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lundi 19 mai 2025

Gattaca en ville

 


Les bonnes nouvelles étant rares, ne les boudons pas.
Sans hésiter à y rajouter un zeste de copinage.
Jeudi prochain, 22 mai, nos vétérans de la scène rock toulousaine Gattaca, délivreront en public leur deuxième album. 
Ce sera au Labo des Arts (8 rue Clement) à 19h30.
Outre, un nom, certes bienséant mais qui les rend un peu difficiles à dénicher sur un moteur de recherche standard, nos lascars (Bog, David, Nico et Léo) se définissent ainsi : Deux guitares acides, une basse génétiquement modifiée portée par une batterie incisive jouant un rock mutant aux accents rétro-futuristes. 
Vous voyez le tableau ?
Soyons plus clair : ces lascars ont digéré tout ce que le rock a produit pour nous faire vibrer, du Velvet au Gun Club, de Fugazi à The Sound pour ne citer que ceux-là (au hasard, tiens).
Illustrons ce propos par une vidéo qui a déjà cinq ans mais dont le titre renouvelé se trouve sur ledit album.


Et rappelons que Gattaca avait enregistré un disque, ADN Machine Drama, en 2018, chez le légendaire musicien et producteur bourguignon Lucas Trouble (remember les Vietnam vétérans ?) plus sobrement connu comme "Le Kaiser". 
On l'entend d'ailleurs triturer son orgue.


L'album en question se trouve à cette adresse
La soirée se déroulera en deux parties : nos héros joueront l'intégralité de l'oeuvre en première. La seconde sera l'occase d'une revue qui fera passer The Last Waltz (Scorsese, 1978) pour un aimable exercice de fin d'étude.
Enfin, normalement...



dimanche 1 janvier 2023

Un gars qu'a pas eu de chance

 

Commençons l'année par deux versions d'une chanson également aimables à nos oreilles, comme disait l'autre avant de se faire lourder. 
Frédo de Bernard Dimey fut crée par les Frères Jacques. Hubert Degex, le compositeur n'est autre que le pianiste habituel du quatuor que l(on voit en action ci-dessous.
Remarquons que les frangins avaient "oublié" le dernier couplet originel, peut-être un poil trop osé pour l'époque.
A côté des requins de la finance
Et des crabes du gouvernement,
Tous ces tarés qui règnent en France
A grand coup de gueule d’enterrement.
A côté de toutes ces riches natures
Qui nous égorgent à coup de grands mots !
A côté de toute cette pourriture
Il était pas méchant Frédo !

 

Oubli rectifié dans une version réactualisée par Riki de la Butte aux Cailles avec Captain Simard et Justine Jérémie.

vendredi 15 juillet 2022

Évolution

 

Les habitués de ce blogue l'ont certainement remarqué, le rythme de publication va en ralentissant.
Il y a désormais un peu de dix ans, cet outil fut créé par l'ingénieux Eliott pour appuyer une défunte émission de radio. Le sus-cité étant parti vers d'autres aventures, votre serviteur l'alimenta au grès de sa fantaisie, ses découvertes, ses enthousiasmes ou ses colères.
Et puis, le monde a cavalé et ce type d'intervention sur le ouèbe, à part l'excellente raison du partage, nous apparaît de plus en plus dérisoire. Pour tout dire, on se sent un peu con de causer zizique ou culture en général quand une guerre, une crise économique maousse et une planète invivable pointent leurs sales gueules,
Sans compter ce bon vieux proverbe targui certainement apocryphe : Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors ferme ta bouche. 
Que dire d'autre sinon laisser le dernier mot à ce bon vieux Chuck (en bonne compagnie) avec un titre toujours de circonstance qui définit tellement notre présent : Too much monkey business 

 

Suivi d'une chouette version de la même par une bande de jeunes en 1963 et en direct à la BBC. Où on constate à nouveau, et pour ceux qui en doutaient, que Ringo était quand même un putain de batteur et John un authentique rocker.

