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mardi 30 mars 2021

Topor s'amuse

 

De Roland Topor (1938-1997), on connaît essentiellement ses dessins, peintures, affiches de cinéma. On sait aussi qu'il fut décorateur, poète, grand satrape du collège de pataphysique. 
L'homme était aussi chansonnier à ses heures. Il est piquant de constater que lorsqu'on va faire un tour sur les plateformes les plus cotées, on trouve essentiellement de charmantes comptines pour enfants, gentiment surréalistes, qui datent pour la plupart de ses années de télévision de la décennie 1980 avec son complice Jean-Michel Ribes. 
Évidemment, le joyeux drille ne se contentait pas d'écrire pour les marmots. On trouve de ses œuvres disséminées de ci de là, mélange de tendresse et d'érotisme discret et de désespoir déconnant.
Comme ce Sous mes draps par un Robert Charlebois qui cherchait à prendre le virage youp la boum de la décade qui s'annonçait  (album Heureux en amour ? de 1981) 
 

Quelques-uns mettent ses poèmes en musique comme Pasquale d'Inca pour sa balade Topor vous salue bien issu du spectacle Topor d'attache.


Finalement, à part François Hadji-Lazaro qui lui consacra un disque, l'interprète la plus régulière de Topor fut l’excentrique chanteuse japonaise Megumi Satsu ici dans une mignonne ode à la masturbation polluée par les synthés à la mode et tout simplement titrée Je m'aime.

mercredi 18 novembre 2015

Rimbaud en chanson ( 1 ) : Sensation


Rimbaud, vieilli, à Harar (1883 ?)
Le jeune Arthur ne pouvait qu'attirer et fasciner moult  musiciens. Ferré, Montand, Morelli, Reggiani entre autres s'y sont frottés. Et on n'ose compter le nombre de rockers ayant emboîté le pas de Patti Smith.
Chacun, chacune, a son Rimbaud, archétype du jeune homme révolté, échevelé, transgresseur, sympathisant de la Commune.
Bien entendu, le commerçant africain préfigurant les apprentis businessmen qui allaient revendre des bagnoles plus ou moins pourries au sud du Sahara a beaucoup moins la faveur de la chanson, ne serait-ce que parce que le petit gars de Charleville-Mézières avait alors rompu avec l'écriture.
Il existe toutefois des chansons traitant de cette dernière période, on y reviendra...

Dans l'immédiat, on va se contenter de ressortir un classique, Sensation (paru en mars 1870 dans Le cahier de Douai), qui fut d'abord mis en musique par Félix Leclerc, puis repris, avec une autre mélodie, par Robert Charlebois en 1969.
Cette dernière version resta la plus populaire.
Elle est ici interprétée en duo dans une émission des Carpentier des années 70, en duo avec Jacques Higelin qui cabotine. Mais la beauté de ce texte...


Duo Higelin et Robert Charlebois par alainpau


Le poète par Hugo Pratt
Hugo Pratt a, pour sa part, pas mal cité Rimbaud.
Toutefois, il convient de rendre ici hommage à ses traducteurs.
Dans les Éthiopiques (forcément) la première page d'un Fortin en Dancalie cite Le Bateau ivre dans une planche hallucinée de chameaux, drapeaux, mitrailleuse, scorpion... lu par une baderne de l'armée britannique, traître à la cause irlandaise.
Dans les planches numéros 91 et 92 de Corto en Sibérie, on retrouve Sensation comme moyen d'évasion au cours d'une violente rencontre avec la Division Sauvage du baron Ungern-Sternberg.
Dans la version originale de la BD, le poème de ces deux pages ne sont pas de Rimbaud mais d' Eugenio Genero, poète vénitien et grand-père paternel de Pratt.
Fut-ce un coup de génie des traducteurs ou une idée de Pratt lui-même que d'aller remplacer son grand-père par Arthur Rimbaud pour la version française ? Nous n'avons pas la réponse à cette question.
Le même poème sera recyclé dans le médiocre dessin animé tiré de l’œuvre de Pratt, La cour secrète des arcanes (2002).

La première version mise en musique par Félix Leclerc

Félix Leclerc - Sensation par BnFCollection

Aux images nous sommes condamnés (pêché chez La crevaison !)