptation de la Danse macabre de Camille Saint-Saëns (1874) originellement faite pour être accompagnée de paroles d'Henri Cazalis. Même cet air funèbre prend là une gueule joyeusement sautillante.  



samedi 1 avril 2017

Du free jazz et de l'institution militaire


Contrairement à nos habitudes, voici un peu de free jazz déclamatoire.

Mobilisation Générale est une compilation de protest-jazz réunissant des titres plus ou moins oubliés et enregistrés entre 1970 et 1976 sortie chez les infatigables fouineurs de Born Bad Records.
C'était le temps où l'Art Ensemble of Chicago tournait en France et accompagnait Brigitte Fontaine sur Comme à la radio. On y retrouve aussi le duo Fontaine / Areski sur leur tube C'est normal. Les autres sont soit de vieilles connaissances, comme Archie Shepp, soit des plus obscurs : Michel Roques, Pharaoh Sanders, Alfred Panou, Béatrice Arnac...
Quinze ans avant l'anarcho-punk, on posait un tapis musical y pour balancer des textes allant d'une incontestable poésie à une pure lecture de tracts, inspirant au passage quelques-uns des groupes de rock les teigneux du moment (MC5, Rocket from the tomb..)
Il s'agit certes de free jazz mais ça annonce bien des genres qui ne seront populaires que bien plus tard, à commencer par l'afro beat qui ne deviendra rentable, pour les maisons de disque, qu'avec la diffusion de Fela Anikulapo Kuti.
Typiquement représentatif, Attention l'armée, joué et amélioré par le Collectif Le Temps des Cerises depuis 1969. Sur ce titre Kirjuhel (chant) Carlos Andreu (guitare), Jean-Jacques Avenel (contrebasse), Philippe Castellin (textes), Antoine Cuvelier (trombonne), Denis Levaillant et Christian Ville (percus), Robert Lucien (batterie), Jean Méreu (trompette), Super P4 (saxo). Atarpop 73 serait le nom des graphistes.

 

Ce titre aurait été enregistré par Jean-Pierre Turola en 1975. 
Entre 1969 et 1975, on était passé de l'hypothèse d'une intervention militaire en 1968 (suite à l'escapade de de Gaulle à Baden-Baden), à la lutte contre le camp militaire du Larzac (Hé toi, avec ton char qu'est ce que tu fous dans mon champ ?), aux comités de soldats, à l'essor des mouvements d'objecteurs et d'insoumis mais aussi au coup d'état au Chili ou à la révolution portugaise.  
Un temps où l'institution militaire ne faisait pas vraiment rêver. Elle n'aurait alors pas eu l'idée de s'afficher sur des publicités et, malgré ou à cause du service militaire obligatoire, elle se faisait plus discrète. L'idée de s'engager, pour un jeune au chômage se concrétisait plutôt en Angleterre où la conscription ayant été supprimée en 1960. Là-bas, certains pauvres partaient servir de chair à canon en Irlande du Nord.
Autre exemple de ce rejet, Mahjun avec "Nous ouvrirons les casernes". Encore raté, le ministère en est à les revendre aux collectivités locales...



samedi 3 septembre 2016

Rimbaud (4) par Komintern

Recto (de Diego Rivera) et verso du LP
Comme son nom ne l'indique pas, Komintern fut un groupe de rock "progressif" né en 1971 d'une scission de Red Noise et de la rencontre de Francis Lemonnier avec une bande joyeusement hétéroclite. 
Ils étaient donc :  Francis Lemonnier (Saxophone et Chant, ex Red Noise), Serge Catalano (Batterie, ex Red Noise), Olivier Zdrzalik-Kowalski (Basse, chant et futur Malicorne), Michel Muzac (Guitare) et Pascal Chassin (Guitare)
Leur genre musical empruntait au free-jazz et au rock de l’École de Canterbury (une bande de dadaïstes). Ils étaient par ailleurs assez proches du groupe Gong. Provocateurs et contestataires, ils ont utilisé la parodie, la dérision et une mise en scène théâtrale dans leur musique comme dans leurs concerts. Avec d’autres groupes (Lard Free, Barricade), ils avaient créé le Front de Libération de la Rock-Music (après le FLIP, Front de Libération International de la Pop) mouvement totalement éphémère.

Leurs deux seuls enregistrements sont de 1971 : le LP "Le bal du rat mort" et le 45 tour "Fou, roi, pantin". 
Ce morceau, qui conclue le 33 tour est une version du poème de Rimbaud "Paris se repeuple" dans lequel le poète dégueulait sur la bourgeoisie parisienne en réponse aux massacres de la Semaine Sanglante.  


Après avoir accompagné la pièce de Fernando Arrabal Bella ciao La guerre de 1000 ans en 1972, le groupe sera petit à petit déserté par ses membres.
En 74, Francis Lemonnier écrira deux chansons pour le disque Pour en finir avec le travail, produit par Jacques Le Glou et les Éditions Musicales du Grand Soir (FPL1 0054, distribué par RCA). Il s'agit de La Java des Bons-Enfants (paroles G. Debord) et de La vie s'écoule, la vie s'enfuit (paroles R. Vaneigem). Mais ça, on vous en a déjà causé ailleurs...

dimanche 14 août 2016

Jean-Bernard de Libreville

Chaib Bouri, c'est son vrai nom, était mineur lorsqu'il a signé ses premiers contrats de chanteur.
Il n’a donc jamais choisi de s’appeler Jean-Bernard de Libreville, c’était une idée de Germinal Tenas, son premier producteur .
Il publie son premier album à 17 ans et malgré un certain succès d'estime dû à "La Juxtaposition 210 ", il n’a pas du tout connu ensuite la carrière que beaucoup lui promettaient.

