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lundi 12 septembre 2022

Quand les moineaux pourchassaient les faucons: les Irmandiños

 

En ces temps, la terre entière s'est soulevée. Et ce fut à cause des chevaliers de mauvaise vie qui ne savaient que piller et voler. Pour cela, notre Seigneur voulut regagner ses terres qui étaient le royaume de Galice, tout ravagé par la mâle conduite de ses chevaliers... 
Rui Vázquez, Chronique de Santa María de Iria, 1467.

On vous en avait touché deux mots à l'émission de mai 2019 sur les révoltes paysannes mais celles-ci sont si méconnues qu'elles méritent d'y revenir. 
Précisons d'abord que le terme d'irmandiños signifie tout simplement "frères" dérivé de la Irmandade, fraternité.  
En ce XVème siècle*, après plusieurs querelles dynastiques sanglantes et malgré son rattachement à celui de Castille et Léon, le royaume excentré de Galice conserve une large autonomie. Les nobles locaux avaient déposé Henri IV pour donner le royaume à son frère Alfonso, conservant pour eux le droit de justice civile et criminelle, étant exempts d'impôts qu'eux-mêmes pouvaient lever à leur profit, exigeant tout type de corvées et vivant dans un luxe insolent. Bien entendu, paysans, pêcheurs, métayers et artisans, qui avaient payé les pots cassés des guerres civiles, devaient désormais s'épuiser en journées interminables pour entretenir tout ce petit monde.
C'est là, où ces révoltes sont remarquables : contrairement à bien des soulèvements contemporains, on n'y découvre guère de trace de raisons religieuses ou de prophéties millénaristes, juste des pauvres qui partent simplement exproprier des riches.   
Une première rébellion éclate en 1431, provoquée contre les abus du seigneur d'Andrade, Nuno Freire. Menée par un bourgeois de la Corogne, Roi Xordo, elle rameute des fraternités de Pontedeume, Betanzos, Lugo, Mondoñedo et Saint-Jacques-de-Compostelle. Quatre ans d'embuscades et de châteaux brûlés qui s'achèvent par l'exécution publique de Roi Xordo. 

En 1467, les paysans, organisés dans la Sainte Fraternité dos Irmandiños qui regroupe environ 80 000 combattants, dévastent la bagatelle de 150 forteresses et débordent sur la région voisine du Bierzo.
Guidés par le chevalier Alonso de Lanzós, les rebelles fabriquent des armes de siège, réduisant à néant les domaines des puissants seigneurs Andrade, Lemos, Moscoso, Ulloa, Sotomaior… Et mettent bas les tours et donjons, symboles les plus visibles du pouvoir féodal. 
Le très puissant comte de Lemos se réfugie à Ponferrada (Léon) et l'évêque Fonseca court jusqu'au royaume du Portugal. 
Deux ans durant, la Galice sera gouvernée par des communes municipales, élues en assemblée, ce qui ne sera guère du goût du roi Henri IV qui avait profité de l'occasion pour revenir par la fenêtre. 
Trois armées seigneuriales, commandées par le comte de Lemos, l'évêque Fonseca et le comte de Benavente, seront nécessaires pour réoccuper la Galice et vaincre les insurgés à la bataille d'Almáciga, près de Santiago.
Dispersés, anéantis, les rebelles ne sont toutefois pas exterminés, les nobles locaux ayant besoin de main d’œuvre pour rebâtir leurs châteaux détruits.
Toutefois, l'ordre ancien est bousculé. Changement de propriétaire pour les gueux : le roi de Castille nomme un gouverneur (capitaine-général) et retire le pouvoir de justice à la noblesse en mettant un coup d'arrêt intéressé à la reconstruction des forteresses. Les fraternités seront finalement "légalisées" et le servage aboli en 1480.
Et c'est parti pour mille ans de justice et de bonheur...
Le souvenir de ces révoltes est trop souvent folklorisé ou confisqué par les nationalistes galiciens. Une des plus belles et des plus sobres chansons reste celle de Miro Casabella sur son disque Treboada (1977) 


On trouve aussi une belle allusion aux rebelles chez le groupe Ruxe-Ruxe dans Rock do país
 
