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vendredi 30 mai 2025

Enfumage

 

Délinquants de bas étage

Il est assez croquignolet de constater que la même semaine où est officiellement rétabli l'usage de pesticides jamais éradiqués, où on reprend l'autorisation des méga bassines, où on apprend que l'absurde autoroute Toulouse-Castres va repartir de plus belle, la plus urgente tâche de notre ministre de la santé soit de traquer les fumeurs en plein air que ce soit sur les plages, dans les parcs et jardins ou à proximité des établissements scolaires (c'est beau comme du Churchill en 1940). Vous allez voir que les mômes finiront par s'en griller une dans les chiottes de leurs écoles, comme dans les films en noir et blanc.
Ah oui, nos petits génies suppriment aussi les ZFE pour pas pénaliser les pôvres. Et curieusement, l'augmentation du prix des clopes ne réserve toujours pas le cancer aux hautes sphères de la société car ces cons de gueux n'entendent toujours pas perdre leurs honteuses manies. 
Certes, il existe de multiples sujets tellement plus cruciaux et tragiques.
Mais avouez que dans le genre foutage de gueule et bonne conscience à deux balles, ça se pose un peu là...  
Le mot mascarade est encore faible. 
Enfin, ça aurait pu être pire, au lieu de naître en Absurdie on aurait pu voir le jour, je sais pas moi, au hasard à Gaza ou dans un camp réservé aux Sahraouis. 
Allez, honneur aux Dames :




mardi 18 février 2025

Retour vers le futur (famille)

 


Ma mère se fichait un fichu de laine sur les épaules et nous partions à la recherche du volage, de marchande de vin* en marchand de vin. À notre vue, incarnation réussie de la désolation, il devenait hargneux. Les appels à ses sentiments profonds, la douceur insistante: "Viens donc, mon p'tit homme..." restaient sans effet visible. Il redressait sa courte taille et renâclait de sa voix transformée, craquante.
Le ton du colloque changeait, montant du blanc de la pâleur au rouge du courroux. Elle lui demandait s'il n'avait pas honte de se soûler la gueule pendant que son pauvre gosse crevait de faim.
L'ingénieux chantage. 
Moi, le pauvre gosse, j'étais passé ouvertement dans le camp maternel et mes petits yeux se chargeaient de blâme. (...)
Tout piteux, mon père bafouillait des "ben alors" ou des "mince alors". Il n'y comprenait rien et nous rentrions en cortège.
La revanche se jouait à la maison. Ma mère recevait des coups durs dans sa belle figure. Son p'tit homme, raffermi, lui lançait, en faisant cela, des mots orduriers
, des mots courts qui, après avoir servi d'insulte, venaient se placer dans la mémoire.
La chambre était traversée de clameurs.
Calmé ou lassé, mon père sortait. Il s'en allait gueuler dans les rues voisines, tout seul, le feu au ventre. On dit de ces gens qu'ils ont le vin mauvais.
Maman, les chichis défaits et pendants, geignait longuement, ployée contre le bois du lit.
- Ce n'est rien mon petit, disait-elle en tamponnant son visage bouffi et rougi. Elle me souriait et découvrait des gencives saignantes, presque édentées sur le devant.
Tous les jours, dans notre logement, il y eut des disputes, des luttes. La rue suivait l'affaire avec intérêt et les commerçants me considéraient d'un oeil compatissant.
J'étais devenu l'enfant-martyr du quartier. 
Henri Calet La belle lurette.


* À ceusses prompts à dénoncer une culture de boomer, prière de remplacer "marchand de vin" par dealer, le jaja par la coke et "la rue" par les réseaux sociaux. Puisqu'il faut tout préciser. 

mardi 14 février 2023

Amour toujours

 

Après ce petit massacre de la Saint Valentin, un pensée pour Carlos Saura, disparu il y a trois jours. Ici avec son interprète fétiche, Géraldine Chaplin.



samedi 24 décembre 2022

Ce ki peu tarriver

 

En cette période d'agapes (double ration de vodka dans le Donbass), nous nous permettons cette modeste mise en garde, ô combien d'actualité. 
Au passage, vu le nombre de commissaires politiques en devenir et autres flics de la pensée, on ne peut que se demander si cet extrait de Spite Marriage (1929) du génial Buster Keaton accompagné par l'excellente Dorothy Sebastian ne serait pas quelque peu douteux selon les critères du temps. 
Mais ça illustre joyeusement les Dead Kennedys à l'époque de leur splendeur (1981) et c'est donc notre avertissement d'avant le réveillon.

