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mardi 21 janvier 2025

Des mégalos pour mes galas

 

Elon Musk vu par Kubrick (anachronisme de base)

Le plus désolant n'est pas le triste spectacle d'une bande de guignols fascistoïdes et mégalomanes tous alignés derrière un bouffon*, le plus désolant n'est pas que la gauche du monde entier soit devenue la gauche la plus bête du monde, comme on qualifiait la droite à l'époque.
Le plus désolant est le sort des migrants qui ne seront pas tous et toutes traqués ni déportés, les grossiums ayant trop besoin de main d'oeuvre pas chère, le plus désolant est le sort des réserves indiennes, tristes confettis désolés, où les projets de mines, d'exploitation pétrolières et gazeuses, d'oléoducs vont repartir comme en quarante (pardon, comme sous Obama et Trump Premier, le plus désolant est le sort des malades, des pauvres, des femmes, des taulards, des... Mais vous savez tout cela par coeur et les néfastes plus près de nous sauront sûrement en prendre de la graîne.
Dédié au pantin obscène.


Et puis dégoûté qu'on était pas le cours des événements, on n'avait pas osé mettre ça en plein incendies de Los Angeles. Mais puisqu'il paraît qu'on est entrés dans l'Armageddon, autant danser sur les ruines.



* The venal, lying, racist, misogynistic, hateful, crude, vulgar, socially and environmentally destructive reactionary crap, leavened by blatant greed and coated in the most abysmal stupidity that we in the United States (and you innocents in the rest of the world) will be subject to on a constant basis starting today. (pioché du blog "Kvetchlandia")

lundi 22 juillet 2024

Trump & fils

 

Donald et Fred
Une remarque pour commencer, les nord Américains ont beau être surarmés, ils tirent comme des cochons. Lee Harvey, reviens, tout est pardonné !
Ceci posé, quelques mots sur le miraculé "qui s'est fait tout seul grâce à son sens des affaires". 
Encore un mensonge : Donald est le fils et héritier de Fred Trump (1905-19999), sinistre personnage gouvernant un empire immobilier de 27 000 appartements new yorkais, de casernes et de logements pour la Marine. 
Comme son rejeton, cet abject promoteur immobilier collectionna quelques déboires judiciaires : une arrestation en 1927 au cours d'une émeute pour implanter le Ku Klux Klan dans le Queens, une inculpation pour abus de contrats publics en 1954 et une autre pour discrimination en 1973 (la crapule refusait purement et simplement de louer à des Noirs).
Autant dire que l'ex et éventuel futur président a hérité d'un domaine conséquent et de coquets revenus dès 1968.Voilà pour le self made man, menteur pathologique.
Là où le vieux Trump laissa des traces dans la culture populaire, ce fut lorsqu'il eut un locataire bien connu de nos services : le chanteur Woody Guthrie, grand maître de la chanson qui démange. 
En 1950, Woody, exilé de son Oklahoma natal, emménagea dans le complexe de Beach Heaven. Il en tira plusieurs chansons aux titres on ne peut plus explicites : Beach Haven Race Hate, Beach Haven Ain't My Home et Ain't got no home, qu'il eut l'occasion d'enregistrer.


Cette chanson fut doublée d'une autre, toute aussi explicite : Old Man Trump. Écrite en 1954, jamais gravée, elle fut exhumée comme manuscrit par un professeur de lettres en 2016. 
Et depuis largement diffusée. 
Ici par les Missin' cousins.


Bien entendu, la chanson oubliée du troubadour folk a connu une nouvelle vie ces ultimes années.
Il existe donc des dizaines de variantes, de parodies et de nouvelles versions tirant sur Donald Trump avec l'efficacité d'un AR 15 correctement manié.
On a un faible pour celle, tout à fait actuelle de Middle class Joe
Enjoy it before the flood !

samedi 25 mai 2024

Vous reprendrez bien une guerre coloniale ?