 
* Siècle de révoltes paysannes s'étendant sur toute l'Europe dont la Catalogne et les Baléares, en ce qui concerne la péninsule. 

lundi 30 novembre 2020

Odes à l'immortel gang Kelly

Le gang Kelly a dédicacé une carte postale 

 
Parmi les bandits d'honneur haïs par les puissants et chéris par le peuple, un de ceux qui a eu la plus belle postérité est l'Australien Edward Kelly, dit Ned Kelly, descendant d'Irlandais déportés sur l'île, né en 1854 à Beveridge (Victoria) et exécuté en 1880 à Melbourne. 
Né au sein d'une fratrie de huit, Ned est un bon élève qui, à 10 ans, sauve un autre gamin de la noyade, action pour laquelle il recevra l'unique récompense de son existence : une ceinture qu'il portera jusqu'à sa mort. Son père, Red, ayant été condamné aux travaux forcés pour avoir été soupçonné d'un vol de veau, Ned abandonne l'école à 11 ans pour nourrir la famille.
Terre à coloniser par des bagnards, l'Australie est alors peuplée de fermiers crevant de faim, souvent Irlandais ou Écossais (que les autorités britanniques aiment à déporter) qu'on force à renier leur religion catholique et qui doivent survivre sous le joug d'une poignée de propriétaires protégés par une puissante police.  
Évidemment, ce contexte est propice à la prolifération de bandits ruraux vengeurs, les bushrangers, comme le gang de Jack Donahue, dit des strip-teaseuses, qui n'aimaient rien tant que laisser les riches à poil.  
À 16 ans, le jeune Ned écope de trois ans fermes pour recel d'une jument "empruntée" par un de ses amis. Ses petits frères Jim et Dan connaissent alors de semblables déboires. 
Mais ce qui scellera sa destinée fut une perquisition menée par le policier Alexander Fitzpatrick en 1878, qui au passage avait tenté d'abuser d'une jeune sœur et avait été remis à sa place par leur mère, Ellen, à coups de pelle. Ellen est emprisonnée avec son dernier bébé, quant au père, Red, sa santé précaire n'a pas résisté à son dernier séjour en taule. 
Poursuivis par des flics sanguinaires, le noyau du futur gang Kelly, Dan et Ned, rejoints par leurs amis Joe Byrne et Steve Hart, descendent les quatre policiers et entament leur carrière de hors-la-loi. 
 

Et c'est parti pour deux années de hold-up et de redistribution aux populations locales, les caissiers de certaines agences bancaires n'hésitant pas à trinquer avec des braqueurs qui se sapent pour l'occasion et réservent leurs tirs aux miliciens et autres flics au service des propriétaires. La bande de Ned se spécialise dans l'autodafé des prêts hypothécaires récoltés dans ces mêmes agences, à la grande joie des fermiers. 
À Jerilderie, après avoir emprisonné les policiers et pris une trentaine d'habitants en otage plus ou moins volontaires, Ned veut faire imprimer une proclamation de son cru destinée à protester contre les injustices du gouvernement et appelant à la révolte. Trahi par l'imprimeur local, il remet son manifeste à un otage sympathisant en le chargeant de la diffuser. 
Tous les parents et amis de la bande sont alors sous les verrous à titre préventif. 
Et comme dans toute bonne légende rurale, vint l'apothéose et la chute. Le 27 juin 1879, le gang occupe la ville de Glenrowan et se retranche dans l'hôtel en embarquant 70 personnes avec qui ils feront la fête dans la nuit. Ils savent qu'une armée de miliciens arrivent par le chemin de fer et ont préalablement saboté la voie ferrée afin que la troupe déraille en beauté.
Mais ils sont trahis par un instituteur qui affirme être de leur côté et qu'ils laissent naïvement rentrer chez lui. Le cafard va au devant du train pour éviter la catastrophe et les flics cernent la ville. 

