mercredi 28 juillet 2021
Héroïnes oubliées du rock 'n rol : Las Vulpes
mercredi 17 février 2021
Lèse-majesté
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Maison Bourbon & fils |
* Exécuteur malheureux du roi Alphonse XIII
** Réfugié en Belgique, objet d'un mandat d'arrêt européen, la justice belge refuse toujours son extradition.
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Mural de Barcelone détruit sur ordre de la municipalité de gauche |
lundi 23 novembre 2020
Patachou sexualité et censure vintage
On glose à tort et à travers sur la liberté ces temps-ci et les crânes d’œufs qui sont censés faire l'opinion paraissent singulièrement obsédés par la liberté d'expression. Au point d'ériger n'importe quel crobard en symbole national, au point de se fixer sur un article de loi au sujet d'images de policiers en faisant mine de négliger le tombereau d'articles répressifs qui l'accompagnent.
mardi 24 avril 2018
25 avril 1974
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Le bon vieux temps de l'auto-stop |
Elle fut conçue par quelques officiers subalternes des guerres coloniales (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau) épuisés par une situation absurde, qui formèrent le "clandestin" MFA, Mouvement des Forces Armées, qui décidèrent de liquider le gouvernement de Caetano, "démocratiser, décoloniser et développer" et remettre, dans un premier temps, le pouvoir à une baderne d'opposition : le général Antonio Spinola.
Après une première tentative foireuse le 16 mars, le putsch fut déclenché dans la nuit du 24 au 25 avril après s'être assuré la neutralité de la Marine et de l'aviation. De son PC, "Oscar" (Otelo Carvalho) coordonne les mouvements de troupes vers Lisbonne, Porto ainsi que toutes les administrations, radios et les unités considérées loyalistes.
À 23h55 la diffusion chanson E depois de Adeus (représentant le Portugal à l'Eurovision) donne le signal de mouvement.
Mais l'histoire a surtout retenu le deuxième signal, celui de confirmation, passé à la radio à 00.20 : Grândola Vila Morena.
La suite : les objectifs tombant les uns après les autres, la population envahissant les rues malgré les injonctions des mutins, des affrontements minimum (il y aurait eu quatre morts), les prisons ouvertes et deux années d'intense agitation sociale qui termineront par une mise au pas suite à laquelle certaines têtes pensantes du putsch iront croupir en taule.
Enregistrée en 1971 par Zeca Afonso en hommage à la Sociedade Musical Fraternidade Operária Grandolense (Société musicale Fraternité ouvrière de Grândola — petite ville agricole de l’Alentejo, Sud du Portugal), Grândola Vila Morena est devenue un hymne politique et local.
Il est, depuis, régulièrement entonnée dans les manifestations et a trouvé, en 2013, un regain de force contre le gouvernement de Manuel Passos Coelho.
José Manuel Cerqueira Afonso dos Santos, "Zeca Afonso", (1929-1987) fut étudiant à Coimbra, vécut en Angola, devint professeur d’histoire au Mozambique, avant d’être renvoyé de l’éducation nationale pour ses prises de position politique. Il a fait plusieurs séjours dans les prisons de l’Estado Novo. Libéré, il a persisté à écrire, à chanter, à enregistrer des disques clandestins ou censurés. Il fut interdit de le nommer dans les journaux, de sorte que, pour contourner la censure, son nom écrit à l’envers (Esoj Osnofa) fut parfois employé dans la presse, reconnu par les initiés. Sympathisant communiste, puis d'extrême-gauche avant et après le 25 avril, il s’engagea en faveur de la Réforme agraire au Portugal, particulièrement en Alentejo
Terminons sur un bel hommage venu du pays voisin : Lluis Llach, Abril74
mercredi 22 mars 2017
22 mars 1984, un crime démocratique
Pasaia (en espagnol Pasajes) est un charmant port de pêche du Guipuzkoa enchâssé dans une baie, divisé en deux quartiers de chaque côté d'une embouchure et relativement épargné par le tourisme de masse.
