Affichage des articles dont le libellé est Monique Morelli. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Monique Morelli. Afficher tous les articles

vendredi 30 mai 2025

Enfumage

 

Délinquants de bas étage

Il est assez croquignolet de constater que la même semaine où est officiellement rétabli l'usage de pesticides jamais éradiqués, où on reprend l'autorisation des méga bassines, où on apprend que l'absurde autoroute Toulouse-Castres va repartir de plus belle, la plus urgente tâche de notre ministre de la santé soit de traquer les fumeurs en plein air que ce soit sur les plages, dans les parcs et jardins ou à proximité des établissements scolaires (c'est beau comme du Churchill en 1940). Vous allez voir que les mômes finiront par s'en griller une dans les chiottes de leurs écoles, comme dans les films en noir et blanc.
Ah oui, nos petits génies suppriment aussi les ZFE pour pas pénaliser les pôvres. Et curieusement, l'augmentation du prix des clopes ne réserve toujours pas le cancer aux hautes sphères de la société car ces cons de gueux n'entendent toujours pas perdre leurs honteuses manies. 
Certes, il existe de multiples sujets tellement plus cruciaux et tragiques.
Mais avouez que dans le genre foutage de gueule et bonne conscience à deux balles, ça se pose un peu là...  
Le mot mascarade est encore faible. 
Enfin, ça aurait pu être pire, au lieu de naître en Absurdie on aurait pu voir le jour, je sais pas moi, au hasard à Gaza ou dans un camp réservé aux Sahraouis. 
Allez, honneur aux Dames :




lundi 19 février 2024

Les assasins de la mémoire

 

Femmes du groupe Marta, Marseile, 1945.

 

Ils sont incorrigibles ! Après Sarkozy honorant Guy Mocquet, voilà-t-il pas qu'un président dont le gouvernement mène la chasse les étrangers, passe des lois abjectes, réduit les conditions de travail et de chômage en bouillie, pose un tapis rouge à des fafs même pas repentis, laisse l'Arménie se faire dépecer et j'en passe s'en va panthéoniser le résistant arménien communiste Missak Manouchian et sa compagne pour qu'il y en ait pour tout le monde.

Mais qui croient-ils tromper ces minables ?
 
Rappelons qu'entre les Juifs de diverses origines, les Roumains, les Italiens, les Espagnols de l'armée en déroute, tous enfermés comme étrangers pernicieux et indésirables dès 1939, et même quelques Français entrés dans ses rangs, les FTP MOI étaient une belle bande métèques pas vraiment propres sur eux selon les critères de cette époque.

La preuve, comme l'écrivit sous forme d'aveu le patriote professionnel Aragon, "onze ans, que cela passe vite, onze ans".
Tu l'as dit bouffi ! Onze ans durant lesquels un parti sur une ligne nationaliste et cocardière avait "francisé" les actions des FTP de la MOI pour les redistribuer à des petits gars dont le nom fleurait plus la Bretagne ou la Bourgogne.
Et ce, que ce soit à Paris (groupe dit "Manouchian") Toulouse (35ème brigade dite "Marcel Langer") Marseille (groupe Marat) ou la région lyonnaise (groupe Carmagnole).
Alors pour des internationalistes, se faire récupérer tour à tour par la France, les volte faces du parti et désormais une bande de minables managers, voilà qui fait un peu beaucoup.
Nous crachons sur vos calculs, messieurs.
Ce qui n'empêche de réécouter la grande Monique
  

 

Et de partager ce film de MOsco de 1985 dont le PCF tenta d'interdire alors la diffusion télévisée. 
Faut dire qu'il y a là quelques approximations mais qu'est ce qu'on a aimé ces vieux !
Et puis, le film de Guédiguian était vraiment trop raté.