Tels des chevaliers errants, nos quatre gaillards font alors face aux forces de l'ordre affublés d'armures artisanales pesant plus de 40 kilos et censées les rendre invulnérables.
Mauvaise pioche : empêtrés dans leur ferraille, Joe Byrne est touché à l'artère fémorale, Dan Kelly et Steve Hart, cernés, se tirent une balle dans la tête et Ned, blessé aux jambes set embarqué. Il restera une sacrée image de leur dernier combat. 
Malgré une pétition de 32 000 signatures réclamant sa grâce, Ned est pendu le 11 novembre 1880, non sans avoir lâché "Ainsi va la vie" en guise de derniers mots. 
Il devient ainsi le Robin des bois australien, défenseur des pauvres et à jamais chevauchant dans le bush. Impossible de compter le nombre de balades qui lui est consacré, en plus de celle de l'inévitable Johnny Cash, qu'on a passé dans l'émission de février 2019. De 1906 à 2019, il est aussi le héros de cinq films dont celui de Tony Richardson (1970) avec Mick Jagger dans le rôle principal. 
Quelques unes de ces rengaines pour la joie et la mémoire. 
La Ballad of the Kelly Gang, recycle la vieille chanson des rebelles irlandais At the rising of the moon.


 Le chanteur australien Lionel Long a consacré un disque aux bushrangers dont le plus célèbre d'entre eux.
 

 

Et le texan Waylon Jennings (1937-2002) y alla lui aussi de sa ritournelle

  

Cet article doit beaucoup au chouette chapitre Grandeur et chute des chevaliers du Bush, d'Émilien Bernard (Bandits & Brigands, l'Échappée 2020)

mardi 7 mai 2019

Jacques, croquants, armée du bundschue, peones et autres rebelles


La Torche de Leopoldo Méndez
Les Vanneaux ont musardé dans la révolte terrienne d'Allemagne au Brésil, de Galice en Ukraine.... Vernaculairement vôtre.

Tijuana in Blue                              Rebelion medieval
Tia Blake                                       The rising of the moon
Die Schnitter                                 Thomas Müntzer
Nadau                                            Aurost ta Joan Petit
Jean Cardon                                   Les archers du roi
Miro Casabella                              Os irmandinhos
Leon Rosselson                              You noble diggers all
Robb Johnson                                 Captain Swing
Marc Ogeret                                  Gloire au 17ème
Claude Marti                                  Los commandos de la nueit
                          Hymne du MST
Paul Kelly                                       From little things, big things grow
Dueto Teloloapan                           Corrido a Lucio Cabañas
Antonio Aparicio                            Los campesinos
Ensemble Volnitza                          Le Don paisible va s'agiter
Kontra                                             Makhno
Les Glochos                                    Bonnets rouges

On retrouve l'émission, à écouter ou télécharger en cliquant là.

Même si ce n'était pas strictement qu'une révolte paysanne, l'irruption des zapatistes du 1 janvier 1994 fit un boucan phénoménal. Ici chantée par le regretté José de Molina.


jeudi 25 avril 2019

En mai, ce sera la jacquerie

Moujiks partant ravaler un manoir

Depuis que quelques êtres humains se sont appropriés des terres que d'autres ont dû travailler à leur profit, il en est résulté un nombre d'intérêts contradictoires qui ont mené les second à se rebeller régulièrement contre les premiers. Et ce dans l'ensemble de la planète où a cours la propriété.
Depuis le souvenir sanglant de la Grande jacquerie de 1358, en pleine guerre de Cent ans, on a conservé ce nom pour les rébellions paysannes du monde entier.
La mémoire populaire en ayant gardé plus ou moins de traces, on a usé et abusé de cette appellation ces derniers temps.
Les Vanneaux du mois de mai creuseront cette mémoire chansonnière le lundi 6 mai à 17h30 sur les 92.2 de Canal Sud.
On y brûlera castels et récoltes. Qu'on se le dise.

En 1982 les Redskins, groupe trotskyste et néanmoins talentueux de York, chantent le souvenir des armées de paysans en marche.


Si elle n'est pas à proprement parler une chanson de jacquerie, Rebuscaores illustre le sort des journaliers d'Andalousie, corvéables à merci, en chômage récurrent, privés de terre et habitués de l'action directe, par le groupe de sévillanes rouges Gente del pueblo (décennie 1970)


dimanche 10 mai 2015

Après la bataille

Les Anglais l'avaient compris depuis la guerre en dentelles : le sang marque moins sur un uniforme rouge...