mardi 19 juillet 2022

Hommage à un grand acteur

 

Dans Dr Folamour (1964)
Here we go again ! Comme chantaient les mineurs britanniques quand il y en avaient encore.
Curieusement, il a été beaucoup question de Sterling Hayden dans les commentaires du billet précédent. Acteur d'abord cantonné dans des rôles de beau gosse qu'il méprise, puis protagoniste de chefs d’œuvres (The asphalt jungle, 1950, Johnny Guitar, 1954, The Killing, 1956, Dr. Strangelove, 1964, The Godfather, 1972, The long goodbye, 1973) pour ne citer que nos préférés, il fut aussi écrivain, navigateur, compagnon de route des partisans yougoslaves durant la guerre, cible du maccartysme. Il avait d'ailleurs balancé un nom devant la commission et, après y être revenu avec une pancarte disant Ne dites rien, ils sont ignobles, se punira pour ça toute sa vie durant.
Mais tout cela est bien mieux raconté par Philippe Garnier (auteur d'une biographie, "L'irrégulier") dans cette excellente émission
Si on revient sur le cas de notre balèze, c'est qu'a l'instar de quelques légendes du cinéma, il fut aussi célébré en chanson.
L'auteur de country, grand ami de Charles Bukowski (traduit en français par Garnier, la boucle est bouclée) Tom Russell lui écrivit un très bel hommage sur son disque Mesabi en 2011.
Début : Sterling Hayden sur une péniche à Amsterdam / voguant sur un de ces canaux hollandais / une bouteille de Johnny Walker entre les jambes / bourré mais articulant superbement. / Il disait " Oui, j'ai balancé quelqu'un / à la commission de Mc Carthy / Merde, vous n'avez pas idée / de ce que je me méprise pour ça / c'est peut-être pour ça qu'on picole, n'est ce pas ? "...
Ce très bel hommage débute bizarrement par une intro au oud :

 

Voilà pour la chanson. Manière d'être complet, le camarade Dar la cara nous a envoyé ce petit interview de 1983 qui en dit plus sur un homme attachant.

 

Sur ce, bon 86ème anniversaire de la révolution espagnole.



mardi 4 janvier 2022

Pinard à la coca et belle époque

 

Extraits de l'article d'Anne Steiner, La gueuse blanche de Montmartre paru dans la revue Brasero n°1.   

Les feuilles de coca continuent à être exportées vers l'Europe pour une utilisation qui relève plus de l'herboristerie que de l'industrie pharmaceutique. Elles entrent notamment dans la composition d'un breuvage aux usages à la fois médicaux et récréatifs : Le vin tonique Mariani à la coca du Pérou élaboré en 1863 par le fils d'un apothicaire de Bastia, étudiant en pharmacie à Paris et préparateur dans une officine du boulevard Saint-Germain. Il est commercialisé sous forme de bouteilles de 50 cl contenant 60g de feuilles de coca macérées dans du vin de Bordeaux et tire ses 14°. Les sportifs comme les chanteurs d'opéra chantent ses propriétés stimulantes. C'est à la fois un apéritif et un remède énergisant censé soigner la grippe, les affections nerveuses, l'anémie et même l'impuissance. (...)
Outre ses talents d'apothicaire, Mariani a le sens de "la réclame". (...) Son coup de maître reste l'Album Mariani qu'il fait éditer par Camille Flammarion en 1894.
 
Il contient les notices biographiques d'hommes et de femmes célèbres dans les domaines artistiques, politiques ou littéraires auxquels il demande une dédicace vantant les bienfaits de son tonique après leur en avoir fait parvenir quelques flacons. Chaque notice est accompagnée d'un portrait réalisé par un dessinateur de renom agrémenté de la fameuse dédicace en écriture manuscrite.
Le pape Léon XIII voisine avec Sarah Bernhardt, Émile Zola et Léon Bloy, entre autres. Et Mariani n'hésite pas à mettre à contribution l'anarchiste Louise Michel, laquelle affirme avec quelque malice que le vin Mariani fortifie la volonté et double l'énergie.
Tremblez bourgeois !
Entre 1894 et 1925, quatorze volumes contenant plus de mille notices seront publiés. (...)
Le vin Mariani, dont il se vend 10 millions de bouteilles par an, est commercialisé dans toute l'Europe et même aux États-Unis. Un pharmacien d'Atalanta, John Pemberton, réalise en 1885 une imitation qu'il nomme "vin français à la coca". Mais face à la montée du mouvement de tempérance dans la pays, il substitue bientôt à ce produit un sirop non alcoolisé à la feuille de coca et à la noix de cola mélangé à de l'eau gazeuse qui deviendra fameux sous le nom de Coca-Cola. 
Cependant, la cocaïne étant de plus en plus déceiée aux États-Unis, les feuilles de coca, pourtant inoffensives, seront elles aussi expurgées de la recette.
À vous, madame Fréhel