mercredi 10 mars 2021

Mac Orlan et les rues de Paris

 
On dirait que certains se réveillent. Non qu'on s'enthousiasme outre-mesure sur un mouvement naissant de théâtres occupés ou de sympathiques performances collectives dans des lieux publics (voir commentaire du post précédent) mais on ne pourrait que se réjouir si l'arrivée annoncée du printemps coïncidait avec la sortie d'une sombre léthargie. Mais nous ne sommes pas des plantigrades.
En attendant, une chanson du temps où les rues étaient peuplées de créatures non masquées et où on pouvait faire étape à l'abreuvoir du coin.
Non qu'on veuille magnifier un monde de misère et d'exploitation, mais il était naturel à certains des poètes de s'émerveiller de la rue parisienne en maniant la "langue verte".
C'est là qu'on retrouve ce bon vieux Mac Orlan avec une chanson posthume. Son poème, Les six éléments fut mis en musique sous le titre Les rues barrées (en voilà une idée qu'elle est bonne) par Monique Morelli et son complice, l"'accordéoniste Lino Léonardi en 1968.

  


dimanche 4 août 2019

Chanson du Quai des Brumes

Le film de Carné (1938) n'a qu'un rapport relatif au roman
Grâce à son adaptation cinématographique du duo Carné-Prévert (1938) Quai des Brumes est certainement le roman le plus connu de Pierre Mac Orlan.
Le cadre du livre n'a rien à voir avec Le Havre mais se déroule entre le Montmartre du Lapin Agile et la ville de Rouen, deux lieux ou l'auteur avait pas mal roulé sa bosse.
D'ailleurs, il paraît que c'est Max Jacob qui avait surnommé Frédé, tenancier du fameux cabaret "tavernier du Quai des brumes" en référence non pas à un quelconque dock mais à cette butte mal famée.
Quant à Jean Rabe, jeune sans-le-sou de l'année 1910, il emprunte pas mal de traits à un Mac Orlan qui vécut alors dans la dèche.
Tout cela est assez connu.
Mais, amoureux comme on l'est des chansons du Dumarchey, voilà-t-il pas qu'on vient à peine de réaliser qu'un de nos airs favori, Nelly, est également issu de ce bouquin de 1927.
À l'origine, elle est dans le roman une go-go girl, comme on ne disait pas encore, des salles de bal de Pigalle et Montmartre. Prostituée occasionnelle, elle accorde ses faveurs à Rabe avant de monter en grade et régner enfin sur la vie parisienne en soignant son cafard de l'époque du Lapin.
Plus modestement, la fille de la chanson (sortie en 1953 dans Chansons pour accordéon avec V. Marceau) ne gouverne que son bistrot à Rouen. Elle est le dernier souvenir d'un petit gars qui part au casse-pipe en 14. Voilà pourquoi on avait passé ce titre à l'époque dans l'émission sur racaille militaire.
C'était en 2013 et cette découverte mérite bien un rappel. Chanté par la Morelli.


vendredi 7 décembre 2018

Taxes et contrebande : Louis Mandrin


La révolte contre les taxes abusives a toujours été une constante française (et anglaise, hollandaise, américaine, etc.)
Rappelons, en préambule, que sous l'ancien régime, chaque région possédait non seulement ses unités de mesure mais aussi sa fiscalité. Avec, comme conséquence pratique, que la circulation des marchandises hors des barrières d'octroi relevait de la pure et simple contrebande. 
Le plus célèbre des contrebandiers d'alors, Louis "Belle humeur" Mandrin (1725-1755) est entré dans l'histoire comme un rebelle ayant organisé une guérilla ayant su tisser un fabuleux réseau de protection au sein du peuple. 
Originaire du Dauphiné, Mandrin, qui avait vu pendre un de ses frères comme faux-monnayeur est d'abord condamné à mort en 1753 pour une bagarre.
Il déclare alors la guerre aux collecteurs d'impôts, les fermiers généraux, qui taxent le sel (gabelle), le tissus ou le tabac, entre autres. 
Il devient très vite chef d'une bande de centaines de passeurs savoyards (la Savoie est alors rattachée au royaume de Sardaigne), formés militairement. 
Combattant l'administration, il recrute en libérant des prisonniers poursuivis par la ferme générale (en évitant d'enrôler des assassins) et se garde d'attaquer le peuple. 
Il étend son réseau sur les régions de l'Auvergne, la Bourgogne, Rhône-Alpes et organise même des ventes de produits détaxés en occupant les villes de Beaune, Autun, le Puy-en-Velay (sa préfecture inflammable), Rodez, sous les acclamations de la populace, forçant parfois les collecteurs à racheter sa marchandise à ses conditions.
Sa légende populaire commence de son vivant, non seulement auprès des masses mais chez certains philosophes comme Voltaire. 

