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dimanche 15 novembre 2020

Archives du scopitone (10) Hector

 

C'est dimanche, un peu de légèreté. Hector, né Jean-Pierre Kalfon en 1946, surnommé le "Chopin du twist", était un joyeux provocateur. 
Son plus haut fait d'arme reste d'être allé se mitonner un œuf au plat sur la tombe du soldat inconnu.
Autre fantaisie du galopin, ce scopitone de 1963 dans lequel il reprend le Whole Lotta Shakin' goin' on popularisé par le Killer Jerry Lee Lewis en adoptant la pose blasée du promeneur solitaire, sapant ainsi toute l'imagerie d'un rock 'n roll en pleine expansion. Ce mec ne respectait rien.

 

Que dire  après ça ?
Que la chanson fut écrite, en 1950, par Roy Hall et Dave Curly Williams. Qu'à la base c'était plutôt une ballade country mais que comme on l'a dit plus haut le pétulant Jerry Lee sut en tirer un grand profit.
À titre de contraste avec l'attitude du clown frenchie, le voilà dans le Steve Allen show en 1957. 

jeudi 22 octobre 2020

Archives du scopitone (9) Les Escrocs

 


Tandis que couvre-feu s'étend sur le territoire, on se réfugie lâchement dans le passé et une certaine insouciance
Un faux scopitone à la mode rétro qui nous vient tout droit de 1994. 

Mobs et bistrots, java et cuirs, marques aujourd'hui disparues, c'était l’œuvre des Escrocs dans La mobylette.

 
Pour mémoire, ce groupe fut formé, en 1993 d'Éric Toulis (chant, guitares, basse, banjo, trompette) d'Hervé Coury (chant, claviers, accordéon, flûte, clarinette) et de Didier Morel (chant, percussions) issus des défunts Waka Waka.
Honorable ensemble de variété faisant dans le swing, la java, la tango ou le reggae funky, ils eurent dès leurs débuts la chance d'obtenir un tube monstrueux sur un rythme de bossa cynique, le fort sympathique Assedic.
Rappelons à la jeunesse que cet organisme, ancêtre de Pôle emploi était censé nous rémunérer les chômeurs.


Plus ou moins mise en sommeil en 1998, la bande s'est reformée en 2015 en s'adjoignant quelques complices.

mercredi 17 octobre 2018

Archives du scopitone (8) : pas le moral

En 1966, Gainsbourg enregistre une nouvelle version des Papillons noirs en duo avec Michèle Arnaud.
Elle avait été sa première interprète et même si ce duo n'apporte pas grand chose à la version originale, ce sera toujours un prétexte à mater un scopitone de la grande époque.


Les papillons noirs 1966 par le-pere-de-colombe

Ne reculant devant aucun sacrifice, la maison vous offre une autre version assez marrante et beaucoup plus récente par les Dead Brothers, groupe fanfaresque jazzy, bluesy à tendance rock monté en Suisse par Alain Croubalian, Jean-Philippe Geyser, Alain Meyer, Barbara Bagnoud et une vingtaine d'autres joyeux zigotos.   


On peut retrouver leur bio à cette page.



lundi 24 septembre 2018

Vivons joyeux en attendant la catastrophe

Le film de 1936
Catastrophistes et autres prophètes de l'Armageddon, passez donc votre chemin. 
Il n'est pas si fréquent que le refrain d'une chanson devienne expression populaire, en l'occurrence, il traduit une béate inconscience face à une situation qui s'annonce tragique.
Et ce n'est pas un hasard si cette chanson comique de l'orchestre de Ray Ventura connut un tel succès en 1935, située qu'elle était entre tentative de putsch des ligues d’extrême droite, grève générale accompagnant le Front populaire et accords de Munich. Dès sa sortie chanson fut si répandue, qu'elle fut déclinée, entre autres de Tout va très bien, monsieur Herriot (en 1936) à Tout va très bien mon Führer, de Pierre Dac, sur les ondes de Radio Londres.
Écrite par Paul Misraki, elle aurait été créée lors d'une tournée foireuse dans le sud de la France. Les Collégiens de Ventura faisant un flop retentissant, Coco Aslan aurait demandé à Misraki d'essayer un truc inspiré du sketch de la "Lady écossaise". Partant des premières notes et terminant par le pont "un incident, une bêtise..."  celui-ci écrivit le morceau en une nuit et ce fut l'ovation assurée dès le lendemain.