 

Voisins vigilants, Nouméa mai 2024

On le savait depuis l'irruption fracassante d'un certain Alexandre Benalla : nous sommes gouvernés par des brutes.
La suite des pathétiques quinquennats du Marquis n'a fait que confirmer cet état de choses.
Mais là, ils ont fait très très fort.
Quelle dose de morgue et de suffisance faut-il posséder pour avoir réussi à rallumer la guerre en Nouvelle Calédonie là où tous les connaisseurs et surtout le simple bon sens prédisaient la catastrophe ?
Quelle dose de mauvaise foi faut-il charrier pour ne même pas reconnaître le fait colonial sur la Kanaky (par ailleurs explicitement cité par l'État dans les accords de Matignon ou de Nouméa) ?
Combien de tonnes mépris trimballe-t-on quand on ose voir derrière une situation insurrectionnelle la main de ... l'Azerbaïdjan ! (À quand nos frontières menacées par l'Albanie ?)
Quel degré d'aveuglement possède un roitelet qui débarque en exigeant de l'ordre après avoir soi-même foutu le feu ?
Tout cela se paiera fatalement.
On craint juste que ce soient encore les mêmes qui morflent d'ici là.
En attendant, on envoie la troupe. Pour changer....

De l'utilisation judicieuse des BMW sur le Caillou
 
 

Et un vieux fantôme qui hante les îles.
 

Renouer le dialogue qu'ils disaient.


lundi 6 mars 2023

Musset par Gainsbourg

 

 


Alfred de Musset, que Baudelaire n'hésitait pas à qualifier de "croquemitaine langoureux" (sic) et que bien d'autres traitaient de plagiaire de Byron, Musset, ce dandy débauché qui bousilla sa jeunesse non sans atteindre l'âge alors relativement respectable de 46 ans, fut abondamment mis en musique dès le XIXème siècle, que ce soit par Berlioz, Lalo ou Viardot.
Ce romantique déglingué ne pouvait donc qu'intéresser un Gainsbourg à l'aube de sa carrière. 
Voilà aussi l'opportunité d'évoquer le récemment disparu Alain Goraguer qui arrangea les six premiers albums du Lucien, de 1958 à 1964. Vian, Reggiani, Bobby Lapointe ou Jean Ferrat lui doivent aussi beaucoup.
La nuit d'octobre est tirée de Serge Gainsbourg (n°2) de 1959.

vendredi 17 juin 2022

Parlons peinture

 

Le grand soir


Exceptionnellement, causons peinture.
Durant la décennie 2000/2010, la capitale des Gaules, du saucisson à cuire et du beaujolpif fut le siège d'un mouvement de peinture avant-gardiste, j'ai nommé les conistes. Mené principalement par Sébastien Brunel et Thomas Girard, ce mouvement accoucha d'oeuvres aussi fondamentales que Gigot-flageolets, jeune couple LCR au vidéomatique ou le triptyque El condor pasa.
Ces artistes injustement oubliés ont également commis un numéro de Télérama, des Inrocks et un numéro de la défunte émission d'Arte, Palettes, fut consacrée à leur peinture maîtresse La bataille de l'esplanade.  
Qui changea plusieurs fois de titre, comme on peut le constater ci-dessous.   
 
Un site internet est consacré à la mémoire de ces génies injustement négligés par l'histoire de l'art. Le dernier mot reviendra à Tête de Cerf.

samedi 2 avril 2022

Les infortunes de la réalité

 
La preuve en est fournie par l'affiche ci-dessus (en réalité, une photo du quartier de Vallecas bombardé par les fascistes durant la bataille de Madrid) , les fake news ne datent pas d'hier. Simplement, avant on disait bobards, propagande, bourrage de crâne, etc. Ce genre d'infamie n'est en rien l'apanage de l'extrême droite.
Mais en ce moment, pris entre la tragédie de la guerre et la tragi-comédie électorale nous sommes particulièrement gâtés.
En plus, il fait un temps dégueulasse.
Alors vous comprendrez qu'on soit un peu bougon.
Et que l'archive (1984) qui suit résume assez bien notre état d'esprit bougon.
Même si ça nous rajeunit pas. 