 

Tout ça pour dire que c'est pas fini mais que désormais, les publications seront beaucoup moins régulières.
Sur ce, marchez à l'ombre, les gens. Et bonne saison tout de même.
Un dernier clin d’œil au camarade Eliott. 


vendredi 8 juillet 2022

Quand Souchon s'essayait à l'anglais

 

Le côté sympathique d'Alain Kienast, dit Souchon est que dès qu'il connut le succès, en 1976, après avoir tâtonné cinq ans, il mit une certaine distance ironique avec son personnage de grand dégingandé romantique et rêveur.
Comme on dit dans les médias, les plus anciens se souviendront que les dits tubes furent J'ai dix ans (1974) et Bidon (1976).
Grâce à l'ami John Warsen, on se rend compte qu'outre avoir chanté quelques versions en italien, ce qui paraissait évident, il existe quelques version anglaise relativement inédites (en extraite du coffret Les Années RCA 1974 - 1984 de 1994).
Si on y revient aujourd'hui, c'est que généralement les adaptations de la langue de Balzac à celle de Dickens sont soit particulièrement parodiques, soit particulièrement fainéantes.
On salue donc ici un bel effort d'une traduction soignée pour ce Bidon devenu I'm a joke. C'est léger, comme disait ma grand-mère "ça ferait pas de mal à un train de marchandise" mais, que voulez-vous, c'est de la variétoche honorable et c'est l'été.
Y'a pas de raison qu'il n'y ait que Radio France qui ne se prélasse que dans la rediff'. 

 

Et puisqu'on a causé aux plus nostalgiques, peut-être les plus jeunes ne savent pas que le même gars commit quelques morceaux aux paroles honorables, là encore loin du grand dadais, dont ce Poulailler's song de 1978 (en face B de Allô Maman bobo, on sent le label qui ne voulait pas trop se risquer, tout de même) capté dans on ne sait quel concert en on ne sait quelle année et qui reste horriblement actuel.

mercredi 20 avril 2022

La nausée


 All over people change their votes

Along with their overcoats

If Adolf Hitler flew in today,

They'd send a Limousine anyway.

The Clash White man in Hammersmith Palais (1978)

mercredi 2 février 2022

Deux reines du blues et une pochette de légende.

 
Le génial dessinateur américain Robert Crumb détestait et déteste toujours le rock, trop artificiel, trop commercial, trop récupéré par le show biz à son avis. Et pourtant, ce grand amateur de 78 tours qui illustra magistralement de nombreuses pochettes de blues, de hillbilly ou de folk confessait une admiration non dissimulée pour Janis Joplin, chanteuse se situant, pour lui, en ligne directe des pionnières du blues, à la fois respectueuse et novatrice. 
Par contre, il confessait ne pas comprendre pourquoi une aussi magnifique chanteuse était accompagnée par une bande de bourrins jouant aussi vulgairement (Big Brother and the holding company).
Si on commence par Crumb, c'est qu'il réalisa pour la dame une des pochette d'album parmi les plus marquantes de toutes les années 1960 : Cheap thrills.
En 1967, nourri quasi exclusivement au LSD, l'ayant mis à profit pour créer le scandaleux Fritz the Cat ou le gourou escroc Mr Natural, Crumb déménage de Cleveland à San Francisco. La ville est en pleine effervescence hippie et une scène musicale émerge.
Janis en 1968