vendredi 17 décembre 2021

Douglas, autre curiosité belge

 
 Allez, un petit conseil pour la période de libations obligatoires qui s'annonce doublé d'un coup de chapeau aux archéologues du label Caméléon records qui exhument les vinyles plus ou moins perdus du punk, hard, garage, new-wave, folk ou soul provincial ou francophone.
Ce qui nous a permis de découvrir un singulier personnage : Douglas, dont la vraie identité est Jean-Pierre Lauwers (allez faire carrière avec un blaze pareil à l'aube des années soixante, même en Belgique).
Résumons à gros traits ce qu'on sait et qu'on trouve en détail à cette adresse :
issu du monde de la nuit bruxelloise, Paul Deneumoustier, sévit dès 1962 comme compositeur et guitariste chez James Curtis & The Madisons qui ont laissé un petit tube : Madison go ! 
 
Arnaqué sur les droits d'auteur, Deneumoustier alias Paul Davera monta un groupe folk, les Dollars avec Lauwers au chant principal et Francis Jouaret. Ils ont laissé une paire d'EP 4 titres et un succès qui s'est fait attendre.
Un producteur décida alors de prendre en main le futur de Lauwers, rebaptisé Douglas en gardant Deneumoustier comme auteur.  
Il sortira deux EP en 1967 et 1968, le deuxième étant joué par des requins de studio excessivement côtés comme Jimmy Page, Alan Parker, Barry Morgan, Less Hurdle... 
Douglas sort un dernier 45 tour fin 1968.
D'après les gens de Caméléon, la face A, Les Anges Noirs ne vaut pas tripette.
Par contre, comme ça arrive parfois (prenez Be bop a Lula de Gene Vincent, par exemple) la face B, petit rock garage à tendance psyché, est beaucoup plus intéressante et a connu une postérité souterraine.
Elle évoque imanquableement quelques loustics de l'époque tels Évariste ou Jean-Bernard de Libreville.
Ça s'appelle tout simplement Si je buvais moins.
 

 

Quelques temps plus tard, le disque partit au pilon et l'auteur en racheta cinq exemplaires à Philips (ça a au moins servi à la réédition). Douglas redevint Lauwers, John tout de même, et s'embaucha à l'usine non sans persister à jouer du folk et du blues dans les troquets.
Fin de l'histoire belge du jour.

vendredi 22 février 2019

Combien de marins imbibés ?


Retrouvons le grand large et les embruns avec un classique des chansons à virer. De celles que les marin entonnaient pour virer le cabestan pour relever l'ancre (Wae, Hey, and up she rises !).
Même à l'âge d'or de la Royal Navy, un des corps les plus répressifs de ce temps, il était permis aux hommes d'équipage de se défouler en chantant n'importe quelle obscénité pourvu qu'elle permette de supporter cette manœuvre de force. Les officiers de bord étaient alors l'objet de tous les quolibets
Il est prouvé de puis belle-lurette que c'est pas tant la mer qui tue l'homme, mais plutôt la gnôle. Encore que de nos jours, la coke et l'héro ont pas mal remplacé la bibine sur les chalutiers.
Ce classique irlandais du chant de marins s'en prend donc à l'état lamentable des camarades encore pris de boisson ou en sévère gueule de bois qui se retrouvent incapables d'aider efficacement leurs collègues à l'appareillage. En leur promettant une vingtaine de châtiments en représailles.
Ce Drunken sailor (Qu'allons-nous faire du marin ivre ?) a été entonné par des dizaines d'ensembles. Même si un des tous premiers enregistrements est celui, uniquement musical, du violonidte John Baltzell on a un faible pour la version des Irish Rovers qui, eux au moins, osent les paroles (Rasez-lui ventre et couilles /  Mettez-le au sel et à l'eau / Collez-le dans le lit de la fille du capitaine, etc...)


