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mardi 9 mai 2023

Le seul juge supportable



Au cas où notre honorable lectorat en douterait, nous avons toujours eu des rapports exécrables, dans le meilleur des cas empreints de méfiance, avec l'institution judiciaire.  
Le seul magistrat qui trouve gâce à nos yeux est Finlandais. 
Hannu Juhani Nurmio, aka Tuomari Nurmio (juge Nurmio) alias Judge Bone est né à Helsinki en 1950 et doit son bizarre surnom à son doctorat en droit (thème de sa thèse "Abolition de la torture en droit international") dont il ne s'est jamais servi professionnellement. Par contre, il est un des auteurs compositeurs interprètes les plus respecté de son pays et ses premiers albums sont reconnus comme des classiques maniant un finnois poètique et populaire (enfin dixit les connaisseurs, parce que le finnois, pour notre part...)
Amoureux de blues, country, bluegrass et autres musiques du Diable, le gars se lance d'abord dans de la zizique en anglais avec les Dusty Ramblers. Nurmio a repris cette veine en devenant Judge Bean (en référence à Roy Bean, juge atrabilaire autoproclamé de Langtry) puis Judge Bone associé à Joe Hill, son batteur favori, Markku Hillilä de son vrai nom. Un troisième LP est prochainement attendu.
les voici dans Dry Bones

Nurmio est aussi membre d'un groupe de folk qui accompagne divers chanteurs de passage en Finlande et le gars apparaît avec le groupe de métal Korpliklaan.
Mais il reste avant tout apprécié pour ses chansons à la gloire des prolos et autres oiseaux de nuit. On se demande encore comment ça se fait qu'on ne l'ai pas vu apparaître dans un film de Kaurismäki, allez savoir...
Tonnin Stiflat, de 1999 variation poètique sur une errance de bars en bars avec une tonne de cafard est un très bel exemple de son talent. Allez, la cour vous refile un non-lieu mais n'y revenez plus.

lundi 16 janvier 2023

Gentil plagiat et godasses

Les groles à Joe Jackson (1979)

 

Plutôt que de plagiat, il sera ici question d'hommage non dissimulé car les connaisseurs auront immédiatement tiqué à l'écoute.
On a écrit ailleurs à quel point le New yorkais d'adoption Willy Deville avait l'amour de toute musique issue du delta du Mississipi, particulièrement si elle sort de la ville de New Orleans.
 
Il est donc sans nul doute tombé en arrêt sur le troisième LP d'un groupe jouant pour le mardi-gras, The Wild Magnolias.
Rappelons en deux mots que dans cette région des États-Unis, de nombreux esclaves en fuite furent accueillis chez certains peuples autochtones, en particulier les Séminoles. 
Ce qui a facilité pas mal d'échanges de métissage pas que culturels.
De là vient la tradition des Mardi-Gras Injuns (indiens du Mardi-gras) au cours duquel les afro-américains font défiler 38 tribus de plusieurs dizaines de membres en une confrontation pacifique de musique et de plumes. 
La chanson phare de cette confrontation étant Iko Iko de James Crawford sur le lien par Dr. John, (Malcolm Rebennack 1941-2019).
Les Wild magnolias se produisent donc au carnaval depuis 1970 envoyant un funk d'acier. Groupe à géométrie variable, ils sont encore en activité de nos jours. Mais leur décennie en or fut celle des année 1970. En 1975, dans leur album They call us wild, se trouve cette ode à un costard neuf, New suit.
 
 
Bien avant de les embarquer en tournée européenne pour une revue New Orleans Mink Deville leur avait rendu hommage en 1985 dans son album Sportin' Life. Il avait très légèrement modifié le riff et était passé du costard à un hymne aux grolles italiennes qui rendraient n'importe plouc irrésistible. 
Évidemment, c'est du second degré mais c'est tellement bon.

mercredi 2 février 2022

Deux reines du blues et une pochette de légende.