Publiant pour quelques miettes dans une ribambelle de revues et fanzines, témoin du naufrage hippie, c'est un Crumb épuisé qui est contacté, en 1968, par une Joplin en pleine ascension. Ça tombe bien, c'est vraiment la seule qui trouve grâce à ses yeux (le bougon trouve même Dylan préfabriqué).
Janis et son groupe venaient de triompher au festival de Monterey et sa compagnie de disque, Columbia, exigeait un album rapide pour faire du pognon sur l'occasion. Originellement, la pochette en avait été confiée au photographe Richard Avedon pour une image de groupe, somme toute assez classique. La bande à Janis trouvait juste que ladite photo représentait plus le célèbre photographe de mode qu'eux mêmes. Columbia avait déjà refusé le titre de l'album qui devait être Dope, Sex and Cheap Thrills pour ne conserver que les deux derniers mots, qu'on peut traduire par "plaisirs bon marché". C'est alors que Dave Getz (batteur), James Gurley (guitariste) et Janis Joplin, tous trois habitant en communauté et friands des crobards de Crumb le contactent.
Pour 600 $, le dessinateur fou se gave de speed et livre un premier projet de pochette réalisé en une nuit. Une affaire qui roule...
Sauf que, charmé par un graphisme inattendu, les musiciens décident de se passer du dessin du groupe en action d'abord imaginé en recto pour basculer le verso de la pochette, avec la liste des morceaux et des musiciens, en exposition.
Dessinée comme une planche BD avec une case pour chaque chanson, la pochette ne fut pas pour rien dans le succès phénoménal que rencontra l'album à sa sortie en août 1968.
Et on gage que pour le dessinateur râleur, une pièce maîtresse en fur la reprise de Ball and chain de Big Mama Thornton.

Une version mythique de ce blues de 1953 avait été jouée par le groupe au Monterey Pop de juin 1967. 

À titre de comparaison, la même par Big Mama, la bougresse ne se contentait pas de beugler, elle maniait aussi la guitare. 

 

Et comme disait un animateur radio, depuis sacqué de l'antenne : "deux versions également aimables à nos oreilles".


lundi 4 octobre 2021

Béranger chez les Belges

 

On a découvert cette captation de 1975 accompagnée d'un commentaire pertinent sur Le journal de Jane. Et on se fait une joie de relayer.
L'émission Flon flons de Tom Goldschmidt à la RTBF avait enregistré, au moins en partie, un concert à Charleroi à une fête du MOC (Mouvement ouvrier chrétien).
Malgré des conditions sonores un peu limite et un public un peu trop éloigné de la scène, ce bougon de Béranger n'hésite pas à se montrer assez déconnant.
Par contre, on dirait que le groupe s'emmerde un peu par moments. Ils étaient l'inévitable Jean-Pierre Alarcen à la guitare, Gérard Cohen à la basse, Jean-Lou Bossenne à la batterie et Claude Arini au claviers. 
Ils interprètent quelques classiques :  La fête du temps, Le tango de l'ennui, Le monde bouge, Tranche de vie (un peu lente), Magouille blues (particulièrement indiquée cette année) et Manifeste. Avec, en sus, quelques entretiens, toujours aussi sympas, entre les morceaux.
Quarante-neuf minutes de nostalgie...

samedi 25 septembre 2021

Dutronc chez les Helvétes

 
Il est communément admis que c'était le temps où, en France, on ne savait pas jouer de rock 'n roll, pas plus qu'on n'était foutu de sonoriser un concert correctement. En France, je ne sais pas, pour tout dire j'étais pas au Golf Drouot, mais en Confédération Helvétique, il semble qu'on ait su organiser un concert proprement.
La preuve: on tombe par hasard sur cet enregistrement de Jacques Dutronc capté à Yverdon-les-Bains, riante station thermale vaudoise, en 1966. 
Miné par le service militaire obligatoire, le groupe originel, El Toro et les Cyclones, s'est séparé l'année précédente et le beau Jacquot s'est acoquiné avec Jacques Lanzmann pour entamer une carrière solo.
Des Cyclones, il reste ici Hadi Kalafate à la basse (un pote de jeunesse qui accompagnera ensuite Chamfort et Dick Rivers en tâtant du cinoche) et on trouve aussi Jean-Pierre Alarcen à la guitare (futur grand complice de François Béranger) et Alain Chamfort (lui-même) à l'orgue.
Si les gars avaient l'air aussi à l'aise sur scène, c'est que cette année là, ils se sont enquillés la bagatelle de 200 concerts (Little Bob doublé!). 
Outre, les désormais classiques du duo dynamique, ils font ici deux reprises, une de Michel Polnareff et l'autre de... Mireille Mathieu !
Ils envoient donc : 
01 - Mini, mini, mini 02 - Sur une nappe de restaurant 03 - On nous cache tout, On nous dit rien 04 - Les gens sont fous, les gens sont flous 05 - La Compapadé 06 - Qu' elle est belle 07 - L'Amour avec toi 08 - La fille du Père Noël 09 - L'Espace d'une fille 10 - Les cactus 11 - Les playboys 12 - Et moi, et moi, et moi.
Et crac, boum hue !