À la demande des fermiers généraux, Louis XV envoie l'armée et, après plusieurs campagnes infructueuses, des soldats déguisés en paysans envahissent la Savoie, où est réfugiée sa bande, violant la souveraineté de ce duché.

Comme tout héros plébéien, Mandrin sera trahi par les siens et jugé en urgence à Valence pour éviter son extradition en Savoie. 
Son exécution, le 24 mai 1755, passera elle aussi à la légende : roué de coups six heures durant, Mandrin exhortera les quelques 6000 spectateurs à poursuivre la guerre contre le fisc.  

 



Un "Testament politique" sera imprimé la même année à Genève. 
Extrait : "J'ai cherché la cause de cette grande affluence de Peuple qui venait chaque jour s'enrôler sous mes drapeaux; en remontant à sa source, j'ai découvert qu'elle prenait elle-même son origine dans le système des Fermes. J'ai trouvé que c'est à celui-ci, qui a renversé en France le premier ordre du Gouvernement économique, politique, civil qu'il fallait l'attribuer. Depuis soixante ans une espèce de maladie a attaqué le Ministère Français. La fureur des Baux (taxes) a prévalu sur tous les autres systèmes de l'administration. Tout est Ferme aujourd'hui en France, tout est Contrat, bientôt, il ne sera permis au Peuple de respirer que par entreprise."

Une complainte naît dès la mort du bandit héroïque. Diffusée par les colporteurs, elle se chante sur un air tiré de l'opéra Hyppolite et Aricie de Jean-Philippe Rameau (1733).  
Prenant quelques libertés avec l'histoire, cette chanson connaîtra des regains de popularité durant la Commune de Paris et au sein des maquis de l'occupation. 
Elle a connue de nombreux enregistrements. 
Si le plus connu est d'Yves Montand, on lui préfère la version de Monique Morelli, chantée en générique de la série Mandrin, bandit d'honneur d'Albert Vidalie et Philippe Fourastié (ORTF, 1971)

dimanche 18 mars 2018

Mac Orlan, le bonheur dans le crime

Ces aimables militaires sont dans Barry Lyndon (1975)
Aujourd'hui le Mac nous balade dans les quartiers mal famés de Londres en déroulant la vie exemplaire d'un fille publique devenue tenancière, non sans avoir flingué de l'aristo pour faire honneur à ses origines irlandaises et à son papa criminel qui finit par se dessécher sur les docks à force de danser au grès des vents.
Les progrès d'une garce, encore un extrait de l'indispensable disque de Monique Morelli et lino Léonardi Chansons de Mac Orlan, sous-titré Chansons pour accordéon (Le chant du monde LD-M 4242)

  

"L’aspect de la grande salle du « Poisson sec » valait certainement le prix d’un gobelet d’ale ou de stout. Les murs, peints en rouge sang de bœuf, un peu comme on pourrait imaginer le parloir d’un ancien exécuteur des hautes œuvres, s’ornaient de chromos illustrés luxueusement par les plus célèbres vendeurs de spiritueux du monde entier. Une estampe, dans un mauvais tirage, de W. Hogarth, représentait une scène tirée de cette curieuse suite de gravures intitulée Les progrès d’une garce. On voyait, quoique l’humidité eût abîmé une partie du dessin et que les mouches eussent injurié copieusement le verre qui devait la protéger, la malheureuse Polly battant le chanvre dans une maison de correction."
Pierre Mac Orlan Le chant de l'équipage

