Pour tous ceux qui n'ont pas le loisir d'écouter la radio le samedi après-midi ou de musarder sur les sites, un docu d'Olivier Chaumelle dans Toute une vie du 18 février 2023 autour de notre cher François Béranger;
Où le bougre, à la fin, regrette de n'avoir pas été plus incisif, plus teigneux. On l'a échappé belle !
Avec son complice Jean-Pierre Alarcen, ses enfants Emmanuelle et Stéphane et Sanseverino.
On vous l'avait dit et répété, que le "bon temps" des allocs c'était fini, bande de nazes.
Mais il faut être singulièrement aveugle pour ne voir que l'infâme réforme des retraites, en cette saison.
Il y a eu une loi réduisant les droits des chômeurs comme peau des chagrins passée dans l'indifférence quasi générale.
Une loi sur l'immigration qui, outre sa démagogie et les drames humains qu'elle implique, créée une catégorie intermédiaire de régularisés provisoires au bon vouloir du patron.
Et une loi sur le logement qui fragilise encore locataires et squatteurs, redonnant du pouvoir aux proprios.
Vu comme ça, c'est beau comme une offensive qui partirait à la fois de Biélorussie et du Donbass.
Y'a plus qu'à souhaiter que ça finisse tout aussi brillamment.
Une ode au salariat de Béranger reprise par Sanseverino.
La seule idéologie qui reste, ou peut rester vivante en Russie, c’est le
chauvinisme grand-russien. Le seul imaginaire qui garde une efficace
historique, c’est l’imaginaire nationaliste — ou impérial. Cet
imaginaire n’a pas besoin du Parti — sauf comme masque et, surtout,
truchement de propagande et d’action, de pénétration internationale. Son
porteur organique, c’est l’Armée. […] L’Armée est le seul secteur
vraiment moderne de la société russe — et le seul secteur qui fonctionne
effectivement.
La limite des analyses lucides, comme celle ci-dessus, produite du temps de l'URSS encore puissante, est qu'elles ont très peu d'effet sur la réalité.
Quant aux chansons prophétiques venues d'une époque où certains pensaient qu'on jouait à se faire peur mais au cours de laquelle il fallait être un petit occidental bien hypocrite pour s'imaginer vivre dans un monde en paix...
On a découvert cette captation de 1975 accompagnée d'un commentaire pertinent sur Le journal de Jane. Et on se fait une joie de relayer.
L'émission Flon flons de Tom Goldschmidt à la RTBF avait enregistré, au moins en partie, un concert à Charleroi à une fête du MOC (Mouvement ouvrier chrétien).
Malgré des conditions sonores un peu limite et un public un peu trop éloigné de la scène, ce bougon de Béranger n'hésite pas à se montrer assez déconnant.
Par contre, on dirait que le groupe s'emmerde un peu par moments. Ils étaient l'inévitable Jean-Pierre Alarcen à la guitare, Gérard Cohen à la basse, Jean-Lou Bossenne à la batterie et Claude Arini au claviers.
Ils interprètent quelques classiques : La fête du temps, Le tango de l'ennui, Le monde bouge, Tranche de vie (un peu lente), Magouille blues (particulièrement indiquée cette année) et Manifeste. Avec, en sus, quelques entretiens, toujours aussi sympas, entre les morceaux.
Du temps du 45 tour et des juke-box triomphants, il arrivait assez souvent que la face B, qui n'était censée être que du remplissage, soit une démarque de la face A, censée être le tube. Dans le rhythm'n blues américain, on se mit parfois à mettre au verso la version musicale de la chanson recto. Technique abondamment reprise en Jamaïque qui donna naissance au dub et au toast des disc jockeys.
La face B ne constituait qu'exceptionnellement une suite de la A, d'autant plus dans l'industrie du disque francophone.
Ou alors il fallait avoir beaucoup ce choses à exprimer.