Noir Désir ne dédaignait pas la reprendre en concert. Pas seulement lors des tournées bretonnes. Là, c'était en 1989. En disque, le titre ne se trouve que sur la compilation En route pour la joie (2000).

lundi 31 décembre 2018

Les Vanneaux à la fête

Gilets rouges, rond-point de Stalingrad, janvier 1943
Le 31 décembre 2018, les Vanneaux se retrouveront donc à un rendez-vous qui sera révélé à 23h45 pour honorer dignement une année qui nous promet tous les dangers et bien des espoirs. Les festivités suivront.
Le 7 janvier 2019, ils célébreront donc la fête sous toutes ses formes et en chansons. Sur les ondes de Canal Sud à 17h30.

En guise d'apéritif, et en hommage aux tovaritchs de l'illustration ci-dessus, les joyeux bougres du groupe  Отава Ё (Otava Yo) venus du far-east : Про Ивана Groove, dans lequel, puisque Ivan a disparu, sa chère et tendre part jouer du violon dans la rue.



Suivi des rudes conséquences de nos excès, ici illustrées par le maître es flamenco burlesque et coupe de jambon noir, Tito el Francès, avec une vidéo artisanale.


lundi 16 avril 2018

Duo JeHan et Nougaro

JP Audiger et JeHan
En 1993, JeHaN Cayrecastel monte à Paris. Il occupera trois ans d'affilée la scène du théâtre Montmartre-Galabru avec uniquement des textes de Bernard Dimey.
Il en fait deux disques, Paroles de Dimey et Divin Dimey, en 1996 et 1998.
Claude Nougaro commente : La première fois que je l'ai entendu, il interprétait Bernard Dimey et les mains encore chaudes de bravos, je me suis précipité vers sa loge, de la reconnaissance plein les yeux. Dieu merci, la race des grands interprètes, les Montand, les Piaf, les Mouloudji, n'est pas éteinte. JeHaN s'avance sur la scène vivante de l'émotion et si le cœur est le muscle de l'amour, ah ! que voilà un bel athlète !"
Ces deux-là s'offrent donc un duo sur cette jolie version de Si tu me payes un verre, mélancolique ode au bistrot du coin et à ses rencontres.
Que voulez-vous, on a toujours eu un faible pour les bars du lundi soir: on s'y voit entre habitués.






lundi 15 janvier 2018

Exclusif : Jean Ferrat se défonçait.

Outre l'horoscope et les faits-divers, les ressortissants de notre beau pays se sont toujours passionnés pour la rubrique "faits de société".
Ainsi, en 1969, le sujet n'était pas tant le sort du gaullisme agonisant ou la mise en place immédiate des conseils ouvriers mais bien l'arrivée sur le marché de la "drogue".
Voici une contribution au débat par un surprenant Jean Ferrat qui n'hésite pas à se vautrer dans de la sitar indienne sur fond de guitare psychédélique dans un 45 tour quatre titres méconnu (premier titre excepté).

 Le moustachu manie l'ironie en s'attaquant à la dope préférée de ses compatriotes : la télévision, alors ORTF, solidement reprise en main par le pouvoir après la crise de mai 68.
On désignait alors par couramment par "intox" le discours journalistique. Que voulez-vous, c'était il y a déjà presque cinquante ans et une drôle d'époque.
Pour mémoire, ne cherchez pas plus loin ce qu'est un CDR, il s'agit d'un nervi de la bande à Charles Pasqua (Comités de défense de la république).
Quoi de neuf depuis ?
L'internet, le smartphone, les jeux vidéos, les réseaux sociaux, les séries interminables, etc.



