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samedi 21 janvier 2017

Mac Orlan en hommage à Villon (5)

Pierre Dumarchey se devait d'y aller de son hommage à François Villon.
Il le fit donc dans une superbe java, payant ainsi son tribut au parler du royaume d'Argot (d'Argos?), à la langue verte des coquillards et autres goliards ne dédaignant pas la truande. La pièce comporte pas mal de tiroirs et nous allons tâcher d'en entrebâiller quelques-uns.
En préambule, la chanson par Germaine Montéro, notre interprétation préférée.

Voici un début qui part sur un rondeau comique de maître François (qui lui est attribué tantôt en 1431, tantôt en 1463) le texte en est :
Jenin l’Avenu
Va-t’en aux étuves
Et toi là venu
Jenin l’Avenu
Si te lave nu
Et te baigne es cuves
Jenin l’Avenu
Va-t’en aux étuves
On constate ici que François de Montcorbier ne rechignait pas aux calembours. Mais qui est ce Jenin ? On a beau chercher, on n'en trouve aucune trace. Jean Favier affirme qu'un "Jenin" est un cocu et "l'Avenu" un gars qui tombe toujours au mauvais moment. L'envoyer aux étuves (faisant office à la fois de bains publics et de lupanars) est donc une manière de se débarrasser d'un pénible quelque peu pleurnichard. À moins que cela ne signifie tout simplement "Va te faire voir ailleurs !" ou plus prosaïquement "Casse-toi !" ou, comme on disait au quartier, "Nachave !".
Dernière hypothèse: pour en finir avec la première ligne, les "étuves" peuvent désigner le supplice de l'ébouillantement destiné aux faussaires et incestueux. On plongeait le condamné petit à petit dans un bidon d'eau bouillante sur la place publique. Voilà donc une manière plus prosaïque d'envoyer un "Jenin" en enfer. 
On croirait du Dubout mais c'est bien du Jijé.
Au tour de la rue Saint-Jacques. 
On sait que c'est sur un banc de cette rue que Villon eut une rixe avec Philippe Sermoise, prêtre à Saint Benoît. Villon le blessa d'un bout coup de dague, et Sermoise rendit l'âme le lendemain non sans avoir publiquement pardonné à son assassin, qui se planquera tout de même sept mois loin de Paris.

Comme précisé au troisième couplet, "Colin" est Colin de Cayeux, complice de Villon lors du vol perpétré au Collège de Navarre, rue Saint André des Arts, par la bande d'étudiants en rupture. C'est lui qui semble diriger le groupe, affectant un guetteur. Colin aurait été pendu vers 1460. On le désigne comme coquillard mais son nom n'apparaît pas dans les actes du procès de Dijon en 1455. Villon rappelle le sort de son ami dans sa « Belle leçon aux enfants perdus » placée dans le Testament. 
  
Par contre, "Régnier de Montigny", ancien clerc parisien et compagnon de débauche de Villon était, lui, bien présent au procès des coquillards. Il y fut même pendu (et non roué comme dit au quatrième couplet) et le poète évoque son supplice dans une ballade du Jargon et Jobellin dudit Villon, édité en 1489.



Il semble "Robin de Turgis", fils d'Arnoul, ait été le tavernier de "La Pomme de pin" située rue de la Juiverie. Villon le cite dans Item, vienne Robin Turgis :

Item, vienne Robin Turgis

A moi, je lui paierai son vin ;

Combien, s'il treuve mon logis,

Plus fort sera que le devin.

Le droit lui donne d'échevin,

Que j'ai comme enfant de Paris :

Se je parle un peu poitevin,

Ice m'ont deux dames appris.

