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lundi 28 février 2022

Java around the bunker

 

Passons sur le fait de savoir jusqu'à quel point Vladimir Poutine serait paranoïaque. À notre avis, cet état mental est une condition nécessaire à tout chef d'État se voulant un tant soit peu crédible. Il y a tout de même quelque chose de fascinant à cette mise en scène du pouvoir comme exercice absolu par l'humiliation télévisée de son propre chef des services secrets ou celle de son ministre de la guerre et son chef d'état-major placés devant un fait accompli.
Pour quelqu'un se piquant d'histoire, le gars a certainement été mal renseigné sur la fin de carrière de divers autocrates. Révisionnisme; quand tu nous tiens... 
Quoi qu'il en soit, les meilleurs stratèges du monde libre sont parés à toute éventualité (photo ci-dessous)
Remercions tout de même Vladimir Vladimirovitch de nous permettre de revoir le grand Serge Reggiani dans ce classique de 1955 écrit par Boris Vian et Alain Goraguer. Ces deux minutes trente trois de de détente (comme on disait à l'époque) vous sont offerte par Kremlin- Nato Ltd.

mercredi 22 décembre 2021

Petula et les Kinks

Dans un précédent chapitre de ce foutoir, on a déjà abordé le cas d'une reprises improbable de l'indispensable groupe britannique de Muswell, The Kinks.
En voici une autre, bien plus logique.
Née en 1932, Petula Sally Olwen Clark , jeune fille d'Epsom (Surrey) débarque en France en 1957 et y entreprend une carrière en chanson bilingue en pleine période yé-yé. 
Comme en Angleterre elle est signée sur PYE, le même label qu'eux, on imagine qu'elle a eu toute facilité à reprendre en français cette chanson des frangins Davies. Satire de la classe moyenne conformiste, Well respected man fut enregistrée en 1965, période faste pour nos lascars. La voici filmée à l'émission de la BBC Beat club avec un son rachitique mais de vraies images qui bougent. Nos exigeants auditeurs ont une version plus écoutable .

 
La petite anglaise n'avait plus qu'à faire appel à Frank Gérald pour pondre une version conservant un mode ironique et néanmoins gentillet. On se demande même si les producteurs n'ont pas purement et simplement conservés la piste musicale originale des Kinks.
Elle aussi passait à la télévision mais en play-back.

Terminons le cas de Petula par une très méconnue de ses débuts. 
Comme elle avait été prise en main par Serge Gainsbourg, le premier mentor de celui-ci lui écrivit en écrivit une. J'ai nommé Boris Vian, of course, dans Java pour Petula.



dimanche 10 mai 2020

À nos amours




On suppose que des amoureux séparés, des amants distants de moins de cent bornes, ou plus si affinités, vont enfin se retrouver. À part leur souhaiter bien du plaisir, nous nous faisons un devoir de leur rappeler ci-dessus quelques gestes barrières susceptibles d'éviter la propagation de la grippette qui tue.
Quant aux malheureux, malheureuses et autres qui se retrouveraient encore solitaires, nous rappelons qu'ils ont la consolation de gagner en sécurité ce qu'ils perdent en sensualité.
Et leur conseillons donc d'appliquer à la lettre cette recette chantée par Arlette Téphany écrite par Boris Vian avec Alain Goraguer en 1953.
État d'urgence sanitaire oblige.



Et maintenant un petit message personnel, à vous François.


Profitons de l'occase pour un dernier coup de chapeau à Richard Penniman aka Little Richard, décédé le samedi 9 mai à l'âge de 87 ans. L'affreux Jerry Lee a fini par gagner le match.


vendredi 3 août 2018

Bison ravi par les autres


Le 13 juin 1984, pour le vingt-cinquième anniversaire de sa disparition, Noël Simsolo exhumait quelques raretés de Boris Vian. Chansons négligées, pas sorties, plus ou moins oubliées, c'est un peu mieux que du fond de tiroir.
On y entend, entre autres Louis Massis, Paul Hébert, Maurice Chevalier, Lona Rita, Evelyne Dorat, les Quatres Barbus, Rod...
C'est dans l'ensemble assez déconnant, voire potache, on y trouve même de l'opéra. Deux heures plutôt vite passées.