Ce qui fut précisément le cas de François Béranger, ex ouvrier à Billancourt, ex appelé en Algérie qui sortit en 1970 son premier album Tranche de vie, titre qui couvre les deux faces de son premier 45 tour. Il a alors 33 ans, ce qui est un peu âgé pour faire twister la jeunesse mais qu'à cela ne tienne, à l'aube de cette décennie, tout paraît encore possible.
Cette chronique d'une vie de prolo en onze couplet étant trop dense pour contenir dans le format des trois minutes, la solution du camarade bougon fut donc de chanter six couplets en face A, de lancer C'est pas fini ! et... de terminer la chanson en face B. Tout y passe : l'exode rural, les services sociaux, l'usine, la petite délinquance, la guerre coloniale, les manières exquises des flics et des juges et la taule Et le titre fit un carton, permettant ainsi au grand François de s'alimenter grâce à son art.
La chanson sans interruption filmée par la tv suisse en 1972.
Une honorable reprise : celle d'Hubert-Félix Thiéfaine, trouvée sur l'album hommage à Béranger, Tous ces mots terribles, conçu par sa fille Emmanuelle en 2008.
Un arrangement un peu plus rock, un ralentissement du tempo qui rallonge le morceau d'une minute et l'affaire est dans le sac.
Puisqu'on vous dit que c'était pas toujours mieux avant.
On suppose que des amoureux séparés, des amants distants de moins de cent bornes, ou plus si affinités, vont enfin se retrouver. À part leur souhaiter bien du plaisir, nous nous faisons un devoir de leur rappeler ci-dessus quelques gestes barrières susceptibles d'éviter la propagation de la grippette qui tue.
Quant aux malheureux, malheureuses et autres qui se retrouveraient encore solitaires, nous rappelons qu'ils ont la consolation de gagner en sécurité ce qu'ils perdent en sensualité.
Et leur conseillons donc d'appliquer à la lettre cette recette chantée par Arlette Téphany écrite par Boris Vian avec Alain Goraguer en 1953.
État d'urgence sanitaire oblige.
Et maintenant un petit message personnel, à vous François.
Profitons de l'occase pour un dernier coup de chapeau à Richard Penniman aka Little Richard, décédé le samedi 9 mai à l'âge de 87 ans. L'affreux Jerry Lee a fini par gagner le match.
Il y faut un sacré mélange de culot, de roublardise, de cynisme et d'ignorance crasse pour s'adresser à ceux-là mêmes à qui on a fait mine de lâcher des miettes tout en les gazant, matraquant ou enfermant le reste du temps pour finir par leur proposer benoîtement de débattre entre gentlemen, mais à toujours ses conditions (comme quoi, chassez le naturel...).
À l'image de cette affiche venue de l'automne tragique mexicain, nous ne dialoguerons jamais avec qui pointe un flingue en guise d'ultime argument.
Cette mascarade nous a même immanquablement évoqué la chanson de François Béranger, Aux bouffons (en concert, 1998), loin d'être sa meilleure ou sa plus poétique mais comme dit une amie "En matière de vulgarité, c'est pas nous qu'on a commencé".
À ceux qui hésitent : ne trouvez-vous pas quelque peu lassant qu'on nous fasse
le coup de "C'est nous ou le fascisme"? Depuis une trentaine d'années au moins.
Et en souvenir de la visite de notre Jupiter de pacotille au Puy-en-Velay, un grand classique : le lancement improvisé du premier grand débat entre Nicolae Ceausescu et sa base roumaine. On souhaite à Macron un tribunal un peu plus bienveillant pour la suite.