Véritable B Traven, de la musique rock, psyché et free jazz, il va jouer a brouiller les pistes. Ainsi, il commet deux singles en 1971 puis deux autres en 1977 / 1978 sous les noms respectifs de Cyril Savine, puis Cyril tout court. Enfin, un autre 45 tour en 1987 signé par "Chaïb". 
S’il publiait en 1966 un album unique "10 minutes 30 secondes d’hyperno-music", son disque suivant sous le patronyme de Jean-Bernard de Libreville ne sortira de la cave dans laquelle il reposait que... 40 ans plus tard. Il se nomme tout connement "Allons-y gaiement" et n'est consacré qu'à l'activité sexuelle.
Un bon exemple de sa fantaisie prémonitoire : En chômage ! 


Jean Bernard de Libreville - en chômage - par aurebeorn

En cliquant ici vous aurez sa looongue biographie tirée de son site officiel (le pas périmé) sur lequel on trouve aussi ses poèmes, dessins, photos et autres joyeusetés. Vaut le détour ! 
Et voilà le titre phare de son tout nouvel album enregistré il y a quatre décennies :


Actuellement, Jean Bernard de Libreville prépare un nouvel album puisé dans une quantité impressionnante de travail musical inédit accumulé au fil des ans, pendant que les guerres continuent à faire des ravages sur la planète.
(extrait de sa bio)

lundi 20 juin 2016

La Croisade de Thomas Canonne


Dixit lui-même, Thomas Canonne chante des textes extraits de sa correspondance avec des prostituées, des chansons anciennement écrites pour le Théâtre des Cerises et des poèmes volés à des amis proches.
Avec une forte inclination pour l'humour noir, le grand-guignol, le rock et le pinard, le Groupe Électrogène s'interroge sur la nullité et la poésie de la chanson dite de variété.

Ça tombe bien, nous aussi....
Une petite vidéo, pas du tout vulgaire, pour un sourire du matin ou du soir.
C'est notre rubrique "Si Dieu existait, il faudrait le fusiller."

 
Thomas et son groupe Électrogène sont :  Thomas Canonne au chant, Ronan Drougard (basse), Hervé Launay (sax) Nicolas Mayer (percus) et Youen Migaud (guitare).

lundi 20 avril 2015

Brigitte Fontaine & le Art Ensemble of Chicago

La chanson Comme à la radio fut le générique d'une défunte émission mensuelle de Radio Canal Sud.
La version ici proposée est l'originale. Il existe une version "courte" (5.50 tout de même) rénovée en 1995 sur l'album "Genre Humain". 
Celle-ci a été enregistrée en 1969 avec le Art Ensemble of Chicago.
Le Free-jazz étant en ces temps-là considéré comme une musique à fort potentiel "révolutionnaire" accompagnant la lutte des ghettos Noirs aux États-Unis, cet album est un moment de rupture avec la chanson tout en restant dans la ligne déjantée.


Sorti quelques mois avant l'album, le 45-tours Lettre à monsieur le chef de gare de La Tour de Carol a été le premier titre français diffusé dans le Pop club du défunt José Arthur contribuant ainsi au succès du disque. 

Comme la plupart des enregsitrements de la dame, celui-ci fut édité sur le label indépendant Saravah, fondé par Pierre Barouh avec les droits d'auteurs de "Un homme et une femme" (Chabada bada) pour Lelouch. On reviendra sur son cas .
Même si l'indispensable George a déjà pas mal défriché son cas dans un récent article. 



dimanche 24 novembre 2013

La Révolution ne sera pas télévisée (reprise)


C'est Yves qui nous a fait connaître cette adaptation du classique de Gil Scott Heron, jouée par le groupe Electrod en 2009, à son avis (que nous partageons ) supérieure (ou du moins mieux "envoyée") que celle du groupe Expérience qu'on vous remet là
On l'avait passé en conclusion de l'émission de septembre.


Poète, musicien, chanteur, (un des 3500 pères du rap) et romancier, Gil Scott Heron (1949-2011) natif de Chicago sévit essentiellement dans le Bronx à New-York de 1970 à 2010 où il a fait une réapparition aprtès un séjiour à l'ombre.
Cette chanson, écrite en 1970, vite devenue une légende, a connu plusieurs orchestrations de la part de son auteur. 
Ma préférée est celle-ci dans le plus pur style des Last Poets (parmi les 3500 pères du rap)
Comme romancier, Gil Scott Heron a été hélas trop peu traduit en français mais ne ratez pas Le Vautour* (éd. de l'Olivier) écrit aussi en 1970 (son année de coups de génie) roman noir par excellence qui le place aux côtés de Chester Himes ou d'Edward Bunker.
Pour la route une superbe vidéo tardive (2001) de Scott Heron où on constate que le gars n'avait rien perdu de sa verve : 


*Titre original "The vulture"