Suivi d'une séquence pas courante posée là, non pour ses qualités sonores ou musicales, mais juste à cause de sa singularité et des talents du plusieurs fois polyglotte (comme disait ma grand-mère) du Boris glandeur.


mardi 15 août 2017

Jeu d'été


Érudits, érudites, joueurs, joueuses, touristes morts d'ennui, à vos claviers.
Le passe-temps du 15 août sera cette année : lequel de ces deux dynamiques personnages, représentés ci-dessus, a prononcé ces mots après les avoir mûrement pesés :
Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance, et une sévère… Moi, quand on m'en fait trop, je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile !
Le gagnant emporte l'authentique pipe du général Douglas Mac Arthur.

En accompagnement, un classique de Boris Vian chanté par un Serge Reggiani très en forme, le 6 mars 1969, avec l'orchestre de Jean Morlier.

mardi 11 avril 2017

Variation fébrile

Otis au turbin

Né en 1937, Little Willie John (William Edward John, de son vrai nom) enregistra ce titre écrit par Otis Blackwell et Eddie Cooley en 1956.
Grand amateur, de country et de blues, Blackwell, encouragé par un autre forçat de la chanson, Doc Pomus, fut un des rares Noirs à avoir écrit pour des rockers blancs comme Jerry Lee Lewis ou Elvis Presley. On lui doit, entre autres perles Great balls of fire, Don't be cruel ou Daddy Rolling Stone, accompagnées d'un petit millier d'autres.
Son Fever créé par le jeune Little Willie John sera un tel succès dans le monde du rhythm 'n blues que plusieurs autres artistes en enregistreront quelques plagiats plus ou moins dissimulés comme Pneumonia de Joe tex (qui aurait écrit les paroles originales de Fever et les aurait revendues pour 300 dollars) ou She makes my blood run cold de ce filou de Ike Turner.
Mais le gamin turbulent qu'était Little Willie se fera souffler la renommée par une chanteuse de jazz de chez Capitol records qui reprendra le titre en 1958 en modifiant les paroles et le ton général. De fait, la plupart des auditeurs croiront que Fever est une création de Peggy Lee.
Rendons donc justice au premier chanteur qui, comme dans tout blues exemplaire, finira une vie de dégringolade en taule à 36 ans.

Propulsé par Peggy Lee, Fever connut plus de 200 reprises dans les langues les plus diverses.
Il semble qu'en français, la première adaptation, assez parodique et potache, fut de Boris Vian pour une chanteuse et actrice méconnue en France mais qui fera une belle carrière en Allemagne, Caterina Valenta.
Ça s'appelait 39 de fièvre :



Bien entendu, Claude Nougaro ne pouvait se contenter de cette version. Il signera une nouvelle adaptation en 1965 pour un 45 tour, Sing Sing song, qui inaugure sa fructueuse collaboration avec Maurice Vander.
"Docteur", ou comment passer du burlesque à la tragédie.

jeudi 28 janvier 2016

On a chanté Bonnot (1) : Boris Vian

On peut cliquer pour agrandir l'image
En 1954, Boris Vian est sollicité pour mettre en musique une pièce de théâtre d'Henri-François Rey sur un sujet jusqu'alors maudit : La bande à Bonnot.
Vite fait et plus ou moins mal fait, Bison Ravi écrit une vingtaine de titres dans la semaine. Certaines chansons seront éditées à part (La valse des chaussettes à clous, les joyeux bouchers). Louis Bessières et Jimmy Walter donnent un coup de main à la musique.