dimanche 22 août 2021

Un peu d'air frais


 Il y a ce pays de merde. Il y a une propagande incessante, une ambiance d'engueulade permanente au boulot, en famille, ailleurs. Il y a les profits obscènes et affichés de certains labos pharmaceutiques qui, pour fêter ça, augmentent les tarifs. Il y a tous ceux qui nous croient en dictature sans réaliser que chez Franco ou Ceaucescu on ne pourrait même pas en discuter là où on discute. Il y a une société de contrôle généralisé, de moralisme, d'hypocrisie (c'est quoi un gouvernement qui n'ose rendre un vaccin obligatoire mais transforme serveurs, ouvreuses, bibliothécaires, cheminots en flics ?) de trouille. Une société où ta compagnie téléphonique a accès à ton dossier médical, du moins en partie. Il y a que j'aimerais qu'on m'explique en quoi le pass serait indispensable en France et pas en Espagne ou en Belgique. Il y a, que vous le vouliez ou pas, que nous sommes tous des rats de laboratoire. Il y a des illuminés, des cathos intégristes, des fafs divers qui sont heureusement trop cons pour capitaliser politiquement (encore que, on verra...) Il y a qu'on ne peut plus douter sans être taxé de complotisme. Il y a des anarchistes patentés qui nous expliquent ce qu'est la responsabilité collective (merci les gars, on vous avait attendus et, vu votre bilan...) Il a des staliniens même pas repentis qui nous expliquent que ceux et celles qui protestent contre le flicage généralisé sont tous des individualistes crasseux, des antisémites, des hédonistes même pas drôles, des trumpistes, des hitlero-trotskistes mais que ça n'a rien, au grand jamais, à voir avec les Gilets Jaunes qui étaient, eux au moins, authentiquement subversifs (et furent donc taxés des mêmes qualificatifs en leurs temps). Il y a les abrutis qui crient "La police avec nous!" 

Il y a que le sujet d'une bonne partie du mécontentement n'est pas d'être vacciné ou pas (que chacun et chacune se détermine avec sa trouille et sa conscience) mais d'être fliqué, humilié (avec ou sans pass) infantilisé, méprisé. Il y a les salauds qui s'imaginent que la subversion consiste à cramer un centre de vaccination (essayez, je sais pas moi, une chambre patronale, une préfecture...). Il y a que tant que le chantage au pass ne concerne que de la consommation, ça peut encore être vivable mais que dire du train, de l'hôpital (et le serment d'Hypocrate, les mecs ?) des bibliothèques publiques (ça vous défrise pas, les cultureux ?) et salut à vous, bilbiothécaires de la Reynerie.
Il y a que si on peut supposer que les (lesquels au fait ?) vaccins protègent des formes graves, on est tout de même partis pour une troisième dose au variant Delta. Ce qui laisse imaginer une sixième au variant Kappa et une dixième au variant Upsilon. Mais non, je déconne. Il y a qu'on refourgue les doses d'Astrazeneca à certains pays plus pauvres comme on a refourgué des stocks contaminés en d'autre temps. Il y a cette citation qui revient en mémoire "Faire dire à l'esclave "je veux" au lieu de lui dire "tu dois", voilà tout l'art de gouverner". Il y a qu'on aimerait savoir en quoi certains vaccinés pour aller au restau ou au bistrot seraient moins égoïstes que ceux qui ont quelques préventions à l'égard du produit. Il y a Tchernobyl qui craque de partout (mais qu'est ce qu'il écrit?) et des bigots trafiquants d'opium qui s'emparent d'un pays. Pendant qu'un état d'urgence sanitaire est en passe de devenir un état permanent. Et qu'on s'étonne qu'une partie de la population n'ait aucune confiance envers un gouvernement qui a menti, s'est contredit et préfère mépriser, écraser que d'avouer son incompétence ou son ignorance.
Il y a enfin, que comme on a eu parfois quelque jalousie coupable vis à vis de ces superbes mannequins beaux et cons à la fois, on envie parfois les imbéciles heureux dotés de certitudes.
Les messages d'insultes sont à envoyer à l'adresse habituelle.
En attendant un bon conseil :

dimanche 18 avril 2021

Jouons avec Baudelaire

Par Courbet
Coincé entre Napoléon et la Commune de Paris, ce qui lui va d'ailleurs comme un gant, on dirait que tout le monde a oublié le bicentenaire de la naissance de Charles Baudelaire.
Si nous ne goûtons guère ces commémorations à fragrance de charogne marquons tout de même l'occasion par une petite devinette.
Une lectrice lettrée nous a envoyé l'extrait d'un texte, portrait de Baudelaire.
Le moins qu'on puisse dire est que le rédacteur a une dent tout à fait dure contre le jardinier des Fleurs du mal.
Extrait :

Il y avait en lui du prêtre, de la vieille femme et du cabotin. C’était surtout un cabotin.

