Pour tous ceux qui n'ont pas le loisir d'écouter la radio le samedi après-midi ou de musarder sur les sites, un docu d'Olivier Chaumelle dans Toute une vie du 18 février 2023 autour de notre cher François Béranger;
Où le bougre, à la fin, regrette de n'avoir pas été plus incisif, plus teigneux. On l'a échappé belle !
Avec son complice Jean-Pierre Alarcen, ses enfants Emmanuelle et Stéphane et Sanseverino.
On vous l'avait dit et répété, que le "bon temps" des allocs c'était fini, bande de nazes.
Mais il faut être singulièrement aveugle pour ne voir que l'infâme réforme des retraites, en cette saison.
Il y a eu une loi réduisant les droits des chômeurs comme peau des chagrins passée dans l'indifférence quasi générale.
Une loi sur l'immigration qui, outre sa démagogie et les drames humains qu'elle implique, créée une catégorie intermédiaire de régularisés provisoires au bon vouloir du patron.
Et une loi sur le logement qui fragilise encore locataires et squatteurs, redonnant du pouvoir aux proprios.
Vu comme ça, c'est beau comme une offensive qui partirait à la fois de Biélorussie et du Donbass.
Y'a plus qu'à souhaiter que ça finisse tout aussi brillamment.
Une ode au salariat de Béranger reprise par Sanseverino.
Il fallait s'y attendre, ces galopins de Vanneaux ont insisté sur certaines couleurs. On espère avoir été aussi décalés. Sur la palette ce soir :
The Marks Greensleeves
Léo Ferré L'affiche rouge
Banda Bassotti Luna rossa
Mark Benes Tyomanaja noch
Judy Collins Bread and roses
Hamish Imlach Black is the color
Maurice Chevalier Le sous-marin vert
Ken Boothe Black, gold, green
Nick Drake Pink moon
José de Molina Salsa...roja
Fluo Royal Gilets jaunes, gilets fluos
François Béranger Chanson bleue
A clockwork orange Intro
Noir Boy George Enfonce-toi dans la ville
Jimi Hendrix Purple haze
The Equals Blackskin, blue eyed boy
Bérurier Noir Noir les horreurs
Slidin' Clyde Roulette Red man blues
Ragga sonic Bleu, blanc, rouge
Comme d'hab, àa se télécharge ou s'écoute en cliquant sur ce lien
Du Rouge et du Bleu pour terminer, entre élucubrations de Sanseverino
et un contrepoint à l'intro de Clockwork Orange, une merveille de début de film : Hard working man de Captain Beefheart (qu'on retrouve dans la scène d'ouverture ici) dans ce chef d’œuvre de Paul Schrader, qu'est Blue collar (Cols bleus, en 1978).
Nos quelques lecteurs, lectrices, habitués, habituées, belges, belges, ont bien remarqué qu'il n'est pas dans nos habitudes de faire la pub pour un album récemment sorti.
Disons qu'après un an, ça fera un honorable temps de prescription.
Car, d'un point de vue chanson, l'adaptation par Sanseverino du livre d'Henri Charrière, "Papillon", en bluegrass, hillbilly, blues tout court et avec même un chouïa de musique amérindienne est une belle réussite.
Pour ce faire, Sanseverino s'est adjoint Christophe Cravero au violon alto,
Christian Seguret à la mandoline et au violon, Jean-Marc Delon au banjo,
Jidé Jouannic à la contrebasse,Lionel Suarez à
l’accordéon et Xa Mesa aux percussions.
Dixit le chanteur : « J’ai
écrit l’album dans l’ordre du livre et il s’écoute donc dans l’ordre de
composition. Au départ, je savais seulement quel son je voulais
entendre. C’est un karaoké littéraire »
Extrait de la présentation du disque : Ce n’est pas vraiment un truand, ce n’est pas vraiment un militant
anarchiste. Mais c’est un sacré bonhomme, Papillon. Chez lui, la liberté
compte plus que tout. Et quand on est bagnard, cela conduit à de folles
aventures – les longs préparatifs, l’adrénaline de la fuite, l’ivresse
d’échapper aux barreaux, la rage d’être repris, l’horreur de la
punition, les préparatifs qui reprennent, une autre évasion (...) Car il faut l’avoir connu, le bagne de Cayenne ! La chaleur
atroce dans les cellules étroites infestées de vermine, la férocité
sadique des matons, la cruauté sans âme de l’administration
pénitentiaire, la violence entre détenus, les maladies tropicales et
surtout le désespoir, le désespoir des réprouvés qui ne reverront jamais
la France qui les a rejetés pour toujours, le désespoir de ces hommes
qu’un tribunal a condamnés à une sentence que la rumeur dit pire que la
guillotine »
Une bande dessinée suivant le texte des chansons et réalisée par Sylvain Dorange et Cécile Richard est sortie parallèlement.