D'après Lise Gruel-Apert, la "Lady écossaise" apparaissait déjà dans les contes russes compilés par Alexandre Afanassiev en 1871 sous le titre Khorocho, da khoudo (Ça va bien, sauf que ça va mal) qu'elle a traduit sous le titre Tout va très bien ou le noble ruiné. 
On trouverait même traces d'un semblable thème dans des fabliaux du XIIIème siècle.
Quant au refrain, il est intégralement repris du sketch déjà cité du duo de comique troupiers Bach et Lavergne, de 1931. Ray Ventura les créditera comme co-paroliers.
Cette chanson sera reprise en russe dès 1935 par Leonid Outiossov, puis en allemand, italien hébreu, etc. 
Une version télévisée de 1967 par Sacha Distel, Jean-Pierre Cassel, Roger Pierre, Jean-Marc Thibaut et Jean Yanne.


jeudi 9 août 2018

Antoine rencontre les Problèmes

Antoine rencontre les Problèmes (Vogue LVLXS 82-30) 1966 est le troisième 33 tours de l'ex-facteur Pierre Antoine Muraccioli.
En réalité, ce 30 cm ne contient que deux chansons écrites et chantées par Antoine : Je dis ce que je pense, je fais ce que je veux (déjà évoquée) et les Contre élucubrations problématiques (voir ci-dessous). Tube voué aux variantes, Les élucubrations d'Antoine, sorties au début de la même année, avaient déjà accouché, non seulement du Cheveux longs, idées courtes de Johnny Halliday mais aussi à un EP de parodies de Jean Yanne (Les émancipations d'Alphonse, Les revendications d'Albert, Les pérégrinations d'Anselme, Les préoccupations d'Antime). Le filon est donc copieusement exploité.
Pour le reste, ce disque est l'unique album de ce groupe de garage rhythm' n blues à la française, Les Problèmes.
À noter, en ce qui concerne la Ballade à Luis Rego, prisonnier politique, que comme des milliers de ses compatriotes, le guitariste portugais, se sentant peu de goût pour la guerre coloniale, avait quitté son pays en "oubliant" de partir à l'armée. Mal lui en prit d'être allé visiter la famille : il passera quelques mois à l'ombre des geôles salazaristes. Il est de ce fait, absent du disque.


On ne regrette pas tant une production quelque peu variétoche (la voix de Rinaldi mise en avant) que l'éternelle malédiction du rock français qui fit dégénérer ces jeunes gens prometteurs (Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner et Luis Rego) en groupe potache tout public sous le nom des Charlots dès 1966. Reste un honnête disque de rock aux guitares furieuses et à la basse aspirante qui, une fois encore fait démentir la théorie comme quoi, à l'époque, cette musique était ici inadaptable. Comme on l'a dit ailleurs, ça ne déparerait pas les compils de petits groupes bordéliques des années soixante qui ont fleuri depuis.
Mais trêve de cuistrerie, le rappel de cet album n'était qu'un prétexte à présenter Contre élucubrations problématiques mises en scène par Jean-Christophe Averty le 13 juin 1966. À vos caffettes !


vendredi 22 juin 2018

Archives du scopitone (7) Guy Marchand fut élégant

 
Quand il ne jouait pas encore le détective de Malet, Guy Marchand pouvait être marrant.
La preuve en est un extrait de son deuxième EP, L'Amoureux transi (EP RIVIERA 231.12) , la face B Tout en dansant la Rumba (novembre 1965) dans lequel il cabotine à souhait.
Allez, un peu de légèreté, c'est l'été.