lundi 11 septembre 2017

Morelli toujours


La chanteuse Monique Morelli s'est éteinte mardi à Paris, à l'âge de soixante-neuf ans. Sa vie, c'est tout un poème, ou plutôt une longue suite de poèmes. Elle a chanté Aragon, Ronsard, Villon, Pierre Seghers, Carco, Verlaine, Luc Bérimont, Mac Orlan... Elle avait une voix d'entrailles, identifiable dès les premiers accents. Héritière des «goualeuses» sublimes (Lys Gauty, Fréhel, Damia ou Piaf) elle s'était mise à personnifier Montmartre, étant pourtant née à Béthune (Pas-de-Calais) dans une famille de fonctionnaires qui la destinait à la pharmacie! Ce n'était pas son fort. Successivement virée de quatorze établissements scolaires, elle vint à Paris pour vivre sa passion poétique. En 1969, elle passait en première partie de Brassens à Bobino. Sa belle présence tragique et populaire s'efface. Restera la voix, comme le témoignage ineffaçable d'un riche tempérament et d'une bonté native.

L'Humanité, 28 avril 1993 

 Les Quatre saisons (Mac Orlan)

Agathe Fallet se souvient de ces ambiances d'hommes dans les bistrots : "Quant il y avait des femmes, c'étaient des folles ! Elles résistaient. (...) Il fallait faire partie du groupe." Il fallait le tempérament d'une Monique Morelli (qui avait débuté, il est vrai, comme dompteuse chez les Fratellini ) ou d'une Youki Desnos, des caractères bien trempés, pour se mélanger sans se dissoudre dans cette compagnie de mâles qui se représentaient les femmes d'une manière bien conventionnelle.
Olivier Bailly. Monsieur Bob. 2009 

 
Le renégat (Tristan Corbière)
  

samedi 21 janvier 2017

Mac Orlan en hommage à Villon (5)

Pierre Dumarchey se devait d'y aller de son hommage à François Villon.
Il le fit donc dans une superbe java, payant ainsi son tribut au parler du royaume d'Argot (d'Argos?), à la langue verte des coquillards et autres goliards ne dédaignant pas la truande. La pièce comporte pas mal de tiroirs et nous allons tâcher d'en entrebâiller quelques-uns.
En préambule, la chanson par Germaine Montéro, notre interprétation préférée.

Voici un début qui part sur un rondeau comique de maître François (qui lui est attribué tantôt en 1431, tantôt en 1463) le texte en est :
Jenin l’Avenu
Va-t’en aux étuves
Et toi là venu
Jenin l’Avenu
Si te lave nu
Et te baigne es cuves
Jenin l’Avenu
Va-t’en aux étuves
On constate ici que François de Montcorbier ne rechignait pas aux calembours. Mais qui est ce Jenin ? On a beau chercher, on n'en trouve aucune trace. Jean Favier affirme qu'un "Jenin" est un cocu et "l'Avenu" un gars qui tombe toujours au mauvais moment. L'envoyer aux étuves (faisant office à la fois de bains publics et de lupanars) est donc une manière de se débarrasser d'un pénible quelque peu pleurnichard. À moins que cela ne signifie tout simplement "Va te faire voir ailleurs !" ou plus prosaïquement "Casse-toi !" ou, comme on disait au quartier, "Nachave !".
Dernière hypothèse: pour en finir avec la première ligne, les "étuves" peuvent désigner le supplice de l'ébouillantement destiné aux faussaires et incestueux. On plongeait le condamné petit à petit dans un bidon d'eau bouillante sur la place publique. Voilà donc une manière plus prosaïque d'envoyer un "Jenin" en enfer. 
On croirait du Dubout mais c'est bien du Jijé.
Au tour de la rue Saint-Jacques. 
On sait que c'est sur un banc de cette rue que Villon eut une rixe avec Philippe Sermoise, prêtre à Saint Benoît. Villon le blessa d'un bout coup de dague, et Sermoise rendit l'âme le lendemain non sans avoir publiquement pardonné à son assassin, qui se planquera tout de même sept mois loin de Paris.