Poète, il ne l’était point de par le ciel, et il avait dû se donner un mal affreux pour le devenir : Il eut une minute de gloire, un siècle d’agonie : aura-t-il dix ans d’immortalité?

A peine !

Ses admirateurs peuvent tout au plus espérer qu’un jour un curieux ou un raffiné logera ce fou dans un volume tiré à cent exemplaires, en compagnie de quelques excentriques crottés. Il ne mérite pas davantage : et combien sont tombés qui étaient plus dignes d’être embaumés dans les pages d’un Elzévir ; ceux-là sont morts poitrinaires et non pas fous ; ils n’ont point eu les préoccupations terribles et les angoisses mesquines qu’eut toute sa vie ce forçat lugubre de l’excentricité.

 
Non seulement le critique est hargneux mais il ne se distingue pas ici par son flair. 
Mais qui est ce est donc ce grognon ?
On avoue avoir lamentablement séché à cette même question. Mais comme on a une confiance sans borne dans la culture de l'honorable lectorat...

Mettons à profit les bons conseils du poète, délivrés par Serge Reggiani.

Et persistons à contredire le grincheux inconnu avec cette version des Femmes damnées par Damien Saez.

 

La réponse ayant été trouvée, nous nous bornerons à conclure que notre cher Jules Vallés avait parfois des fautes de goût assez surprenantes. À moins qu'il ne se soit agi d'une tendance "commissaire politique" des Arts et lettres toute à fait déplorable.

vendredi 22 mai 2020

De l'héroïsme

Gloire au travail !
Ce qui est très pratique avec les héros, c'est qu'ils ne coûtent pas si cher que ça.
Chair à canon collective au nom de laquelle des fabricants de monuments aux morts font fortune ou chair à travail qu'on glorifie puis à laquelle on accorde éventuellement une prime, un timbre poste ou une médaille en chocolat, le destin historique du héros est d'être mort, mutilé ou balayé sous le tapis.
Les trois en même temps, si possible. Après y'a plus qu'à lancer des appels d'offre chez les statuaires.


Le meilleur résumé de ce état de fait m'a été donné par un mineur asturien : "Chaque fois qu'on nous traite de héros et de fer de lance de la classe ouvrière, je me demande par où on va nous niquer."
Tant que nos maîtres bombarderont des exploités d'appels à l'héroïsme et qu'il se trouvera parmi ces derniers des crétins pour aller défiler au pas en souvenir du casse-pipe où on les a envoyés, tout restera à régler.
Une fois cette question entendue, on préfère adopter la position des Stranglers*, vilains petits canards du punk, en 1977 : No more heroes.



Puisqu'on aime, on ne compte pas. Une reprise en castillan de ce bon vieux Loquillo accompagné d'Hugh Cornwell, des mêmes Stranglers en guest. Vous remarquerez que si en anglais on cite volontiers Trotsky et Lénine, en espagnol, ce serait plutôt Durruti et le Quijote. Vivement que cette putain de frontière soit rouverte.


* Dont le clavier, Dave Greenfield n'a pas survécu à l'épidémie en cours.

mercredi 6 mai 2020

Tranche de vie (Ibérique)


Le pire est que le système consistant à arracher des aveux de culpabilité aux innocents n'était pas seulement utilisé avec les prisonniers politiques mais aussi et, je le crains, de façon plus généralisée, avec les délinquants de droit commun.
Mais eux, personne ne prend leur défense, les héros sont les activistes politiques, les ouvriers et les étudiants, personne ne parle de la pauvre andouille qu'on arrête, à qui on essaie de coller le délit d'un autre et qu'on massacre de la même façon. Personne ne demande la libération des voleurs qui ont souffert plus que tout autre du système policier, judiciaire et pénitentiaire franquiste, ils en ont certainement souffert plus, parce que le traitement qu'ils subissaient ne faisait pas scandale comme celui des prisonniers politiques, ils ne soulevaient aucune protestation internationale, ne provoquaient ni grèves ni manifestations, ils n'avaient pas d'avocats prestigieux en mesure d'arracher pour eux un minimum de garanties dans le déroulement d'un procès.
Quelqu'un devrait écrire l'histoire de la petite délinquance sous le franquisme car de nombreux escrocs minables mériteraient une plaque commémorative ou au moins une tombe décente, étant donné ce qu'ils ont souffert. Un jour on videra les barrages et remonteront à la surface les voleurs de poules qui sont entrés un soir dans un commissariat ou une caserne et n'en sont pas sortis vivants, ceux que personne n'a réclamé.
Isaac Rosa La mémoire vaine