Quant à "Dame Sidoine", elle peut avoir été quelque affranchie, maîtresse de Villon. Elle apparaît dans les "Contredits de Franc Gontier" dont voici la savoureuse première strophe :

Sur mol duvet assis, un gras chanoine,
Lez un brasier, en chambre bien nattée,
A son côté gisant dame Sidoine
Blanche, tendre, polie et attintée,
Boire hypocras, à jour et à nuitée,
Rire, jouer, mignonner et baiser,
Et nu à nu, pour mieux des corps s'aiser,
Les vis tous deux, par un trou de mortaise :
Lors je connus que, pour deuil apaiser,
Il n'est trésor que de vivre à son aise.
 
On voit enfin que Pierre Mac Orlan, tout en réinventant un argot du XVème ne dédaigne pas, lui non plus, les calembours puisqu'il mêle une anecdote historique de la rue Saint-Jacques à quelques coquillards supposés ou avérés. Outre, leur vocabulaire très particulier, ces fameux truands tenaient soi-disant leur nom de leur emblème, la coquille des pèlerins en route vers Santiago (Saint-Jacques de Compostelle). Fait, qui semble-t-il n'a jamais été vraiment prouvé.  
Pour rappel, on repasse la version de Valérie Ambroise



mardi 16 septembre 2014

Valérie Ambroise chante Carco (2)

Et ça gratte... 

Merci à Janick49 pour ce poème triste.


Le gars Carco, ici, bien entouré. On paye une binouze à qui identifiera le gars de droite (sur la photo, bien entendu). Moi, je cale.




lundi 9 juin 2014

Chanson tendre












    Pour entendre, la version sans aucun doute la plus tendre de cette chanson, toujours par la môme Fréhel, on se reportera à ce billet.


mardi 19 novembre 2013

Valérie Ambroise chante Francis Carco

Au petit conservatoire de Mireille

"Il pleut" (extrait de « Poèmes retrouvés » de Francis Carco )



Tiens ? Beretta au Petit Conservatoire de Mireille ? Voilà qui fait frémir...
Surtout lorsqu'on se souvient que le gars en question était une moitiée du duo déconnant Daniel Beretta / Richard de Bordeaux qui mérite un article à lui tout seul (bientôt...).
On peut retrouver la discographie de Valérie Ambroise sur ce site
Ci-dessous le sieur Francis Carco ( une cinquantaine de "romans" et autres souvenirs plus ou moins fantaisistes à son actif )
On reviendra sur sa carrière d'auteur et de chanteur occasionnel prochainement.

lundi 7 janvier 2013

Histoire des musiciens et chanteurs de rue




Daumier, Le joueur d'orgue de barbarie, vers 1864-1865

  
 Notre joueur d'orgue de barbarie et sa petite chanteuse (pris en photo par Atget en 1898) vont se retrouver un peu moins seul sur notre site...

   Nous vous convions à aller découvrir sur "Ritournelles et Manivelles" l'intéressante histoire des ménétriers, bateleurs, escamoteurs, saltimbanques, joueurs d'orgue et autres faiseurs de tour... qui peuplaient -littéralement parfois : plus de 3 000 musiciens ambulants italiens en 1870 !- les rues de Paris.
   Oh ! La dive engeance !
   On y apprendra plein de choses surprenantes sur ces bien beaux métiers.
   On verra aussi que la préfecture de police n'est jamais trop loin... 
   ... Et que la situation de ces "cognes-trottoir" n'est guère reluisante en ces temps obscurs... On va quand même pas troubler la tranquillité du Bobo !  Ah ! Mais si vous payez une patente et que vous n'avez pas l'air trop roumain, c'est différent... on peut s'arranger ! On peut monter un spectacle subventionné qu'on sortira une fois l'an... ça vous va ?

    Pour l'histoire c'est donc par ici .
    Vous pouvez aussi consulter le site du Ludion, facteur d'orgues  : c'est par là.

    Et pour celles et ceux qui l'auraient ratés lors d'une de nos émissions radiodiffusées, voici Valérie Ambroise et son joueur d'orgue André Marié interprétants une chanson de Pierre Mac Orlan - qui n'est pas sans rappeler l'argot des Coquillards - Rue Saint-Jacques... chez Jacques Martin !