jeudi 14 septembre 2017

La fausse disparition de Bob

Monsieur Bob en pleine activité
Comme auraient dit certains ancêtres, on devient terriblement résègue à déplorer et redéplorer la métamorphose de nos villes en zones piétonnes destinées au commerce de produits stupides, en cartes postales d'un musée consacré à la vulgarité ou en pensions temporaires pour touristes fortunés.
Et qu'on ne vienne pas nous sortir que ce genre de râlerie existant depuis Villon ou Louis Chevalier, nous ne serions juste que des ringards passéistes crasseux. D'abord, au vu de la modernité on voit pas où serait le problème, ensuite on ne peut que constater l'expulsion des classes populaires au plus loin des centre-villes, phénomène qui a pris toute son ampleur ces dernières trente ou quarante années.  
Amoureux du vieux Paris (comme du vieux Limoges, Toulouse, Nancy, etc.) on reste plongés dans la nostalgie du temps où les classes laborieuses ou dangereuses hantaient le ruban et où la langue verte le disputait aux néologismes locaux.
Côté Paname, outre le Chevalier, cité plus haut, on a toujours aimé traînailler dans les écrits de Jacques Yonnet (Rue des maléfices), Jean-Paul Clébert (Paris insolite) et, bien entendu Robert Giraud (Le vin des rues), monsieur Bob lui-même souvent mentionné dans ce blog.

Débutant sa carrière en résistance limousine, monté à Pantruche en 1944, dilettante forcené, flâneur émérite, érudit d'argot, amateur de jaja et de rencontres (certains de ses amis se nomment Albert Vidalie, les frères Prévert, Maximilien Vox, Fréhel, Alain Jessua ou Morelli) Bob (1921-1997) devint un des plus fins connaisseurs et chroniqueurs de la capitale d'après-guerre. Sans forcer le trait, car malgré une dèche récurrente, le Robert était un fainéant lumineux qui recyclait ses écrits sans la moindre honte. Voilà un homme qui n'a jamais été salarié sans avoir touché la moindre rente ou héritage.
Et un blog, celui d'Olivier Bailly, Le copain de Doisneau, prolonge ces mêmes bouquins en étant  un centre d'archive permanent à la portée de touzetoutes.
Or, il y a peu, nous avons d'abord constaté la disparition du lien vers cette œuvre recommandable de la colonne de droite de ce site.
Puis on s'est retrouvés face à l'absence de l'objet des moteurs de recherches, toute tentative menant à une annonce lapidaire : ce site a été archivé ou suspendu.
Alors ? Envolé le blogue ?
Pas tant que ça. Tel est l'objet de cet article destiné aux curieux, il reste un moyen d'accéder à cette mine dédiée au Paris de jadis en allant à ce lien : http://web.archive.org/web/20120505023912/http://robertgiraud.blog.lemonde.fr/

Bonne promenade dans le turbin de Bailly, c'était notre annonce de service public.
Pour arroser ça, on se remet la copine Fréhel dans À la dérive


dimanche 16 juillet 2017

L'autre Nobel en chansons

L'auteur en jeune homme (merci à Rimbaud)
Maintenant que les querelles inutiles autour de l'attribution du Nobel de littérature au Robert Zim' se sont tues, intéressons-nous au cas du Nobel de littérature millésime 2014.

On a tout d'abord bien rigolé lorsqu'on a appris que le Prix (avec un grand P comme dans la respectueuse) avait été attribué à un zigue qui a toujours détesté s'exprimer en public, victime d'une timidité maladive, bafouillant dès qu'on le regarde qui se voyait donc obligé d'y aller de son petit discours devant le gratin de l'académie suédoise.

Voyez-donc, en illustration,  ce brillant extrait d'Apostrophes (1985) dans lequel la cuistre malpolie de service coupe notre nobelisable plutôt embarrassé.


On ne va pas ici vous résumer la carrière du type aux 29 romans et aux 8 scénarios (dont Lacombe Lucien de Louis Malle) plus quelques pièces de théâtre, il y a d'excellents sites pour ça. Ni revenir sur son lourd passé familial à l'heure où il est du dernier chic, au sein de la république des lettres, d'avoir eu des parents collabos. Quoiqu'un paternel comme celui-là, on comprend que ça vous fournisse le prétexte à une demi-douzaine de bouquins.
Comme de bien entendu, on va plutôt s'arrêter sur l'auteur de chansons.
En 1967, il en écrit une vingtaine mises en musique et interprétées par Hugues de Courson, futur Malicorne. La reconnaissance de l'écrivain donnera à une maison de disque (Ballon noir) l'idée d'en ressortir certaines sur l'album Fonds de tiroir en 1979. Bide incontestable.
Toutefois, en 1968, certains morceaux, à l'accent quelque peu Gainsbouriens, avaient connu un beau succès chantés par François Hardy (Étonnez-moi, Benoît), Régine (L'aspire à cœur) ou Myriam Anissimov (À tout petits petons).
En 1993, le groupe Casse-pipe reprendra deux chansons du couple Modiano / De Courson, sur son premier album Chansons noires Tome 1. Parmi elles, La coco des enfants sages,  ici en version originale tirée de l'album méconnu. Pour l'anecdote, les chœurs sont pris en charge par les filles d'Hugues de Courson Anaïs et Leïto.