Y'a pas de compte à rendre. Y'a que des comptes à régler. (12°5)
Bérurier Noir Salut à toi
Hafed Benotman Jaja
Serge Reggiani Du vent dans mon crâne
Françis Blanche Général à vendre
Hélène Martin Tant de sueur humaine
Patrick Denain Ça n'a pas d'importance
Christian Paccoud Un si p'tit espoir
Noir Désir Fin de siècle
Brigitte Fontaine La côtelette
Reda Caire Le petit bal perdu
Catherine sauvage Le temps du tango
La Rumeur Le cuir usé d'une valise
Guy Béart La chabraque
Jacques Marchais Chant des pègres
Thomas Fersen Pièce montée des grands jours
Le Nez dans l'ruisseau Pen-Sardine
16 tonnes
Alain Bashung Il voyage en solitaire
Passi Les flammes du mal
France Gall Diego, libre dans sa tête
Arletty Si vous étiez un coquin
Les Négresses vertes Voila l'été
Jacques Marchais La vie s'écoule
NTM Qu'est ce qu'on attend ?
Cette émission se trouve sur le clic habituel.
Encore un grand merci à la bande au Nez dans l'ruisseau
Et en supp, le classique qui y manquait ( c'est encore lui, on s'excuse)
Béranger avec la troupe La Roulotte dans les années 50
En 2004, un an après sa mort, parût un coffret de trois cds et un dvd consacré à François Béranger.
L'excellente sélection est déclinée selon les trois thèmes majeurs : la révolte, la poésie, l'amour.
En ce qui concerne le dvd, on y trouve un concert de 1998, un film de Philippe Worms, et l'unique clip,à notre connaissance, du bougon tendre et rieur : Chanson Folklo
Un autre extrait d'un entretien avec Jean-Pierre Alarcen (son guitariste attitré) et Béranger résume assez bien le bon gars.
On trouve aussi une jolie biographie du Monsieur, signée par Marc Robine en cliquant là.
Quelle mouche a donc piquée François Béranger pour, en 1978, chanter cette ode aux sections syndicales (sur l'album Participe Présent) ?
On suppose que ce fut certainement l'envie de rendre un hommage à Woodrow Wilson "Woody" Guthrie (1912-1967), immense chanteur américain country et folk des années 1930 et 1940.
Grâce à ce Blues parlé du syndicat adaptation de son Talking Union écrit fin 1941, on comprend entre les lignes, que cet individualiste anarchisant de Woody avait du mal à suivre les dernières consignes, suite aux contorsions politiques du PC des États-Unis. En effet, les USA entrant finalement en guerre aux côtés de l'URSS, plus question d'entraver la production de l'effort de guerre, on ne veut plus voir les prolos qu'au boulot ou à l'armée.
Ne trouvant pas la version de Woody en solo, en voici une, contemporaine de son écriture, interprétée par les Almanac Singers, collectif d'agit-prop monté par Pete Seeger, Lee Hays (communistes orthodoxes, eux), Cisco Houston, Josh White, Millard Lampell, Sis Cunnigham, etc... dont Woody fit partie de 1941 à 1943 avant de laisser les staliniens jouer entre eux.
On constatera que Béranger écrivit une traduction tout à fait fidèle à l'originale, ce qui nous renforce l'idée d'un hommage à l'auteur bien plus qu'une apologie d'appareils sur lesquels plus grand monde ne se faisait d'illusions, même il y a une trentaine d'années.
Comme il y est fait allusion à la fin de cette version, une fameuse photo d'une grève qui dura plus de trois mois en Bretagne :
Grève du joint français (1972)
Et un joli portrait de l'auteur par le talentueux Robert Crumb.
Un poteau exhume cette affiche d'un vieux carton et l'énigme pointe le bout de son nez. Un 24 mai certes, mais de quelle année ?
N'étant, ni chrétien, ni ouvrier, ni Balnéolais (habitant de Bagneux) mais effectivement "jeune" à l'époque présumée, tâchons de rassembler quelques souvenirs et de deviner la date.
Outre un maquettage fait à la va-vite et les deux passages en offset assez stupéfiants (marier du vert avec du rose !!!!) qui fleurent, à la fois un refus plus ou moins conscient de la vulgarité publicitaire issu d'une culture néo-gauchiste (on est chez la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, nom de Dieu !) dans laquelle le message se doit d'être plus important que son habillage, on remarque que la "vedette" est François Béranger et le "renfort" Alain Bashung".