Comme précisé au troisième couplet, "Colin" est Colin de Cayeux, complice de Villon lors du vol perpétré au Collège de Navarre, rue Saint André des Arts, par la bande d'étudiants en rupture. C'est lui qui semble diriger le groupe, affectant un guetteur. Colin aurait été pendu vers 1460. On le désigne comme coquillard mais son nom n'apparaît pas dans les actes du procès de Dijon en 1455. Villon rappelle le sort de son ami dans sa « Belle leçon aux enfants perdus » placée dans le Testament. 
  
Par contre, "Régnier de Montigny", ancien clerc parisien et compagnon de débauche de Villon était, lui, bien présent au procès des coquillards. Il y fut même pendu (et non roué comme dit au quatrième couplet) et le poète évoque son supplice dans une ballade du Jargon et Jobellin dudit Villon, édité en 1489.



Il semble "Robin de Turgis", fils d'Arnoul, ait été le tavernier de "La Pomme de pin" située rue de la Juiverie. Villon le cite dans Item, vienne Robin Turgis :

Item, vienne Robin Turgis

A moi, je lui paierai son vin ;

Combien, s'il treuve mon logis,

Plus fort sera que le devin.

Le droit lui donne d'échevin,

Que j'ai comme enfant de Paris :

Se je parle un peu poitevin,

Ice m'ont deux dames appris.

Quant à "Dame Sidoine", elle peut avoir été quelque affranchie, maîtresse de Villon. Elle apparaît dans les "Contredits de Franc Gontier" dont voici la savoureuse première strophe :

Sur mol duvet assis, un gras chanoine,
Lez un brasier, en chambre bien nattée,
A son côté gisant dame Sidoine
Blanche, tendre, polie et attintée,
Boire hypocras, à jour et à nuitée,
Rire, jouer, mignonner et baiser,
Et nu à nu, pour mieux des corps s'aiser,
Les vis tous deux, par un trou de mortaise :
Lors je connus que, pour deuil apaiser,
Il n'est trésor que de vivre à son aise.
 
On voit enfin que Pierre Mac Orlan, tout en réinventant un argot du XVème ne dédaigne pas, lui non plus, les calembours puisqu'il mêle une anecdote historique de la rue Saint-Jacques à quelques coquillards supposés ou avérés. Outre, leur vocabulaire très particulier, ces fameux truands tenaient soi-disant leur nom de leur emblème, la coquille des pèlerins en route vers Santiago (Saint-Jacques de Compostelle). Fait, qui semble-t-il n'a jamais été vraiment prouvé.  
Pour rappel, on repasse la version de Valérie Ambroise



jeudi 14 juillet 2016

Morelli chante Couté


Petit résumé lacunaire :
Monique Dubois (1923-1993) est née à Béthune.
après ses études, elle monte à Paris s'essayer au théâtre, puis à la chansonnette.
À partir de 1958, Monique, devenue entre-temps Morelli, et généralement accompagnée de son mari, l'accordéoniste Léo Léonardi, se met à chanter les poètes (Mac Orlan, Aragon, Villon, Carco, etc.).
En 1962, elle ouvre son propre cabaret Chez Ubu au 23 rue du Chevalier De-La-Barre sur la butte Montmartre. Jusqu'en 1969, elle y reçoit entre autres Brigitte Fontaine, Colette Magny, Brassens, Gérard Pierron, Antoine Blondin, Albert Vidalie, René Fallet... .
En 1969, elle fait la première partie des mythiques concerts de Brassens à Bobino.
Elle tâte de la télévision dans le Valmy d'Abel Gance (1967) en compagnie de Gainsbourg (en marquis de Sade) ou Lenny Escudéro (en simple brigadier) ainsi que dans le feuilleton Mandrin (1972) sur un scénario et des chansons originales d'Albert Vidalie..
En 1963, elle enregistre le disque, huit titres, Gaston Couté / Jehan Rictus (le Chant du Monde-LDX 74399) dont le titre ci-dessous est extrait.
Alors que dehors, on tresse ad nauseam des lauriers à l'armée, on ne résiste pas au plaisir d'envoyer cet extrait un jour de fête nationale.