Autre particularité : ce bourg planqué n'est qu'à quelques encablures des côtes françaises du Golfe de Gascogne.
Ce lieu fut le théâtre d'un des crimes les plus atroces commis par l'Espagne démocratique et socialiste, le 22 mars 1984.
Les Commandos Autonomes Anticapitalistes (CAA) étaient un groupe armé clandestin issu du mouvement des assemblées ouvrières et libertaires du Pays Basque ainsi que d'une des multiples fractionnement d'ETA par l'apport des bereziak (commandos spéciaux) d'ETA PM* politico-militaire (on vous la fait à la louche).
Toute organisation armée ne supportant aucune concurrence, ils étaient bien entendu haïs par ETA et par les militants du Mouvement de Libération National Basque (MLNV).
Malgré une perte de vitesse certaine et des dissensions internes, les CAA exécutent en, février 1984, le sénateur socialiste Enrique Casas, pièce maîtresse des GAL, groupe para-policier chargé de semer la terreur chez les Basques des deux côtés de la frontière. Cette organisation, formée de flics, mercenaires, fascistes chapeautés par le gouvernement socialiste espagnol sera celle qui fera le plus grand nombre de morts (27) sur le territoire français entre 1982 et 1987.
Buter un sénateur socialiste, même assassin patenté va attirer aux CAA une rafale d'anathèmes** de la part des secteurs nationaliste proches d'ETA. Ce qui sera, pour l'État espagnol, le signe que personne ne les soutiendra en cas de problème.
Le 18 mars, la flicaille enlève Rosa Jimeno, contact local des Autonomes. Après plusieurs jours de torture, elle finit par passer un coup de téléphone vers la France qui est un feu vert pour un commando de passer la frontière.
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Les morts. |
Les sommations avaient été données pour que le couple, retenu par la police, forcé de rester couché, puisse témoigner qu'elles avaient bien été données. Joseba, que les flics soupçonnaient d'être mêlé à l'attentat contre Casas recevra un traitement "de faveur" avant de partir en taule pour dix-huit années. Rosa, à qui on raconte jusqu'à son entrée en prison que ses compagnons sont vivants va y rester plus de trois ans. La vérité sur ces assassinats ne sortira qu'au bout de deux ans, lorsque Merino pourra raconter les faits au parloir.
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Leurs "vrais" noms |
Pour les CAA, les carottes étaient cuites.
L'État espagnol n'a plus besoin de masques (GAL, Alliance Apostolique Anticommuniste, Bataillon Basque Espagnol, etc...) pour tuer ouvertement et en uniforme ses membres.
Les années suivantes seront donc celles de la débandade, entre exil et chutes, pour les autonomes.
Personne n'a jamais été condamné, même symboliquement pour cette embuscade.
Il est vrai que depuis, la pratique d'éliminer les ennemis de l'État est devenue tellement commune.
Pour terminer en musique, une chanson du groupe navarrais Barricada, censurée sur leur album, qui sortit donc en 45 tour afin de dénoncer le crime.
Et pour ceux qui comprennent l'espagnol, un témoignage du survivant :
C'était l'histoire d'un triste anniversaire.
* Scisssion "gauchiste" d'ETA.
** Cette exécution ayant eu lieu en pleine campagne électorale marquée par une remontée de la gauche patriotique, celle-ci n'hésitera pas à traiter les CAA de groupe manipulé par les flics de Madrid. Dialectique, quand tu nous tiens...
Références :
"Komando Autonomoak. Una historia anticapitalista" Collectif (Likiniano Elkartea, 1999)
"Emboscada en Pasaia. Un crimen de Estado" Comandos Autonomos (2008)
"Guerre à l'État" Jtxo Estebarrane (Libertalia, 2011)
jeudi 16 février 2017
Éva, sensuelle censurée
Elle est née à Berlin, en 1943, d'une mère lituanienne et d'un père russe et a commencé à chanter dans le groupe jazz de son lycée.
À 18 ans, partie étudier à Paris, elle y découvre les chanteurs et chanteuses en vogue sur la rive gauche : Brel, Barbara, Anne Sylvestre et Georges Moustaki, etc. La Polka des mandibules, cabaret alors fort actif, l'accueille à ses débuts.
