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vendredi 16 juillet 2021

Savoir terminer une révolution

 

Le canon de San Lazaro continuait de tonner (...)
Belarmino était hors de lui parce que ce canon semblait prouver que les ouvriers ne respectaient pas le pacte. Il décidé d'aller lui-même les mettre au pas, suivi d'un groupe de fidèles.
Le canon était servi par un artilleur de Trubia qui obéissait aux ordres d'un groupe de Mieres. Belarmino se dirigea vers lui.
- Mais vous n'avez pas reçu l'ordre de cessez-le-feu ?
- C'est qu'ils m'obligent. Je dois tirer de force.
- On va voir ça. Où est le chef de groupe ?
Le chef, un petit jeune trapu à la chemise déboutonnée et à l'air hostile apparut à la porte d'une maison voisine. Il avait le pistolet au poing et était escorté d'une demi-douzaine d'hommes armés. Belarmino l'interpella.
- Tu ne me reconnais pas, camarade ?
L'autre le regarda, un peu sombrement avant de répondre.
- Si, je sais que tu es Belarmino, celui de Sama.
- Pourquoi n'a-tu pas exigé le cessez-le-feu ? Le comité l'a exigé.
- Le comité, connais pas, répondit le mineur excité. Y'en a qui disent que les comités se sont enfuis, d'autres qu'ils négocient avec les militaires. Moi, j'en sais rien. Moi, c'est Peña qui m'a nommé ici et il ne m'a pas encore donné l'ordre d'abandonner.
- Nous autres on se rend pas, intervint un autre jeune en arme. S'ils veulent le canon, qu'ils viennent le chercher.
Belarmino Tomàs expliqua calmement dans quelles conditions la reddition avait été décidée. La lutte était perdue et il fallait éviter des représailles dans les foyers des bassins miniers. L'idée socialiste n'était pas vaincue et ils auraient l'occasion de retourner au combat en son nom. Mais y faire obstacle désormais ne ferait que nuire à la classe ouvrière.
Face à ses paroles, les révolutionnaires ont cédé.
- Mais on rend pas les fusils, hein ? Ça, à aucun prix.
 
Manuel Grossi Mier L'insurrection des Asturies
cité par Ignacio Diaz, Asturies 1934, une révolution sans chefs 
Belarmino Tomàs  

Germaine Montéro dans une chanson de Paul Lançois et Paul Arma (1934)

Et pour détendre l'ambiance, Cuenca minera (bassin minier) de Siniestro Total (1993)


jeudi 25 mars 2021

C'est ma tournée


                    Où on pige enfin le rapport entre épidémie et bistrot
 
Il fut un temps où aucun politicard, même le plus limité n'aurait osé "Dedans avec les siens, dehors en citoyen" comme slogan.
Au risque de jurer dans l'air du temps, on avoue que si on a quelques envies d'être dedans avec les nôtres, il s'agit juste là des créatures, nocturnes ou pas, qui hantent ces lieux de socialisation et de déchéance que sont les rades.
Réduits qu'on en est à soupirer sur des vieilleries de vidéos.
Quand Hannu Nurmio, largua ses études de droits à Helsinki pour se consacrer au blues et au rock, il s'affubla du surnom "Tuomari Nurmio" (en finnois, "Juge"). En 40 ans de carrière, le bougre a sorti 28 disques.

 

Plus nostalgique et moins Kaurismakien, on a déjà dit tout le bien qu'on pensait de Chris Bailey personnage mélancolique, amoureux de la bouteille et attachant au possible.
Après le bistrot finlandais, un petit tour en Australie pour un hommage aux vieux marins, Ghost ships, par la troisième formation des Saints (1984)

 

Un rappel pour finir, on a déjà passé cette vidéo il y a longtemps mais, comment dire, on a un certain regret des bistrots galiciens. Le punks humoristes de Siniestro Total dans Menea el bullarengue de leur disque Menos mal que nos queda Portugal (1984 aussi).