Remettons-en une couche avec le duo Radiomatic (Pascal Parisot et Fredda) reprenant le classique de Françoise Hardy en twist énergique.


dimanche 19 mars 2017

Ginette Garcin se dope. Arno aussi.


Fille de bonne famille marseillaise, Ginette Garcin a commencé par chanter de l'opérette en 1942 et a continué avec l'orchestre de Jacques Hélian puis avec Loulou Gasté.
Mais c'est en interprétant des méconnus comme Bobby Lapointe et Jean Yanne qu'elle se fera un nom dans les années soixante avant de faire une carrière d'actrice au cinéma, au théâtre et à la télévision.

Reconnaissant, Jean Yanne lui écrira une douzaine de chansons. Il la fera tourner dans Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (1971) pour un tango d'anthologie ainsi que dans Moi y'en a vouloir des sous.  Brocardant les us et coutumes de la France des années soixante, il lui donne, en 1966, Cresoxipropanediol en capsule, qui annonce la consommation massive de produits pharmaceutiques qui touchait et touche encore ce pays.


Curieusement, Jean Yanne, qui proclamait ne pas aimer le rock est allé chercher une inspiration voisine de celle des Rolling Stones qui, avec Mothers little helper
mettaient déjà en évidence l'abus de tranquillisants et d'amphétamines qui dévastaient la classe moyenne britannique. Remarquons au passage, que venant d'eux, on croit rêver.
Arno fit une reprise très réussie du morceau des Stones, la voici jouée en concert à Bruxelles en 2006.
Et quelle galère de vieillir !

 
ps : 19/03/, Good-bye Charles Edward Anderson "Chuck" Berry (1926-2017)


dimanche 5 mars 2017

Brel en forme avec un son approximatif

Juste pour le plaisir d'une chanson légendaire et d'un gars qui devenait beau sur scène. Même s'il gerbait tripes et boyaux avant d'y monter.
Quant au public, z'avaient pas encore pété les fauteuils ?


Jacques Brel - La Chanson de Jacky par DexterMurry

Bon, grâce à l'INA, qui bloque on est allé la rechercher sur Dailymotion et on s'excuse pour les pubs.  

jeudi 23 février 2017

Casse-Pipe. Noir à géométrie variable

Ce groupe vient de St Brieuc et de la rencontre du chanteur Louis-Pierre Guinard avec l'accordéoniste Philippe Onfray en 1990 qui entonnent ce soir-là "La chanson de Craonne". Ils seront rapidement rejoints par Gil Riot (guitare, banjo, harmonica) et Tonio Marinescu (batterie) puis par Christophe Menguy (basse) et Christophe Lecoufflet (régie) en 1994.
Tirant leur nom d'un texte de Céline, ils manifestent une prédilection pour la chanson d'entre-deux guerres, le musette, le grand guignol et des thèmes sombres (alcoolisme, meurtre, misère, racisme et années noires) en y conservant un certain humour. "Noir", bien entendu...
Ils se réclament également du cinéma de Pasolini ou de Fellini.
Ils ont réalisé sept albums jusqu'en 2003 et quelques tournées en forme de cabaret ou théâtre.
Une biographie détaillée se trouve à cette adresse. Elle détaille les quelques ajouts ou changements de personnel depuis leur origine.

Deux exemples de leur art : une reprise de l'année 1938 créée par Damia "Tout fout l'camp" (album Chansons noires 1993).

 

Et Lundi pénible, de l'album Casse-pipe (2000) en hommage à nos belles gueules (de bois).

lundi 11 avril 2016

Reprise yougo par Bratsch


Šaban Bajramović (1936 / 2008) est une des grandes figure musicale des Balkans.
Chanteur Tzigane Serbe, il fut surnommé "Le roi des Rroms" ou "le Frank Sinatra des Rroms" mais aussi "la Panthère noire" au cours de ses cinq ans d'emprisonnement, pour désertion, dans les années 50.
Précisons que là-bas, comme partout ailleurs, on aime surtout les Rroms de loin, à la broche ou lorsqu'ils jouent de la musique pour noces et banquets.
Outre Djelem, djelem, hymne officieux du peuple sans patrie ni frontières, il a écrit environ 700 chansons avant de finir dans une pauvreté logique.
Un autre classique, Opa Cupa, chanson de fête de perdant et de jeteur de sort dans la grande tradition.
La traduction donne à peu près ceci :  Je suis allé faire la fête, tout le monde dansait et s'amusait. Une belle jeune fille dansait et riait tout le temps. Toutes les autres filles ont dansé avec moi, sauf celle-là. S'il te plaît, viens et danse avec moi, sinon je te jette une malédiction.