lundi 4 mai 2020

Bêtes et méchants

Prolos endimanchés partant se chamailler avec les autorités
On avoue que face aux propos et attitudes de la clique gouvernementale, on hésite. On ne sait pas toujours faire la part entre ce qui tient de l'improvisation, de l'incompétence crasse et de la volonté de vexation, d'humiliation et d'une soif de reprise en main revancharde (complètement illusoire, on espère).

On ne sait non plus qui mettre en haut du podium en ce qui concerne le passage du Mur du çon, comme on dit dans un certain volatile paraissant tous les mercredis.
Macron et ses "chamailleries" du premier mai ? Après un Alexandre Benalla en poseur d'ambiance à la Contrescarpe en 2018 et une manifestation massacrée à Paris en 2019, fallait oser ! C'est même à ça qu'on le reconnaît.
Et Fourmies, gros malin, c'était une chamaillerie entre les prolos et la ligne ? Et Haymarket, c'était certainement une rixe entre ivrognes...



Autre sérieux concurrent, l'inénarrable Olivier Véran qui n'a pas pu s'empêcher de nous menacer, ce dimanche, sur l'air du "si vous vous relâchez, on vous relâche pas".
Mais à qui crois-tu donc t'adresser, escroc ? À une bande de sales gamins ? D'où te permets-tu d'oser nous faire du chantage, menteur patenté ? Toi qui as été de tous les cabinets ministériels, toi qui a contribué, comme tes compères, à bousiller le service de santé. Non seulement tu oses mais, comme tu nous prends pour une bande de demeurés, tu dois sans doute t'imaginer, qu'en plus, nous souffrons d'amnésie.


Et l'interdiction des bords de mer, on la met au compte de la stupidité ou de ce manifeste désir d'avilir le populo ? Et l'application flicarde pour smartphones, on la range dans quelle case ? Désolé, crapules, les chiffres sont formels : cette saloperie tue avant tout des vieux et ce sont essentiellement des jeunes gens qui sont munis de ce gadget et de ses multiples applications. Alors, vous cherchez quoi en fin de compte ? On va pas épiloguer sur l'opportunité offerte par la situation pour le grand bon en avant numérique et le contrôle social...
Et la limite des 100 kilomètres, c'est par amour des chiffres ronds ?
Sans parler du nombre de pays voisins où il n'est PAS réclamé la moindre dérogation bidon pour prendre un peu d'air frais. 
Parfois, on a envie de vous remercier d'être aussi nuls, aussi hautains, aussi méprisants et aussi menteurs parce que ça finit par salement se voir.
Jusque à quand allons-nous laisser infantiliser par une bande d'assassins en costard ?


dimanche 26 avril 2020

Tranche de vie (familiale)



- Mon oncle était à Drancy, a dit Haymann d'un ton assez calme. Sa mère est morte pendant qu'il était à Drancy. Il a demandé, Seigneur, c'est vraiment formidable, il a bel et bien demandé qu'on le laisse sortir pour aller à l'enterrement, il promettait de revenir ensuite, écoutez bien, c'est pas là qu'il faut rire, c'est dans un moment. Tenez-vous bien, les types l'ont autorisé à sortir. tenez-vous encore mieux, il a passé trois jours en liberté et puis il est revenu, il est revenu, il est rentré à Drancy. Les types ont été sciés de le revoir, vou savez. Et on l'a envoyé en Allemagne. Et on l'a passé au crématoire, le con. Je préfère les Juifs de la génération suivante, vous voyez. Ceux qui ont des armes automatiques et de l'aviation et des barbelés. (il a ri doucement.) Purée, Tarpon, il n'y avait que dix ans de différence entre mon oncle et moi, mais je ne suis pas un mouton, vous savez, j'ai fait le coup de feu, sans doute ai-je tué des Allemands. Je sais me servir d'un fusil. J'ai même été marxiste. J'ai lu Le Rôle de la violence dans l'Histoire et je m'en souviens et je suis d'accord avec. Purée !
- Vous voulez vous arrêter sur le bas-côté, a demandé Charlotte,  et que je conduise ?
- Non merci. Ça va. Ça va aller.

