Aujourd'hui, la ville rose est quadrillée de milliers de gens de guerre suréquipés. Car c'est le jour où les GJ de Bordeaux et d'ailleurs doivent y converger.
Nous serons donc ce soir frères et sœurs d'armes.
Pour arroser ça, une vieillerie de la première cassette des Bérurier Noir, leur concert d'adieu au Pali Kao, dont le texte est piqué à la BD de Lauzier et Alexis Les aventures d'Al Crane, un western parodique des années 70 (ci-dessus).
La musique, est la énième démarque de When Johnny comes marching home, rengaine qui date au moins de la Guerre de Sécession.
De plus, il se murmure qu'une des banderoles sera un hommage à la Commune de Paris. Et au tube de J.B. Clément (ici par Serge Kerval).
Le 7 mai fut un bien bel anniversaire car il parvint à couvrir la rumeur d'une élection pathétique.
Grand merci à Léo et Éléonore, aux Lauren Bacalao, à Skin & Wire, aux Modest Lovers, aux Ex Tatas et à tous et toutes pour coups de mains et chaleur humaine.
Et c'est une équipe au grand complet qui se pencha dès le lendemain sur un futur radieux ou irradié, selon le cas.
Détail important, la technique nous ayant trahis, les moult occupants du studio n'avaient pas de son. Ce qui explique le côté décousu ou quelques variations sonores. L'ampli incriminé devrait prochainement revenir au bercail.
Voici malgré tout notre petit florilège de la chanson d'espoir et de désespoir :
OTH Quelle sacrée revanche
Chorale Populaire de Paris Au devant de la vie
Margueritte Bervoets Lettre
Claude Channes Mao, Mao
Lise Médini Charognes
Maxime Le Forestier Honte à qui chante
ZEP Sans la nommer
La Cliqua Un dernier jour sur Terre
Fontaine / Arezki Le bonheur
Les Poppies Rien n'a changé
Les Wriggles Plouf !
Bulldozer Oh yeah, oh no
Vanessa Hachloum Paris s'éveille
Markos Vamrakaris Premier ministre
Barbara Les boutons dorés
Francesca Solleville On ne sera jamais vieux
Maître Gazonga Les jaloux saboteurs
Serge Reggiani Il suffirait de presque rien
Fabe Changer le monde
CPP La jeunesse
Cette émission se retrouve sur le site de la radio.
Et puis, puisqu'il faut toujours revenir à la Commune de Paris, cette chanson de Jean-Baptiste Clément interprétée par Armand Mestral, Francesca Solleville et les Octaves sur le sort que nous réservent nos maîtres dès qu'ils se sentent un tant soit peu remis en cause.
C'était à l'occasion de la réédition des écrits de Marius Jacob par les très recommandables éditions Insomniaques, en 2004.
Rappelons que cette somme d'écrits du cambrioleur anarchiste de la très mal nommée Belle Époque (dont une première édition faisait déjà le bonheur de quelques margoulins spéculateurs) comprend le récit de son arrestation, les manifestes enragés et ironiques qu'il déclama lors de son procès à Amiens, en 1905, les lettres envoyées depuis le bagne de Cayenne et une somme de courriers et rapports de rescapés ou maillons de l'enfer de Guyane.
Un cd accompagnait le bouquin.
On y retrouvait, entre autres, Denain et Denécheau, Fret Liner, les Plumeaux, etc.
L'ami Schultz ne pouvait pas rater la fête.
Pour l'occase, il envoie, en compagnie de deux internes une chanson méconnue deJean-Baptiste Clément, immense auteur et communard émérite. La chanson : Les traîne-misère.
Une émission sur le Paris en ruine après la Commune
Avec le passionnant Eric Fournier* et Daryl Lee
La place du Château d'eau à l'heure du coup de feu
Et en rab, une version de "La Semaine sanglante" (JB Clément, P Dupont) par les Lorrains Les Amis d'ta Femme sur leur disque Noir et rouge aussi un peu...
Né à Boulogne-Sur-Seine, il passa d'abord par
« trente-six métiers et bien plus de misères » avant de
se lancer dans le journalisme politique et la chanson.
« Il estime que non seulement le peuple n'a jamais
travaillé pour lui-même, mais encore qu'il a toujours chanté les
autres. Il faut le forcer à voir sa misère, à s'occuper de ses
intérêts. Il ne s'agit pas de faire des chansons à thème aussi
ennuyeuses que des discours d'académiciens mais des chansons qui
soient au diapason des idées modernes, qui pressentent l'avenir et
le préparent. Telle est la genèse des Chansons de l'avenir où
l'esclavage industriel est dénoncé (..) où l'appel est lancé à
un 1789 des travailleurs » (Maurice Choury)
Ses ennuis avec la censure impériale le poussèrent à
se réfugier en Belgique en 1867 et c'est là qu'il publia son
chef-d'œuvre, Le temps des cerises, qu'il dédiera plus tard
à une ambulancière communarde. A son retour à Paris, il lance un
journal, Le Casse-Tête, et collabore à La Réforme de
Delescluzes et Vermorel. Condamné à un an de prison
pour délit de presse, en 1870, il est libéré à la proclamation de
la République. Durant le siège, il servit dans la Garde Nationale
et fut de toutes les journées insurrectionnelles : 31 octobre, 22
janvier... Il était membre du Comité de vigilance du XVIIIème
arrondissement et fréquentait le Club de la Boule Noire.
Elu au Conseil de la Commune par ce même
arrondissement, il fut très actif à la commission des Services
publics et des Subsistances. Puis il fut délégué à la fabrication
des munition (16 avril) et à l'Enseignement (21 avril)
Il collaborait au Cri du Peuple de Jules
Vallès et avait protesté contre la suppression d'autres
journaux : « Il faut la liberté pour tous ! La liberté plein
et entière ! Que les méchants et les bavards écrivent et disent ce
qu'ils voudront, la sagesse populaire en fera justice, soit en ne les
écoutant pas, soit en ne les achetant pas. »
Il combattit durant toute la Semaine sanglante et fut
sur une des dernières barricades le 28 mai. Réfugié chez un ami,
il réussit à gagner la Belgique puis l'Angleterre d'où il apprit
sa condamnation à mort par contumace. Rentré en 1880, il milita
dans les rangs socialistes, collabora à des journaux et fonda des
coopératives ouvrières.
Ses Chansons furent réunies en un gros recueil
en 1887. Il est l'auteur d'un volume intéressant bien que sans
grande utilité pour l'histoire : La
revanche des Communeux (1887)
Sa chanson la plus
émouvante : sans doute Le
capitaine au mur dont
il existe plusieurs versions ou couplets.