Gaston Couté, poète des plaines et des forêts, ne  pouvait éviter d'évoquer les combats qui s'y déroulaient avec plus ou moins de régularité.
Mais, alors qu'en son temps la mode était à entonner le clairon de la revanche, il va plutôt s'attacher au sinistre paysage d'après l'explication virile. 
"Les ramasseux d'mort" est inspirée de la vision d'un champ de bataille de la guerre franco-prussienne de 1870, comme l'indiquent la présence du "moblot" et du bavarois, porteur d'un "casque à chenille".
Elle est ici chantée par Gérard Pierron et Hélène Maurice, le texte est dit par Bernard Meulien avec Marie Mazille (violon) Patrick Reboud (accordéon)


Tant qu'on y est, un autre classique du XIXème, dans un esprit voisin, interprété ici par Marc Ogeret :


Écrite par Gustave Nadaud, "le Soldat de Marsala" fut inspirée par 'l' Expédition des Mille', menée par Garibaldi de Sicile jusqu'en Calabre, en 1860, contre le royaume des Bourbons. Cette chanson fut interdite sous le second Empire, elle ne sera autorisée que sous la troisième République.
Ami d'Eugène Pottier et grand amateur de goguettes (ou de caveaux, comme on les appelait aussi) Nadaud a écrit des dizaines de chansons dont une bonne part nous sont parvenues interprétées par Brassens.

vendredi 24 avril 2015

Ceux du trimard

Livre, ô combien réjouissant, publié en 1928.

Autonome des lettres, le trimardeur Marc Richard, alias Stéphane (1870-1944), s'est payé le luxe d'inventer un langage. Son récit est un chamboulement linguistique quatre ans avant le Voyage de Louis-Ferdinand Céline.
On trouvera un bel article sur le sujet ici.

Son père mort en 1878 et ne supportant plus la tyrannie maternelle, Marc Stéphane se fait émanciper à l'adolescence, touche sa part d'héritage et quitte sa famille. Il parcourt la France à pied, devenant un chemineau parmi les coureurs de routes et autres trimardeurs, glanant ça et là expressions, anecdotes et personnages qu'il recyclera.
Après son service militaire, Marc Stéphane s'installe à Paris et publie à compte d'auteur en 1891 un recueil de poèmes "À toute volée".

C'est à 58 ans qu'il publie "Ceux du trimard". Entièrement écrit en argot de vagabonds à tendance picarde, ce bouquin rassemble les souvenirs décousus d'un vieux de la vieille sous lequel pointe l'auteur  
A ranger sur l'étagère des écrivains vagabonds entre Tom Kromer et Jean-Paul Clébert

 Un petit extrait pour mise en bouche :
 " Qu'est ce qu'un honnête homme ? Hein, je te prends sans verts, à ce coup pour l'définition ? Ben... te casses pas les méninges ilà-dessus, Batiss' te le va donner pour une fois et sans douleur, bon : un honnête homme, c'est un que les cognes ont pas ENCORE paumé sur le tas. Simp'ment." (...)
Et l'loi, qu'est ce que l'LOA, comme ils disent ceux qu'en ont plein le bec, sinon l'égoïsme collectif dressé contre l'individuel ? L'vacherie des repus qui s'efforce de prévenir l'révolte des vent' creux ?
Je dis prévenir, compagnon, et non pas apaiser, ce qui serait pas du tout l'même chose, faut pas confond'. Bon.
Toutefois, pour êt' équita', je dois ajouter que t'as qu'à remplir le vent' creux et le v'là qui passe de rif et d'autor dans l'catégorie des vent' pleins et qui crie, comme les aut' repus : l'lôa ! l'lôa ! Tu t'rends compte ? Bon."


L'auteur en journalier
En 1894, Marc Stéphane avait déjà pondu un roman autobiographique, sur sa courte expérience d'écrivain malchanceux et mal servi : L'Arriviste.

Puis, il a écrit une bonne douzaine d'ouvrages : contes, souvenirs, aphorismes, mémoires ou romans. 
Il a aussi rédigé un mémoire en défense de l'anarchiste Jean Grave, à l'époque du Procès des Trente.
Il a par la suite rompu avec le journal Le Libertaire, le jugeant trop doctrinaire.