Béranger est déjà un vieil habitué des galas de solidarité et autres concerts de soutien, sa présence garantit la reconnaissance d'un certaine audience. Devenu chanteur professionnel vers 1970, il obtient un premier grand succès grand public en 1979 avec le 45 tour "Mamadou m'a dit" (tiré du disque "Joue pas avec mes nerfs"). Il va tâcher de renouveler l'exploit l'année suivante avec l'étonnant "Canal 19" (album "Article sans suite"), chanson à la gloire de la citizen band, outil radio des routiers et mode passagère chez les français moyens.
Un autre extrait de cet album "Au point de sang" qui malgré son côté lourdingue, paroles et musique, n'a rien perdu de sa pertinence*.
Ah mais, me direz-vous, nous voilà déjà en 1980.
Ben oui, et c'est un peu grâce à Bashung.
Il a trente-cinq ans cette année là et après des années de galères sous le pseudonyme de David Bergen ou en tenant le rôle de Robespierre dans une comédie musicale, il sort l'album Roulette russe en 1979, sans gros effet. Mais il se fera un nom en 1980 avec le grandissime single Gaby oh Gaby, vendu à un million d'exemplaire, grâce auquel sa maison de disque pressera à nouveau Roulette russe en y rajoutant ce titre.
Et que constate-t-on sur l'affiche ?
Que la photo de Bashung est exactement celle de la pochette du 45 tour "Gaby", sorti en.... janvier 1980 et alors en route pour la gloire.
Le reste est facile à déduire : les heureux Balnéolais et Balnéolaises ont pu assister aux prestations des deux bougres le 24 mai 1980 !
Un extrait de Roulette russe pour fêter ça "Je fume pour oublier que tu bois"
Dernier indice : la solidarité avec le Salvador, en guerre civile ouverte depuis 1979, incline à confirmer cette année-là ou éventuellement la suivante.
Mais les plus observateurs d'entre vous auront peut-être remarqué un "1981" griffonné au crayon en haut. Pourquoi pas ? Disons qu'on tient quand même notre hypothèse pour plausible.
* Il y est fait allusion à l'attentat du 3 octobre 1980, contre la
synagogue de la rue Copernic (4 morts) revendiqué par les nazillons de
la FANE, dirigés par l'ex cadre FN Marc Frederiksen. Le premier ministre, Raymond Barre, avait passé le mur du con en dénonçant "un odieux attentat qui voulait frapper des Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue." Sans commentaires....
Tous en conviennent, il y a de plus en plus d'étrangers dans le monde.
Et c'est pas fini, on signale certains déplacements massifs de population : Ruthènes, Francs, Mandchous, Ostrogoths, Nahuas, Khazars, Bantous, Suèves, Chachapoyas et autres Parthes déferleraient sur le monde libre.
La chanson n'étant que le reflet de son époque, L'Herbe Tendre va se pencher, le lundi 6 juin à 18h sur le 92.2 de Radio Canal Sud, sur quelques manières d'envisager l'étranger, entre main d’œuvre moins chère, exotisme de mauvais aloi ou solidarité prolétarienne.
En mise en bouche, les Raoul Petite reprennent un classique de François Béranger. Cette chanson est un hommage à Mamadou Konté, figure de "Révolution Afrique" et de la lutte dans les foyers Sonacotra des années 70.
Une émission qui commence par quelques banalités de base et s'achève sur un air agricole...
Yves Jamait Y'en a qui
Fretliner L'usine
Jean Bertola 16 tonnes
René Binamé La vie s'écoule
Boris Vian Calypso blues
Marc Ogeret Le chant des ouvriers
Eddy Mitchell Société anonyme
Petra Pied de biche Bonniche
Tribal Moustachol À la moutouelle
Les Naufragés Moi j'suis parti
Serge Reggiani Le souffleur
Chez là L'heure de la sortie
Les Escrocs Assedic
Loic Lantoine Le jour où les cigares...
