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mardi 14 juillet 2020

Tranche de vie (de l'été pourri)


J'ai marché dans les bois.
J'avais perdu tout ce qui faisait de moi un homme ! On m'avait mis en guerre contre des bombes, contre des balles, contre des chars blindés qui avaient foncé sur moi !
Je n'avais rien vu, que des éclaboussures. Rien vu ! Rien !
De toute toute cette guerre immonde où l'on pouvait me tirer comme un simple gibier, où l'on m'avait visé à balle, bombardé, chargé au monstre blindé, je n'avais rien vu et rien à raconter. Rien !
Dans tout ce qu'on avait prétendu me faire faire, je n'avais rien compris ! Rien partout : Je savais seulement que j'étais devenu quelque chose d'insignifiant, de négligeable, qu'on pouvait tuer comme un moucheron ou une fourmi !
Mais je revendiquais aussi ma part de pauvre héros dans ce conflit où je n'avais rien vu, rien compris et où je l'étais seulement mis là où l'on m'avait dit.
Et j'avais la haine ! Oh oui, la haine ! La haine risible, impuissante et tragique, contre tous ces grands qui n'avaient pas fait leur métier.
On ne les avait pas mis là pour nous faire guerroyer mais pour nous donner du bonheur ! Je les haïssais ! C'était farouhe et furieux ! Ça me taraudait le cœur.

J'ai tourné le dos au soleil pour aller vers la Suisse. C'était fini pour moi !

Jean Meckert La Marche au canon

vendredi 13 avril 2018

Usage judicieux de Maurice Chevalier dans une gendarmerie

Un homme de trop de Costa Gavras (1967)

Tiré d'un roman de Jean-Pierre Chabrol*, Un homme de trop est le deuxième film de Costa-Gavras qui, suite au succès de Compartiment tueurs, avait eu les coudées franches pour réaliser un authentique western cévenol avec un casting de luxe.
Voyez un peu la brochette... Par ordre d'apparition : Med Hondo, Jean-Claude Brialy, Patrick Préjean, Claude Brasseur, Jacques Perrin, Gérard Blain, Bruno Cremer, François Périer, Pierre Clémenti, Charles Vanel et Michel Piccoli.
Las, ce film trop particulier sur la résistance se révélera un échec commercial. Costa se rattrapera deux ans plus tard avec Z.
Là où ce réalisateur nous intéresse, c'est que dans ses six premiers films, c'est à dire jusqu'à Section spéciale (1975) il accorde une importance toute particulière et parfois franchement inhabituelle au son, que ce soit au niveau des bruitages ou de la musique.
En témoigne cette réjouissante séquence du saccage de la gendarmerie sur fond d'un Maurice Chevalier tonitruant qui donne à tous du cœur à l'ouvrage.
On dédie la séquence à tous ceux et celles qui ont trop subi les gendarmes, ces derniers temps.



Ce Galopin de Costa profite de l'occasion pour rappeler, au passage, qu'outre le Momo, Herbert von Karajan fit aussi une très belle carrière à l'ombre du troisième Reich.
La Chanson du maçon était sortie en 1941 (et youp la boum !) Elle était signée de Maurice Vandair, Maurice Chevalier et Henri Betti.




* Seul changement notable par rapport au roman : le personnage interprété par Piccoli n'y est plus un simplet de village criminel mais un pacifiste anarchiste.