Le Chant Du Monde ‎– LDX 74399

Couté/Morelli par N99

lundi 9 mai 2016

Mac Orlan et Morelli en hommage à Nerval

Ce 26 janvier 1855, on a retrouvé Gérard de Nerval pendu aux barreaux d'une grille qui fermait l'égout de la rue de la Vieille-Lanterne (aujourd'hui disparue, elle était parallèle au quai de Gesvres et allait jusqu'au Châtelet).
Il avait « délié son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver », pour paraphraser l'épitaphe qu'en fera Baudelaire.
Le Desdichado (malheureux, pusillanime) était allé jusqu'au bout de sa folie.

Revenu vivre en 1957 à Montmartre, Pierre Mac Orlan y rencontre Monique Morelli et  son compagnon accordéoniste Lino Léonardi.
La première le chantera et l'autre mettra ses textes en musique, du moins en ce qui concerne les arrangements des enregistrements.
Le Tapis-franc, superbe hommage à Nerval, est sorti sur le disque "Chansons pour accordéon" ( Le chant du Monde LD-M 4242). Les compositions musicales y sont de V. Marceau.
Le V.  de Marceau signifie simplement qu'il s'agit d'un autre accordéoniste assez réputé : André Verschueren.
Errata : Il s'agirait plutôt de Marceau Verschueren, (1902-1990)
Merci à Loïc de nous l'avoir précisé.


Et en souvenir du poète :


lundi 21 mars 2016

Du côté du Chat Noir (7) Jehan Rictus




Gabriel Randon dit Jehan-Rictus (1867-1933) était un poète chansonnier du Montmartrois du début XXème.
Proche des anarchistes jusqu’en 1914, Dreyfusard, il sera, comme tant d'autres, contaminé par l'union sacrée et finira son existence en sympathisant monarchiste.
Ses recueils de poèmes, notamment Les soliloques du pauvre (1897) ou Doléances (1900), évoquent l’amour, la souffrance, la mort, le travail, le bistrot, la guillotine...
Il donne la parole aux victimes, vagabonds, prostituées et marginaux.
Lui-même s'était retrouvé à la rue, survivant de boulots minables jusqu'en 1889, année où il fut embauché par la municipalité de Paris avant d'en être renvoyé deux ans plus tard.
Il prit son pseudonyme en débutant au cabaret des Quat'zarts, place Clichy, en 1895, créant un personnage de clochard gouailleur.
Il devint ensuite un habitué des cabarets et des meetings politiques et syndicaux où on l'invitait à déclamer.

Dans ses textes, il a mélangé le parler picard du Boulonnais de son enfance (placé chez des paysans car il n'avait pas été reconnu par ses parents) et l’argot parisien.
Les Soliloques ayant connu un succès immédiat, ils seront réédités en 1903 illustrés par Steinlen, qui a croqué l'auteur ci-contre.
Il plaça chroniques et poèmes dans plusieurs revues : L'Assiette au Beurre, en 1903, Comœdia et Les Hommes du Jour.
Il a publié une dizaine de recueils de son vivant. Son journal et des inédits sortiront à titre posthumes car après, la Première Guerre Mondiale, il n'a plus rien sorti, se contentant de recevoir une légion d'honneur en 1933.
En 1931, il a enregistré trois 78 tours de ses textes.
Marie Dubas l'avait mis en musique dans les mêmes années.
Depuis, il a été repris, entre autre par Monique Morelli.

 
et par Ricet Barrier, pour un très émouvant texte autobiographique sur son enfance pourrie, évoquée dans son unique roman Fil de Fer (1906).

dimanche 14 février 2016

Émission spéciale : balade en Couté

C'était un 11 novembre froid et brumeux, comme il se doit en cette date anniversaire.
Eliott, Jules et Serge avaient rencard dans un coin de cambrousse détrempée avec Lucien, des éditions le Vent du Ch'min, dédiées, depuis longtemps déjà, à l’œuvre de Gaston Couté.
S'ensuivit une matinée de discussion dont voilà quelques extraits enregistrés.
On a donc demandé à Lucien comment ce collectif (dont l'intégrale des publications se trouve à cette adresse) s'est entièrement consacré à cette figure de la "belle époque". 
On y est aussi revenu sur l'enfance et la jeunesse du petit gars de Meung sur Loire, son arrivée et sa carrière à Paris, ses copains poètes, anars, marginaux dans l'ambiance des cabarets de l'époque et sa postérité en dents de scie (mort à 31 ans et enterré une deuxième fois par l'Union sacrée de la guerre 14-18).