Jean-Patrick Manchette Que d'os !

 

jeudi 16 avril 2020

Quand la flotte prend l'eau

Le Charles de Gaulle ralliant Toulon
On vous l'a dit et répété, "Nous sommes en guerre".
Et jusque là tout était dans l'ordre des choses : hospitaliers, éboueurs, routiers, caissières, et autres prolos fournissaient la chair à canon habituelle.
Mais il semble que le front soit en train de craquer là où on ne s'y attendait pas (là aussi rien que de très naturel).
En témoigne cet article de France Bleu du 15 avril qui recueille les confidences d'un petit gars de la Royale
"Alors qu'au moins 668 marins du groupe aéronaval (Charles-de-Gaulle et frégate Chevalier Paul) sont positifs au Covid-19 selon le Ministère des Armées, un des membres d'équipage témoigne, sous couvert d'anonymat, pour France Bleu Provence. L'homme se dit "en colère" : "L'armée a joué avec notre santé, notre vie."

On étouffe (c'est le moment, tiens) d'indignation.
L'armée jouerait donc avec la vie de nos matafs et de nos biffins  !
Et nous qui croyions bêtement qu'une guerre moderne correctement menée consistait à bousiller le plus possible de civils. 
Voilà-t-il pas que non seulement nos militaires sont atteints mais qu'en plus ils en éprouvent de l'amertume. Limite mutins de la Mer Noire, les gars...
Et si un porte-avion se métamorphose en hôpital flottant, on frissonne à l'idée de ce qui se produit chez les confinés de nos formidables sous-marins nucléaires.
Allons, vaillants matelots, ressaisissez-vous ! La Marine française a des traditions : ils s'agit de tenir avec panache. Comme à Trafalgar ! Comme à Mers el Kebir !
Rappelez-vous que la Nation vous regarde.
Et arrêtez de chanter des conneries...


Si on ajoute aux galères de notre flotte la perte d'un fleuron de notre aviation on frémit à l'hypothèse que la perfide Albion ne vienne profiter de notre désarroi pour nous piquer nos zones de pêches. Ou que les troupes luxembourgeoises n'aillent contourner le front en passant par la Belgique.
Définitivement, on n'est pas protégés.
Allez, pour la route, un classique d'un folkeux néo zélandais disparu il y a deux mois.


Et un supplément pour vous apprendre que ce n'est pas mieux ailleurs. Monsieur Pop Iggy, de Detroit, Michigan, nous chante Asshole rules the navy. On approuve ce message.


lundi 13 avril 2020

Tranche de vie (en temps de guerre)


Maréchal Ducono se page avec méfiance,
Il rêve à la rebiffe et il crie au charron
Car il se sent déja loquedu et marron
Pour avoir arnaqué le populo de France.
S’il peut en écraser, s’étant rempli la panse,
En tant que maréchal à maousse ration,
Peut-il être à la bonne, ayant dans le croupion
Le pronostic des fumerons perdant patience ?
À la péter les vieux et les mignards calenchent,
Les durs bossent à cran et se brossent le manche:
Maréchal Ducono continue à pioncer.
C’est tarte, je t’écoute, à quarante-trois berges,
De se savoir vomi comme fiotte et faux derge
Mais tant pis pour son fade, il aurait dû clamser

D'après Robert Desnos (l'âge ayant dû être adapté)



Ambiance grippe "espagnole" 1919.  L'histoire ne se répète pas. Paraît-il...

mercredi 25 mars 2020

Exode urbain

Ce serait bien la seule
Atteint par le virus de la mégalomanie, le ministre de l'agriculture a proposé hier d'envoyer 200 000 travailleurs inutiles aux champs. Ce matin, les comiques de la FNSEA annoncent 100 000 volontaires.
Sachant que la vague d'injustement nommés Parisiens (car il y a aussi des Bordelais, Lyonnais, Toulousains, etc.) qui ont fui la ville pour passer leur isolement au vert ont provoqué une vague de paranoïa et de ressentiments dans nos campagnes (Ces salopiots viennent nous contaminer !) imaginons comment seront reçus des milliers de gars qui n'ont jamais ramassé une fraise, une asperge ou cueilli une cerise, qu'on va entasser dans des granges (sinon où ?) et à qui on va donner un boulot de merde payé des miettes habituellement réservé aux Polonais, Maghrébins, voire Espagnols qui peuplent nos champs à la belle saison.
On souhaite bonne chance à nos gendarmes pour rétablir un semblant de calme là-dedans.
Pour approfondir le sujet nous avons pris l'avis d'un parisien, anciennement petit commerçant,

 

et d'un provincial (ça se dit encore ?) qui compte bien tirer son épingle du jeu. 
   