jeudi 22 avril 2021

Vieilleries : Starshoot' vs Bérus

 
On ne va pas ici gloser sur l'absence de concerts et de chaleur humaine qui en résulte. On se contentera de saluer les musiciens qui persistent à jouer dans les rues.
De même, n'insistons pas sur le fait que dans les dits concerts, il fut un temps où il s'agissait de vivre un instant présent sans slalomer au milieu d'une forêt de téléphones censés immortaliser l'événement pour au moins les deux prochaines heures.  
On a suffisamment l'impression d'avoir rejoint l'espèce des dinosaures comme ça, à force de se demander quelle est l'humanité commune qu'on posséderait à côté de certains zombis accrochés à leur écran portatif.  
On est tombé sur cette archive. Même si on n'a jamais été un grand amateur de Starshooter, il faut reconnaître que ces jeunes gens savaient tenir une scène. Et que celui qui n'a jamais guinché sur Betsy Party nous jette la première canette.
Ça aurait été filmé le 20 novembre 1979 à Joinville et ce serait extrait du film Saloperie de Rock'n roll de Jean-Noël Delamarre (on y croise aussi Téléphone à leurs débuts et les oubliés Ganafoul) sauf qu'on dirait bien qu'il y a là deux séquences.
 
 
 
Dans le cadre de notre promo deux pour un, les Bérurier Noir ne dédaignaient pas reprendre le même air au cours de leur concert. Ce qui donne, à notre avis, une version quelque peu inférieure à l'originale.


mercredi 14 avril 2021

Héros oubliés du rock n roll : Jayne County

 
Un soir, Wayne County, le chanteur ou la chanteuse ... Enfin, le travelo hilarant des Electric Chairs a pété la tronche de Handsome Dick Manitoba, le chanteur des Dictators, un groupe du Bronx plutôt macho.
C'était au CBGB, lors d'un concert des Electric Chairs. Handsome Dick, planté devant la scène n'avait cessé de gueuler "Pédale! Pédale:" jusqu'à ce que Wayne County, en robe blanche, énervé(e) lui réponde
"Tu veux monter sur scène et te battre comme un homme?"
Il monta sans hésiter mais seulement pour se prendre immédiatement le pied du micro en pleine gueule et se retrouva illico à l'hosto.
Philippe Marcadé Au-delà de l'Avenue D
 

Né Wayne Rogers en 1947, Wayne County quitte son Texas natal à 22 ans pour tenter sa chance à New York et, on suppose, y vivre une vie un peu plus détendue. Il se fait rapidement artiste travesti en jouant dans quelques shows chez Warhol ou en montant le groupe the Queen Elizabeth destiné à accompagner son spectacle transformiste. Contrairement à son/sa collègue Divine Wayne ne rencontre pas son John Waters. Alors, dans l'ébullition de 1976, Wayne monte le groupe the Electric Chairs avec le Corse Henry Padovani (futur co-fondateur de Police) et Greg Van Cooke aux guitares, Val Haller à la basse et Chris Dust à la batterie. Sauf que Wayne, trans métamorphosé en Jayne County, a monté son groupe à Londres en pleine explosion punk et que les disques du groupe ne seront pas distribués aux USA.
Les voici dans une vidéo de 1978 reprenant l'immortel Too much to dream des 13th Elevator Floors.
 