En 1964, elle joue en première partie de Georges Brassens lors de son fameux concert à Bobino et sort son premier album qui lui vaut le Grand Prix du premier disque.
On a aujourd'hui quelque peine à y croire mais ça se produisait pourtant couramment dans la France corsetée de De Gaulle : elle a durablement écopé d'une interdiction d'antenne à cause de sa voix grave à la «sensualité trop évocatrice» (dixit la commission de censure).
Eva a principalement chanté des titres de Barbara, Anne Sylvestre, Charles Dumont ou Maxime Leforestier.
Un titre de 1965, Les enchaînés, une adaptation de Unchained melodie où elle s'essaie à reprendre les Platters.
Depuis 1965, elle a sorti 17 albums.
Sur son tout dernier, «À Marlene", sorti en 2005 au Québec, elle interprète en français, en anglais et en allemand un choix de chansons de Marlène Dietrich. Elle réside d'ailleurs à Québec où elle connaît encore un certain succès et se consacre également à la peinture.
Ce site internet lui est consacré.
Un autre de ses titres pacifistes des années soixante, tiré du même EP que le précédent : Moi, la fille en noir.
lundi 1 août 2016
Trois versions de l'attente : Rina et Django et Rudi
Cesarina Picchetto naît à Sarzana (Ligurie - Italie) le 1er mars 1911.
On la retrouve, en 1932, à Montmartre où elle chante, au Lapin à Gill, des airs pas très connus mais plutôt bien choisis. Sous le pseudo de Rina Ketty, elle y interprète Delmet, Botrel, Gaston Couté ou Yvette Guilbert...
Son accent rital fait un tabac.
Elle ne chantera plus que des chansons plutôt exotiques grâce à son fameux accent en étant accompagnée par son futur mari, l'accordéoniste
Jean Vaissade.
En 1938, elle interprète une rengaine italienne de Nino Rastelli adaptée par Poterat.
Gros effet ! Voilà qui sera le plus gros succès de toute l'Occupation, plus encore que Lili Marleen (dont ou vous avait touché deux mots).
Rina ne va guère jouir de sa renommée pendant cette occupation, adoptant une neutralité totale, elle décide de ne se produire qu'en Suisse. Et à la Libération, elle se retrouve délaissée, oubliée par son public. Ringardisée, la "chanteuse sentimentale exotique" de Sombreros et mantilles sera assez vite remplacée par Gloria Lasso ou ... Dalida. Elle s'exile donc au Canada en 1954 et gagnera une certaine renommée au Québec, tournant aussi dans les réserves indiennes.
Après un retour discret en France, elle meurt en 1996.
Tout à notre exhumation de cette scie musicale, on n'a pas résisté pas à la joie de vous envoyer une autre version issue des années noires, nettement plus swing. Ce n'est pas là, l’œuvre d'un zazou (quoique) mais du grand, du merveilleux, de l'indispensable Django Reinhart, ici filmé en 1939.
On visionne donc la vidéo et là, on se de demande pourquoi diable semble-t-elle avoir été posée par un nostalgique de la Kriegsmarine ?
Explications d'Alexandra :
"La version originale est connue en Allemagne, grâce au film das Boot, mais la version allemande me semble (très subjectif) connue plutôt par les gens hmmm... nostalgiques de cette époque... ou du moins l'ayant vécue.
Rudi Schuricke |
En ce qui concerne Rudi, il semblerait que son quintet se soit décomposé en 1935, deux de ses compères n'ayant pas particulièrement d'affinités avec le NSDAP et les gais lurons de l'époque. Monsieur Schuricke pendant la guerre est de tous les fronts: concerts pour soldats et mobilisés mais aussi concerts privés pour des huiles. Son Trio chante pour la bonne cause nazie et brocarde W. Churchill. Une de ses chansons sera cependant censurée jusqu'à 1946 !! "Capri-Fischer" relate les bonnes vacances passées au bord de la mer, ce qui en temps de guerre est mal vu, faut pas déconcentrer les troupes avec de telles inepties.