Une émission de 109 minutes, saupoudrée de chansons ou de textes de l'auteur.
Ils sont interprétés, dans l'ordre par :
Gérard Pierron     La chanson du braconnier
Gérard Pierron     La Toinon
Bernard Meulien   M'sieur Imbu
Marc Robine         Petit poucet
Pierrot Noir          Le champ d'naviaux
Monique Morelli   Nos vingt ans
Marc Robine         Les mangeux de terre
Loic Lantoine        Jour de lessive
Édith Piaf              Va danser
Le Petit Crème      Sur la grand route

Comme Tilidom est en rade, on peut aller écouter et ou télécharger sur le site de Canal Sud. Faites tourner !



 

jeudi 7 mai 2015

François Villon et la chanson (4) Monique Morelli

Voici un disque rare, jamais publié en cd, que notre cher collègue avait rendu disponible à tous dans le cadre de son grand œuvre de titan archiviste.
Depuis, Divshare ayant viré tous les pouilleux encombrant son espace, nous prenons le relais pour rétablir l'album sur l'internet.
Un disque pas facile : Monique a sa voix de fumeuse tardive, elle chante parfois à la limite du juste.
Mais quels textes !

Quand on songe aux merveilles qui nous sont parvenues de Villon, d'Omar Khayyam ou de Nezahualcoyotl*, pour ne citer qu'eux, on mesure la quantité de ce qui a dû se perdre.

Allez, trêve de bla-bla, voici l'objet :

Face 1 : Je plains le temps de ma jeunesse. La grosse Margot. Ballade du concours de Blois. Épître à mes amis. Ballade pour prier Notre-Dame. Mort.

Face 2 : Pauvre je suis. Ballade des menus propos. Au retour. L'an quatre cent cinquante six. Jean Cotart. L'épitaphe.
Il suffit de cliquer sur le lien de la face concernée. Pour télécharger, c'est la flèche en haut à droite.


 * Souverain de Texcoco, apparenté aux Aztèques, qui écrivit au quinzième siècle de notre ère "Toute la terre est une tombe et rien ne lui échappe".
On a donné depuis son nom à un des quartiers le plus pourri de Mexico. 
Sic transit gloria mundi....

lundi 9 juin 2014

Chanson tendre












    Pour entendre, la version sans aucun doute la plus tendre de cette chanson, toujours par la môme Fréhel, on se reportera à ce billet.


mercredi 26 février 2014

MORELLI CHANTE MAC ORLAN


C'est grâce à l'infatigable talent d'archiviste du camarade Lexomaniaque (encore bravo pour la mise en ligne des textes de Villon) qu'on se rend compte qu'un fantôme hante ce blog sans jamais apparaître : celui de Monique Morelli.
Née à Béthune en 1923 et morte à montmartre soixante-dix ans plus tard, elle est devenue une des grandes voix de la poèsie. Même si on ne peut que constater que sa voix a quelque peu morflé avec le temps qui tout esquinte...
En 1957, elle débute ses enregistrements avec du Fréhel, puis des chants de caserne avant de créér l'Affiche Rouge (du duo dynamique Ferré-Aragon) en 1958. Ce fut une des premières à interpréter les chansons de notre cher Mac Orlan avant d'ouvrir son propre cabaret en 1962, Chez Ubu, où on verra débuter Brigitte Fontaine ou Colette Magny.

 Une petite merveille écrite par Mac Orlan

Puis, elle fera la première partie de Gorges Brassens lors de son fameux tour de chant à Bobino en 1969 avant de chanter et d'avoir un rôle dans le feuilleton télévisé Mandrin, en 1972 (voir émission Herbe Tendre de juillet 2013) dont l'excellent Vidalie avait écrit l'ensemble des complaintes.