À la fin de sa vie, il écrira également sur ses expérience de morphinomane ainsi que sur ses séjours en hôpital psychiatrique, à Saint-Anne.



Pour conclure, du Couté d'époque, patois de Sologne garanti.

vendredi 6 mars 2015

Alan Lomax et la France









    De 1950 à 1959, Alan Lomax  posait ses valises, ses instruments d'enregistrements et sa science ethno-musicologique sur le vieux continent pour poursuivre son travail de collectage. Bon, faut dire aussi qu'il avait le FBI au derche... Gare aux sympathies rouges au pays de la Liberté...
     L'animal mit à profit ce léger contre-temps pour, comme à son habitude, enregistrer à tout-va : de profondes explorations en Grande-Bretagne et en Irlande, en Espagne, en Italie. On pourra entendre ces enregistrements (et bien d'autres) sur ce site. L'ensemble de 18 volumes fut édité dans la collection Columbia World Library of Folk and Primitive Music.
    Le Volume 4 est consacré au folklore de France, le pays de Voltaire et de Robert Ménard. Lomax, pour une fois, n'a pas mis les mains dans la cire lui-même, il se contente de reprendre le travail de Claudie Marcel-Dubois, en charge de la phonothèque au Musée des Arts et Traditions populaires fondé par Georges Henri Rivière.
    Ces enregistrements intéresseront les folkeux les plus endurcis : pas de joliesse, les "interprètes" sont enregistrés sur le vif. On y perd en qualité de prise de son, on y gagne en vérité ethnographique. Du Basque, du Corse, bien évidemment, mais aussi des choses plus étonnantes : tel ce Para Lou Loup, traditionnel auvergnat enregistré Rue de Lappe en ... 1952 !
    


Bref, le tout parfaitement numérisé se trouve à cette adresse.

Enfin, puisque nous en étions à parler de Lomax, nous ne serions trop vous conseiller d'aller jeter un œil au Pays où  naquit le Blues édité par les camarades Fondeurs.



mercredi 19 novembre 2014

Lantoine chante Couté


Après avoir fait le parolier pour des habitués de ces pages, Allain Leprest et Jehan, le petit gars d'Armentières se lance au chant avec la Rue Kétanou ou fonde Mon côté Punk. Mais c'est en association avec le contrebassiste François Pierron, fils de Gérard, que Loïc Lantoine monte, en toute simplicité Les Loïc Lantoine.
Le duo deviendra quartet, puis quintet. S'ensuivent quatre albums sur lesquels le gars pose sa voix râpée sur ses textes souvent cafardeux. 
Amoureux de Norge, Henri Michaux, Bernard Dimey ou Supervielle, il reprend ici une chanson de Gaston Couté (sur l'album Tout est calme 2006) et en fait un blues déstructuré qui colle parfaitement à ce retour du fils maudit.



mercredi 20 août 2014

Caillou


L'auteur et l'interprète

(...)
Ni pierre d'une bourse
Ni pierre d'un palais
Ni pierre d'une église
Ni pierre d'un tribunal

comme toi
pierre aventureuse
comme toi
qui peut-être est faîte
seulement pour une fronde
petite pierre


    Ce vieux coco de Leprest connaissait à coup sûr le beau texte de León Felipe mis en musique par Paco Ibanez.



así es mi vida,                                                                                                       
piedra,                                                                                                                          
como tú. Como tú,                                                                                                                
piedra pequeña;                                                                                                  
como tú,                                                                                                             
piedra ligera;                                                                                                 
como tú,                                                                                                         
canto que ruedas                                                                                           
por las veredas;                                                                                             
como tú,                                                                                                         
guijarro humilde de las carreteras;                                                              
como tú,                                                                                                         
que en días de tormenta
te hundes
en la tierra
y luego
centelleas
bajo los cascos,
bajo las ruedas; 
 como tú, que no sirves
 para ser ni piedra 
 de una lonja, 
 ni piedra de un palacio, 
 ni piedra de una iglesia,
 ni piedra de una audiencia;
 como tú, 
 piedra aventurera;
 como tú, 
 que tal vez estás hecha 
 sólo para una honda, 
 piedra pequeña