La première s'est tenue le 17 décembre 1954 au Théâtre du Quartier Latin. Elle sera bien accompagnée des cris d'orfraie habituels des anciens combattants et la presse de droite réclamera l'interdiction du spectacle. Mais ce sera surtout le manque d'intérêt pour cette pièce mal foutue qui la fera vite péricliter et interrompre.
Vian, n'a pas semblé très à l'aise avec le sujet, toujours polémique entre anars romantiques et anars moralistes. Il est allé jusqu'à charger Judith Thollon, compagne lyonnaise de Jules (la Louise Michel de la Guillotière), de l'avoir balancé, ce qui est loin d'être prouvé. Judith écopa de quatre ans de prison et une lettre de Bonnot l'avait innocentée au préalable.
Pour mémoire, Jules Bonnot et son groupe tragique ne redeviendront populaires qu'après mai 1968.
Jacques Canetti en profitera d'ailleurs pour sortir un disque contenant plusieurs extraits du spectacle en 1971 (réédité en cd en 2002). Les partitions s'étant perdues, Louis Bessières s'est chargé des arrangements. L'interprétation est assurée par Yves Robert, Judith Magre, Kim Ibarra, Maurice Barrier, Lucienne Vernay, Pierre Jamet et Cécile Vassort.
En échantillon, voici deux chansons "L'enfance de Bonnot" ( par Cécile Vassort et Kim Ibarra) et "Les bienfaits de la pratique" ( par Lucienne Vernay et Pierre Jamet). On ne peut que constater le côté à la fois charmant, maladroit et anecdotique de cette opérette. Mais si on applique la maxime "La société a les criminels qu'elle mérite", voilà qui donne un beau portrait de notre belle époque.

Le premier morceau c'est là. 
Le deuxième c'est là-bas.
Publicité d'un garagiste appelé à devenir célèbre

mardi 15 septembre 2015

Higelin chante Vian




Jacques Higelin n’a que 15 ans lorsqu’il auditionne devant Jacques Canetti au théâtre des Trois Baudets en reprenant Charles Trénet et Maurice Chevalier. Rentré d'un séjour forcé en Algérie, en 1964, il enregistre, pour Canetti, son premier album sur des textes (inédits à l'époque) de Boris Vian.
Ce disque sera réédité en compilation avec des versions de Vian par Marie-José Casanova.
Puis se fera la rencontre avec Pierre Barouh et le duo Fontaine / Areski.
Parti rive gauche, le gamin va virer de plus en plus rock.
pour en revenir à ses débuts, ce délicieux scopitone :





lundi 29 juin 2015

Magali nous fait de la peine



On avait fini par la croire increvable.
Encore raté !
Magali Guiffray, dite Noël, née à Izmir en 1931, nous a abandonné à notre sort le 23 juin dernier.

Outre une carrière de chanteuse gentiment scandaleuse, elle aura joué dans plus d'une centaine de films à partir de 1951, même si elle n'a été vraiment remarquée qu'à partir du film de Jules Dassin Du rififi chez les Hommes (1955).

Alors, madame, vous qui nous fîtes marrer, rêver, fantasmer, voire même râler (qu'alliez-vous faire dans ces navets ?) recevez nos hommages.
Certes, quelques peu tardifs.

Un extrait de l'opéra (assez foireux) de Vian "La Bande à Bonnot"


Et une der des der pour la route : du film "Du rififi chez les hommes" de Jules Dassin Simonelli (1955) où elle interprète Viviane.


Magali Noël - Rififi - 1955 par couleurdefrance2007

vendredi 20 février 2015

Boris Vian en Argentin

Comme une bonne partie des amateurs de jazz Boris Vian, paraît-il, méprisait le rock'n roll*.
Il a pourtant, commis un certain nombre de rocks parodiques interprétés par Magali Noel ou Henri Salvador sous le pseudonyme d'Henry Cording.

 
Ironie de l'histoire, ces quasi premières tentatives de rock ou de boogie-woogie en français ont fait des émules dans le monde entier.
Le rocker argentin Andy Chango (Andrés Fajerman, Buenos-Aires 1970...) enregistra même un disque entier d'adaptations de Boris Vian en 2008




Le point commun des multiples adaptations des rocks de Vian en espagnol, en flamand (par Ferry Barendse) ou en anglais est qu'en plus de swinguer, les auteurs se doivent de suivre la trame du texte original tout en écrivant une adaptation qui doit s'inscrire dans l'esprit joyeux, pervers et absurde de l'original.
Et ça, Andy Chango y arrive à merveille avec des textes truffés de ce Lunfardo (argot du Rio de la Plata) qui fit les riches heures du tango.

Après ce "rock'n roll mops" endiablé, le même dégingandé sur scène pour un "(e)snob" jazzy bordélique tiré de son spectacle "Je ne parle pas français."



* A la base de ce regrettable malentendu chez les Français, des théories fumeuses selon lesquelles le jazz serait une musique de libération là où le blues ne serait qu'une musique d'esclaves. Z'avaient juste oublié d'écouter les paroles et de tenir compte du contexte local. Trois fois rien...

mercredi 15 octobre 2014

En avant la zizique...