Malgré un rythme de tournée soutenu, le groupe n'a rencontré qu'un succès d'estime, particulièrement auprès de ses collègues musiciens. Tout le monde ne peut être aussi cons que les Dictators. Ainsi, malgré des premières parties de Patti Smith, David Bowie, the Ramones, Lou Reed, la bande se déchire entre épuisement et toxicomanie galopante. Et puis l'époque n'était pas vraiment mûre pour que des chansons comme Are you man enough to be a Woman? passassent en radio.
Jayne restera donc comme une référence bien au-delà la mouvance trans, une pionnière, qui a continué sa carrière en dent de scie.
On la retrouve en 2007 dans une reprise parodique des Dead Kennedys. Qui d'autre pouvait avec bonheur reprendre California über alles ?
 

lundi 1 mars 2021

Félix, Charles et l'héritage

Querelle familiale chez Kurosawa (Ran, 1985)
 
Les psychanalystes, juges pour enfants et curés confesseurs, lorsqu'on en trouve encore, le savent bien, la famille est un des plus beaux endroits de l'épanouissement humain. Et comme telle, elle possède ses rites et ses riches heures.
Un de ses grands moments suit généralement un épisode tragique (voire, le précède parfois). Ainsi, lorsqu'advient le décès d'un ancêtre, on peut souvent observer les descendants éplorés calculer un retour sur investissement ou désinvestissement affectif en terme d'espèces sonnantes et trébuchantes, de terrains bâtissables, de parpaings assemblés ou de simples bibelots.
Cette coutume de l'héritage tout droit issue de notre grande Révolution et de son inaliénable droit bourgeois à la propriété privée a souvent réjoui poètes et chansonniers.
Ainsi, Félix Leclerc en fit-il ses choux gras dans un 45 tour de 1957 (Epic 1071)

 
Chroniqueur des familles heureuses, Charles Trenet se devait d'en remettre une couche. Le voici sur scène à Bruxelles, en février 1965, dans L'héritage infernal.
S'il avait soupçonné à quel point sa cousine, son neveu, son ex-chauffeur et un fils prétendument adultérin iraient se poursuivre devant les tribunaux, peut-être aurait-il plutôt chanté les vertes routes ou les flots bleus.
 

mercredi 20 janvier 2021

Machin, folk rigolo franc comtois

 

Alain Carbonare, Gilles Kusméruck, Jean-Pierre Robert, Tony Carbonare.

Contrairement à un préjugé fort répandu chez les "rockeux" adeptes de l'électricité, certains folkeux des années 1970 cultivaient un sens de la parodie et second degré tout à fait louable.

Ainsi le groupe Machin également baptisé Très véritable Groupe Machin qui écuma la Franche Comté et autres colonies françoises (avec quelques incursions helvétiques) de 1975 à 1981, année terrible. Multi instrumentistes également amoureux du patrimoine de nos contrées que du rock trépidant, le projet est monté par Alain et Tony Carbonare et Jean-Pierre Robert qui débauchent vite Gilles Kuméruck du duo country Bébert et Kus. Jean-Paul Simonin, batteur à tendance bûcheronne, les rejoint l'année suivante.
Outre les concerts galères dans des MJC à l'acoustique dégueu, la bande se fait recruter par un jeune compatriote parti conquérir Paris pour accompagner ses délires, j'ai nommé Hubert Félix Thiéfaine. Mais, aussi étonnant que ça puisse paraître aujourd'hui, Machin connaît plus de succès que le jurassic fantaisiste et ils enregistrent leur premier disque avant lui, en 1976 : Moi je suis un folkeux.

 
Mais comme ils ne sont pas chiens, ils négocient leur signature sur le label Stern, en 1977 à une cosignature pour un Thiéfaine jusqu'alors boudé par les labels et enregistrent avec lui Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir. Au passage Tony Carbonare devient manger d'Hubert Félix jusqu'en 1999.
Ils co-écriront le futur hymne officieux du Jura, La cancoillotte, ici par Machin, tout seuls.