La Chiffonie Avoine
France, terre de culture et d'arts (vue d'ensemble)
Petit rappel sur les "lois scélérates"*
Première loi, 12 décembre 1893 : sont désormais punies
provocation indirecte et apologie d'idées subversives. Un juge
peut ordonner la saisie de l'organe concerné et des arrestations préventives.
La seconde loi tombe le 15
décembre, trois jours après. Elle vise les associations de malfaiteurs et cible particulièrement
les groupes anarchistes. Elle permet d'inculper tout membre ou sympathisant sans distinction. Et encourage, au passage, à la délation :
« Les personnes qui se seront rendues coupables du crime,
mentionné dans le présent article seront exemptes de peine si,
avant toute poursuite, elles ont révélé aux autorités constituées
l’entente établie ou fait connaître l’existence de
l’association.».
La troisième loi, du 28 juillet
1894, est plus explicite puisqu'elle les vise directement les anarchistes en les nommant, leur
interdisant toute propagande. Suite à cette loi, de nombreux journaux, dont Le Père peinard, sont
interdits. Elle inaugure une véritable chasse aux sorcières, des
milliers de perquisitions et d'arrestations débouchent, notamment
sur le Procès des trente.
Vous ne voyez toujours pas le rapport avec trois mois d'état d'urgence ?
Sans faire d'anachronisme incongru, il se trouvait à l'époque au moins quelques voix connues pour crier au scandale. Chez les socialos, entre autres...
Ça va faire 20 berges qu'on vit sous Vigipirate (efficace, non ?) et on a quelques craintes pour la suite.
Toute manifestation est interdite, sauf pour resserrer les rangs pendant que les marchés de noël, eux, ouvrent à l'heure. Business as usual.
Plus de 40 perquisitions en quatre jours rien que dans la région toulousaine pour plus de 200 grammes de shit saisis ! Tremblez terroristes !
On nous claironne encore une fois le coup de l'union sacrée.
Et un jour, peut-être, on va trouver ça lassant**.
Quant au chanteur toulousain qui fit carrière sur son origine algérienne et qui vient d'éructer son amour de la France et son accord à restreindre les libertés ("On en a tellement", ose-t-il rajouter) on lui souhaiterait bien de crever s'il n'était déjà atteint de mort cérébrale.
Y'a des jours comme ça, entre marteau et enclume de la connerie, on a envie d'aller voir ailleurs s'il y a de la vraie vie.
Dans cette ambiance, on reprendra bien du blues crade, désespéré, celui qui donne envie d'en finir avec ces guignol.
Alors écoutez "Ain't it fun" des Rockets from the tombs de Cleveland (50/50 futurs Pére Ubu et Dead Boys) maquette jouée en 1974, qu'on croirait avoir été écrit pour cette nation glauque. Rarement chanson est tombée aussi juste.
* L'expression est d'Émile Pouget. Jean Jaurés et Léon Blum la reprendront à leur compte.
**Les
médias s’emploient à faire croire que seuls les terroristes
s’attaquent à l’État et que par conséquent tous ceux qui
s’attaquent à l’État sont des terroristes. Leur intention est
claire : assimiler tout acte de révolte à du terrorisme, tout
en décuplant la charge émotionnelle attachée à ce mot. Le
terrorisme est la continuation de la politique par d’autres
moyens. (...)
Nous
subissons directement l’intensification des moyens de contrôle. Le
sinistre précédent allemand donne l’avant-goût de ce qui
nous pend au nez. II devient de plus en plus difficile de se
dissimuler aux yeux de l’État. Dans ce monde, seules les
marchandises peuvent circuler librement. Pour nous, les pauvres, le
simple fait de circuler devient périlleux. (Os Cangaceiros.
1986)
Antoine Masy-Périer a passé son enfance trimballé entre Paris et la Bourgogne avant d'atterrir en Normandie.
C'est à Rouen qu'il entre dans les Gloires Locales. Le groupe a succédé aux Olivensteins suite au procès intenté par le professeur du même nom.