... et par ici les gros sous.






     La chanson, disons le tout de suite, n'a rien d'un genre mineur. Le mineur ne chante pas en travaillant, et Walt Disney l'a bien compris, qui faisait siffler ses nains. Le mineur souffle en travaillant pour éviter que le charbon ne lui entre dans la bouche. La pression du jet d'air, accrue par la réduction du diamètre de l'orifice émetteur, est en effet suffisante pour détourner les poussières, que le mineur se contente d'avaler par le nez, comme tout le monde.
    N'étant pas un genre mineur, la chanson joue, cela va de soi, un rôle majeur dans les circonstances les plus diverses et souvent les moins propices ; nous y reviendrons plus tard, mais empressons nous d'ajouter qu'on peut se faire faire presque n'importe quoi en chantant, sauf un lavage d'estomac ou enlever les amygdales, et que la mort n'exclue pas le reste.
    La chanson est éternelle, dit-on couramment.
    Je crois que l'on se trompe : la chanson est, sous sa forme de chanson, étroitement liée à l'existence de l'homme sur cette planète. Rien, donc, de plus relatif que cette éternité. Qui plus est, on a toute liberté d'imaginer une race d'hommes sans cordes vocales, et qui ne chanteraient point. Rêve revigorant quand on a écouté quelques temps la radiodiffusion, nationale ou privée, et quand on a fait passer quelques auditions.


Boris Vian, En avant la zizique...et par ici les gros sous.





samedi 10 mai 2014

Encore un bijou de Vian

Créé par Philippe Clay ici interprété par Tonio Gémène(qui nous avait plutôt habitué à du Bruant ou du Richepin)
Notons que les paroles du Tonio-le-poète diffèrent quelque peu de celles de Philippe-le-réac.


vendredi 18 avril 2014

   Michèle Arnaud

Micheline Caré (son vrai nom) est née à Toulon en 1919 et morte à Maisons-Laffite en 1998.
Elle débute en 1952 au Milord l'Arsouille, un cabaret de l'île St Louis et y devient petit à petit la vedette principale, elle est souvent accompagnée à la guitare ou au piano par un petit jeune, Lucien Ginzbourg qui assure aussi l'ambiance sur son bastringue. C'est elle qui chantera les premières chansons écrites par ce monsieur timide avant de le pousser à s'interpréter lui-même sous le nom de Gainsbourg (on peut en retrouver un exemple sur ce même blog)
Elle-même écopera du surnom quelque peu méprisant "d'intellectuelle de la chanson" car elle reprenait Ferré, Vian, mais ausi de parfaits inconnus comme robert Adray.
Productrice à la télévision, de 1963 à 1967, elle donnera sa chance à rien moins que Jean-Christophe Averty, un des rares inventeurs de ce milieu.
Elle a aussi créé cette rengaine de Boris Vian (en 1964) dont nous partageons sans réserve la conclusion.

 

jeudi 10 avril 2014

MOULOUDJI chante VIAN




    En 1971 Mouloudji tente un retour fort réussi du musette. Extrait : cette javouille parodique écrite par Vian et Assayag en 1947. Un régal pas si connu !

samedi 25 janvier 2014

MAGALI NOEL se déchaîne



En mai 1956, Michel Legrand ramène des États-Unis quelques disques d'un genre qui fait fureur : le rock and roll. Bien qu'hostile à ce nouveau rythme, qu'il assimile à « une sorte de chant tribal ridicule, à l'usage d'un public idiot », Boris Vian décide de le parodier.
 En octobre 1956, c'est au tour de Magali Noël d'immortaliser des rocks « pionniers » de Boris Vian (musiques d'Alain Goraguer) : Strip-rock, Alhambra-rock, Rock des petits cailloux (un clin d'œil aux Petits pavés de Paul Delmet) et, surtout, Fais-moi mal, Johnny, « le premier rock sado-maso », selon Georges Unglik, dont l'action est jubilatoirement commentée par un voyeur, Boris Vian lui-même (« Il va lui faire mal, il va lui faire mal ! »). Géniale chanson qui permet d'apprécier l'interprétation toute en nuances de Magali Noël
Pour Boggio, « Magali Noël et Boris se sont entendus pour produire une sorte de contre-pied féminin au machisme du rock américain. En un sens, Fais-moi mal, Johnny est même un rock pré-féministe. Une femme crie son appétit. Cela change. »
Johnny : un prénom à la mode dans les chansons du milieu des années 50, bien avant qu'un certain Jean-Philippe Smet ne s'en empare... Édith Piaf le popularise dès 1953 avec Johnny, tu n'es pas un ange, puis c'est Johnny guitare, le thème du western de Nicholas Ray dont Peggy Lee fait un standard. En 1956, Boris Vian écrit Surabaya Johnny pour Catherine Sauvage, d'après un song de Bertolt Brecht et Kurt Weill. Le Johnny de la chanson de Magali Noël s'ajoute donc à cette galerie de « mecs », mauvais garçons ou voyous au grand cœur...