 
Le génial dessinateur américain Robert Crumb détestait et déteste toujours le rock, trop artificiel, trop commercial, trop récupéré par le show biz à son avis. Et pourtant, ce grand amateur de 78 tours qui illustra magistralement de nombreuses pochettes de blues, de hillbilly ou de folk confessait une admiration non dissimulée pour Janis Joplin, chanteuse se situant, pour lui, en ligne directe des pionnières du blues, à la fois respectueuse et novatrice. 
Par contre, il confessait ne pas comprendre pourquoi une aussi magnifique chanteuse était accompagnée par une bande de bourrins jouant aussi vulgairement (Big Brother and the holding company).
Si on commence par Crumb, c'est qu'il réalisa pour la dame une des pochette d'album parmi les plus marquantes de toutes les années 1960 : Cheap thrills.
En 1967, nourri quasi exclusivement au LSD, l'ayant mis à profit pour créer le scandaleux Fritz the Cat ou le gourou escroc Mr Natural, Crumb déménage de Cleveland à San Francisco. La ville est en pleine effervescence hippie et une scène musicale émerge.
Janis en 1968

Publiant pour quelques miettes dans une ribambelle de revues et fanzines, témoin du naufrage hippie, c'est un Crumb épuisé qui est contacté, en 1968, par une Joplin en pleine ascension. Ça tombe bien, c'est vraiment la seule qui trouve grâce à ses yeux (le bougon trouve même Dylan préfabriqué).
Janis et son groupe venaient de triompher au festival de Monterey et sa compagnie de disque, Columbia, exigeait un album rapide pour faire du pognon sur l'occasion. Originellement, la pochette en avait été confiée au photographe Richard Avedon pour une image de groupe, somme toute assez classique. La bande à Janis trouvait juste que ladite photo représentait plus le célèbre photographe de mode qu'eux mêmes. Columbia avait déjà refusé le titre de l'album qui devait être Dope, Sex and Cheap Thrills pour ne conserver que les deux derniers mots, qu'on peut traduire par "plaisirs bon marché". C'est alors que Dave Getz (batteur), James Gurley (guitariste) et Janis Joplin, tous trois habitant en communauté et friands des crobards de Crumb le contactent.
Pour 600 $, le dessinateur fou se gave de speed et livre un premier projet de pochette réalisé en une nuit. Une affaire qui roule...
Sauf que, charmé par un graphisme inattendu, les musiciens décident de se passer du dessin du groupe en action d'abord imaginé en recto pour basculer le verso de la pochette, avec la liste des morceaux et des musiciens, en exposition.
Dessinée comme une planche BD avec une case pour chaque chanson, la pochette ne fut pas pour rien dans le succès phénoménal que rencontra l'album à sa sortie en août 1968.
Et on gage que pour le dessinateur râleur, une pièce maîtresse en fur la reprise de Ball and chain de Big Mama Thornton.

Une version mythique de ce blues de 1953 avait été jouée par le groupe au Monterey Pop de juin 1967. 

À titre de comparaison, la même par Big Mama, la bougresse ne se contentait pas de beugler, elle maniait aussi la guitare. 

 

Et comme disait un animateur radio, depuis sacqué de l'antenne : "deux versions également aimables à nos oreilles".


jeudi 13 janvier 2022

Veronica Spector Greenfiels (1943-2022)

 

En 1963
Ronnie Spector fut bien plus que la déesse du doo wop accompagnée par ses cousines des Ronettes, bien plus qu'une mélodie obsédante dans Mean streets (Scorsese, 1973), bien plus qu'une femme tyrannisée par son brutal et mégalomane producteur de mari avant de prendre son envol, plus que l'éphémère chanteuse de Jimi Hendrix en 1969, plus qu'une des premières "bad girls" du rock'n roll.