vendredi 11 mai 2018

Les Frères Jacques ont rencard avec Brigitte


En 1958, Ricet Barrier sortait son premier disque chez Jacques Canetti et passait aux Trois Baudets en compagnie de Serge Gainsbourg au piano, Raymond Devos, Bernard Haller et un petit nouveau nommé Jacques Brel.
En 1961, il enregistra Rendez-vous, ou Stanislas, pour son deuxième huit titres chez Philips.
Comme souvent (Dolly, la Marchande de poisson, les Spermatozoïdes), les Frères Jacques se chargèrent de la populariser en la reprenant.
Et en s'offrant, au passage, une figurante de luxe dans ce scopitone où la belle enfant s'exhibe dans un superbe manteau d'ocelot.
Elle n'avait pas encore épousée la cause animale doublée d'une déplorable paranoïa vis à vis du genre humain. 

samedi 31 mars 2018

Archives du scopitone (6) Dutronc classieux.

Allez, une pause nostalgie facile : musique : Jacques Dutronc, paroles : Jacques Lanzmann (qui d'autre ?)
Un goût exquis, si parisien, rehaussé d'une chorégraphie audacieuse. L'histoire n'a pas retenu les patronymes des "boys".
C'était en 1966 à la Radio Télévision Suisse


Pourquoi lui ? Parce que lors de la grève à l'ORTF, en 68, c'est son Il est 5 heures, Paris s'éveille qui passa en boucle... On y revient lundi prochain de 17 à 19h.

samedi 27 janvier 2018

Février, un peu d'amitié dans ce monde de brutes

Des Amis de Durruti (emprunté au SBHAC)
On ne vend jamais ses meilleurs chameaux, mais quelquefois l'amitié les donne. (Proverbe persan)

Nos amitiés seront-elles particulières, cette inclination qui nous pousse vers autrui est-elle question d'affinités ?
Dans sa quête des sentiments chantés, l'Herbe Tendre avait jusqu'alors négligé cet état d'esprit ambigu qu'on nomme Amitié.
Cette lacune sera donc comblée le lundi 5 février à 17h30 sur le 92.2 de Canal Sud. On vous y espère, les aminches.
Accessoirement et, ironie du vocabulaire, Amistad est aussi le nom d'un bateau négrier repris en main par les Africains révoltés. Cette affaire fera grand bruit en 1839 et capturés par l'US Navy, les mutins seront acquittés.

Voilà l'occase de rappeler que l'expression britannique "Thick as thieves" signifie en français "comme larrons en foire" ou "copains comme cochons". The Jam, nom de Zeus...



Et de s'envoyer ce bon vieux Roger Riffard, ici bien entouré (René Louis Lafforgue est à sa gauche et on reparlera de ce gars), qui profite de l'occase pour évoquer un pote d'outre-Pyrénées en 1957.


Copains d'Espagne

vendredi 28 avril 2017

On a chanté les Dalton

Coffeyville, 1892, Grat et Bob Dalton sont au milieu
Maintenant que nous voilà débarrassés d'au moins deux des quatre (Onze ? Vraiment ?) malfaisants pour subir, par défaut, les deux étrons restants (que par paresse, nous nommerons la Brute et le Truand), penchons-nous sur le cas d'une autre bande.
US marshall dans l'Arkansas, l'aîné de la fratrie Dalton, Frank, s'est fait abattre dans l'exercice de ses fonctions. Les frères restants, Robert "Bob", Emett, Bill et "Grat" vont se tailler une réputation, souvent calomnieuse, de bandits de grands chemins avec une prédilection certaine pour le pillage des trains et banques de la Southern Pacific.


Pas si méchants que ça et surtout pas du tout idiots, ces outlaws épongent les dettes des fermiers, se tissant ainsi un réseau de complicité dans une population qui les avertit des mouvements des forces de l'ordre.
Leur carrière criminelle s'arrête brutalement, lors du braquage des deux banques de Coffeyville (Kansas, 1892). Cernés par la population, Bob et Gratt Dalton sont abattus avec leurs complices Bill Powers et Dick Broadwell. Emett, truffé de vingt-trois balles, survivra pour partir vers quinze ans de prison, puis d'achever sa vie dans l'industrie du cinéma, scénariste à Hollywood, en 1937.
Le dernier frangin, Bill menait à cette époque une vie d'honnête fermier.
C'est par les chansons populaires que le gang des Frères Jesse et Frank James, belle bande d'assassins, a gagné une notoriété bien plus durable que ces bandits qui, eux, ne s'en prenaient vraiment qu'aux capitalistes. 