En 1981, il rejoindra LE trio de référence du rock français, les Dogs. Il y restera jusqu'en 92 date à laquelle il prend le nom de Tony Truand, en trio avec ses Deux Solutions (nom fastoche pour assumer les changements de personnel)
En 2005, il intègre aussi les Wampas, non sans commettre des disques avec les Deux Solutions, Joseph Racaille ou l'infatigable groupe garage américain The Fleshtones.
Un hommage à François Béranger (2009)
Voilà donc un mec qui saute sans complexe du punk au garage, du rockabilly au country ou à la chanson française. Ce qui a un côté attachant.
Il participe aussi au projet Scopitone 's not dead monté par David Vallet.
et un hommage à Michel Grégoire (dit Moustique le twister)
L'Herbe Tendre est heureuse de vous annoncer la sortie du livre "Quand la police nous fait chanter", anthologie francophone et chronologique illustrant les rapports, aussi riches que variés, entre la population et les forces de l'ordre
On a chanté n'importe qui, en fait
censées l'encadrer.
C'est édité par l'amicale des chansonniers amateurs bénévoles (sic) et ça se trouve en fouinant un peu. 93 pages de poésie pure.
On navigue du Roman de la Rose (en 1275, déjà) à Zone Libre, de Charles Le Page à Caussimon, d'Eugéne Pottier au GAM, des Mazarinades aux graffitis contemporains et moult etc.
On se prend à découvrir des gens que l'on n'attendait pas là, plaisantes surprises, à chercher les absents, souvent en vain, à se bidonner sur le glossaire ou sur la rubrique "la police par elle-même".
Tout ça étant richement pourvu en illustrations.
L'ouvrage indispensable aux ennemis des cognes. Pour ne pas bronzer idiot avant d'aller bronzer rayé.
Citations : Les bois de lit appellent les gendarmes Qui ne veulent pas détacher les pendus Il n'y a pas souvent de pendus mais les gendarmes On les pend de temps en temps Et ce n'est pas dommage.
Benjamin Péret (1927)
Lorsque la police avoue son impuissance, je me sens tout ragaillardi : il y a de l'espoir.
Romain Gary (1967)
Un titre du père François qui n'a pas pris une ride. C'était pas mieux en 1979.
Suivi de l'inévitable classique de 1967, joué par les Equals, groupe british rythm' n blues, mods atypiques et métissés menés par Eddy Grant (qui fera son retour avec du reggae poussif dans les années 80)
Les Cowboys Fringuants sont Karl Tremblay ( chant, clavier) Jean-François Pauzé (guitare, chant) Marie-Annick Lépine (violon, mandoline, accordéon, etc.) Jérome Dupras (basse) Simon Landry (percus) et Marc-André Brazeau (batterie)
Leur mélange de country et de rock a fait d'eux un des groupes québecois parmi les plus populaires de ces dernières années surtout depuis leur album de 1997, Break syndical.
suite aux quelques réserves qu'on a fait sur Félix Leclerc, il n'est que justice de s'envoyer une superbe comptine amorale qu'il a écrit en 1953.
D'abord dans une version musclée des Fringants, enregistrée en 2007 au Grand Théâtre de Québec.
Et un petit retour sur l'originale :
Il existe aussi une superbe version de la chanson interprétée par notre bon vieux François Béranger. C'était une fin de concert en 1998.
La morgue et la brutalité des policiers et des gendarmes est apparue à tous ces derniers jours, dans le Sud Ouest et ailleurs, même à ceux qui prétendaient l'ignorer.
La gestion de l'ordre a donc encore tué et lundi dernier, au sein des foules qui avaient pris la rue, la majorité avait certainement oublié que cette colère pour la mort de Rémi se répandait le jour même du neuvième anniversaire de la mort de Zied et Bouna à Clichy-sous-bois.
A ceux qui imaginent qu'on puisse "humaniser" certains corps de l'état ou qu'on puisse réformer certaines pratiques, nous offrons cette chanson de François Béranger qui date de 1979.
Comme le chantait La Souris, "Rien n'a encore changé".