C'est sur la scène de l'Olympia, à l'occasion d'un mémorable Musicorama, que Magali se rend compte de l'impact de ses chansons. Sa tenue conforte son image de vamp : « J'avais une robe en dentelles, vert acide, tout à fait comme les robes que portait Marilyn, des robes assez décolettées avec des petites bretelles... Je portais des talons très haut et j'étais très rousse. C'était démentiel ! »
Deux minutes avant d'entrer en scène, un responsable d'Europe n° 1 vient la voir, l'air désolé : « Magali, les chansons de votre répertoire sont à l'index... Si vous voulez les chanter, il vous faudra remplacer les passages osés par "C'est censuré", ou alors ne rien dire... » D'abord paniquée, Magali accepte le défi : « Je rentre en scène et j'attaque avec Le rock des petits cailloux. Ça ne se passe pas trop mal. J'enchaîne avec Strip rock et enfin avec Fais-moi mal, Johnny. Et là, au lieu de dire : "Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny / Envoie-moi au ciel, zoum !", je chante : "Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny / C'est censuré, zoum !" Et toute la chanson comme ça ! »
Il y a de l'électricité dans l'air... « La moitié de la salle commence à me siffler, à m'envoyer des papiers et même des tessons de bouteilles. C'était affreux, mais l'autre moitié m'applaudissait ! Je me suis brusquement rendue compte que j'étais devant des gens déchaînés et j'avais les jambes qui commençaient à trembler... » De part et d'autres des coulisses, Gilbert Bécaud et Eddie Constantine l'encouragent : « Tiens le coup, Magali, tiens le coup ! » « Alors, je suis restée jusqu'à la fin de mon tour de chant et j'ai même quitté la scène en envoyant des baisers au public, sous une pluie de hurlées... C'était extraordinaire ! »

 


mardi 22 octobre 2013

Des pirates et des vautours



Trois "pirates" Somaliens (eux s'appellent plutôt "gardes côtes") viennent de prendre neuf ans fermes à Rennes dans le procés dit du Tanit. Précisons, au passage, que le skipper du Tanit a été flingué par les balles de nos vaillants marsouins français qui ne font pas dans le détail en attaquant.
Voilà quelques mois est paru un livre nécessaire pour comprendre ce que ces gars du bout du monde foutent dans un box de tribunal breton.
Iskashato (ceux qui mettent leur savoir et production en commun en somali) et les excellentes éditions l'Insomniaque nous font connaître les circonstances qui ont fait de la corne de l'Afrique un des multiples lieux du pillage orchestré par les vautours du capital (surpêche, épandage de déchets toxiques*, manipulations humanitaires, etc.) On y suivra aussi les gesticulations militaro-juridiques de la communauté internationale dans sa guerre aux gueux des mers ainsi que le sort kafkaïen réservé à la vingtaine de ces pêcheurs privés de gagne-pain, puis kidnappés par notre beau pays.
Mais n'hésitez pas à aller consulter une critique du livre par Claude Guillon sur ce lien
On trouve aussi un entretien radio avec un membre d'Iskashato
Voilà une centaine de pages superbement employées. 
Si ces gens-là passent par chez vous, courrez-y !...
* Un documentaire édifiant malgré son ton journalistique (supportez donc les 10 premières minutes) : Toxic Somalia

Et comme ceci est aussi un blog de chansons, une immortelle de Boris Vian interprétée par la chanteuse Suisse Marie-José Casanova (à retrouver dans l'émission d'octobre 2013 sur les petits métiers). A l'abordage !