Nos zozos sortent quatre vinyles, aujourd'hui fort recherchés de 1976 à 1980, Moi je suis un folkeux (76), Tout folkant (77), Râles folk (78) et ... et pourtant c'en était pas ! en 1981.
Le folk ne fait plus recette et Thiéfaine prend un virage sombrement rock poète maudit. Ça devient épuisant de mener deux groupes parallèles.
La bande se sépare donc : Jean-Pierre part en solo, Tony reste manager et Gilles et Jean-Paul accompagnent toujours HFT devant un public qui croît petit à petit. 
Thiéfaine les ressuscite en 1998 pour son concert anniversaire et c'est reparti pour des concerts et même deux disques, une compilation en 2003 et un live en 2005. On les retrouve dans un désormais classique de leurs débuts Si j'étais moins phallocrate en 2002 à Beaucourt.
Rien à envier à Ramon Pipin et ses exégètes.

 

La nostalgie et la magie d'internet ont fait le reste.
Ces sympathiques venus du froid ont désormais un site.
Et moi, je vais me déguster un fromage de chèvre... 

samedi 16 janvier 2021

Punks, anarchistes et prophètes

 

 
À l'origine les punks étaient morveux, bordéliques, ironiques, énervés, irrévérencieux, rigolos, prétentieux, etc. Et puis, à la suite de Crass ou de Discharge, une partie de la mouvance s'est ouvertement déclarée anarchiste en jouant une musique de plus en plus rapide et déstructurée (entendez, sans concession au Système) surtout chez les britanniques. Ils sont devenus hard-core, concernés, politisés, quotidiennistes et pour certains, végétariens, prédicateurs et moralistes, en deux mots ennuyeux.
À de notables exceptions près, chez qui notre subjectivité place Conflict, Poison Girls ou Inner Terrestrial.
Et, malgré leur côté "fais pas ci, fais pas ça", un groupe de Trowbridge, les Subhumans. Formés de Dick au chant, Bruce à la guitare, Phil à la basse et Trotsky (si!) à la batterie, ce quatuor se mit à vomir dégoût et appel à l'insurrection en produisant des disques à la chaîne, tous dôtés un prix maximum pour la vente imprimé à même la pochette. 
Et là, où ça devient drôle, c'est qu'à la réécoute, une bonne partie de la production de ces jeunes gens en colère prend un sens quasi prophétique.
Prenons Germs, issu du EP Evolution (1980)
Je suis un germe, sous ta peau (...)
Je me joue de ta santé et bousille tout.
Je suis un germe dans ta bouche quand tu l'embrasse.
Et demain on t'isolera
Et les toubibs n'auront rien de mieux à dire que "tu vas y passer".(...)
Pas la peine de croire en la Sécu (National Health)
Quand tu es mort, je  vais détruire quelqu'un d'autre.
 

Édifiant, non ? En ces temps reculés on n'avait pas encore inventé l'infâme néologisme "collapsologie", on disait "catastrophisme" ou "pessimisme social" et là-dessus, nos petits gars se posaient un peu là.
Dans un monde dominé par l'exploitation, le productivisme, la religion, le complexe militaro-industriel, la consommation, les Subs avaient parfois des accents de témoins de Jéhovah ou d'anabaptistes excités par la révélation de la date de la dernière apocalypse programmée.
À l'image de ce Dying world (LP The day the country died 1983) qu'on dirait écrit tout exprès pour notre belle année.
 