   

Une version française fut enregistrée par le groupe Bratsch qui s'est séparé fin 2015, après 43 ans de carrière. Ce groupe à influence tzigane, yiddish, arménienne, russe et de tout ce qui se lève à l'Est en général, était formé de Dan Gharibian (guitare, bouzouki, chant), Bruno Girard (violon, chant) Théo Girard (contrebasse), Nano Peylet (clarinette, chant) et François Castiello (accordéon, chant).
Cette reprise gouailleuse, jouée avec la Rue Kétanou, se trouve sur leur album Sans Domicile Fixe de 1990 sous le titre Au bar est barré Papa.

mercredi 16 mars 2016

Princes de la cuite ( par Georgius et Louis-Sébastien Mercier)

"Qu'on s'enivre avec du bon vin, comme on fait en quelque pays, cela est pardonnable jusqu'à un certain point. L'intempérant en est quitte pour un mal de tête léger et il se couche. Mais que le Parisien s'enivre avec un vin aigre, dur et détestable qui lui est versé à grand frais pour lui par les cabaretiers des guinguettes, cela n'est pas trop concevable."

Coïncidence cinématographique

La bière qu'on boit en Angleterre et en Hollande est une boisson salubre pour le peuple. Ici, rien de plus pernicieux que le vin dont le peuple se gorge. Il n'y a pas pour moi de plus grand objet d'étonnement dans toute la capitale que cette fureur du peuple pour boire un âpre vin dont il est impossible à une bouche un peu délicate de soutenir une cuillerée"


"L'usage du vin noircit la chair d'une nation, lui donne de la pétulance, l'anime hors de propos, la porte à la folie, lui ôte ce flegme, ce sang-froid, ce calme raisonnable que l'on remarque dans tous les pays du Nord."

Louis-Sébastien Mercier. Le tableau  de Paris. 1788

mardi 8 septembre 2015

Émission de septembre : ça fermente



On a chanté la dive bouteille et les lieux sociaux dans les quels elle atterrit.
Il manque les deux premières minutes pour des raisons de platine fantaisiste.
Comme de coutume, l'émission se trouve sur le site de la radio.

Meulien                   Après vendange
Anonyme                 Le vin clairet
Oscar Thiffault        La brosse
Pierron                    La grande orgie
Ferré                       Le vin de l'assassin
Montéro                  La complainte du Bon Pasteur
Gilbert Lafaille        La java sans modération
Gréco                      La musique mécanique
Georgius                 Le soliloque du pochard
Chanson Plus          Vive le vin
Charlélie Couture    Le loup dans la bergerie
Damien                    J'essaie d'arrêter
Tonus des hôpitaux  Le con et la bouteille

En supplément, un chant de marins bien arrosés par Patrick Denain et Luc Guilloré : Madame l'hôtesse.

dimanche 30 août 2015

Septembre : du pinard à l'assommoir

Allez, faut reprendre l'émission
Notre marronnier de l'automne sera donc bien un cep.
Comme promis dans la dernière émission : chais et rasades dans les gargotes.
Poètes et chanteurs ayant souvent pêché leur inspiration au cul de la bouteille, voilà un riche sujet pour aborder une saison qu'on se souhaite abondante.
Et puis en ces temps de moralisme, de simagrées religieuses, de bars à vins à tabourets éclairés au néon bleu pour cadres dynamiques, de noms de cépages ayant remplacé la provenance du produit sur l'étiquette (crétinisme sans fin de l'époque) un petit verre entre potes s'imposait.
Vous êtes donc conviés à l'apéro le lundi 7 septembre à 18h sur les ondes de radio Canal sud

Pour se mettre en soif, une archive du 12 juin 1957 dans laquelle on retrouve le gang des moustachus.
On est d'ailleurs infoutus de reconnaître le glabre derrière le Georges.
À vos commentaires...