                            

Ces deux là avaient chanté ça en 1968. C'était mieux avant.

dimanche 22 mars 2020

Je hais les dimanches et les délateurs

Irresponsables ne respectant pas la distanciation sociale
Comme s'il ne suffisait pas d'être gouvernés par des salauds incompétents et un tantinet criminels*, voilà t'il pas qu'après nous avoir réinventé des ausweiss (façon servitude volontaire) et un état d'urgence (en projet) qui nous renvoie à l'époque du "maintien de l'ordre" en Algérie, Radio France s'est métamorphosée en Radio Paris se dotant d'un authentique propagandastaffel. Cette successions de ministres, députés, médicastres et patrons, on s'y attendait mais on en vient à être surpris de cette diarrhée, cette vomissure qu'est la réaction des bons citoyens qui se défoulent au micro, au téléphone, pour dénoncer les comportements irresponsables, criminels asociaux de leurs congénères.... La délation redevient le sport national !
Défoulez-vous connards, bande de lâches même plus foutus d'écrire une lettre anonyme dûment timbrées à la préfecture, défoulez-vous sur les plus faibles ou plus petits ou même plus cons, ce sera toujours plus confortable que d'appeler un chat un chat, de se souvenir que ces ordures qui tenaient plus que tout à leurs élections n'ont RIEN fait, RIEN prévu, RIEN préparé (et surtout pas de tests ou de protections) et qu'ils continuent à nous mentir à longueur de journée. Qu'ils ont joué à une propagation à l'anglaise avant de nous jouer l'union sacrée. Qu'ils n'en ont rien à foutre de nos vies et que l'équilibre des comptes de la retraite va peut-être se résoudre tragiquement.
Je vous dégueule.
* J'exagére ? Lisez donc.

Pour rester dans le ton de cette saine bonne humeur, indispensable en temps de crise pour entretenir le moral des troupes,  Je hais les dimanches écrit par Aznavour pour Piaf qui n'en avait pas voulu. Charles l'avait alors refilé à Juliette Gréco qui enregistra l'original en 1950. Consciente de sa boulette, la Môme en fit aussi sec une autre version, à notre entendement supérieure.


Bien entendu, il y avait eu le précédent de la chanson déprimante de Reszö Seress, Sombre dimanche, devenu Gloomy Sunday, ici par Marianne Faithfull.



Pour finir, honneur à mon voisin qui vers 20h se mit à déclamer du Rimbaud depuis sa fenêtre. Il s'agissait de Sensation, par Félix Leclerc en 1953.


 

Et illustré par Pratt dans Corto Maltese en Sibérie.


mercredi 29 janvier 2020

Toulouse en chansons (5) : les Malpolis


Affiche des trois zigues parodiant qui vous savez 
  
Les Malpolis ont été créés en 1997 par deux copains de beuverie, Pierrick Rouquette et Stéphane Dardé. 
C'est pour un de leurs premiers concerts dans un bar que le patron leur a demandé comment s'appelait leur groupe. Leur réponse est alors « Les Malbaisés ! ». Le patron pétochard a donc affiché à la place « les Malpolis » et le nom est resté. 
Ils ont enregistré eux-mêmes leur premier album Et là... vlan ! L'année suivante, un album live En public. Ces deux albums, aujourd'hui à peu près introuvables, s'étaient vendus à environ 1000 exemplaires, comme Pierrick s'en est vanté sur Radio Canal sud.  

Une certaine idée de Brassens
 


En 2001, ils ont recruté le batteur et multi-instrumentiste André Vigier Latour. 
Ils écumèrent les scènes locales et autres squats pendant une douzaine d'années.
Ayant fait le tour de la question, ils ont arrêté leur trio en 2013. Sans doute pour échapper à l'ennui...
Depuis, Pierrick continue en solo
 Hymne régionaliste (extrait)

 Un ode à l'effort joué sur la (lamentable) tv locale

mardi 8 octobre 2019

Vaneaux d'octobre : en guise de réponse à l'envoyeur

 De quelques réponses bien senties ou réactions à diverses chansons ou situations...