Et comme nos obscènes maîtres viennent de nous priver de chaleur humaine et d'apéro, ce titre de 1982,Till the pigs come round, prend un jour nouveau. 
Imaginez un moment entre amis sous couvre-feu dans lequel débarquerait la maréchaussée...

jeudi 17 décembre 2020

De l'amitié et de l'amour par Desnos

 

On nous a gentiment reproché un certain vague à l'âme pour ne pas dire une certaine noirceur, ces derniers temps.
Vu l'éventuelle mise hors d'état de nuire de certain haut personnage, la journée s'annonce belle.
On en profite pour célébrer un de nos chers disparus et des valeurs toutes connes auxquelles nous adhérons. Le tout interprété par des gens qu'on n'adore pas forcément (la grandiloquence des premiers, quant au second, on va pas vous faire un dessin sur son amour de Staline devenu amour de la crise) mais qui ont au moins eu le bon goût d'aller piocher dans les textes pas les plus connus du monsieur.     
Ladies, gentlemen and others, pour la première fois sur ce blogue, les Têtes Raides, en concert et en 2013 jouent On ne quitte pas son ami de Robert Desnos


Quant à Ivo Livi, alias Yves Montand, alias lou Papé, il reprit Coucher avec elle, qui demeurera comme une merveille de fausse simplicité


Une dernière image volante du sieur Ernest Pignon Ernest collée à l'ex camp de Terezin. 



jeudi 26 novembre 2020

Joe Strummer raconte ses origines

En 2001
Y'a rien à faire, on a beau avoir quelques réserves au sujet de John Mellor (1952-2002) comme certaines injustices vis à vis de ses collègues ou une naïveté politique frisant parfois le ridicule, ce mec reste un des musiciens les plus attachants de son époque. Et tout le monde n'a pas eu le privilège de changer la face du rock. Ni de notre jeunesse, d'ailleurs.
Le voici, en 2001, période Mescaleros, glosant sur ses débuts avec un talent de conteur tout particulier.

Toujours en 2001 avec ses Mescaleros, dont son vieil ami de jeunesse Tymon Dogg au violon, dans Johnny Appleseed

 

Et en 1975, période pub rock, avec les 101ers, nom tiré de l'adresse de leur squat.

 

En 1975

lundi 5 octobre 2020

On a chanté la Galice

 
La météo humide nous emplit de nostalgie vis à vis d'une lointaine et splendide région qui, si elle donna naissance à quelques-uns des personnages les plus odieux de la péninsule et possède un chancre religieux en son sein, n'en demeure pas moins un berceau d'humoristes pratiquant le nonsense avec application.
Peut-être l'influence d'un climat tout britannique...  
Cette province a également été et demeure encore une terre d'émigration pour cause d'inégalité sociale, tout le monde ne peut être contrebandier. Ne dit-on pas un gallego pour qualifier un espagnol en Amérique Latine ?
 C'est cet aspect que chante Marc Ogeret sur un poème de Luc Bérimont


Quant au côté absurde, les galopins de Siniestro Total s'en sont chargés en parodiant un infâme groupe de rock sudiste qu'aurait pas dû monter dans l'avion.


samedi 18 juillet 2020

Garageux Brits et pop française des années 60



Quand on mets un zeste de nostalgie dans un bouillon d'exotisme kitsch, ça donne parfois quelques bizarreries.
Ainsi, alors que nous-autres, petits frenchies avons été élevés dans le culte des Kinks, des Pretty Things, des Who, de Johnny Kidd et des swinging sixties, voilà-t-il pas qu'une bande de galopins issus de la mouvance de Wild Billy Childish, notre rocker, poète et peintre surproductif chéri de Chatham (Kent) s'amuse à rejouer nos misérables années soixante.
Édités chez le très recommandable label garagiste Damage good, ce combo, tout bêtement nommé Dutronc est composé de Parsley (issu des Bristols, des Solar Flares, de The Adventure of Paisley, etc.) au chant à l'accordéon et à la basse, de Bruce Brand ( Thee Headcoats, the Pop Rivets, the Milkshakes...), guitare et chant de "Bongo" Debbie (Thee Headcotees, pendant féminin des précédents, The Nuns...) batterie et chant et de Rudie, bassiste à géographie variable.
Nos lascars passent donc leurs fins de semaine à reprendre Serge Gainsbourg, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, les Charlots, etc.
À ce jour, ils ont sorti un album et un EP quatre titres.
À noter que les plaisantins jouent parfois aussi sous l’appellation des Baby Birkin en reprenant devinez qui.
On les trouve ici en concert avec Dodécaphonie (des Problèmes )