Deux mots sur le bouquin d'origine, sorti en 1968, vendu à des millions d'exemplaires et estampillé "Récit" par l'éditeur Robert Laffont.
Une adaptation cinématographique, de Franklin Schaffner en a été tirée en 1973, avec Steve Mc Queen et Dustin Hoffman. Gros succès également.
Réfugié au Vénézuela, suite à sa dernière évasion, Charrière a affirmé avoir écrit ce livre à la lecture de "l'Astragale" d'Albertine Sarrazin, livre qui eut lui aussi une renommée certaine. Deux ouvrages sont ensuite parus pour dénoncer les mensonges et la mythomanie de l'auteur. Ces deux livres sont l’œuvre d'un journaleux proche des flics, Georges Ménager, et d'un, tout autant, grand ami des flics et des barbouzes, Gérard de Villiers, ce qui rend a priori plus que méfiant quant à leurs intentions.
Ceci dit, l'éditeur qui avait dépêché un enquêteur à Cayenne, était parfaitement au courant des inexactitudes (pour le dire gentiment) contenues dans l'ouvrage. De plus, les connaisseurs de l'histoire du bagne ont reconnu que Charrière s'est attribué sans complexes quelques mésaventures parvenues à rien moins que Marius Jacob, René Belbenoît, Pierre Bougrat ou Eugène Dieudonné (celui qu'on embringuât dans la Bande à Bonnot).
Une belle trompette, donc !
C'est pourquoi on est reconnaissant à Sanseverino d'avoir surtitré son adaptation du qualificatif "Roman".
Aiguisons les eustaches, les bourgeois vont morfler
Dans notre pays, l'hiver a été violent, le printemps a été violent, l'été a été violent.
On ne va donc pas en faire des caisses au sujet de l'état d'urgence qui s'est installé pour ne plus s'en aller, du mépris des travailleurs, des étrangers, des pauvres en général, des assassinats qui permettent à certains de se faire une célébrité toute posthume via internet (enfoncés les punks originels !), etc, etc...
Comme disait un certain Thomas More : Que faites-vous donc ? Des voleurs, pour avoir le plaisir de les pendre. (L'Utopie 1516)
Aussi tel notre joyeux indigène de type bordelais, en photo ci-dessus, l'Herbe Tendre sortira ses surins, pouchkas, titines et autres casse-têtes pour débattre en public et à la déloyale du thème de la violence en chanson (et en fanfare si vous êtes sages) le lundi 5 septembre à 18h sur cette bonne vieille Radio Canal Sud.
Ça va gicler, vingtdiou !
Pour patienter, un blues (ou est-ce un hillbilly countrysant ?) extrait du très chouette album de Sanseverino, variation consacrée au livre "Papillon", ou comment accommoder les mouchards, balances et autres sycophantes.
Une émission qui commence par quelques banalités de base et s'achève sur un air agricole...
Yves Jamait Y'en a qui
Fretliner L'usine
Jean Bertola 16 tonnes
René Binamé La vie s'écoule
Boris Vian Calypso blues
Marc Ogeret Le chant des ouvriers
Eddy Mitchell Société anonyme
Petra Pied de biche Bonniche
Tribal Moustachol À la moutouelle
Les Naufragés Moi j'suis parti
Serge Reggiani Le souffleur
Chez là L'heure de la sortie
Les Escrocs Assedic
Loic Lantoine Le jour où les cigares...
La Chiffonie Avoine
Ce groupe (1992 - 1999) aux sonorités tzigane était composé de la violoniste et chanteuse Sabine Pierron, de Stéphane "l'énervé" (le futur Sanseverino) à la guitare et au chant, de Marc à la basse et aux susurrements et de Nico à la batterie.
Ils ont pas mal tourné, surtout en région parisienne. Une petite notoriété leur a permis, en 1995, de sortir leur album autoproduit, « Tu sens les poivrons ».
A l'écoute du résultat, on regrettera un peu que le guitariste, fatigué de galérer, ait laissé choir le groupe.
En témoigne ce joyeux et irrespectueux "Anatole".