Viele danke, Alex !
Reviens ici quand tu veux.
* Si vous n'êtes pas amateurs de bastons napoléoniennes et que vous ne situez donc pas bien, ça se trouve un peu plus à l'Est que Roeschwoog.
mardi 12 mai 2015
Vassiliu : encore une de censurée
Pierre Vassiliu savait de quoi il causait en fignolant le portrait d'un supérieur hiérarchique tout empreint de nostalgie : il a écrit cette chanson en 1963, alors qu'il venait juste de s'enquiller vingt-sept mois en Algérie.
C'était prévisible, elle fut, aussi sec, interdite de passage sur les ondes de toutes taille.
Ça n'a pas empêché notre gars de continuer son chemin jusqu'à faire une première partie des Beatles à l'Olympia avant d'aller partir tourner avec Dutronc.
On regrette parfois de ne pas s'être retrouvé, au hasard des chemins, au bar du coin, lors du passage de ces deux-là.
mardi 5 mai 2015
Un petit tour chez Anasthasie
Henri Tachan La censure
Nathalie Solence Le bijou de famille
Bobby Lapointe Embrouille minet
Francis Blanche Le complexe de la truite
Nougaro Sanguine, joli fruit
Lily Fayol La gavotte des bâtons blancs
La Rumeur L'ombre sur la mesure
Link Wray Rumble
Pierre Tisserand Nous aussi nous marchions
JP Smet Jésus est un hippie
Germaine Montéro Le bon dieu
Brassens not dead Le gorille
Frères Jacques La complainte des petits cabinets
Gerbia Ferme ta gueule
??? La sacem
Fernandel Fôlatrerie
Monty Un verre de whisky
NTM Police
Jacques Debronckart Mutins de 1917
Comme toujours, l'émission est là.
samedi 2 mai 2015
En mai, on censure
C'est bien connu, il n'y a pas de censure en France.
Enfin, à condition de ne pas se frotter à....
...pour en savoir plus, la suite le lundi 4 mai à 18h sur les 92.2 de Canal Sud ou canalsud.net.
En attendant et pour patienter, un classique de Gustave Nadaud qui fut interdit par Napoléon III, ce vil paranoïaque.
Et une autre, un peu plus récente qui fit scandale à l'intérieur. Cette chanson provoqua une plainte suivie d'un verdict délirant : en première instance, 6 mois d'interdiction d'exercer, 3 mois ferme (!) et 3 mois avec sursis (excellente pub)
Bien qu'en appel il ne restât « plus que » 2 mois avec sursis, le message était passé. Ce procès fut suivi d'une cascade d'interdiction de concerts.
Depuis, on a vu Joey Starr jouer au flic dans certains films.
samedi 11 avril 2015
Une soirée dans une MJC de Varsovie : Krysys
En 1981, la Pologne vit en plein match de catch à quatre : Moscou / Vatican / Solidarnosc (ses autogestionnaires, ses cul-bénis) / Jaruzelski (ses lunettes fumées, son coup d'état).
Le Canard Enchaîné titrait alors "L'ordre règne à Varsoviet".
C'est au sein de cette confusion que le groupe KRYZYS enregistre, fin 1980, un concert à la Maison de la Culture d'Ursus (Varsovie) qui deviendra, un an plus tard, un 33 tour chez Barclay.
On y trouve cette reprise furieuse et décousue en fin de parcours.
Censuré un peu partout en Europe, le disque de Gainsbourg "Je t'aime moi non plus" s'est vendu sous le manteau suite à une condamnation papale.
On constatera à l'écoute, que pour les punks polonais, les grands symboles sexuels français restent De Gaulle et Bardot .
Adieu croix, marteau et faucille.
Bonjour franche déconnante.
On les verra par ici en première partie des Béruriers Noirs.
Pour mieux les honorer, on envoie la face A du disque, pourvu d'une pochette très "Bazooka".
Et non, youtube l'a viré, à la place vous aurez une reprise de Bob.