Une version du Temps de l'amour de la grande Françoise.


mercredi 10 juin 2020

Quand Passion Fodder passait à la télévision

En 1984, Theo Hakola, trentenaire nord américain débarqué en France à la fin des années 70 après un passage en Espagne saborde son premier groupe Orchestre Rouge, qui avait pourtant connu un succès d'estime, pour refonder aussi sec un autre combo Passion Fodder avec Pascal Humbert à la basse, Lionel Dollet aux guitares et claviers, Bénédicte Villain au violon et Nicolas Magnet à la batterie.
Au niveau des influences, on pense, bien entendu, au Velvet Underground mais aussi souvent à Nick Cave ou à Gérard Manset. Les critiques étant toujours à court d'images, le NME qualifie Theo de "Baudelaire avec une guitare électrique".
Après avoir sorti un maxi EP dédié à George Orwell en 1984 (voir dernière émission) le groupe sort l'album Hard words from a soft mouth l'année suivante et plus ou moins un disque  par an avant de déménager à Los Angeles en 1989. Les pochettes étaient toujours réalisées par le peintre Ricardo Mosner
C'est aussi l'année où Theo présente à Barclay un jeune groupe bordelais, Noir Désir, dont il produit le premier LP, Où veux-tu que j'regarde.
La bande a cessé ses activités en 1991, depuis Theo continue en solo avec Bénédicte, Pascal Humbert et Jean-Yves Tola (deuxième batteur) ont fondé 16 Horsepower avec David Eugène Edwards et Nicolas, le premier batteur continue un itinéraire de danseur peintre et musicien.
On les voit ci-dessous en faux live, dans l'émission Tam Tam d'Alain Maneval, en 1986, interpréter Luz blanca. Quand on vous causait du Velvet...

vendredi 13 mars 2020

Tous mobilisés

Virus Régence
Ah, on pouvait ironiser sur les déclarations martiales des tyranneaux chinois!
Nous voilà tous ravalés au grade de soldats en temps de guerre contre l'ennemi invisible. Et quoi de mieux qu'une bonne guerre pour resserrer les rangs de la Nation ? Uh ?
Par mesure de précaution, on abandonnera les vieux à eux-mêmes et on triera les malades. Sans oublier le passage de contrition de rigueur.
On aimerait tellement écrire quelque chose de pertinent ou d'encourageant. Mais non, on reste bêtement échoué sur la fabuleuse trouvaille du grand George.
La guerre, c'est la paix
La liberté, c'est l'esclavage
L'ignorance, c'est la force



dimanche 9 février 2020

Rachid et Mick


 Joe Strummer a toujours confessé qu'une de ses plus grands hontes remontait à 1991, le jour où le tube dance des Clash a été adopté par une armée américaine qui retapissait l'Irak de ses bombes (ce qui, une fois encore, constitue un superbe contresens vis à vis de paroles dans lesquelles des militaires finissent par désobéir à leurs ordres).
Petit génie de la reprise, Rachid Taha en fit une énergique version, Rock el Casbah, en 2004 (album Tekitoi). Ci-devant guitariste des ex-gloires du punk et d'après, Mick Jones avoua alors préférer la version de notre cher disparu à leur originale.
Il était donc logique que ces deux-là se retrouvent pour faire remuer une fois encore les popotins du public. C'était en 2006. 


Pour mémoire, la version originale, dont le batteur, Topper Headon a toujours revendiqué le riff de base au piano. S'étant fait virer du groupe quelques temps après pour toxicomanie, le gars sur la vidéo est le premier batteur du groupe, Terry Chimes, qui fut tardivement repris. Des Clash qui n'allaient pas tarder à se séparer, tués par leur propre gloire (LP Combat rock, 1982).