Le coup de génie du scénariste René Goscinny fut d'avoir créé, à partir de ces personnages historiques, quatre méchants, d'abord assassinés*, puis ressuscités sous forme de cousins, dans la série Lucky Luke (1957). Les lecteurs adoptèrent immédiatement la bande des quatre.
C'est à Joe Dassin, fils de Jules, excellent cinéaste exilé des États-Unis pour cause de "chasse aux sorcières", comme on appelait l'hystérie anti-communiste, qu'il revint d'écrire la chanson qui fit la joie des petits et grands en 1967, à partir des personnages de Goscinny.
Et tagada, tagada, voilà le scopitone...


La version de Morris et Gosciny

Curiosité amusante, un groupe, plus ou moins surf rock, du tout début des années 60, avait déjà adopté le patronyme des bandits d'honneur. Il s'agissait de Long Chris et les Daltons qu'on retrouve ici, en 1962, dans l'adaptation de ce classique du sauvage et regretté Gene Vincent, I'm going home.


Terminons cette tournée Dalton par une version d'un petit gars de Nancy sur le cas duquel nous reviendrons : King Automatic, certainement un des "one-man band" (homme-orchestre, quoi) les plus réjouissants de ce pays à la con (et on cause pas là de Nancy, ville aux recoins tout à fait agréable, mais bien de la nation). 

                                   *Comme le fait justement remarquer Wrob en commentaire, les quatre premiers Dalton sont de Morris seul. Gosciny créera les personnages des cousins qui connaîtront la gloire.

vendredi 27 janvier 2017

Archives du scopitone (5) Lulu et le Désossé

Sil fallait encore une preuve qu'on peut avoir été de fieffés réacs et avoir eu un talent indiscutable, en voici une de plus.
Philippe Clay "Le Désossé*" et Serge Gainsbourg, notre "Lulu", ont fait leur petit numéro le 20 février 1964 à l'émission "Demandez le programme".
Au sommaire, un inédit : "L'assasinat de Franz Lehár ".

Pour mémoire, le Franz Lehár en question (1870-1948) fut un compositeur Austro-Hongrois majeur dans un genre mineur, l'opérette. Die Lustige Witwe (La veuve joyeuse) ou Das Land des Lächelns (Le pays du sourire), c'est de lui. 
Ce compositeur fut largement utilisé par le troisième Reich à des fins de propagande et il est venu diriger lui-même la version française du Pays du sourire à Paris en 1941. Grand admirateur du Führer, il n'arrivera même pas à empêcher la déportation à Auschwitz de son librettiste Fritz Löhner-Beda.
On s'interroge encore sur la présence de son fantôme ci-dessous.


Les deux cabotins en profitent, au passage, pour nous interpréter L'accordéon, chanson que Gainsbourg avait refourgué à Juliette Gréco en 1962.
Quand on vous dit qu'ils avaient du talent...

 
* Clay avait tenu le rôle de Casimir le Serpentin (alias Valentin le Désossé) dans le film de Renoir French Cancan (1954).