    J'suis caillou, donc, servi par la rocailleuse Solleville sur une musique de Gérard Pierron.
    Les cailloux naissent, là aussi, dans des frondes...
 


mardi 8 juillet 2014

émission de juillet : vivre à la campagne

  
Comme prévu, soyons donc bucoliques, au menu du soir :
Musique à ouïr                   Il suffit de passer le pont
???                                      La caille
Ricet Barrié                        Isabelle, voilà l'printemps
Roger Riffard                     Les paquerettes
Loic Lantoine                     Jour de lessive
François Béranger              Département 26
Richard Desjardin              Développement durable
Nadau                                 Araust ta Joan Petit
Jean Yanne                         Les émancipations d'Alphonse
Marc Robine                      Les mangeux d'terre
Séquence enfants
Ricet Barrié                       La java des hommes grenouilles



Pour écoute et téléchargement, c'est  encore et toujours là
Et comme on n'a pas eu le temps, on vous la remet mais en italien :



mardi 1 juillet 2014

émission de juillet

De la ruralité

Vous l'aviez deviné, une majorité de l'Herbe Tendre est formée d'indécrottables bouseux.
Nous qui avons connu l'arrivée des cabines téléphoniques (à pièces) dans nos villages et celle des pesticides à go-go, les voyages scolaires pour admirer l'unique feu tricolore du département (celui qui était posé en bas de l'unique "grand-magasin-qui-vend-des-robes" de la préfecture), les bastons du samedi soir au ballôche et ses gendarmes munis de mitraillettes, l'arrivée du surgelé, des routes à péages, des trotskystes, des parcmètres, de la publicité, des touristes d'abord bataves et britanniques, puis de tous les autres, des métayers, des travailleurs saisonniers espagnols, polonais, maghrébins puis banlieusards, des sans-papiers, du Tour de France, de la sous-préfette, du punk agricole et du régionalisme béat et nombriliste.
Nous, les éternels attardés (Millodiou ! Y'a plus de réseau !) nous donc, avons décidé de rendre hommage à ce truc situé entre deux autoroutes, entre deux supermarchés, entre deux ZAD, entre deux éoliennes industrielles (celles qui sont pinquées sur la colline en face de la centrale nucléaire) entre le festival du melon et celui de l'espadrille : La Campagne !

Ce sera le 7 juillet à 18h sur radiocanalsud.net ou 92.2 FM pour les zurbains.

Et un indétronnable classique :

dimanche 16 mars 2014

Un petit détour par le bayou (2)

Cajun visits



   On en causait avec les potes hier au soir entre deux rasades de mousse au sortir d'une bath soirée consacrée à Jeffrey Lee Pierce, le leader du Gun Club *. Le père Jeffrey en connaissait un rayon en musique populaire américaine et sans doute n'aurait-il pas lambiné pour aller se dégourdir les jambes et les esgourdes au son du fiddle du 'tit fer et de l'accordion.
    On avait eu la chance de voir y a quelques années cet émouvant documentaire de Yasha Aginsky au cinoche et on l'a retrouvé il y a peu sur ce chouette site qui ravira les amateurs de folk, de blues et de cajun (et que complétera avantageusement le research center).

   On pourra donc retrouver Cajun visits dans son intégralité ici même. Et des extraits ci dessous.









    * Soirée à l'occasion de la sortie du bouquin de Marc Sastre paru chez les toujours excellents  fondeurs de briques (présentation du livre, concert, DJ). A suivre prochainement à Bordeaux au salon du livre, ainsi qu'à Paris à la librairie Parallèles.



jeudi 7 novembre 2013

Encore du Couté

... et du meilleur.

LA PAYSANNE (premier supplément à l'émission sur la guerre de novembre 2013)

( Aux gars de Saint Ay)
 


Gaston Couté comptait dans son pays un fervent admirateur, Gustave Séjourné. Celui-ci devint maire de Saint Ay. et, peu porté sur les musiques et les flonflons militaires, il demanda au poète beauceron une marseillaise de sa façon. Ce fut La Paysanne (marseillaise fraternelle des gars de Saint Ay). Elle fut créée et inaugurée à Saint Ay le 14 juillet 1908.

La voilà chantée par Gérard Pierron