Jean Yanne                          Les émancipations d'Alphonse
Les Wampas                        Manu Chao
Eminem                               / Papa Doc
Beatles /                               In my life
Alfred Lennon                      This is my life
Sex Pistols /                          New York
Johnny Thunders                  London Boys
Fabe /                                   Des durs, des boss, des dombis
Lunatic                                 La lettre
Merle Haggard /                  Okie from Muskogee
The Yougnblood                   Hippie from Olema
Les Gypsys                           Le prolétaire
Makach                                Crève, hippie, crève
Captain & Tennille/              Love will keep us together
Joy Division                          Love will tear un apart
Golden Moustache               Old rap vs new rap
LKJ                                       Di black petty booshwah
Roger Miller/                       King of the road
Jody Miller                           Queen of the house
Siniestro Total                     Mina terra galega
Les Clébards                       Post scriptum
Hank Locklin/                     Geisha girl
Skeeter Davis                     Lost to a geisha girl
MC Jean Gabin                   Je t'emmerde

C'est écoutable ou enregistrable en cliquant là.

On y fit allusion, voici la chanson par laquelle le scandale arriva. Neil Young en 1972 sur l'album Harvest chante l'Alabama du KKK.

 


En réponse les bourrins de Lynyrd Skynyrd firent un tube sudiste avec Sweet home Alabama. Puis ils prirent l'avion...




mercredi 31 juillet 2019

Hector premier ministre !

Duo dynamique

En entendant les commentaires de ce grand humaniste d'Édouard Philippe au sujet de la mort de Steve Maia Caniço on se dit que si on avait cru toucher le fond, on s'est encore gourré.
Il n'y a plus de fond.
Et on a immanquablement pensé à ce tube du "Chopin du piano", l'autre Jean-Pierre Kalfon, monsieur Hector qui est toujours vivant et est donc pour devenir premier ministre au prochain remaniement.
Visiblement, il a quelques dispositions.





lundi 24 septembre 2018

Vivons joyeux en attendant la catastrophe

Le film de 1936
Catastrophistes et autres prophètes de l'Armageddon, passez donc votre chemin. 
Il n'est pas si fréquent que le refrain d'une chanson devienne expression populaire, en l'occurrence, il traduit une béate inconscience face à une situation qui s'annonce tragique.
Et ce n'est pas un hasard si cette chanson comique de l'orchestre de Ray Ventura connut un tel succès en 1935, située qu'elle était entre tentative de putsch des ligues d’extrême droite, grève générale accompagnant le Front populaire et accords de Munich. Dès sa sortie chanson fut si répandue, qu'elle fut déclinée, entre autres de Tout va très bien, monsieur Herriot (en 1936) à Tout va très bien mon Führer, de Pierre Dac, sur les ondes de Radio Londres.
Écrite par Paul Misraki, elle aurait été créée lors d'une tournée foireuse dans le sud de la France. Les Collégiens de Ventura faisant un flop retentissant, Coco Aslan aurait demandé à Misraki d'essayer un truc inspiré du sketch de la "Lady écossaise". Partant des premières notes et terminant par le pont "un incident, une bêtise..."  celui-ci écrivit le morceau en une nuit et ce fut l'ovation assurée dès le lendemain.


D'après Lise Gruel-Apert, la "Lady écossaise" apparaissait déjà dans les contes russes compilés par Alexandre Afanassiev en 1871 sous le titre Khorocho, da khoudo (Ça va bien, sauf que ça va mal) qu'elle a traduit sous le titre Tout va très bien ou le noble ruiné. 
On trouverait même traces d'un semblable thème dans des fabliaux du XIIIème siècle.
Quant au refrain, il est intégralement repris du sketch déjà cité du duo de comique troupiers Bach et Lavergne, de 1931. Ray Ventura les créditera comme co-paroliers.
Cette chanson sera reprise en russe dès 1935 par Leonid Outiossov, puis en allemand, italien hébreu, etc. 
Une version télévisée de 1967 par Sacha Distel, Jean-Pierre Cassel, Roger Pierre, Jean-Marc Thibaut et Jean Yanne.