jeudi 5 janvier 2017

Une reprise de Lee Hazlewood par Marie Laforêt


Barton Lee Hazlewood (1929-2007) était un vrai p'tit gars de l'Oklahoma (en local, on dirait plutôt "Okie from Muskogee").
Ce petit génie écrivit des centaines de chansons, pas tout à fait country, pas tout à fait rock, pas tout à fait variétoche, pas tout à fait cabaret dans un style, que faute de mieux, on appela "saccharine underground". Il a aussi lancé des artistes tels Duane Eddy, Nancy Sinatra ou le légendaire producteur Phil Spector.
Par ailleurs, il fut un tel grognon que le fait d'avoir refusé de faire quelques courbettes au monde du show-biz, le condamna, pour survivre, de passer ses années 70 à écrire des génériques pour... la télévision suédoise.
Son plus gros tube est bien entendu "These boots are made for walking" écrit pour sa complice Nancy Sinatra (la fille de The voice) en 1966.
En 1967, le couple (dont l'élément masculin aimait à se donner des faux airs de Groucho) refait un duo sur l'album "Sugar town". Nos deux crooners s'envoient un succès, "Summer wine", créé à l'origine en compagnie de Suzi Jane Hokum. Voilà l'histoire d'un cow-boy attiré par une créature qui, après l'avoir préalablement fait boire, lui pique ses éperons d'argent. D'ailleurs, il donnerait bien le reste de ses deux bottes pour la revoir et l'aimer encore.


Marie Brigitte Doumenach, reine de la chanson qui se lamente et du regard qui tue en fit une reprise, pour le moins curieuse en 1968, sobrement intitulée "Le vin de l'été ". Elle avait recruté Gérard Klein pour les besoins de l'accompagnement.
Z'aurez donc compris qu'aujourd'hui, on est d'humeur rétro et gentiment mélancolique.


mercredi 2 novembre 2016

Nougaro inspiré

Exceptionnellement, on va commencer par la reprise en français.
Depuis la fin des années cinquante, notre Claude local, pas encore statufié, n'aimait rien tant que d'aller picorer des standards du jazz, puis de bossa nova, pour y imprimer la marque de ses mots.
Comme le bonhomme s'associait à d'excellents musiciens (Maurice Vander, Eddy Louis, Michel Portal, Bernard Lubat, etc.) il se permit de reprendre sans complexe Louis Armstrong, Dave Brubeck, Charlie Mingus, Thelonious Monk Baden Powell, Chico Buarque, entre autres...
Cela a donné quelques pépites comme ce Sing Sing Song, inclus sur l'album Bidonville de 1965, archétype d'adaptation intelligente.


Ce morceau avait été écrit par le cornettiste Nat Adderley (1931, 2000) avec le titre "Work song", publié sur le premier disque solo de Oscar Brown Jr, en 1960.
Les paroles d'origines sont de JJ Johnson. Pour mémoire, une "Worksong" est un chant de taulards, généralement destiné à être repris en équipe pour ponctuer l'interminable journée de travaux forcés. Les Lomax, père et fils, en ont enregistré quelques splendides exemplaires dans les années 30 et 40.
Ici, la chanson relate la lamentation d'un petit gars, qui tout en ne niant jamais son crime, rêve de sortir de cet enfer de soleil, moustiques et matons tout en maudissant le juge qui l'a amené là. 
Ce titre a été popularisé par Nina Simone, en 1961, sur l'album Forbidden fruits. Inutile d'épiloguer sur le talent de la dame, c'est enregistré ici en 1966 à l'émission de Merv Griffin.


dimanche 30 octobre 2016

Novembre bestial

Mirza a assez mal vieilli (merci à Pop 9)
Six millions de clébards
Qui décorent nos trottoirs
En dépotoir genre patinoire
Bulldozer. Sauve qui punk (1977)

Alors qu'une partie de l'humanité crève, non comme des chiens mais réellement comme des êtres humains, de froid, de faim, de noyade, d'éclats d'obus, de maladie curable, etc, un certain nombre de "personnalités" demandent au gouvernement la création d'un secrétariat d'état à la condition animale. Quand on voit comment on traite de six millions de chômeurs, on frémit à ce qui guetterait alors les trente millions d'amis.
Et là dessus, on apprend que 58% des animaux auraient disparu en quarante ans.
Cherchant désespérément à être dans le vent, l'Herbe Tendre en remet une couche sur les animaux, bestioles à poils, à plumes et à écailles.
Ce sera lundi 7 novembre à 18h sur le 92,2 de Radio Canal Sud.