Elle fut surtout une, sinon la, grande voix du New York des années soixante.
Sinon pourquoi auraient-ils tous (Joey Ramone, Bruce Springsteen, Patti Smith, Keith Richards, etc.) fait la course à l’échalote pour jouer avec elle ? 
Une chanson de circonstance en duo.

vendredi 31 décembre 2021

Un peu de poésie, que diable

Puisque ci-dessous, nous étions chez sa gracieuse majesté et sa tribu de parasites sociaux, restons-y encore un peu
Chatham (prononcer tchat-eum) s'est constituée autour d'un important arsenal sur la Medway au XVIIème siècle. Bien que l'arsenal ait depuis longtemps cédé la place à un quartier résidentiel et d'affaires, ses principaux bâtiments et hangars ont été préservés ; de sorte que, par delà ses fonctions urbaines modernes, l’importance historique de l’arsenal perdure.
Outre son caractère maritime, elle était aussi une ville de garnison : elle abritait plusieurs casernes, plusieurs forts du XIXème siècle censés protéger l'arsenal en cas d'invasion. Merci Wikipedia.
Précisons qu'outre ce glorieux passé militaire, Chatham est le cadre de vie de notre cher "Wild" Billy Childish, peintre, poète et musicien.  
Le bougre lui a même dédié un poème. Enfin plutôt un texte d'amour aux prolos et autres pauvres.
Qu'on s'envoie en guise de fin d'une année déplorable. Cheers, mates !
 



 

 


 


lundi 22 novembre 2021

Et naquit le blues

 
Entre autres réjouissances, un dossier long et passionnant dans le Chéri Bibi n°12, fanzine de 130 pages tout simplement intitulé Les femmes ont inventé le rock'n roll.
Le rock, on ne sait pas, même on trouve là une sacrée brochette de chanteuses, guitaristes, trompettistes ou autre productrices dont on avoue qu'une majorité nous était totalement inconnue.
Par contre, quelle ne fut pas notre surprise d'y apprendre que le tout premier enregistrement de blues répertorié fut une chanson de Mamie Robinson aka Mamie Smith (née en 1883 à Cincinnati et morte en 1946 à Harlem dans une profonde dèche).
Danseuse, chanteuse, meneuse de revue, elle brûla les planches dès l'âge de 10 ans et fit partie des Maids of Harlem. Elle enregistra dès le début 1920, à l'origine en remplaçant une autre chanteuse grippée. Elle entre dans l'histoire de la musique du Diable avec Crazy blues, écrit par perry Bradford et enregistré par le pionnier Ralph Peer en ce 10 août 1920.
L'excellente surprise réside dans le fait qu'outre son aspect précurseur, cette chanson est tout simplement épatante !
Écoutez voir cette voix et prêtez attention aux paroles, particulièrement au dernier couplet : Je vais me conduire comme un Chinois et prendre de l'opium, me procurer un flingue et me faire un flic ! J'ai rien que des mauvaises nouvelles. Et j'ai le Crazy blues....
 

 

Ce disque s'est vendu à 75 000 exemplaires en un mois. Pas mal pour une époque où tout le monde ne possédait pas un phonographe et où cette catégorie musicale estampillée Race music était réservée aux seuls considérés Noirs.
Suite à ce carton, Mamie Smith enregistrera une centaine de titres et fit de nombreuses tournées accompagnée de ses Jazz Hounds (Les clébards du jazz). Elle est également apparue dans une demi-douzaine de films dont Jailhouse Blues (tout un programme, ça vous rappelle rien ?), Paradise in Harlem ou Murder on Lenox Avenue.
On part donc immédiatement à la recherche de ces films !

mardi 16 novembre 2021

Johnny et Ray dans la dèche, Eddy en profite

 

Voici l'histoire d'un pauvre fermier dont ni les animaux ni la terre ne produisent de quoi nourrir sa famille. Même son frangin, tout aussi miséreux, ne peut rien pour lui. Qu'à cela ne tienne, au lieu d'exterminer sa maisonnée (conclusion classique des murder ballads, équivalent américain de nos complaintes) le gars finit par émigrer en espérant rejoindre une contrée plus clémente.
Depuis Les raisins de la colère, un thème familier repris par la chanson rurale, donc. 
Busted ou I'm busted fut écrit par le chanteur de country du Michigan, Harlan Howard, en 1962 et d'abord chantée par Burl Ives.
Mais elle fut surtout immédiatement, popularisée par Johnny Cash (album Blood, sweat and tears) et Ray Charles dans une version plus jazzy.
 