lundi 5 octobre 2020

On a chanté la Galice

 
La météo humide nous emplit de nostalgie vis à vis d'une lointaine et splendide région qui, si elle donna naissance à quelques-uns des personnages les plus odieux de la péninsule et possède un chancre religieux en son sein, n'en demeure pas moins un berceau d'humoristes pratiquant le nonsense avec application.
Peut-être l'influence d'un climat tout britannique...  
Cette province a également été et demeure encore une terre d'émigration pour cause d'inégalité sociale, tout le monde ne peut être contrebandier. Ne dit-on pas un gallego pour qualifier un espagnol en Amérique Latine ?
 C'est cet aspect que chante Marc Ogeret sur un poème de Luc Bérimont


Quant au côté absurde, les galopins de Siniestro Total s'en sont chargés en parodiant un infâme groupe de rock sudiste qu'aurait pas dû monter dans l'avion.


vendredi 20 juillet 2018

Enfin de vraies questions

Aujourd'hui Kant, Gauguin, Sartre, Kepler et Thomas d'Aquin pour les nuls et en chanson.
Dans le cadre de notre semaine d'hommage à la poésie galicienne, les galopins de Siniestro Total se posent enfin les questions essentielles, résumant ainsi quelques milliers d'années de science et de philosophie.
Ceci dit, si quelqu'un a la moindre réponse...


Quand est advenu le Big Bang ?
Où étions-nous avant de naître ?
Où est passé le chaînon manquant ?
Où allons-nous après la mort ?
Qu'y a-t-il dans les trous noirs ?
L'univers est-il en expansion ?
Est-il concave ou convexe ?

Ref
Qui sommes-nous ?
D'où venons-nous ?
Où allons-nous ?
Sommes-nous seuls dans la galaxie ?
Et si l'au-delà existait ?
Et la réincarnation ?

Qu'est l'être ?
Qu'est l'essence ?
Qu'est le néant ?
Qu'est l'éternité ?
Sommes-nous âme ?
Sommes-nous matière ?
Ne sommes-nous que le fruit du hasard ?
Le Carbone 14 est-il fiable ?
L'Homme d'Orce est-il vraiment notre ancêtre ?

Traduction maison
 

vendredi 10 juillet 2015

Le jeu con de l'été : concours de traduction

Notre très recommandable collègue, le Moine Bleu, a lancé le concours au mois de juin. Nous lui emboîtons donc le pas.
Manque de pot, étant plus amateurs de la langue de Cervantès et de Julio Iglesias, que de celle de d'Hegel et de Camillo Felgen, ce coup-là, la traduction sera à effectuer à partir d'un délicat poème en castillan (on peut aussi appeler ça des "coplas")
Pour vous aider, on vous envoie ladite chanson de The Meas (ce nom !) illustrée avec plus ou moins de bonheur.
Elle fut écrite en souvenir d'un homme d'État court sur pattes et pourvu d'une voix fluette. Et après, on arrêtera de se moquer du physique des nabots sanguinaires (Comment ça, Thiers ? Mauvais esprits, va...)
La traduction la plus pertinente gagnera une entrée pour deux au "Monasterio de las delicias" (encore des moines !) avec un pack de San Miguel.
Il est conseillé de s'aider du Larousse, d'une grammaires espingo et même du site de l'Académie Royale d'Espagne.

Ladite poésie s'appelle FRANCAMENTE.
Ce qui pose un premier problème : "Franchement " ou "À la mode de Franco" ? Ou les deux ? Paroles ci-dessous :

  
Los Mineros asturianos le recuerdan con amor.
General republicano, la republica incendio
FRANCO FUE UN TRAIDOR
Con Hitler y Mussolini, con la Division azul.
con los norteamericanos, tras el oro de Moscú!
FRANCO FUE UN TRAIDOR!
Tanto arriba españa para que?. caguen el peñon de Gibraltar.

Despisto a los falangistas y engaño al opus dei
cuando iban a heredarle les dio un jake al rey
FRANCO FUE UN TRAIDOR
Y aunque todos dicen serlo el fue el unico franquista,
el dicto esta memo-cracia facha y terrorista
TRAIDOR!


Pour l'édification des jeunes générations, une petite chanson de Brassens au sujet des Tartuffes de l'anti-franquisme. C'est loin d'être sa meilleure mais son refrain est assez juste.



Repêchage pour fainéants et autres rétifs à la poésie : que peut bien signifier l'expression "Menea el bullarengue" illustrée ici par les ivrognes Galiciens de Siniestro Total dans une vidéo raffinée ? 
Le gagnant a une bouteille de cidre et un concert de gaïta livrés à domicile.