Pendant ce temps, Nino Ferrer cherche éternellement son clebs dans la Gare du Midi de Bruxelles. C'était en1965.
 

En guise de contrepoint, une aimable parodie littéraire d'époque par Suzanne Gabriello

mercredi 12 octobre 2016

Simone Bartel à la télévision (1960)



On aime un peu, beaucoup, passionnément, Simone Bartel, aussi est-ce une joie de relayer ce document mis en ligne par Dominique HMG.
C'était à l'émission "Discorama" du 1er juillet 1960, où elle chantait "Le bal de Meudon", paroles et musique de Claude Aubry. Pour l'occasion, elle était accompagnée de l'orchestre de Jacques Lasry.
HMG a inséré les paroles pour permettre aux internautes de suivre le propos de cette chanson qui, dixit Mac Orlan,
"Participe heureusement aux joies de la banlieue. En général, cette jeune chanteuse s'attache moins aux paysages de la rue française qu'aux paysages sentimentaux de la mélancolie. Elle sait obtenir de ce mot connu des confidences que l'amour protège plus qu'il ne détruit.

"Le bal de Meudon" est tiré du troisième 45 tours BAM de Simone Bartel, où figurent également "Comète" de Paul Villaz et une superbe "Porteuse d'eau" d'Anne Sylvestre.
Il est possible d'écouter tout ce disque sur le site consacré à la chanteuse :
http://simone.bartel.free.fr/streamer...

vendredi 16 septembre 2016

Jecqueline Taïeb s'y reprenait à deux fois



Jacqueline Taïeb est née à Tunis en 1948.
Après un début de carrière en fanfare en 1967 avec 7h du matin puis Qu'est ce qu'on se marre à la fac (t'en veux, du prémonitoire ?) elle disparaît des écrans non sans avoir tenté plusieurs retours, tous plus foireux les uns que les autres.
Elle a tout de même enregistré un Dégage song plein de bonnes intentions en 2011, en hommage à la révolution du jasmin.
Horreur ! Son premier tube, une aimable kitcherie, étrange mélange de chant yé-yé soutenu d'une rythmique garage impeccable, se retrouvera utilisé par au moins trois publicités (merci wiki, parce que moi, la télé..)

Mais la jeune fille avait depuis longtemps usé son 45 tour jusqu'à la corde. 
Et à l'instar de quelques collègues (Nino Ferrer, Aznavour, Mireille Mathieu) elle s'est elle-même reprise dans une autre langue pour percer à l'étranger.
Ça a évidemment raté mais ça a donné cette chose assez particulière :

mardi 5 juillet 2016

Juillet en Amérique

An american prayer

L'Herbe Tendre se promène outre-Atlantique. Et remettra ça de temps en temps pour explorer diverses contrée. D'ici là, la rentrée sera violente puisque tel est le thème de la prochaine. Hier soir, ça donnait :

La Tordue                                    Nouveau monde
Richard Desjardins                    Akanasi
MC Solaar                                   Nouveau western
Tom T. Hall                                That's how I got to Memphis
François Béranger                     Nous sommes un cas
Nougaro                                      Bidonville
Colette Magny                            Libérez les prisonniers politiques
Harry Choates                           La Fayette
Aldus Roger & Lafayette Boys  Grand Texas
Pierre Perret                              Tonton Cristobal
Akhénaton                                  l'Américano
Iggy Pop                                     Syracuse
Parabellum                                La bombe et moi
Les Riffs                                     Pancho Villa
Bashung                                     Rebel
Balfa Brothers                           La dans de mardi-gras

Écoutez et téléchargez en cliquant à cette adresse.
Un petit vertige urbain pour supplément

 




Et une fameuse reprise par les Nantais d'Éveil Musical

 

vendredi 29 avril 2016

L'opéra de Quat' sous

« Un ancien chef de la police fera toujours un bon directeur de banque. »

 
 
  L’Opéra de quat’sous, (Die Dreigroschenoper) est le chef d’œuvre de Bertold Brecht et Kurt Weill, le premier s'étant largement inspiré du Beggar's Opera de John Gay (1728)
Son cadre est une lutte d’influences entre  mendiants, pègre et police de Londres. Une plongée dans les bas-fonds...