 
En argot étazunien, Busted a de nombreuses significations, on peut le traduire par "cassé", "lessivé", "au bout du rouleau" mais aussi par "gaulé par les flics", ou, en gros, "fait comme un rat".  
En 1964, Monsieur Eddy y alla de son adaptation, inspirée de la version Ray Charles, sur son album Toute la ville en parle. Les paroles sont du Schmoll lui-même.
 
Pour compléter ce petit panorama de la débine, ajoutons-y comme reprise en français, les Hou-lops. En allemand Volker Lechtenbricht a chanté un Ich bin pleite  mou à souhait( de la variétoche germanique des années 70, quoi) repris ensuite Johana von Koczian
En Italie, Sono un fallito taillera sa route entonné par Gino Santercole et par l'inévitable Adriano Celentano.
Quant aux multiples versions anglo-saxonnes, au rayon curiosité citons une parodie de Ben Colder, Busted n°2.
Et une autre, celle du regretté Andre Williams, disparu en 2019, qui fut à la fois chanteur de blues, de rock, de punk, et de bien d'autres choses encore...
 

vendredi 12 novembre 2021

Aphorisme du jour


Celui qui promet des récompenses est souvent dans une profonde affliction.
Celui qui impose des châtiments est souvent en difficulté.
Celui qui est d'abort excessivement brutal et qui, ensuite, craint les masses représente le summum de la stupidité.
Sun Tzu L'Art de la guerre

jeudi 21 octobre 2021

Sur la route de Memphis

 


On ne dira jamais assez de bien du label STAX, de Memphis pour son apport au monde la zizique. Rappelons qu'à la base il s'agissait d'un magasin de disque auquel on accola un studio d'enregistrement et les sessions passaient en direct dans la rue grâce à des enceintes. Ce qui permettait de savoir comment une chanson était reçue et a provoqué quelques beaux attroupements. Imaginez la tête des lycéens sortant de l'école et ayant Otis Redding en direct sur le trottoir ! 
Le 12 mars 1968, Rufus Thomas grava le 45 tour Memphis train en profitant, comme son habitude pour inventer un nouveau pas de danse. 
Ils s'étaient mis à trois pour écrire ça : Rufus lui-même, Mack Rice et Willie Sparks.
 
Jarmush rend un hommage appuyé à cette chanson dans son Mystery train dans lequel le vieux soulman apparaît au milieu d'une belle brochette de collègues de légende. 


 
Les adaptations de standards du rhythm 'n blues ou de soul en français sont généralement catastrophiques. Même s'il existe de notables exceptions.
Dont celle qui suit et qui en son temps nous avait été aimablement signalée par le sieur Wroblewski.
La Québecoise Jenny Rock (Jeanine Bellefeuille de son véritable nom) eut son heure de gloire dans la catégorie variétoche yé-yé des années soixante.
Ce qui ne l'empêcha pas de faire une honorable reprise. Même si c'est du mot à mot et du note à note, il y au moins là du groove.

mercredi 25 août 2021

He was Charlie


 Si on va, nous aussi, de notre petit coup de chapeau à Charlie Watts (1941-2021) fondateur et fondation des Stones, ce n'est pas seulement par nostalgie.
C'est surtout l'occase à écouter les bon conseils d'un éminent bluesman à un jeune batteur. En 1971, le bluesman déjà soixantenaire Howlin' Wolf est parti enregistrer à Londres en compagnie de quelques minots transis d'admiration (Eric Clapton, Steve Winwood, Bill Wyman et Charlie Watts). 
Il en reste les London Sessions sorties à Chicago chez Chess et en Grande-Bretagne chez Rolling Stones Records. 
On constate, à l'écoute du début de Who's been talking, (prise non retenue sur le disque) que le grand ancêtre du Mississipi savait exactement ce qu'il voulait.  

samedi 24 juillet 2021

Hommage aux autochtones

Clin d’œil à Crasses et Voluptés
 
Suite à la mise à jour de nombreux charniers de gamins autochtones enterrés près des institutions religieuses au Canada, les églises se sont beaucoup enflammées par là-bas.
Puis des provinces entières ont brûlé mais ça, c'est une autre histoire.
L'histoire de ces gosses enlevés à leurs familles dès leur plus jeune âge afin de les rééduquer, c'est à dire d'éradiquer "l'Indien" en eux est toujours une plaie ouverte. 
En hommage à ces jeunes gens bousillés par un système et une église, un film d'à peu près de quatre minutes, La Tonsure, réalisé par Meky Ottawa, de la nation Atikamekw en 2009.
Ça se trouve chez les films Wapikoni.

 

Et John Trudell, poète, chanteur et ex activiste de l'AIM, issu de la nation Sioux Santee, a deux ou trois chose à  dire à Dieu et à ses représentants.


lundi 12 juillet 2021

Version du lundi : Nino se casse

Twist à Saint Rupert

C'est l'été. 
Comme le dit sobrement un collègue rural "Les doryphores sont de retour". Sauf que de nos jours, plus la peine de faire du marché noir. Gîtes ruraux et marchés du pays sont là pour soutirer le pognon du visiteur. Quitte à cacher une armée de saisonniers dans des endroits reculés et quasiment salubres pour que le randonneur ne voit pas ces travailleurs assez peu bucoliques. 
Mais revenons à nos moutons. Début 1968, Nino Ferrer enregistre une nouvelle version d'un de ses tubes qui s'est révélé ô combien prophétique puisqu'il a précédé une vague de migration de jeunes gens lassés de la société marchande vers des arrière-pays qui semblaient se dépeupler inexorablement.
Cette version, plus rock, plus funky, plus véhémente est à nos oreilles largement supérieure à l'originale et est donc parfaite pour attaquer la semaine aux champs et à l'atelier.
Que dire d'autre ?
Que la campagne ne lui pas forcément porté bonheur, comme on sait.

lundi 7 juin 2021

Lundi de merde

 

On vient d'apprendre que Marc Tomsin, correcteur, animateur radio, érudit, fondateur des éditions Ludd puis Rue des Cascades, animateur du site La voie du jaguar, annuaire ambulant du mouvement libertaire, particulièrement espagnol, et ami serait décédé. 
Cette disparition stupide serait due à une chute au squat La Rosa Nera de La Canée , Crète, qui venait juste d'être arraché des griffes policières.
On ne vous fera pas de biographie, il suffit de se rapporter à cette page du Maitron.
On boira donc un verre à sa mémoire en écoutant un de ces blues qu'il affectionnait par dessus tout. 
En souhaitant bonne chance au Diable qui va désormais devoir le supporter. 

 

Et un rebetiko trèèès modernisé et anti flics, de ce pays qu'il aimait tant pour faire bonne mesure


jeudi 25 mars 2021

C'est ma tournée


                    Où on pige enfin le rapport entre épidémie et bistrot
 
Il fut un temps où aucun politicard, même le plus limité n'aurait osé "Dedans avec les siens, dehors en citoyen" comme slogan.
Au risque de jurer dans l'air du temps, on avoue que si on a quelques envies d'être dedans avec les nôtres, il s'agit juste là des créatures, nocturnes ou pas, qui hantent ces lieux de socialisation et de déchéance que sont les rades.
Réduits qu'on en est à soupirer sur des vieilleries de vidéos.
Quand Hannu Nurmio, largua ses études de droits à Helsinki pour se consacrer au blues et au rock, il s'affubla du surnom "Tuomari Nurmio" (en finnois, "Juge"). En 40 ans de carrière, le bougre a sorti 28 disques.

 

Plus nostalgique et moins Kaurismakien, on a déjà dit tout le bien qu'on pensait de Chris Bailey personnage mélancolique, amoureux de la bouteille et attachant au possible.
Après le bistrot finlandais, un petit tour en Australie pour un hommage aux vieux marins, Ghost ships, par la troisième formation des Saints (1984)

 

Un rappel pour finir, on a déjà passé cette vidéo il y a longtemps mais, comment dire, on a un certain regret des bistrots galiciens. Le punks humoristes de Siniestro Total dans Menea el bullarengue de leur disque Menos mal que nos queda Portugal (1984 aussi).

vendredi 25 décembre 2020

Cadeau de noël : Chucky chez les Belges

 