Sorti à Berlin en 1928, il ne sera joué en France qu'en...1939 !
Vu sa renommée, une version filmée est tournée en 1931. La Warner, qui produisit le film, choisit Georg Wilhem Pabst pour le réaliser. Il avait déjà une certaine réputation : La rue sans joie avec Greta Garbo ou Loulou avec Louise Brooks. Le film est grinçant: bourgeoisie, police, idéologie dominante sont passés à la moulinette et cet anarchisme primitif l'a fait censurer partiellement en France et descendre en flammes par des critiques de la presse de droite comme de gauche.
Chez les nazis (avec qui Pabst s'acoquinera pourtant par la suite) ce fut encore plus simple : Strecklich VERBOTEN !
Curieusement, deux versions ont été réalisées simultanément, l’une allemande et l’autre française. Il semble que ça se faisait à l’époque.
Préjean et Pabst

La partie musicale du film est prétexte à des scènes de transition entre les différentes parties. L'interprétation reste encore et toujours émouvante et burlesque (le chef de la Police particulièrement gratiné).
Une chanson est devenue mondialement connue, celle de l'ouverture goualée au théâtre par un musicien de rue : Die Moritat von Mackie Messer, en anglais Mack the knife et en Français La complainte de Mackie.
Ce sont surtout les immenses versions jazzy de Louis Armstrong puis d'Ella Fitzgerald qui la populariseront partout. 
Mais la première version fut bien évidemment celle de Lotte Lenya (à l'époque madame Kurt Weil). Et c'est Florelle (Odette Rousseau 1898-1974) qui se chargera du morceau en français et du rôle de Polly à l'écran.
Mais qui mieux que Damia pouvait interpréter ce morceau d'anthologie ?
La "tragédienne de la chanson" enregistra cette version pour la Columbia en 1931.




Une surprise : du temps giscardisme faisandé, à l'heure où, chaque dimanche, la France rotait et pétait avec Jacques Martin, on avait parfois, en guise de lot consolation, l'apparition de la grande chanteuse italienne Milva pour interpréter le rôle de Polly la serveuse, alias Jenny des pirates.



Mesdames et messieurs, ne reculant devant aucun sacrifice, la maison vous offre une rareté pour la fin : l'Ange Noir, l'Homme à la Cadillac, le loser absolu, le king du nunchaku, Vince Taylor, lui-même, reprend, en direct, la complainte de Mackie à la télévision le 28 avril 1962 !

jeudi 26 novembre 2015

Archives du scopitone (4) Gainsbourg se pastiche

Pour l'occase du premier avril 1966, son pote Jean Yanne pousse le Lucien à se parodier en reprenant son premier succès personnel* "Le poinçonneur des Lilas" (disque "Du chant à la une !" 1958).
Il suffira juste d'agrandir un peu des trous qui seront désormais creusés à Pacy sur Eure, rime oblige.
Le résultat: un scopitone plutôt sympa et pince sans rire.



Serge Gainsbourg - Le fossoyeur par Van_Lock

*Avant 58, Gainsbourg, assez complexé face à Boris Vian et trop timide pour tenir le devant de la scène écrivait des chansons pour d'autres tout en faisant le pianiste de cabarets.

mardi 15 septembre 2015

Higelin chante Vian




Jacques Higelin n’a que 15 ans lorsqu’il auditionne devant Jacques Canetti au théâtre des Trois Baudets en reprenant Charles Trénet et Maurice Chevalier. Rentré d'un séjour forcé en Algérie, en 1964, il enregistre, pour Canetti, son premier album sur des textes (inédits à l'époque) de Boris Vian.
Ce disque sera réédité en compilation avec des versions de Vian par Marie-José Casanova.
Puis se fera la rencontre avec Pierre Barouh et le duo Fontaine / Areski.
Parti rive gauche, le gamin va virer de plus en plus rock.
pour en revenir à ses débuts, ce délicieux scopitone :