La même année à l'Olympia

Dans le cadre de la tournée européenne de 1965, 27 minutes de Chuck "Crazy legs" Berry à la RTBF le 2 juin devant une assistance qu'on dirait toute droit sortie du couvent des Oiseaux. Et pourtant le bougre s'est démené comme un beau diable. On n'ose même pas l'ambiance déclenchée par les blousons noirs bruxellois devant le studio si jamais ils ont eu vent de l'affaire.
Comme d'hab, ce radin de Chuck emploie des musiciens locaux capables de descendre un mi/la/si. Ici certainement une bande d'honorables jazzeux ramassés dans on ne sait quel club.
On a bien observé, c'est du vrai, son qui flanche en prime. Avec une pensée émue pour le gaffeur empêtré dans ses câbles
 

vendredi 6 novembre 2020

Une heure à Memphis (Ten.)

 

Même si on en a plein le c... des USA et de leur cirque électoral, on ne va pas se priver de ce que ce pays a produit de meilleur : une heure d'indispensable musique. 
Faut dire qu'Amaury Chardeau, producteur de Juke box sur France Culture, a joué sur du velours. Une émission sur Memphis Tenessee, l'autre ville du blues avec Chicago et la New Orleans, impossible de se planter. 
On y apprend tout de même pas mal de choses sur ce centre de la ségrégation doté d'un maire indéboulonnable haut en couleur (blanche), sur la vie et la décadence des labels Stax et Sun Records et sur la gloire, l'abandon puis le retour de Beale street (photos ci-joint) désormais vouée au tourisme.
Et puis une émission qui débute par Johnnie Taylor pour s'achever par Tav Falco ne peut avoir que notre sympathie.

 
Comme toujours, il en manque une.
Charles "Chuck" Berry n'était pas de Memphis mais de Saint-Louis (Missouri) et enregistra chez Chess à Chicago. Par contre, il a commis ça:
 

Et puis, puisqu'on cause de l'assassinat de Martin Luther King Jr dans l'émission, ne nous privons point de celle qui lui avait dit "Je vous préviens, je ne suis pas non violente". Certes, a priori, Mississipi goddam' (1964) ne cause pas du quartier. Et pourtant, si, Nina Simone excédée fait également allusion à des saloperies en cours en Alabama et au Tenessee. Et ça colle à merveille avec le sujet.

Une dernière vue de Beale Street et d'un groupe connu.


 

 

 


jeudi 8 octobre 2020

Vigon, soul brother marocain

Vigon et les Lemons
 

Alors que j'étais en classe, au lieu de dire wagon, j'ai dit vigon. Ça a amusé tout le monde et on m'a surnommé Vigon.  
 
Abdelghafour Mouhsine, dit Vigon, est né à Rabat le 13/07/1945. Il fut un temps vendeur de légume avant de fonder les Toubkal, groupe de rhythm'n blues qui tourne sur les bases américaines.
Il s'installe en France à 15 ans devenant un habitué du Golf Drouot, fondant le groupe Les Lemons, avec Michel Jonasz au clavier. Ses 45 tours se vendent assez laborieusement, par contre s'étant forgé une solide réputation de bête de scène, il assure les premières parties de Johnny Halliday, Bo Diddley, Otis Redding, Stevie Wonder, Aretha Franklin et même les Kinks et les Rolling Stones. 
Il est d'ailleurs l'unique chanteur marocain à avoir été signé sur le label légendaire label américain Atlantic en 1968. 
Ici, en décembre 1969 avec le Harlem Shuffle de Bob et Earl.
 
 

En 1978, il retourne à Agadir où il chante dans un club pendant plus de 20 ans. 
Il retrouve Paris en 2000, se produisant encore en club. Il perd sa fille, Sofia Gon's également chanteuse en 2011. Et retrouve quelque renommée en se produisant à la télévision sous la houlette de Louis Bertignac.
Depuis, il tourne encore.
Une version funky du classique Sidi H'Bibi

 
Et une toute récente du Lucille de Little Richard
Et toutes nos excuses au lectorat pour les derniers déréglages ayant rendu ce blogue illisible ou presque.
Les joies de la technique!
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samedi 12 septembre 2020

Frederick "Toots" Hibbert : 1942-2020

De tous les pionniers du reggae et du ska, Frederick Hibberts aka Toots, emporté hier par la saloperie de l'année à l'hôpital de Kingston, fut pour nous le plus flamboyant. Il suffit de revoir la courte séquence du film The harder they come (1972) dans laquelle, avec son trio vocal, the Maytals, ils y interprétaient Sweet and dandy au studio de ce vieil arnaqueur de Leslie Kong pour en être convaincu.


Dernier rejeton d'une fratrie de sept, éduqué au gospel à l'église de Clarendon, ayant pratiqué la boxe à un niveau fort respectable, Toots monte the Maytals avec Raleigh Gordon et Jerry Matthias en 1961 avant de sortir leur premier single, Bam Bam, l'année suivante. En 1966, il va moisir un an et demi en taule pour possession le marijuana (la bonne blague!). Numéro d'écrou, 54-46.


Il se dit qu'il aurait été le premier à employer le mot reggae" dans Do the reggay. Si on n'en sait rien, on est certain que son album Funky Kingston (1976) est un mélange parfait de reggae, de ska de soul, de rythm'n blues et qu'il n'a pas pris une ride depuis.
Assurément une grande voix.


Et devinez ce qu'ont repris les Clash et les Specials ?


jeudi 6 août 2020

Fait chaud


En 1963, profitant de la vague de chaleur qui ravage l'Amérique, le trio Brian Holland, Lamont Dozier et Edward Holland écrit Heatwave, parallèle entre l'atmosphère irrespirable et un cœur se consumant de désir.
Le label de soul confortable de Detroit, Tamla Motown, le confia à Martha Reeves et ses Vandellas, en faisant un numéro 4 des ventes de single de l'année.
Les mods étant débordant d'admiration pour les groupes de doo-wop, les Who la reprirent aussitôt. Ici à la télévision française de 1965.


La palme de la version énergique revenant aux Jam sur leur album Setting songs de 1979. Ici tiré d'une VHS pourrie lors d'un show à la TV britannique.



C'était notre rubrique météo et télé d'antan.

lundi 15 juin 2020

Ces statues qu'on abat


Le 12 octobre, jour anniversaire du débarquement du Christophe Colomb aux Bahamas, est commémoré en Espagne et en Amérique Latine sous la délicieuse appellation de Jour de la Race. Comme on le voit sur la photo, cette date n'a jamais été une occasion de réjouissance pour les autochtones du continent. Ainsi, le 12 octobre 1992, date du cincentenaire de la catastrophe, à l'appel de l'Alliance Nationale Indigène et Paysanne Emiliano Zapata (faux nez de la future Armée Zapatiste) plus de cinq mille indigènes, certains armés d'arcs et de flèches ont occupé les rues de la ville coloniale de San Cristobal de Las Casas (Chiapas) et tombé la statue de Diego de Mazariegos, conquistador local, reprenant à leur compte une tradition vieille comme les pharaons.
Quand le peuple n'aimait plus son petit Père
 Car des bannissements de la Rome antique, s'accompagnant de l'effacement mémoriel du concerné à la guerre des iconoclastes de Byzance, des statues religieuses décapitées par les huguenots ou les sans culottes, aux manifestations de la déstalinisation, la coutume de mettre à bas ou gommer les mauvais souvenirs ou les  ennemis du moment est vieille comme l'Histoire.
Ça peut même être l'occasion pour certains maires languedociens  mégalomanes de redécorer leur ville.
On ne s'étonnera donc pas que quelques images d'esclavagistes ou de colonialistes notoires fassent les frais de l'actuelle vague de colère.
Tant qu'à faire dans le symbolique, on suppose juste que ça ne suffise guère à résoudre les problèmes qui ont généré cette situation. On n'efface pas les mémoires, même les plus dégueulasses reviennent toujours vous hanter, voyez en Espagne ou en Italie. Mais ça fait toujours plaisir de voir la statue de ce vieux criminel de Churchill pourrie comme elle le mérite.
Tout ce qui précède n'est qu'un prétexte à se repasser les Redskins à l'époque où ils conseillaient le déboulonnage.